PODCAST – Marc Fiorentino, né à Paris le 8 décembre 1959, est un spécialiste des marchés financiers, banquier d'affaires, et essayiste. Et un romancier, qui s'intéresse à sa génération : celle des baby-boomers, emportés dans un contexte social entre culpabilisation et culpabilité... Entretien.
« Un adulte, c'est un enfant qui a mal tourné », disait André Franquin, le créateur de Gaston Lagaffe – entre autres. Mais en 2024, un baby-boomer, cette génération de femmes et d'hommes nés entre 1943 et 1960, qu'est-ce donc ?
À travers son roman, Marc Fiorentino dénonce avec virulence les clichés et la marginalisation des personnes âgées de 60 ans et plus : une saine révolte révolte contre l'âge et les stéréotypes sociaux que notre monde moderne véhicule. Rejetant cette vision pessimiste de l’âge, il écrit : « Je suis marqué au fer rouge. Senior. Boomer. Retraité. Inactif. C’est écrit sur mon front désormais. »
Mais le véritable propos, qu'illustre la fiction, tourne autour d'une quête de sens, après 60 ans. Il insiste « sur l’importance de redonner un sens à la vie au-delà du terme affreux de “retraité” ». Un senior serait-il une personne à qui l'on interdit toute forme d'ambition ou d'inventer de nouveaux projets qui ne relèveraient pas du bridge, des épées en bois et des gâteaux avec ses petits-enfants ?
« C’est une nouvelle tranche de vie qui s’ouvre, pas une tranche de mort », insiste Marc Fiorentino. « La vie ne commence pas à 60 ans, mais elle ne s’arrête pas non plus : elle continue. Ou plutôt, elle redémarre. » Car à l'image de son personnage, Sam Ventura, lui-même a choisi « la réinvention professionnelle et entrepreneuriale », refusant ce terme jeuniste de start-up : « Ma génération a cumulé des compétences, a créé des milliers d'entreprises et a connu des carrières qui vont de pair avec l'expérience. »
Pour autant, ces baby-boomers ne sont pas exempts de responsabilité dans la vision qu'on entretient d'eux. Les tensions intergénérationnelles autour du patrimoine, de l'emploi, des richesses existent, à raison. Loin d'un fossé impossible à combler, il plaide pour une réconciliation, à commencer par celle des personnes de sa génération, avec elles-mêmes.
Et ensuite... Eh bien, on verra. L'entretien est à écouter ci-dessous :
Crédits photo : Chris Devers, CC BY NC ND 2.0
Par Nicolas Gary
Contact : ng@actualitte.com
Paru le 07/11/2024
180 pages
Robert Laffont
19,00 €
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