Ghjulia “Diou” Boccanera, est une femme d’origine corse et italienne, qui officie comme détective privée à Nice. La romancière Michèle Pedinielli en raconte les histoires depuis quelques années — une fructueuse collaboration. La première répond au Questionnaire de Proust que lui a aménagé la rédaction : attention, franc-parler sans filtre.
La qualité que vous préférez chez un homme et une femme ?
L’humour.
Ce que vous appréciez le plus chez vos amis ?
Pareil.
Votre principal défaut ?
L’impulsivité.
Dans votre métier, est-ce le stress ou le risque qui font vieillir plus vite ?
Le stress. Le risque représente plutôt un facteur de mort subite.
Comment choisissez-vous les affaires sur lesquelles vous travaillez ?
Au coup de cœur.
Quel serait votre plus grand malheur ?
Perdre — une seconde fois — ma famille.
Comment êtes-vous devenue celle que vous êtes ?
Il vaut mieux que vous n’en sachiez rien...
Qu’est-ce qui vous retient à Nice ?
Vous avez déjà vu la beauté de cette ville ?
Un véhicule favori pour vous déplacer ?
Une Vespa rouge.
Des auteurs que vous aimez lire ?
Trop ! De Craig Johnson à Paco Ignacio Taibo II en passant par Goliarda Sapienza, la liste est — trop — longue.
En tant que femme indépendante et sans enfant, quels obstacles ou préjugés avez-vous rencontré dans votre milieu professionnel ?
Peu : l’invisibilité d’une femme est un atout pour les détectives privées. Quand en plus, elle n’est pas contrainte par les obligations d’un foyer et peut planquer jusqu’à pas d’heures...
Vos héroïnes et héros favoris dans la fiction ?
Le chevalier de Pardaillan, Rita Madsen (Rita), Catherine Cawood (Happy Valley), Jacky Brown, Héctor Belascoarán Shayne.
Des compositeurs, peintres favoris ?
Gilbert Pedinielli, artiste plasticien niçois, et The Clash, le seul groupe qui compte.
Qu’est-ce que votre franc-parler vous a fait le plus regretter ?
D’avoir blessé les gens que j’aime.
Ce que vous détestez par-dessus tout ?
L’irresponsabilité du pouvoir.
Personnages historiques que vous méprisez le plus ?
Adolphe Thiers et Margaret Thatcher (y’en a d’autres).
Le don de la nature que vous souhaiteriez avoir ?
Voler.
Comment aimeriez-vous mourir ?
En riant.
État d’esprit actuel ?
En colère. Comme toujours.
Fautes qui vous inspirent le plus d’indulgence ?
Les fautes de français de ceux qui apprennent.
Votre devise ?
Nobody expects the Spanish Inquisition !
Comment vos origines corses et italiennes influencent-elles votre approche des enquêtes et votre perception de la justice ?
Pour les enquêtes, j’y vais à l’instinct et concernant la justice, j’essaie de ne pas tomber dans la facilité de la vendetta.
Quels conseils donneriez-vous à une jeune femme souhaitant se lancer dans la profession de détective privé aujourd’hui ?
De passer par une formation — obligatoire aujourd’hui — et de ne pas se laisser intimider par les « vieux de la vieille » qui se croient toujours dans des romans noirs.
Ndlr : Le 24 janvier prochain, Michèle Pedinielli publiera les prochaines aventures de “Diou”, Un seul oeil. Dans une ville défigurée par des chantiers gigantesques, le sol vacille sous les pieds de Ghjulia Boccanera.
Dan, son âme soeur, est plongé dans le coma après un accident suspect, et la PJ niçoise est mobilisée par un événement dramatique qui touche l'un des siens, le commandant Santucci. Un extrait vous est proposé à cette adresse.
Crédits photo © Mouloud Zoughebi
Par Nicolas Gary
Contact : ng@actualitte.com
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