Coupes des subventions : le budget de la région Pays de la Loire adopté
Ce vendredi 20 décembre, en fin de matinée, après plusieurs heures de débat, le budget régional des Pays de la Loire pour l'année 2025 a été adopté, avec 64 voix pour sur celles des 93 membres élus. Largement critiqué pour les imposantes coupes budgétaires qu'il comporte, il laisse les acteurs du livre de la région dans l'inquiétude.
Le 20/12/2024 à 16:32 par Antoine Oury
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20/12/2024 à 16:32
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Sans surprise, et malgré une importante mobilisation depuis les annonces de la présidente de région, Christelle Morançais (Horizons), le budget 2025 présenté par la majorité a été adopté à l'issue des débats, ce vendredi 20 décembre.
La présidente de la région Pays de la Loire avait indiqué, dès le mois d'octobre dernier, qu'elle comptait réduire drastiquement les dépenses de la collectivité, en ajoutant 60 millions € aux économies de 40 millions € déjà réclamés par l'État. En deux années seulement, le budget sera ainsi réduit de 100 millions €, dont 82 millions € dès 2025.
Lors du conseil régional, Christelle Morançais a souligné que sa majorité faisait « le choix de la lucidité, qui se bat pour dessiner un chemin d'avenir, de redressement ». Elle a justifié une « économie sur nos dépenses de fonctionnement, nos dépenses du quotidien, de subvention, afin de préserver nos capacités d’investissement » et assuré qu'il s'agissait d'une décision relevant « du sérieux et de la rigueur ».
« Nous le faisons sans idéologie, sans dogmatisme », a-t-elle encore déclaré, en précisant que « tous les secteurs subventionnés sont concernés sans exception : nous sortons de cette logique de l’argent magique, du quoi qu’il en coûte. »
L'incertitude règne
Du côté des acteurs de la filière du livre, particulièrement mobilisés ces dernières semaines, le vote laisse « désabusé », malgré le peu d'espoir d'un revirement du conseil régional. « Nous prenons acte de la décision du conseil régional et de l'abrogation des dispositifs d'aides au livre et à d'autres secteurs », déplore Adèle Spieser, directrice de Mobilis, le pôle régional de coopération des acteurs du livre et de la lecture en Pays de la Loire.
La structure, qui perdra 50 % de sa subvention dès 2025 (71.000 €), puis la totalité en 2026, « fera le point début 2025 », indique sa directrice, qui ajoute que « les pôles culturels régionaux sont menacés ». Les 5 postes du pôle des acteurs du livre et de la lecture sont remis en cause par la disparition de l'apport de la région.
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Mêmes inquiétudes et incertitudes du côté de l'Association des Librairies Indépendantes en Pays de la Loire (ALIP) : « L'association est entrée en mode survie, ce n'est pas dit que nous puissions maintenir nos activités », nous indique son président, Sébastien Pitault, gérant de la Librairie Lhériau à Angers. L'emploi de la chargée de mission de l'ALIP, Marie Goiset, est lui aussi en sursis, avec 32.000 € qui disparaissent.
Pour ces structures interprofessionnelles, la question du « modèle économique » est particulièrement complexe à résoudre, puisque leurs actions sont souvent non marchandes, bien qu'utiles aux acteurs économiques et au territoire.
« Nous avons pensé à demander un peu plus de frais d'adhésion aux libraires, mais le trou à combler est énorme. Ou à vendre aux comités d'entreprises des bons d'achat au sein des librairies membres, pour facturer un peu de frais de gestion », esquisse le président de l'ALIP. « On devrait pouvoir se maintenir en 2025, mais la subvention représentait la moitié de notre budget de fonctionnement. » Le portail commun de réservation d'ouvrages, utilisé par les libraires de la région, est aussi en sursis. Plus inquiétant encore, des annulations rétrospectives de subventions promises à des libraires pourraient fragiliser leur situation économique.
Coll.LIBRIS, le collectif des éditeurs en Pays de la Loire, déplore également la perte d'une subvention de 28.500 €, laquelle menace un poste à temps plein dans la structure. « Le temps que nous passons autour de ces questions de budget, nous ne l'investissons pas dans nos projets », regrette également Frédéric Fourreau, président de Coll.LIBRIS et fondateur de Patayo Éditions.
« Tant pis pour la région Pays de la Loire »
Au-delà de leur propre situation, les structures interprofessionnelles pointent les conséquences à venir pour l'ensemble de la filière et le territoire lui-même. « Si des festivals font moins ou plus du tout, les librairies, les éditeurs et les auteurs perdent des lieux de travail », avance ainsi Sébastien Pitault, « si la Maison Julien Gracq ferme ou limite ses résidences d'auteurs, la librairie Parchemins de Saint-Florent-le-Vieil perd autant d'opportunités de vendre des livres ».
« Il me semble que la région profitait bien de ce tissu associatif, social, culturel », souligne pour sa part Frédéric Fourreau. « Ces décisions vont dégrader une économie dynamique, comme l'a indiqué le Conseil économique social et environnemental des Pays de la Loire. Que des élus ne suivent même plus l'avis de ce CESER montre qu'il y a un décalage entre eux et les acteurs du territoire. »
Nos interlocuteurs rappellent à nouveau « le manque de dialogue ou de concertation en amont » des annonces de la région, et l'absence d'ajustements, « malgré nos alertes sur les impacts et les conséquences de ces décisions », indique Adèle Spieser. « Nous avons l'impression d'avoir manqué de considération, alors que la région était elle-même à l'origine de la création de l'ALIP », rappelle pour sa part Sébastien Pitault.
Lors des débats, Frédéric Fourreau note que la majorité a régulièrement dénoncé des « fake news » de la part des opposants au budget 2025 : « Que les élus précisent quelles informations sont fausses, et qui les diffusent : sinon, ils outrepassent leur rôle. »
À LIRE - Subventionner la culture, gabegie ou levier de croissance ?
À l'instar de certains artistes-auteurs, qui envisagent de quitter la région face au recul des soutiens publics, les structures interprofessionnelles prédisent une attractivité en berne pour le territoire. « Tant pis pour les Pays de la Loire, d'autres régions vont accueillir des artistes auteurs talentueux, des acteurs économiques motivés », regrette la directrice de Mobilis. Frédéric Fourreau lui emboite le pas : « Jouer la mise en concurrence des territoires les uns par rapport aux autres : peut-être que la culture est délocalisable, finalement », plaisante-t-il.
Photographie : manifestation devant l'Hôtel de région des Pays de la Loire, le jeudi 19 décembre 2024 (ActuaLitté, CC BY SA 2.0)
Par Antoine Oury
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20 Commentaires
Aurelien Terrassier
20/12/2024 à 19:50
Au risque maintenant de réduire les Pays de la Loire au fameux parc à l'idéologie christianiste et réactionnaire au détriment du spectacle vivant et de la culture avec un grand C. Christelle Morancais pourtant censé représenter la droite républicaine est en fait une dirigeante autoritaire et réactionnaire et si c'est un appel du pied à ses anciens camarades de Lr pour ce qu'il en reste à la rejoindre dans le parti d'Édouard Philippe, c'est plus ou moins réussi au détriment de la culture...
Gaucho Marx
20/12/2024 à 20:07
Le superfétatoire CESER est-il le mieux placé pour donner des leçons d'utilité publique ?
Et oui, une partie de la culture est délocalisable - sous réserve que l'herbe soit plus subventionnée ailleurs, bien sûr. 😏
Ce qui ne l'est pas, c'est le patrimoine, les vieilles pierres...
Alors oui je préfère que mon argent finance la rénovation d'un château, l'investissement d'un musée et maintenant la reconstruction de Mayotte plutôt qu'un microcosme culturel passablement ingrat, dont on n'entend jamais les remerciements mais dont on voit toujours la manche...
Bernard
21/12/2024 à 08:04
Il est ridicule d'opposer un pan de la culture à un autre. Comme si la choucroute sans le chou était toujours une choucroute. Affaiblir l'un n'est pas renforcer l'autre. Et argumenter sur un prétendu "choix de Sophie" en la matière n'est qu'une façon de détourner le débat fallacieusement. Une politique culturelle se définit d'abord dans sa globalité. Couper dans les budgets culturels est une sottise politique puisque cela conduit à priver la communauté des moyens de la circulation des biens culturels qu'elle produit elles-même. La culture c'est le bien commun par excellence. Ça ne se découpe pas en tranche et ça ne se diminue pas. La culture ne fait pas la manche, elle est essentielle dans le sens premier du terme.... Sanctuariser la culture (tout en veillant aux éventuels abus) est devenu une question politique cruciale en cette période de zombification intense par petits écrans interposés. Aucun argument économique ne peut peser face à ce défi.
Gaucho
21/12/2024 à 10:04
Quand vous entrez dans un magasin de jouets (c'est Noël), vous achetez tout le magasin ? Même si vous n'en avez pas les moyens ? Ben non. Vous faites un choix. Personne n'a durablement les moyens du "quoi qu'il en coûte". Même avec l'argent des autres !
Falco
21/12/2024 à 14:06
Bonjour
Je ne l’aurais pas mieux dit!
Bon Noël
Gaucho Marx
21/12/2024 à 21:31
Merci.
Joyeux Noël à vous aussi !
cyrielle lacan
21/12/2024 à 08:31
gaucho marx pourquoi ne pas vous détendre avec le nouveau roman de Marc Lavoine ? vous m'avez l'air tendu ? l'approche des fêtes ?
Votre argent : OSEF
Gaucho Marx
21/12/2024 à 10:30
Monsieur Machin, l'homme aux 140 signes, se moque de mon pognon ?
On est bien d'accord, apprenez à faire sans !
Falco
21/12/2024 à 14:08
Réponse typique d’une trotskiste lfiste qui vit sur le dis de ceux qui bossent et payent eux l’impôt !
DÉGAGEzZ chez Maduro!
Merci
Jean Drogo
21/12/2024 à 14:34
Histoire éternelle du lien qui unit ou désunit l'artiste et son mécène, racontée, sans morale ni parti-pris, par un célèbre fabuliste.
Artiste, souvent hors sol, impécunieux mais quémandant , vs mécène soucieux et chafouin, qui jure, sans doute un peu tard, qu'on ne l'y prendra plus.
La moralité de cette fable qui n'en a pas ? A question paradoxale, réponse paradoxale : que chacun y mette du sien, sans rien attendre de l'autre, afin que chacun puisse librement recevoir quelque chose. Qui un peu d'argent, qui un peu d'agrément.
Falco
23/12/2024 à 12:04
Bonjour les tordus,
Nous sommes dans un pays démocratique , ne vous déplaise, ou une minorité subventionné et irrespectueuse à pu manifester et s’exprimer mais la démocratie a parlé et au nom de la majorité les élus ce sont exprimés , si vous et « Sans surprise, et malgré une importante mobilisation depuis les annonces de la présidente de région, Christelle Morançais (Horizons), le budget 2025 présenté par la majorité a été adopté à l'issue des débats, ce vendredi 20 décembre « alors basta et couche couche panier les fanatiques fainéants !
Merci
Aurelien Terrassier
24/12/2024 à 08:37
On aura bien compris que ce qui traite les gens de "tordus" ici cautonne pleinement la politique réactionnaire et autoritaire de Christelle Morancais qu'il justifie avec des arguments assez creux mais il y a toutefois un manque de sincérité chez cette personne qui méconnaît sans doute le spectacle, c'est qu'il ne fasse pas l'éloge de la télé-poubelle et de l'addiction aux réseaux sociaux!
Falco
24/12/2024 à 09:14
Vous oubliez:
« Qu’il ne fasse pas l’éloge des co…ards! »
On a pas la même définition de la culture. Pour moi la Culture s’adresse à tous et il est normal qu’elle soit subventionnée et que l’on paye le prix ( L’Opera, le Théâtre, etc) alors que ce que vous appelez appelez culture ce sont les subventions pour des petits copains aux projets tordus et à la con!
Un seul mot mais deux conceptions totalement différentes !
Rien n’empêche votre monde culturel de recourir au mécénat dont 1/3 des dons est defiscalisé mais cela obligera de convaincre du bien fondé des projets et cela ce sera une autre histoire! Maintenant dégagez et allez VFF ! Merci
Aurelien Terrassier
24/12/2024 à 13:21
Vos arguments sont pathétiques et vides de sens. Les dons defiscalisables à 66% et puis quoi encore, ce sont des miettes! Vous êtes d'un mépris ignoble en disant tout et n'importe quoi! C'est quoi pour vous la culture? L'entretien de certains abbayes? J'ai bien peur qu'avec votre haine gratuite ça soit bien le cas. Vous devriez balayer de votre porte des fois ça vous changera.
Falco
24/12/2024 à 18:06
Votre orthographe manque de Bescherelle!
La culture pour moi ce n’est ni politique ni financier et surtout pas matériel ou quelques emplois sans aucun intérêt autre que de pomper l’argent du contribuable. La culture c’est la Raison, la Réflexion, la Connaissance, s’intéresser aux autres … comme disait l’autre, Desproges je crois, « la Culture c’est comme un parachute , quand on a pas on s’écrase! » et vous, à lire vos remarques abruties et sans intérêt, depuis toujours de parachute vous n’en avez pas… pour le moment les chutes sont basses mais comme vous vous vous envolez de plus en plus haut dans la bêtise et plus ça on monte c plus dure est la chute… il y a de l’espoir de vous savoir bien éclaté ! Bye
Aurelien Terrassier
25/12/2024 à 09:09
Mon orthographe est très bien ne dites pas n'importe quoi même si parfois les accents sur certains e peuvent manquer mais ça c'est le T9 qui n'enregistre pas toujours. C'est vous qui n'avez pas de culture et en plus vous reprenez une phrase de Pierre Desproges, vous devriez le laisser où il est le pauvre. Quand on me traite de "tordu" il est normal que je réagisse
La honte et la haine coulent sur vous en tout cas.
Aurelien Terrassier
25/12/2024 à 09:46
Christelle Morancais a aussi supprimé les subventions au Plannkng familial et au missions locales. Il n'y a pas que la culture qui est touché par sa politique réactionnaire. https://www.humanite.fr/politique/budget/pays-de-la-loire-christelle-morancais-sabre-dans-la-culture-la-sante-et-linsertion-un-avant-gout-du-projet-dedouard-philippe
Jean Drogo
25/12/2024 à 12:06
'Au Planning, on sait que des hommes aussi peuvent être enceints"...
Par ces mots, le Planning familial fait s'allumer en moi une petite lumière rouge comme ces témoins des voitures et sourdre à la surface de ma conscience les bribes d'un roman de Slobodan Despot, annonciatrices de grands malheurs :
- Si l'on avait mis autant d'énergie et de volonté à satisfaire les gens plutôt qu'à les transformer, nous n'en serions pas à nous entre-dévorer comme des chacals à l'heure qu'il est.
Et donc, grâces soient rendues à celle qui consciente de ce danger écrase d'un pied vigoureux l'oeuf du dragon de l'Apocalypse avant son surgissement.
Aurelien Terrassier
25/12/2024 à 18:17
En effet le Planning familial avait reçu des insultes transphobes de la part de l'extrême droite et d'une partie de la droite suite à sa campagne de "l'homme enceint" mais même sans ça, Christelle Morancais aurait je pense aussi supprimer les subventions car c'est dans sa logique de politique réactionnaire, autoritaire voir identitaire aussi.
Falco
25/12/2024 à 20:50
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