Au cœur du quartier des théâtres, près de la gare de l’Est où un jeune Arthur débarqua de ses Ardennes natales en septembre 1871 à l’appel de Paul Verlaine, l’Hôtel Littéraire Arthur Rimbaud est installé. Et s'il n'a pas écrit “Liberté” sur les murs, il célèbre voyage et poésie à l'image de cet « homme aux semelles de vent ».
Le 07/12/2024 à 09:00 par Dépêche
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Publié le :
07/12/2024 à 09:00
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La décoratrice d’intérieur Aleth Prime a pensé la nouvelle décoration de l’hôtel ouvert en 2019 en proposant une gamme aux tons variés de vert pour rappeler l’attrait de Rimbaud pour la nature et sa prédilection affichée envers cette couleur, déclinée à l’envi dans ses poèmes : Depuis ses escapades au « Cabaret-Vert », sur la route de Charleroi, et le récit de ses amours sous les « tilleuls verts de la promenade », à son rêve d’un Bateau ivre dans la « nuit verte aux neiges éblouies », Rimbaud n’a de cesse de chanter le vert.
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Dans les salles de bains se côtoient des mosaïques vertes et des carrelages muraux blancs, gravés de délicats motifs de feuilles de fougères, rappelant le poème Tête de faune : « Dans la feuillée, écrin vert taché d’or… »
Sur les murs des chambres domine un papier peint vert amande à la végétation foisonnante,en écho aux voyages exotiques de Rimbaud, loin de l’Europe « aux anciens parapets » : les Indes orientales néerlandaises, Aden et le Harar.
Au-dessus du bureau, un autre papier peint invite à la rêverie par le motif léger et répétitif des portraits d’un adolescent, à l’image d’un Rimbaud qui réinventa la poésie à dix-sept ans. Chaque chambre est personnalisée par une aquarelle de Jean Aubertin illustrant le poème choisi, accompagné d’un texte explicatif richement documenté.
Une citation tirée du poème Le Bateau ivre est imprimée sur la tête de lit, et le chemin de lit est personnalisé par la signature de Rimbaud. Au rez-de-chaussée, on suit Rimbaud et sa soif d’absolu par la méthode du dérèglement des sens qu’il avait tant cherchée dans les cabarets parisiens, avec le désir d’accomplir sa mission de poète « voyant ».
« Les sujets très naïfs de la tapisserie » sont évoqués dans le papier peint aux singes jouant dans une végétation luxuriante, rappelant le paganisme d’un monde rêvé et oublié ; entre deux tables, on croit apercevoir la silhouette de Rimbaud absorbé par sa quête de « l’absinthe aux verts piliers » : on aimerait parvenir avec lui sur le seuil de l’auberge verte, symbole du bonheur retrouvé (« Comédie de la soif »).
La grande bibliothèque vitrée, nouveau symbole illuminant la réception, dévoile ses éditions originales rares — Une Saison en Enfer, 1873 —, ses manuscrits de poètes amis - Verlaine, Théodore de Banville —, ou ses reliures de création — Rimbaud le Fils, de Pierre Michon (1991).
On retrouve aux murs le dernier exemplaire original de la sérigraphie sur papier journal du Rimbaud d’Ernest Pignon-Ernest (1978), et les drolatiques dessins d’Ernest Delahaye — l’ami d’enfance de Charleville — et de Paul Verlaine, sur leur ami poète, livrant une sorte de bande dessinée avant la lettre.
Crédits photo : Hôtel littéraire Arthur Rimbaud
Par Dépêche
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6 Commentaires
Valere Marcadet
07/12/2024 à 12:31
Pur fétichisme malaisant, l'empire marchand, pas à une contradiction près, son spectre avilissant colore de gris tout ce qu'il approche.
Edco
07/12/2024 à 16:04
Non , c est l hôtel pour ...." Le dormeur du val !!!?"
Normal ....
Valere Marcadet
08/12/2024 à 17:42
pourquoi tu demandes ? réserve une piaule mec
Edco
08/12/2024 à 22:25
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Le_Dormeur_du_val
La culture, ça rend ... aimable ! en principe.....
Marie
09/12/2024 à 08:54
Que le Poète se rappelle ainsi à notre (excellent) souvenir, qu'importe le moyen? Les (vrais) poètes se font si rares...
Reza ThX ligne 4
09/12/2024 à 17:56
le mauvais gout bourgeois dans toute sa splendeur