ActuaLitté est allé à la rencontre de Nathalie Bauer, pour sa traduction de Ma mère est un fait divers, Maria Grazia Calandrone (Globe, 2024). Un ouvrage au style très poétique, indique-t-elle, qui nécessite un travail tout particulier.
Le 18/12/2024 à 12:03 par Federica Malinverno
0 Réactions | 225 Partages
Publié le :
18/12/2024 à 12:03
0
Commentaires
225
Partages
Federica Malinverno / ActuaLitté : Comment ce livre avez^vous découvert cet ouvrage ?
Nathalie Bauer : C’est Valentine Gay, l’éditrice, qui m’a proposé de le lire et de le traduire. J’ai aussitôt été conquise.
Après votre lecture, quels sont les principaux défis posés au lecteur, et aussi à la traductrice, en termes de langue et de style ?
Nathalie Bauer : Le défi principal en matière de traduction concernait le style de Maria Grazia Calandrone qui, étant poétesse, apporte un soin et une précision extrêmes au choix de son vocabulaire. Il fallait donc composer avec ce désir très marqué, de sa part, et la volonté de fluidité, garante d’une compréhension totale pour le lecteur, qui m’anime en général. Il convenait aussi de respecter son utilisation du dialecte du Molise : tantôt traduit en italien, entre parenthèses, par ses soins, tantôt à traduire.
Quelles sont les difficultés propres à la traduction d’un style très poétique ? Plus largement, quel est votre rapport à la traduction de poésie ?
Nathalie Bauer : Lorsqu’on traduit un style très poétique ou de la poésie, on doit faire porter son effort non seulement sur le sens, mais aussi, de façon plus appuyée, sur le rythme de la phrase, ou du vers, et sur la sonorité, la « couleur », des mots employés, afin de retrouver la musique caractéristique de la langue source. C’est un exercice difficile qui demande beaucoup de temps et une sensibilité particulière. Hélas, je ne traduis que très rarement de la poésie pure, mais j’apprécie toujours l’existence d’une contrainte dans les textes sur lesquels je travaille.
Comment définiriez-vous ce mélange qui semble faire dialoguer plusieurs genres littéraires ?
Nathalie Bauer : Ce texte est avant tout un roman, car il raconte une histoire en utilisant les règles de narration propres au roman, lesquelles offrent une large latitude à un auteur, comme le prouve l’histoire de la littérature mondiale.
J’ignore si ce mélange littéraire précis, qui, je le rappelle, associe des passages poétiques (y compris sur le plan formel, avec des césures en milieu de ligne par exemple) ; une autofiction assumée, puisque c’est un récit « familial », dans le sens où il s’agit d’une recherche des origines de l’autrice ; la reproduction de documents personnels (photos, extraits de presse, plans, etc.), commentés, en guise d’illustration, si ce mélange, donc, porte un nom. Mais je le trouve ici très réussi, l’autrice échappant brillamment à l’exercice artificiel dans lequel une telle entreprise échoue parfois.
Sur la base de quels critères, quelles réflexions, et dans quelles situations avez-vous choisi d’insérer de notes de bas de page ? (Notamment celles qui donnent des précisions sur le contexte historico-culturel italien)
Nathalie Bauer : On dit souvent que les notes de bas de page sont la marque d’un échec de la part du traducteur. Elles le sont, certes, lorsqu’elles proclament son impuissance (par exemple : « Jeu de mot intraduisible » que, heureusement, nous ne voyons plus guère) ! Pour le reste, elles permettent de donner au lecteur de la langue cible, ici le français, les outils nécessaires pour comprendre ce qui est évident à un lecteur de la langue source, l’italien.
Voilà pourquoi je n’hésite pas à en insérer pour éclairer un événement historique ou culturel qui n’est pas connu, ou très peu connu en France, l’essentiel étant de ne pas perdre le lecteur en cours de route à cause d’un trop grand nombre de points obscurs.
Plus largement, comment avez-vous travaillé pour restituer ce contexte ? Quels défis pose l’« italianité » du livre par rapport à la traduction et à la circulation dans un contexte culturel différent ?
Nathalie Bauer : Lorsqu’on traduit des livres dont l’action se situe dans une période historique précise, on s’attache avant tout à ne pas utiliser de vocabulaire ou de notions anachroniques, et à rendre clair, éventuellement par l’ajout de notes, tout ce qui est obscur.
J’estime que l’« italianité » d’un texte ne constitue pas un problème pour sa réception et sa circulation dans un autre pays, car je considère que j’ai affaire à un lecteur intelligent et ouvert, qui a envie d’aller au-delà de sa propre réalité nationale, d’apprendre et de connaître. Infantiliser le lecteur me semble une attitude regrettable. Pourquoi le rabaisser ? La démarche même d’acheter un ouvrage littéraire ou d’en emprunter un dans une bibliothèque traduit un élan, un besoin d’ouverture. L’« italianité » n’étant pas un obstacle pour le spectateur de cinéma, au contraire, elle ne doit pas en être un pour le lecteur, quoi qu’en disent certains éditeurs.
Ce rapport au contexte italien vous semble-t-il être un atout pour le livre ? Ou au contraire représente-t-il un frein à sa circulation en dehors de l’Italie ?
Nathalie Bauer : C’est à mon avis un atout. Je suis une grande lectrice de littérature étrangère : j’y trouve un autre souffle, d’autres thématiques, d’autres façons de penser, d’autres usages, d’autres syntaxes que dans la littérature française contemporaine.
L’idée qu’un lecteur doive forcément se reconnaître dans les personnages d’une œuvre littéraire n’est pas primordiale, à mes yeux. En tant que lectrice, j’apprécie le mystère, l’insolite, la différence et ce qui fait la véritable chair des personnages, non leur apparence « nationale », ou en tout cas immédiatement accessible.
Comment a été prise la décision du titre de l’édition française ? (Notamment le choix d’enlever une partie du titre original italien) ?
Nathalie Bauer : Je n’ai pas été consultée pour le choix du titre. D’ailleurs, depuis quelques années, le traducteur a de moins en moins son mot à dire dans ce domaine, et il m’est arrivé à plusieurs occasions de le regretter. Dans le cas précis, le changement est sans doute justifié, car le titre italien (Dove non mi hai portata, soit « Où tu ne m’as pas emmenée ») ne sonne pas très bien en français.
Comment situez-vous ce livre dans le paysage de la littérature italienne contemporaine ? Pourriez-vous le rattacher à quelques auteurs/autrices ou genres, ou vous semble-t-il être un livre presque impossible à « classer » ?
Nathalie Bauer : Ces dernières années les poètes italiens investissent de plus en plus le domaine du roman, ce dont je me réjouis car ils prêtent à la langue une attention appuyée, ce qui apporte beaucoup de force et d’efficacité, d’énergie, à leurs textes. Je pense à un auteur que je traduis également et que j’aime beaucoup, Daniele Mencarelli, qui publie, comme Maria Grazia Calandrone, aussi bien des recueils de poèmes que des romans.
Crédits photo : Nathalie Bauer
DOSSIER - Auteurs sans éditeurs, éditeurs sans auteurs ? Un podcast en 4 épisodes
Par Federica Malinverno
Contact : federicamalinverno01@gmail.com
Paru le 29/08/2024
366 pages
Globe
22,00 €
Plus d'articles sur le même thème
Avec L’Empire n’a jamais pris fin, Pacôme Thiellement démonte le roman national pour lui substituer un autre récit : celui des « sans rois », des régicides, des poètes visionnaires et des vies étranges qui traversent l’histoire de « ce territoire que nous nous sommes habitués à appeler la France ». Un voyage érudit et halluciné, de Rabelais à la Révolution, où l’on comprend comment notre passé continue d’empoisonner – ou de libérer – notre présent.
17/11/2025, 18:22
Du 18 novembre au 1ᵉʳ décembre, Un week-end à l’Est consacre son édition à Bucarest, invitée à Paris pour deux semaines d’intenses rencontres artistiques. Brigitte Bouchard, directrice du festival, veut y révéler « ce lien très fort entre la Roumanie et la France ».
14/11/2025, 13:24
La prochaine édition s’ouvre sur un mot simple et chargé d’histoire : lumières. « Le mot lumières donne titre à l’édition 2025 », confie Cécile Quintin, directrice du festival. Ce choix résonne autant avec l’héritage des Lumières — ouverture, connaissance, partage — qu’avec une aspiration plus intime : « Il y a peut-être une petite lumière qui s’allumera dans le cœur et dans les esprits de certains », grâce à ces rencontres d’auteur.rices venu.es d’ailleurs. Dans « un monde un peu brutal », la littérature, ici, se veut éclat et refuge.
12/11/2025, 16:17
Le roman Évocation d’un mémorial à Venise (Présence Africaine, 2023), de l’universitaire et écrivain marocain, Khalid Lyamlahi, vient d’être traduit en roumain, par la traductrice Alexandra Ionel. Paru sous le titre Memorial la Veneția, aux éditions Casa Cărţii de Ştiinţă à Cluj, en Roumanie, le roman est désormais en quête de nouveaux lectrices et lecteurs. Propos recueillis par Karim El Haddady.
12/11/2025, 10:56
Carole Zalberg, présidente de la Sofia depuis juillet 2025, est avant tout une écrivaine. Elle publie Au soir venu, La Branche argentine, un roman où l’intime et l’Histoire se nouent : un père qui s’efface, une branche familiale apparue à Buenos Aires, les échos d'une dictature, une judaïté douloureuse - et la littérature comme recours. Un roman sur « le bégaiement de l’Histoire » et « l’infinie capacité de réinvention ».
10/11/2025, 18:01
Le roman biographique a un double avantage : le premier est de découvrir la vie d’un auteur connu ou non, et le deuxième, de lire cette vie comme un roman. Un perdant superbe, de Thierry Poyet (Chum éditions) offre ce double avantage avec un petit plus : une approche de l’Histoire par ceux qui l‘ont vécu. Propos recueillis par Christian Dorsan.
04/11/2025, 10:58
Dans un bureau partagé où se croisent éditeurs indépendants, militants du texte et artisans du code, le collectif Smolny poursuit son aventure d’édition libre. Rencontre avec Éric Sevault, qui raconte comment la maison s’est engagée dans l’aventure d’OPlibris, le logiciel coopératif imaginé pour moderniser la gestion éditoriale… sans renier ses principes.
30/10/2025, 11:12
Paru chez Phébus, traduit de l’anglais par Lou Gonse, le premier roman de Mirinae Lee arrive en France après avoir été dans la sélection du Women’s Prize for Fiction 2024 et lauréat du William Saroyan International Prize for Writing. Il tresse la grande histoire coréenne et l’art très humain de survivre par le récit. Voici, à partir de notre échange, son autoportrait et les coulisses d’un livre « roman‑en‑nouvelles » porté par une héroïne… mangeuse de terre.
29/10/2025, 16:56
Il y a peu, ActuaLitté rendait compte du rapport du Sénat alertant sur une « disparition imminente » des langues régionales. La sénatrice de Loire-Atlantique Karine Daniel, co-rapporteure de la mission sénatoriale d’évaluation de la loi Molac (protection et promotion des langues régionales), revient avec nous sur les travaux conduits aux côtés de Max Brisson.
27/10/2025, 17:52
Au fil des Assises de l’édition indépendante, Chloé Pathé découvre OPlibris : une plateforme née du terrain, conçue pour alléger la gestion quotidienne et donner des outils communs aux éditeurs indépendants. Entre rigueur et solidarité, la fondatrice d’Anamosa y voit plus qu’un logiciel : une manière de transformer la mutualisation en politique éditoriale, de gagner du temps sans perdre en liberté, et de faire du collectif une force concrète face aux vents contraires.
22/10/2025, 17:05
L’homme a toujours été préoccupé par la mort. Quel sens donner à sa vie quand on ne connait pas l’échéance, et si nous connaissions celle-ci, que ferions-nous du temps restant ? Oracle est une application qui vend cette information à ses clients et si certains acceptent ou changent de vie, d’autres adoptent un comportement violent.
17/10/2025, 15:23
Connu pour son approche critique des auteurs contemporains, mais aussi pour ses récits intimistes, comme Pays perdu (L’Esprit des Péninsules, 2003), Pierre Jourde est également docteur ès Lettres, spécialisé dans l’œuvre de Huysmans, fin connaisseur des écrivains décadentistes. Rien de surprenant, donc, à ce que ce nouveau et volumineux roman prenne place à la fin d’un XIXème siècle marqué par un positivisme étouffant, mais aussi par un retour à l’occulte, au mystère. Un entretien mené par Étienne Ruhaud.
16/10/2025, 10:35
S’attaquer à un monument - certains diront le plus grand roman du monde - il faut oser. Après André Markowicz, dont la traduction des Frères Karamazov chez Actes Sud demeure une référence depuis 2001, et Emma Lavigne, qui a livré la sienne pour Gallmeister, c’est au tour de Sophie Benech de se confronter au géant russe. La traductrice signe chez Zulma une nouvelle version de ce texte vertigineux, résultat de près de trois années de travail.
15/10/2025, 17:31
Mariana Enríquez vient de publier, toujours aux éditions du Sous-Sol (trad. Anne Plantagenet), Un lieu ensoleillé pour personnes sombres. Avec ce recueil de nouvelles hantées par l'absence, les fantômes, et marquées en sous-terrain par une réalité brutale, elle confirme sa place parmi les auteurs et autrices qui comptent dans la littérature mondiale contemporaine. De passage en France pour la promotion du livre, elle a échangé avec nous sur l'étrangeté du quotidien, sa vision de l'écriture, les fantômes et la musique.
15/10/2025, 16:03
Dans un café de la rue Vieille-du-Temple, Cosey parle doucement, presque à mi-voix. Il pèse chaque mot comme s’il dessinait encore, sur la nappe de papier, les contours d’un souvenir. Son regard se pose parfois sur la tasse, parfois au loin. Il évoque Yiyun, sa nouvelle bande dessinée publiée au Lombard, avec la même précision tranquille qu’il accorde à ses planches : un geste lent, mesuré, presque méditatif.
14/10/2025, 11:25
Évoquer Luigi Mangione, ce jeune beau gosse devenu symbole, après l’assassinat d’un PDG américain, c’est s’aventurer sur une ligne de crête, là où la colère sociale flirte avec la violence politique. Où beaucoup préfèrent détourner le regard, Nicolas Framont, cofondateur de la revue Frustration, choisit d’y plonger. Dans Saint Luigi, il affronte ce geste sans complaisance, avec un style direct. Un texte fort, à la fois nourri par des faits édifiants et par son propre parcours — entre l’accompagnement de la fin de vie de sa grand-mère, et son expérience de conseiller parlementaire.
13/10/2025, 11:09
Par une nouvelle version parue chez Minuit (octobre 2025), Jean-Philippe Toussaint nous offre du Verdict un texte hypnotique où sa langue redouble celle de Kafka à la faveur d’une clarté portée au carré par le jeu de la traduction, si l’on veut. Cela est d’autant plus vrai qu’à la nouvelle en question succèdent des mots de l’auteur-traducteur lui-même, en forme de commentaire lumineux.
13/10/2025, 10:53
Il parle d’une voix douce, presque retenue, comme si chaque mot devait d’abord traverser la mémoire avant d’atteindre le présent. Alexandre Courban ne revendique pas un passé, il le reconstruit, patiemment, avec les outils de l’historien et la sensibilité du romancier. Chez lui, l’histoire n’est pas une matière figée : elle palpite encore sous la surface du récit.
13/10/2025, 10:23
Sous la plume de Stéphanie Perez, Le Gardien de Téhéran devient bien plus qu’un récit historique : une méditation sur la mémoire, la beauté et la fidélité à ce qui nous élève. À travers le regard d’un homme simple, l’autrice rend hommage à tous ceux qui, dans les moments les plus sombres, choisissent de sauver la lumière. Lauréate du Prix Littérature Lire en Poche 2025, elle revient sur les origines de ce texte où s’entrelacent l’Histoire, la mémoire et la lumière fragile de l’art.
12/10/2025, 13:22
À la soirée d'inauguration de la Fête du Livre de Saint-Étienne, le public a assisté au double triomphe d'un auteur local. Pierre Mazet a remporté coup sur coup le Prix Claude-Fauriel et le Prix Lucien-Neuwirth pour son roman L’Inconnu des barricades, paru aux éditions du Caïman. Des distinctions hautement symboliques, attribuées à un écrivain discret, humble, mais tenace, dont le parcours – fait de patience, d’humanité et d’attachement à ses origines – incarne à merveille l’esprit stéphanois.
11/10/2025, 18:33
Autrice autodidacte et passionnée, Lou Jan s’est imposée en quelques années comme une voix singulière de la science-fiction française. Derrière son apparente douceur se cache une écriture ramassée, nerveuse, traversée par une quête philosophique : comprendre ce que le temps, l’amour et le corps disent de notre humanité. Rencontre avec une romancière qui se définit elle-même comme « une autrice de blanche qui écrit de la science-fiction ».
11/10/2025, 10:03
Sous le chapiteau du salon Lire en Poche, la conversation entre François Place et Timothée de Fombelle a des airs de franche camaraderie, autant que de retrouvailles complices. Deux voix majeures de la littérature jeunesse, deux artisans des mots et des images qui se retrouvent avec la bienveillance de vieux compagnons de route.
10/10/2025, 14:36
Cette année, la ville de Gradignan célèbre la vingtième édition de son festival Lire en Poche : une ville qui se raconte par ses livres, et le pari d'une ville qui lit, nous raconte le maire, Michel Labardin. Il revient avec nous sur l’histoire de la manifestation, où politique et culture ne font qu'un – et reflètent le rapport de l'édile à la lecture : un socle commun, pour faire société.
10/10/2025, 11:52
De loin, on ne peut pas deviner l’énorme énergie que déploie Landry Ouoko Delombaut pour faire évoluer le livre dans son pays : la République centrafricaine. À Bangui, il crée une maison d’édition, anime un réseau de clubs de lecture, coordonne des rencontres littéraires, active de petits points de vente… Propos recueillis par Agnès Debiage (ADCF Africa).
07/10/2025, 10:18
Avec son premier roman, Il pleut sur la parade (Gallimard), Lucie-Anne Belgy s’impose d’emblée comme une nouvelle voix littéraire à suivre. Finaliste du prestigieux Prix des Deux Magots, elle explore avec justesse les complexités des couples mixtes, des héritages culturels et des fragilités familiales.
02/10/2025, 18:38
Finaliste du Prix des Deux Magots 2025, Victor Pouchet signe avec Voyage, voyage (L'Arbalète), son cinquième roman, un road novel tendre et mélancolique : après une fausse couche, Orso et Marie fuient Paris, à bord d’une vieille Nevada. Rien à voir avec le tube de Desireless - sinon cette intuition : pour survivre, il faut parfois partir très loin, même à deux heures de chez soi.
01/10/2025, 18:05
Finaliste du Prix des Deux Magots 2025, Feurat Alani publie à la rentrée littéraire chez JC Lattès, Le ciel est immense. Ce roman, traversé par la mémoire, l’Histoire et l’absence, raconte la quête d’un neveu pour retrouver la trace de son oncle Adel, pilote disparu en 1974. Après avoir livré un récit journalistique avec Le parfum d’Irak, l’auteur choisit cette fois la fiction pour tenter de combler les trous laissés par les non-dits. Rencontre avec un écrivain qui fait dialoguer intime et collectif, réalité et imaginaire.
30/09/2025, 16:24
Finaliste du Prix des Deux Magots 2025, Joseph Incardona publie chez Finitude Le monde est fatigué, un récit tendu où l’intime se frotte au politique, où l’action épouse la pensée, où un corps éprouvé garde pourtant ses secrets.
29/09/2025, 18:19
La rentrée littéraire 2025 est un bon cru avec la première parution chez Basset Éditions, maison dirigée par Brünhilde Delhommeau, de Dans les coulisses de la ‘Ndrangheta de Gabriella Marà. Cette nouvelle maison d’édition souhaite publier des essais, des enquêtes sur les organisations criminelles, avec une vocation internationale.
29/09/2025, 10:17
Le Prix du roman Fnac 2025 vient d’être attribué à Les Éléments de John Boyne (éd. JC Lattès, trad. Sophie Aslanides). Un roman en quatre volets qui scrute sans complaisance la mécanique des violences et l’héritage psychologique qu’elles laissent derrière elles. Et la possibilité de rompre — ou non — le cycle des abus.
22/09/2025, 17:17
J’ai d’abord entraperçu la tête massive d’un certain Orson Welles sur la couverture d’un livre. Intrigué, je me suis approché. Puis mon regard est tombé sur un autre visage, plus pointu : celui d’Émile Cioran. Deux géants, deux faces antagonistes, et une même biographe, Anca Visdei. Lauréate du Prix Goncourt de la biographie 2025 pour sa peinture d'un « gai désespoir », elle est présente cette année au festival Livres dans la Boucle de Besançon, où elle déploie son énergie, sa verve et son esprit peu commun.
20/09/2025, 13:33
Je ne l’ai pas reconnu tout de suite. Sur les photos officielles, Simon Chevrier arborait un buzzcut impeccable. Le voilà maintenant avec pas mal de cheveux, et toujours ses yeux verts perçants. Invité au festival Livres dans la Boucle, l’auteur de 32 ans, couronné par le Prix Goncourt du premier roman 2025, revient sur l’aventure de son texte, Photo sur demande, récit cru et vibrant sur la solitude, le deuil et les relations tarifées, à Toulouse, à l’ère du Covid et des applications de rencontre.
19/09/2025, 21:00
Invité du festival Livres dans la Boucle de Besançon, Louis-Henri de La Rochefoucauld présente son dernier roman, publié en cette rentrée littéraire chez Robert Laffont, et déjà lauréat du Prix Cabourg du roman, L’Amour moderne. L’écrivain et critique littéraire réhabilite le vaudeville, et croque un univers de faux-semblants, de passions contrariées et de pouvoir masculin vacillant, en héritier à la fois de Balzac, de Sagan et des moralistes du XVIIe siècle, en digne descendant de son illustre aïeul.
19/09/2025, 17:03
À Besançon, la librairie Les Sandales d’Empédocle avance en terrain connu. Partenaire de longue date du festival, elle s’installe à nouveau dans la mécanique bien huilée de Livres dans la Boucle : répartition des auteurs, équilibre entre plateaux, circulation dans les lieux culturels de la ville. Laëtitia, libraire, raconte ce qu’elle voit remonter de la rentrée…
17/09/2025, 12:45
Créé le 7 décembre 1933, le même jour que la remise du prix Goncourt à André Malraux, le prix des Deux Magots compte aujourd’hui parmi les plus anciennes distinctions littéraires françaises. En près d’un siècle d’existence, il n’a toutefois connu que trois présidents : l’extravagant Henri Philippon, le passionné (de Paris) au nom d'empereur Jean-Paul Caracalla, et depuis 2018, le distingué Étienne de Montety. Après le décès de l'auteur et l’éditeur en 2019, ce dernier a proposé à sa fille, Laurence Caracalla, de rejoindre le jury.
16/09/2025, 18:51
Les 3, 4 et 5 octobre 2025, le ministère de la Culture organise la 2e édition des Journées nationales dédiées aux bibliothèques et aux médiathèques, Biblis en folie. L'occasion de célébrer l'offre multiple et innovante des établissements, dont la fréquentation ne cesse d'augmenter. Mais aussi d'aborder les défis persistants en matière d'accès à la culture, dans un entretien avec les services du ministère de la Culture.
08/09/2025, 10:11
Autres articles de la rubrique À la loupe
Exclus de l’assurance-chômage et soumis à une précarité croissante, les artistes-auteurices pourraient enfin bénéficier d’un filet de sécurité grâce à la proposition de loi instaurant une allocation minimale équivalente à 85 % du SMIC entre deux activités. Une mesure clé dans un secteur fragilisé par la baisse des revenus, l’intensification du travail et la pression de l’IA. Par Rose Labourie, traductrice littéraire de l’allemand vers le français.
17/11/2025, 12:32
Illustratrice en jeunesse, en presse et récemment en bande dessinée, Bérengère Delaporte décrit un métier créatif privé de protections essentielles : absence de chômage, droits sociaux difficiles à faire reconnaître, rémunérations non encadrées et retards de paiement systématiques. Son parcours met en lumière la précarité qui pèse sur les artistes-auteurs, contraints de supporter seuls les erreurs administratives, les aléas personnels et une insécurité financière permanente.
17/11/2025, 07:00
Le vendredi, les élèves des écoles périgourdines se rendent au festival du livre gourmand. Tout un programme d’activités qui les attend, avec des jeux, des animations et bien d’autres. Devant nous, une partie de la classe de CP et CE1 de l’école Simone Veil se réunit autour d’un jardin… extraordinaire, bien entendu.
16/11/2025, 10:52
Le Festival du livre gourmand de Périgueux, s’ouvrait sur deux démonstrations culinaires ont révélé des conceptions du goût aussi éloquentes que singulières. Un beurre miso présenté par le Parisien Simon Auscher et le fricando, recette de la Catalane Maria Nicolau. L’occasion de parler d’alimentation… autant que d’amour.
15/11/2025, 11:07
La table ronde inaugurale du Festival du Livre Gourmand 2025 a offert un moment suspendu, presque intime, où quatre voix singulières ont esquissé une vision nuancée de la gastronomie contemporaine. Dans l’amphithéâtre, Pierre Gagnaire, Jean-Robert Pitte, Antoine Cristau et Stéphane Servain ont mêlé souvenirs, convictions et images éclatantes d’un monde culinaire en mutation. Et l’on aurait dit que, par instants, le plaisir – ce mot si simple, si essentiel – guidait chacun de leurs pas.
14/11/2025, 19:52
Kabhar Enis – Kathar Esti est le premier grand texte écrit par Antonin Artaud à Rodez après les électrochocs. Entre histoire mouvementée du manuscrit, analyse détaillée de ce « chant gnostique » et mise en cause du regard psychiatrique du fameux Dr Ferdière, le comédien et auteur passionné du Mômo, Ilios Chailly, montre combien ce texte, trop vite rangé du côté du délire, révèle au contraire un Artaud cohérent, informé et métaphysiquement rigoureux.
14/11/2025, 16:01
TÉMOIGNAGE - « OnlyFans ou le Bois de Boulogne. Ce sont là mes dernières options. Je suis éditrice. Voici mon histoire. Elle est authentique. » Coucou, c’est Victoire. Un peu défaite, c'est certain. Vous vous souvenez ? L'éditrice qui, pour sauver sa boîte, hésite entre la peste et le choléra ? Non ? Vous n’avez pas de cœur… Hélas, je comprends.
14/11/2025, 12:44
Depuis son cottage du fin fond de l'Angleterre (semble-t-il), Lady en Passant butine et jette un regard bienveillant sur les ruches qu'animent ses abeilles. Voilà longtemps qu'elle ne nous avait pas donné de nouvelles : avouons qu'elle nous manquait. Mais peut-être l'opinion ne fait pas l'unanimité...
14/11/2025, 11:24
Le linguiste Alain Bentolila alerte : l’École, fragilisée et délaissée, ne parvient plus à protéger les enfants de la barbarie qui gagne du terrain. Face à l’impuissance politique, il affirme que seule la formation du discernement — portée par une véritable alliance entre parents et enseignants — peut constituer un rempart contre toutes les dérives.
13/11/2025, 16:08
Traductrice littéraire du grec moderne, langue « minorée », Clara Nizzoli décrit le travail de prospection invisible et non rémunéré – dénicher en Grèce, à ses frais, des livres, les lire, en traduire des extraits, démarcher des éditeurs – qui s’ajoute à la traduction elle-même. En soutien à la proposition de loi sur la continuité de revenus des artistes auteurs, elle alerte sur des conditions matérielles qui épuisent les traducteurs et dont dépendent la qualité et la diversité des ouvrages étrangers accessibles en français.
13/11/2025, 12:48
Le Salon d’automne de l’Autre Livre est l’un des rendez-vous majeurs de l’édition indépendante à Paris. Il se tiendra, cette année, du 21 au 23 novembre 2025, à la Mairie du 5e arrondissement. À cette occasion, ActuaLitté invite les éditeurs exposants à prendre la parole : pour fermer la danse, focus sur les éditions du Paquebot.
13/11/2025, 10:42
Boualem Sansal est libre. La décision d’Alger est enfin tombée : l’écrivain franco-algérien a été gracié. Une grâce politique, sans doute. Mais aussi un symbole littéraire. Si Boualem Sansal retrouve aujourd’hui sa liberté de mouvement, la littérature algérienne francophone, elle, continue de chercher la sienne — à la fois intérieure, linguistique et morale.
13/11/2025, 09:59
L’écriture thérapeutique, l’art d’utiliser les mots pour apaiser ses maux... Qui douterait des vertus de cette méthode, pour dénouer ses noeuds et transformer le stress en sérénité ? À travers son guide pratique J’écris donc je guéris (Éditions Grancher), Aurélie Rossignol invite à explorer davantage les bienfaits de cette pratique. Et nous initie, à l’aide d’exercices guidés,
12/11/2025, 15:58
Entre Évian, Genève et les rives du Léman, le Salon & Prix Littéraire Environnement explore les grands enjeux écologiques à travers la littérature. Porté par l’association De Rives en Pages, l’événement relie culture et environnement dans une démarche transfrontalière et intergénérationnelle, où la conscience environnementale, la culture et la science ne connaissent pas de frontières.
12/11/2025, 10:58
Près de 200 sociétaires de la SACEM, de la SACD, de la SCAM et de l’ADAGP appellent leurs organismes à reconnaître enfin le scandale Agessa, qui a privé environ 190.000 artistes-auteurs de leurs droits retraite pendant plus de 40 ans. Dans une lettre ouverte, ces créateurs et créatrices demandent à leurs OGC de mettre fin à leur lobbying en faveur de la SSAA, qu’ils jugent héritière d’un système opaque et défaillant. Ils réclament transparence, responsabilité et une gouvernance sociale réellement portée par les artistes-auteurs eux-mêmes.
12/11/2025, 10:19
« On ne nous respecte pas, on ne nous écoute pas, donc on n’y va pas. » Ce slogan, devenu mot d’ordre sous le hashtag #NoFIBD2026, résume la colère d’un large front d’auteurices et d'auteurs et d’organisations professionnelles de la bande dessinée.
11/11/2025, 19:07
Le Syndicat des éditeurs alternatifs (S.E.A.) monte au créneau après la reconduction de 9e Art+ à la tête du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême. Dans une tribune au ton ferme, l’organisation dénonce un « simulacre de consultation » et l’opacité de l’appel à projets ayant conduit au renouvellement de la société dirigée par Franck Bondoux pour neuf années supplémentaires.
10/11/2025, 14:59
Discrète, presque mystérieuse, la bibliothérapie reste une pratique encore méconnue du grand public. Dorothée Simoncini lui donne un visage concret : après quinze ans dans la médiation culturelle, elle explore la puissance du livre comme outil de mieux-être et de lien humain. Elle accompagne seniors, jeunes ou personnes en situation de fragilité dans un travail de reconnexion à soi et aux autres par les mots et les images.
10/11/2025, 11:30
Sylvie Martigny et Jean-Hubert Gailliot, des éditions Tristram, ont reçu le prix Médecis étranger 2025 pour le livre de Nina Allan, Les bons voisins (trad. Bernard Sigaud). Ils signent un texte que ActuaLitté diffuse, pour appuyer la voix de cette maison, dans ses choix et ses convictions.
08/11/2025, 11:11
Lauréate de la première édition du Prix du livre pour les bébés, porté par le ministère de la Culture, Aurore Petit a profité de la remise du prix pour livrer un discours à la fois sensible et politique. L’autrice et illustratrice d’Été POP (La Martinière Jeunesse) y a salué la reconnaissance de la lecture dès le plus jeune âge, tout en alertant sur la fragilité du statut des artistes-auteurs.
07/11/2025, 17:59
Claire Bascou est la fondatrice de La Biblio-dynamie. Elle nous présente sa démarche de bibliothérapie créative où les livres deviennent des leviers de mouvement et de mieux-être. Sa méthode mêle sciences humaines, imagination et accompagnement bienveillant, pour aider chacun à se reconnecter à soi et au monde. À travers ateliers, formations et « bibliorandos », La Biblio-dynamie entend faire de la lecture une expérience vivante, sensorielle et profondément humaine.
07/11/2025, 12:52
Élise Fontaine, animatrice d’ateliers ludiques et bien-être, raconte son parcours de professeure des écoles devenue praticienne du soin par les livres. Fondatrice des Petits colibris, elle associe yoga ludique et « bibliorelaxation » pour créer des espaces d’écoute, de partage et de douceur. Convaincue du pouvoir réparateur de la lecture, elle explore son rôle comme vecteur de lien social, notamment en milieu rural.
06/11/2025, 13:01
À moins d'un nouveau rebondissement politique, la prochaine échéance électorale sera celle des municipales, en mars 2026. Un scrutin décisif à plus d'un titre : l'Association des Archivistes Français (AAF) rappelle que, pour assurer la continuité de la gestion des communes et intercommunalités, la bonne conservation des archives est indispensable. Nous reproduisons ci-dessous un texte publié par l'organisation sur le sujet.
05/11/2025, 10:13
Aurélie Louvel, fondatrice de Bibliothérapie jeunesse et de Flow créatif, retrace auprès d'ActuaLitté un parcours consacré aux bienfaits de la lecture. Découverte en 2008, la bibliothérapie est devenue le fil rouge de sa vie professionnelle, entre enseignement, médiation et formation.
03/11/2025, 16:04
Le Salon d’automne de l’Autre Livre est l’un des rendez-vous majeurs de l’édition indépendante à Paris. Il se tiendra, cette année, du 21 au 23 novembre 2025, à la Mairie du 5e arrondissement. À cette occasion, ActuaLitté invite les éditeurs exposants à prendre la parole : aujourd'hui, ce sont les éditions Tinbad qui sont mises à l'honneur.
03/11/2025, 10:56
Avec cette deuxième tribune, Florence Gonçalves, bibliothérapeute dans l’Oise, prolonge notre dossier sur la bibliothérapie en racontant un parcours tissé d’engagements concrets : diplômée en sociologie et en sciences de l’éducation, elle a été animatrice puis transcripteur braille pendant vingt ans au sein d’un établissement accueillant des enfants et des adolescents déficients visuels, où sa passion pour le métier de documentaliste est devenue l’une de ses principales missions.
31/10/2025, 13:13
Dans quelques mois, un nouvel acteur se lancera dans l'environnement du livre, avec une offre reposant sur une approche éthique et durable. Thotario, de son petit nom, évoque déjà des racines anciennes, mais un projet résolument moderne. Ses créateurs adressent à ActuaLitté une lettre ouverte, pour mieux préciser le contexte dans lequel ils s'inscrivent.
30/10/2025, 14:54
Avec cette première note d’humeur, Catherine Sanchis ouvre notre dossier consacré à la bibliothérapie, cette pratique encore méconnue qui explore les vertus du livre comme compagnon de transformation. Également spécialiste du droit d’auteur dans le spectacle vivant, aujourd’hui bibliothérapeute, elle raconte son parcours et sa conviction profonde : les livres ne guérissent pas, mais ils réveillent ce qui, en nous, s’était endormi.
30/10/2025, 12:56
ActuaLitté s’est rendu à Fort-de-France, à l’occasion de la première édition du salon Tous Créoles. Ici, la littérature a un visage familier, celui d’Aimé Césaire, référence morale indiscutée. Sur une fresque de Terre Sainville, dans le centre culturel du quartier Trénelle, dans l’ancien hôtel de ville, son regard doux et déterminé continue de croiser celui de ses administrés.
29/10/2025, 18:33
À l’approche de l’édition 2025 du BD boum, à Blois, du 21 au 23 novembre prochains, ActuaLitté propose un portrait des autrices taïwanaises mises à l’auteur. Débutons ce cycle avec Pei-Hsiu Chen, dont la finesse tranquille dessine les lignes de forces invisibles de nos villes, de nos vies : un travail graphique qui invite à la pause, à la contemplation, à l’écoute.
29/10/2025, 12:58
Ou comment des expertes revisitent l'histoire d'Halloween : Véronique Arnaud, dite "Parole de sorcière", qui a créé L'agenda de Parole de sorcière ; et Ketty Orain-Ferella, à l’origine de la collection Grimoires des sabbats, racontent à leur manière cette histoire de citrouilles. Deux autrices avec un pied dans le paganisme mais qui entretiennent également une approche assez terre à terre et rationnelle des choses.
29/10/2025, 10:34
Sous les drapeaux pirates de Luffy, héros du manga One Piece, une jeunesse désabusée mais vibrante revendique un idéal de liberté et de justice. En brandissant ce symbole littéraire, les manifestants rappellent que la fiction demeure, face au vide politique, un refuge et un moteur d’utopie. Par David Piovesan.
28/10/2025, 16:27
Présentée comme une modernisation, la réforme du régime social des artistes-auteurs a surtout permis de préserver la Sécurité sociale des artistes-auteurs (SSAA), héritière de l’Agessa. Derrière les mots de « transformation » et « efficience », les documents internes et le rapport Bensimon-Weiler révèlent une manœuvre institutionnelle : sauver la structure, pas les artistes.
28/10/2025, 14:32
Commenter cet article