Ce 11 décembre, le poète syrien Adonis, 94 ans, a reçu le Prix international de poésie Joan Margarit à l’Institut Cervantès de Paris. Anne Hidalgo, qui le lui a remis, a salué l’engagement d’Adonis et rappelé : « Nous ne pouvons pas imaginer un monde sans artistes. »
En juin dernier, nous apprenions qu’Adonis, une figure majeure de la poésie arabe contemporaine, allait être récompensé pour l’ensemble de son œuvre. La cérémonie s’est déroulée jeudi dernier.
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Ce prix, créé pour promouvoir l’héritage du poète catalan disparu en 2021, est organisé par l’Instituto Cervantes, la maison d’édition La Cama Sol et la famille Margarit. Il s’agit cette année de sa 2e édition.
Devant une assemblée d’invités, parmi lesquels Anne Hidalgo, maire de Paris, et Luis García Montero, directeur de l’Institut Cervantès, Adonis a reçu cette distinction pour l’ensemble de son œuvre. « La poésie peut donner un sens nouveau à l’être humain, car elle l’unit à sa pensée », a déclaré le poète syrien, évoquant la force transformatrice de cet art.
Né en Syrie en 1930 sous le nom d’Ali Ahmad Said Esber, Adonis a marqué la littérature arabe par son audace stylistique et son regard critique sur le monde. Exilé en France depuis plusieurs décennies, il a toujours cherché à dépasser les frontières culturelles, forgeant une œuvre qui dialogue avec l’histoire et les autres cultures.
Luis García Montero a souligné cette qualité en décrivant Adonis comme un poète qui « a toujours cherché sa propre identité, mais sans jamais vouloir y rester enfermé ». « Son dialogue avec l’histoire lui permet de connaître le passé pour prendre conscience des douleurs du présent », a ajouté le directeur du Cervantes, mettant en lumière la capacité de l’écrivain syrien à « se maintenir dans sa propre subjectivité face à la situation du monde ».
La remise du prix a également été l’occasion de lectures croisées. Yolanda Soler, poète et directrice de l’Instituto Cervantes d’Amman, a lu des extraits en espagnol, tandis que Ninar Esber, fille d’Adonis et artiste, a récité ses vers en arabe. La cérémonie s’est conclue sur une note musicale avec deux morceaux interprétés au saxophone par Carles Margarit, fils de Joan Margarit.
« La poésie est le langage de la révélation », a affirmé le poète, rappelant que cet art ne transforme pas les événements mais éclaire les consciences. Un hommage vibrant à une voix qui continue de résonner au-delà des frontières et des générations.
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Crédits Image : Instituto Cervantes de Paris/Xosé Bouzas
Par Dépêche
Contact : depeche@actualitte.com
Paru le 07/03/2024
144 pages
Seghers
16,00 €
Paru le 10/10/2024
176 pages
Mercure de France
20,50 €
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