En 2014, le prêt numérique en bibliothèque prenait une autre tournure avec l'implication des acteurs de la chaine du livre dans PNB, une plateforme technique interopérable. Une décennie plus tard, cette solution sur mesure, à la gestion partagée au sein de l'industrie, a-t-elle tenu ses promesses ? Alexandre Lemaire, ancien président de Réseau Carel — intermédiaire entre les bibliothèques et les éditeurs pour les négociations sur les offres —, animateur de son groupe consacré aux Livres numériques, dresse un bilan pour ActuaLitté.
Le 20/12/2024 à 10:43 par Antoine Oury
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20/12/2024 à 10:43
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ActuaLitté : 10 ans après, quelles ont été les principales évolutions de l'offre PNB ? Quelles ont été les avancées les plus marquantes de cette décennie ?
Alexandre Lemaire : Suite aux rencontres entre Réseau Carel et les groupes éditoriaux/distributeurs numériques, les conditions des offres ont pu être homogénéisées à l’intérieur des groupes. En effet, au lancement, au sein d’un même groupe éditorial on rencontrait jusqu’à quatre ou cinq conditions d’offres différentes selon les éditeurs du groupe. Cela rendait illisible le catalogue d’achat pour les acquéreurs des bibliothèques, d’autant plus qu’il y avait une grande hétérogénéité aussi entre les groupes (qui elles sont restées). Heureusement, cela reste toutefois invisible pour les usagers finaux.
Au début, il y a 10 ans, les catalogues proposés par les groupes éditoriaux et distributeurs numériques étaient très incomplets, il manquait beaucoup d’éditeurs et d’auteurs. À l’heure actuelle, c’est beaucoup mieux, il y a moins de « trous », mais il reste de grands éditeurs et auteurs malheureusement absents du catalogue PNB.
Par exemple, en bande dessinée, qui est un domaine auquel je m’intéresse particulièrement au vu de mon origine belge, on n’a toujours pas Delcourt, ni Soleil — qui sont des éditeurs incontournables du paysage de la BD. Parfois on a l’éditeur, comme Casterman, mais il manque des auteurs essentiels de cette maison comme Hergé ou Philippe Geluck. Et cela ne se limite pas à la BD, en jeunesse tous les titres de l’École des loisirs sont absents de l’offre notamment…
Dans les « variables » d’une offre de groupe/distributeur numérique, il y a aussi deux variables liées à la limitation des prêts. Comme on n’acquiert pas vraiment un livre, mais qu’il s’agit d’une « licence » quand une bibliothèque ou un réseau « achète » un titre, en réalité il achète le droit de prêter x fois ce titre pendant un temps t.
Il y a donc bien deux limites au prêt de ce titre et autant il peut apparaître acceptable qu’on puisse prêter au maximum x fois un titre si on « imite » le monde physique où un livre papier s’avère trop usé après 40 ou 50 prêts, autant les bibliothécaires ne comprennent pas la raison de la seconde limite : la péremption dans le temps. Cette dernière condition apparaît complètement artificielle, car un « lot de prêts autorisés » (nommé « jetons » dans le jargon PNB) n’est pas périssable contrairement à, par exemple, une barquette de framboises !
Toujours est-il que Réseau Carel a à ce stade pu obtenir l’élargissement de cette durée de péremption (de telle manière qu’il n’y ait plus d’éditeur qui soit en dessous de 5 ans alors qu’au début il y en avait qui proposaient seulement un an !), mais pas encore de la lever, ce qui reste notre demande. Nous pensons que cette double contrainte n’a pas de sens et que la notion de péremption doit être supprimée. À noter toutefois qu’Immateriel ne pose pas cette seconde contrainte ; il est donc bien possible de s’en passer.
Cette durée de validité limitée induit de regrettables effets collatéraux comme celui de s’abstenir de prendre des titres de la longue traîne au profit des seuls best-sellers afin d’éviter de ne bénéficier in fine que de, par exemple, 12 jetons sur 30 pour un titre et de perdre 18 droits de prêt pour ce titre lorsque la date de « péremption » est atteinte. Or, nous pensons que la mission des bibliothèques ne se réduit pas à la proposition exclusive des titres les plus populaires, mais tient aussi à faire découvrir à leurs usagers des types de littérature, des éditeurs et des auteurs moins connus du grand public.
Dans le même sens de permettre aux bibliothèques de remplir cette mission en proposant une offre diversifiée à leurs usagers, Réseau Carel avait précisément demandé aux éditeurs de différencier les titres plus anciens (plus de 1 an) des titres récents. La recommandation tenait à proposer notamment des tarifs plus bas, mais aussi de supprimer la limite de validité dans le temps a minima pour ces titres. Les éditeurs nous ont dans un premier temps suivis sur cette proposition (bien que sur le tarif uniquement), mais certains groupes sont malencontreusement revenus en arrière par la suite…
En vue à nouveau de ne pas perdre des jetons, et donc de bien gérer les deniers publics, nous avions conseillé également aux éditeurs de réduire le nombre de jetons des lots à 30 maximum, afin que les bibliothèques (petites et moyennes en particulier) puissent écouler tous les jetons de leurs titres avant d’arriver à la date de péremption de la licence. Là, les éditeurs nous ont bien suivis et actuellement on a des lots de jetons entre 20 et 30.
On a toutefois déploré au départ que lorsque les groupes concernés ont réduit la taille de leurs lots de jetons, ils n’aient pas, contrairement à notre recommandation, ajusté leurs prix au prorata de la diminution du nombre de jetons. Certains groupes ont toutefois en partie « corrigé le tir » en aval, suite à de nouveaux échanges avec eux.
À la réflexion, il aurait peut-être été plus avisé de notre part de se concentrer sur la demande de suppression de la péremption des titres. En effet, on estime qu’un livre papier se prête 40 à 50 fois avant de ne plus être en état d’être encore emprunté et donc cette réduction du nombre de prêts autorisés par les licences rend désormais difficile la comparaison avec le monde physique. Mais quand on achète un titre numérique dans PNB aujourd’hui, on achète en quelque sorte un « demi-livre », car il peut être prêté deux fois moins que son équivalent papier (20 à 30 fois selon les groupes/distributeurs).
La comparaison était déjà difficile auparavant, cela dit, puisque PNB a quand même cet avantage de proposer des livres numériques qui peuvent être prêtés simultanément à plusieurs usagers (avec un important groupe éditorial qui résiste toujours sans proposer pour autant des prix plus bas).
Cette propriété « d’ubiquité » du livre numérique n’est évidemment pas possible à mettre en œuvre avec un livre papier. C’est un avantage réel et une des plus grandes forces de PNB, mais il rend lui aussi la comparaison avec l’achat d’un livre papier par une bibliothèque. En fait dans PNB, le/la bibliothécaire n’achète pas un livre, on acquiert une licence sur un titre qui permet la plupart du temps de le prêter à plusieurs usagers en même temps (souvent cinq).
L’élargissement aux bibliothèques départementales et aux réseaux de type communautés de communes de l’offre PNB a aussi été une grande avancée. En effet au départ l’offre de Dilicom se limitait aux bibliothèques municipales, mais le « bon » niveau pour la proposition d’une offre numérique, dans la mesure où la composante « déplacement géographique de l’usager » n’est pas de mise ici, se trouve sans doute au niveau du département (voire à un niveau plus large).
Malgré tout, l’offre aux bibliothèques municipales reste majoritaire et on retrouve de ce fait un grand nombre de petits catalogues dans des communes de taille petite ou moyenne et qui peinent à trouver un public en raison précisément du manque de masse critique de leur catalogue. Un catalogue de 300 ou 400 titres n’est pas suffisamment attractif pour les publics des bibliothèques, car il y a trop de types de livres, de domaines et de genres littéraires pour que quelques centaines de titres constituent autre chose que du « saupoudrage ». Souvent, les plus petites bibliothèques ne constituent avec ce catalogue qu’un accès parallèle aux nouveautés permettant de réduire l’attente des files de réservation.
En résumé je dirais que PNB a assez bien évolué en 10 ans, surtout dans les 5 premières années, mais qu’il y a un peu une stagnation depuis quelque temps et certainement des pistes à explorer pour une relance, voire une refonte du dispositif.
Comment les éditeurs considèrent-ils le prêt de livres numériques aujourd'hui ? Leur positionnement a-t-il évolué, en 10 ans ?
Alexandre Lemaire : De notre côté, nous avons donc observé une série d’améliorations et une série de frustrations restantes, mais il est parfois difficile de distinguer ce qui est du chef du distributeur (le plus important distributeur numérique des éditeurs belges est par exemple complètement absent de l’offre PNB), des éditeurs, des auteurs, voire même de Dilicom dans le positionnement. Nous avons observé au fil du temps une amélioration de recouvrement des catalogues de vente grand public et PNB, mais, comme je le disais précédemment, on est encore loin d’un recouvrement complet.
Par ailleurs, sur le prix, on a observé des augmentations significatives qui vont bien au-delà de l’indexation des prix à la consommation. Un groupe éditorial important [Editis, NdR] est par exemple l’an dernier passé d’un facteur multiplicatif (nombre par lequel le prix grand public est multiplié pour arriver au prix de vente aux bibliothèques) de 1,3 à un facteur de 2 pour les titres de plus d'un an par un changement brutal que nous avions vivement déconseillé au groupe. Nous avons souvent le sentiment d’être écoutés sans être toujours entendus, surtout en ce qui concerne les aspects pécuniaires.
Sans doute le bénéfice réalisé par la vente de livres numériques auprès des bibliothèques reste-t-il modeste parmi leurs ventes de livres donc on peut comprendre que les éditeurs ne s’en préoccupent pas autant qu’on pourrait l’espérer. Cela dit, c’est un peu « la poule et l’œuf » : s’il y a trop peu de ventes, les éditeurs fixent des prix relativement élevés, mais comme ils pratiquent des prix élevés, PNB ne décolle pas (même s’il y a d’autres raisons en jeu, on le verra).
Quels étaient les interlocuteurs de Carel pour l'édition ? Le réseau dialoguait-il avec chaque éditeur, ou avec un représentant commun ? Les approches des éditeurs variaient-elles selon leur taille, leur chiffre d'affaires, ou leur appartenance à un groupe ?
Alexandre Lemaire : Les échanges ont toujours eu lieu avec les groupes éditoriaux (Madrigall, Editis, Hachette, Actes Sud, Albin Michel) et, pour de plus petits éditeurs non distribués par un grand groupe, avec leurs distributeurs numériques : Immatériel, Iznéo, Primento.
Nous n’avons pas remarqué vraiment de différence d’approche liée à la taille des groupes. Par ailleurs, malgré nos demandes répétées, un grand groupe éditorial [Hachette, NdR] reste donc malheureusement réfractaire à la simultanéité de prêts (hormis une petite ouverture sur leurs livres audio).
Cette absence de simultanéité constitue un gros problème, car cela crée des queues d’attente de réservation interminables sur les titres ou oblige, pour contourner ce problème, les bibliothèques à prendre plusieurs exemplaires du même titre. Dans ce dernier cas, elles n’ont pas la garantie que ce ne sera pas un titre « feu de paille » et courent donc le risque important d’avoir acheté plusieurs licences avec un tas de jetons qui leur restent « sur les bras » et finiront par arriver à la péremption.
La simultanéité permet de faire coller l’acquisition par les bibliothèques à la demande de leurs usagers tout en permettant la rotation du titre à un rythme raisonnable. C’est donc une condition essentielle pour la bonne gestion des deniers publics et cela permet de proposer davantage de titres au catalogue du portail de prêt numérique. Par ailleurs, selon une enquête de 2022, 75 % des bibliothèques départementales n’acquièrent pas, ou seulement dans certains cas, de titres PNB proposés sans simultanéité.
Quelle était la place des pouvoirs publics dans ces négociations entre bibliothèques et éditeurs ? L'hypothèse d'un droit de prêt numérique, à l'image du droit de prêt pour l'imprimé, a-t-elle déjà été sérieusement envisagée ?
Alexandre Lemaire : Les échanges sur les conditions des offres des éditeurs ont lieu directement entre groupes éditoriaux/distributeurs et Réseau Carel, le pouvoir public ne participe pas à ces échanges. En revanche, le Ministère de la Culture organisait pendant les 5 premières années une évaluation très intéressante du dispositif PNB, mais le processus a été arrêté en 2020. Réseau Carel a demandé sa relance à plusieurs reprises depuis lors...
En ce qui concerne le droit de prêt numérique, c’est une question importante qui permettrait sans doute de régler ce problème d’éditeurs et d’auteurs absents du catalogue de vente aux bibliothèques, mais elle n’a jamais été vraiment abordée. Cela permettrait probablement aussi d’éviter les dérives de certaines offres. Il faut toutefois noter qu’il s’agit d’un problème complexe si on veut maintenir la simultanéité des prêts, mais cette complexité ne devrait pas empêcher de pouvoir trouver des solutions adaptées. À titre personnel, il me semble que c’est probablement une question qui devrait être portée plutôt au niveau européen et redescendre ensuite aux niveaux nationaux.
Les coûts liés à la constitution d'un catalogue numérique ont-ils freiné les établissements de lecture publique ? En période d'austérité budgétaire, des choix sont-ils faits au détriment du prêt de livres numériques par les bibliothèques ?
Alexandre Lemaire : Oui, c’est clair que les budgets dédiés sont trop faibles (voire quasi inexistants pour certaines communes). Il faut dire que le livre numérique reste un type de ressource parmi un éventail de ressources numériques que les médiathèques françaises, suisses et belges souhaitent continuer à proposer à leurs usagers, dans la continuité des CD musicaux, DVD, jeux vidéo pour consoles, etc.
C’est une richesse importante des services rendus par nos bibliothèques qu’il convient certainement de préserver, mais ce n’est pas sans poser un problème de « saupoudrage », à nouveau. Une partie de ces budgets dédiés aux supports physiques sont sans doute transférés, mais une partie seulement et ce n’est clairement pas suffisant. D’où l’intérêt de positionner le prêt numérique à un niveau plus large que le niveau municipal et de mutualiser les ressources budgétaires.
D’autre part, certaines bibliothèques rencontrent des difficultés pour acquérir l’infrastructure nécessaire à la mise en place du prêt numérique. Même si la plupart des SIGB le permettent maintenant cela ne se fait sans doute pas sans surcoût. Sans vouloir me répéter, l’offre de ressources numériques gagnerait certainement à être proposée à un niveau plus global, départemental, voire plus large, comme au Québec (en complément des offres des villes), aux Pays-Bas ou en Espagne. Cela permettrait de pallier la multiplication des petits catalogues qui peinent à attirer les usagers en raison précisément de leur taille trop réduite.
PNB a longtemps été critiqué pour son usage des DRM et les difficultés techniques liées à cette protection technique : la DRM LCP a-t-elle réglé cette problématique ?
Alexandre Lemaire : Oui, en grande partie, quand il est possible de la mettre en œuvre, car le parc des liseuses Kobo est encore malheureusement bloqué sur ACS, la DRM d’Adobe. Réseau Carel et d’autres institutions, comme EDRlab, essaient de faire bouger les choses, mais Kobo est un très gros acteur dont les changements de cap sont sans doute un peu plus lents que ceux d’autres acteurs. J’espère néanmoins que cela va finir par se faire…
Partout où LCP est utilisée, cela réduit considérablement les problèmes techniques et l’assistance aux usagers. Cela réduit aussi significativement les coûts des distributeurs, mais là, malgré les demandes de Réseau Carel, cette réduction de leurs coûts n’a pas été répercutée sur les prix de vente aux bibliothèques.
Toutefois, les bibliothèques devraient faire des économies sur le coût des prolongations, puisque LCP permet d’effectuer une prolongation sans consommer de jeton supplémentaire. Malheureusement, à ce jour, l’API de Dilicom n’a pas encore été adaptée en ce sens. C’est une évolution attendue par les bibliothèques, car elle permettrait de racheter plus tard une licence et aussi d’acheter davantage de titres avec le même budget.
Ce qu’il faut que les éditeurs comprennent également, et nous leur en parlons, c’est que les budgets des bibliothèques pour les acquisitions de livres numériques ne diminueront pas, parce qu’on ne reconsomme pas de jeton à chaque prolongation. Les bénéfices des éditeurs (et par voie de conséquence les rétributions des auteurs) ne seront pas affectés. Le seul élément qui changera tient donc au fait qu’on pourra proposer davantage de titres à nos usagers alors que c’est précisément un point où le bât blesse dans le système. Si cela aide à faire décoller les prêts numériques, cela va bénéficier à tous.
Réseau Carel a-t-il eu des retours chiffrés sur les usages de PNB dans les bibliothèques françaises ? Comment expliquer ce faible intérêt pour le prêt numérique ?
Alexandre Lemaire : PNB, c’est environ 1 million de prêts numériques par an. Parmi ce million, il y en a 100.000 rien que pour la Belgique, où le service est proposé à l’ensemble des usagers du réseau des bibliothèques (via le portail lirtuel.be). La différence, c’est qu’il y a un seul catalogue de plus de 10.000 titres et donc la « masse critique » est atteinte pour ce catalogue, ce qui attire davantage d’usagers.
Mais la différence est encore bien plus significative avec d’autres pays européens comme l’Espagne (4,5 millions de prêts par an), les Pays-Bas (7,5 millions), le Danemark (8 millions) ou encore l’Allemagne (30 millions). Cela semble montrer que soit les Français sont moins intéressés par les livres numériques (ce que je ne pense pas), soit PNB n’est pas parvenu à prendre son essor… Cela renforce encore le besoin de relancer une évaluation et un suivi de PNB. Par ailleurs le comité technique de Dilicom qui envisageait avec les différents secteurs les évolutions du dispositif — et auquel participait Réseau Carel — ne se réunit plus depuis des années lui non plus.
Qu'en est-il du livre audio numérique ? Les perspectives autour d'un lecteur streaming dédié pour les bibliothèques ont-elles été concluantes ? Pour ce format en particulier, quelles sont les attitudes et propositions des éditeurs ?
Alexandre Lemaire : Les livres numériques proposés au catalogue PNB sont actuellement beaucoup trop chers. Ils coûtent en moyenne deux à trois fois plus cher que les livres numériques « standard » alors que pour le grand public leur coût est certes un peu plus élevé, mais pas dans de telles proportions. Le coût moyen d’un prêt pour une bibliothèque qui acquiert des titres PNB « standard » est de 0,75 € ; pour un titre audio, c’est 1,77 €…
Le tableau des conditions des éditeurs dans PNB, publié sur le site de Réseau Carel, montre bien ces différences.
En ce qui concerne les lecteurs de livres audio en streaming, ceux utilisés actuellement dans le cadre de PNB sont ceux du distributeur du livre numérique emprunté, donc soit celui d’Eden Livres, soit celui de Numilog. Cela fonctionne relativement bien, et il est possible aussi de les télécharger ce qui réduit les coupures (notamment pour l’usager en déplacement), mais à nouveau le problème principal tient au prix élevé des livres audio proposés aux bibliothèques dans PNB. Avec le budget réduit de nombreuses bibliothèques, cela crée souvent un obstacle à leur acquisition encore trop important à l’heure actuelle.
Photographies : illustration, ActuaLitté, CC BY SA 2.0
Par Antoine Oury
Contact : ao@actualitte.com
2 Commentaires
L’ePuber
21/12/2024 à 10:45
Difficile de ne pas être un peu plus catégorique entre les 1M de prêts français et les 30M de prêts allemands. La seule solution que personne ne veut envisager maintenant est un recours au législateur. On va me dire qu’il ne faut pas tout attendre de l’Etat, mais encore une fois, le pragmatisme s’impose.
> 1 titre disponible à l’achat en France = 1 titre disponible à l’acquisition dans le PNB
> 1 un prix public et 1 prix doublé au maximum.
> Prêt simultané obligatoire à 50% des jetons minimum
> Durée de validité des jetons 10 ans ou remboursement de la valeur des jetons.
Pour les constructeurs aussi, il faut des contraintes visiblement. Quand je vois la perte de temps pour la norme RCS ou le port USB-C par Apple, je me dis que la contrainte ça reste tout de même une bonne méthode.
> Adoption de la DRM LCP (qui, juste pour info, est possible avec une simple MàJ) sur les nouveaux modèles vendus après [Année]
Enfin, je pense qu’avec le numérique, il n’y a pas de place pour des offres concurrentielles en bibliothèque. Un portal national géré et contrôlé techniquement par la BNF, et alimentés en deniers par des budgets municipaux, départmentaux ou régionaux semble une bonne organisation.
Cela dit, le déploiement peut se faire à l’échelle d’une région ou d’un département.
Enfin, s’il y a un échec du PNB dont personne ne parle pour moi, c’est qu’il n’a pas offert d’alternative publique crédible à la platformisation de la culture musicale et audiovisuelle.
Les plateforme de Deezer à Nexflix se sont tout accaparé. Les états et le monde des bibliothèques sont impuissants. Nous allons vers un citoyens culturel à 3 vitesses. Et rien, rien ne dit qu’avec le numérique les éditeurs de livre ne feront pas la même choses, si la rentabilité peut se faire jour. Il ne va rester que des livres et internet.
Face au téléchargement illégal, les plateformes ont répondu « simplicité, accessibilité, abonnement ». La réponse publique Music Me, pose très clairement des questions en termes d’usages.
Je ne serai pas étonné qu’une partie de l’édition tente un accès illimité à un catalogue de titres.
Bon courage.
Eric Briys
05/01/2025 à 17:57
Le modèle de lecture publique numérique illimité existe en France depuis 2005: www.bibliovox.com
Construit sur des bases similaires aux bibliothèques académiques lancées par www.cyberlibris.com en 2001.
Par exemple : www.scholarvox.com , http://international.scholarvox.com , http://univ.scholarvox.com
Quelques éléments d'histoire de l'aventure Cyberlibris (aujourd'hui sous pavillon québécois: https://www.demarque.com/scholarvox):
https://cyberlibris.typepad.com/files/streaming_subscription.pdf