Le Prix France-Liban 2024 a été décerné à Marwan Chahine pour son ouvrage Beyrouth, 13 avril 1975. Autopsie d’une étincelle (Éditions Belfond).
Le 06/12/2024 à 16:21 par Hocine Bouhadjera
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06/12/2024 à 16:21
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L'ouvrage raconte le 13 avril 1975, à Beyrouth, quand un bus transportant des Palestiniens est attaqué par des hommes armés, marquant ainsi le début de la guerre civile libanaise. Dans un ouvrage ambitieux, le journaliste Marwan Chahine s’est lancé dans une enquête spectaculaire sur cet événement fondateur, à l’instar de Javier Cercas ou Patrick Radden Keefe.
Bien que cet événement soit largement connu, les circonstances exactes restent floues : s’agissait-il d’une opération préméditée, d’un acte de représailles ou d’un simple incident ? Les spéculations sont nombreuses, et les légendes demeurent. De retour dans le pays de ses origines, Marwan Chahine entreprend de démêler cette affaire complexe, un sujet délicat et largement ignoré. Malgré une culture du silence et une amnésie collective, il parvient à retrouver les témoins du drame et à assembler les multiples pièces de ce puzzle tragique, où la réalité dépasse souvent la fiction.
À la croisée du journalisme, de l’histoire et du thriller, Beyrouth, 13 avril 1975 est également une quête personnelle et un portrait saisissant d’un pays hanté par ses démons. En toile de fond, une question centrale et toujours actuelle : comment raconter notre histoire ?
Marwan Chahine, né à Lyon en 1982, a d’abord étudié la philosophie avant de se tourner vers le journalisme. Correspondant au Caire pour Libération entre 2011 et 2014, il s’installe ensuite au Liban en 2015. Il entame alors un projet d’article sur l’attaque d’un bus palestinien le 13 avril 1975, un événement souvent cité comme le déclencheur de la guerre civile libanaise.
Ce projet d’article se transforme peu à peu en un livre qui le tiendra occupé pendant près de dix ans. Aujourd’hui, il vit entre Marseille et Beyrouth et mène des activités d’écriture parallèlement à son travail d’enseignant et de consultant.
Le jury du Prix France-Liban est présidé depuis 2016 par Georgia Makhlouf, et comprend Carmen Boustany, Albert Dichy, Valérie Marin La Meslée, Abdallah Naaman, Bahjat Rizk et Hyam Yared. Depuis 2022, le lauréat rejoint le jury et participe aux délibérations de l’année suivante. Ainsi, Oliver Rohe, lauréat 2023 pour Chant balnéaire (Éditions Allia), a pris part aux choix de cette édition.
Créé en 1981, le Prix France-Liban a honoré, au fil des décénnies, des écrivains et essayistes de renom tels que Ghassan Tuéni, Amin Maalouf, Georges Corm, Andrée Chédid, et Ghassan Salamé. Ces dernières années, il a récompensé des auteurs plus jeunes qui illustrent la richesse de la littérature libanaise contemporaine, comme Charif Majdalani, Lamia Ziadé, Diane Mazloum, Yasmine Ghata et Camille Ammoun.
Il a également distingué des écrivains français, comme Dominique Baudis, Jean-Pierre Péroncel-Hugoz et Franck Mermier, dès lors que leur œuvre place le Liban au cœur de leur récit.
Ce prix est géré par l’ADELF (Association des Écrivains de Langue Française), qui rassemble des écrivains de diverses origines partageant une même langue et une même culture, et œuvrant à l’évolution et au dialogue des cultures à travers la littérature. Ce prix symbolise un pont entre des rives proches, unissant des valeurs communes et une langue vivante.
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Crédits photo : Prix France-Liban
Par Hocine Bouhadjera
Contact : hb@actualitte.com
Paru le 12/09/2024
551 pages
Belfond
22,00 €
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