L'emprisonnement de Boualem Sansal est une hideuse dérive dictatoriale. Mais l'occultation de son adhésion et de sa promotion des idées d'extrême droite dans le débat public français, comme son intégration du comité scientifique de la revue pro-Éric Zemmour Frontières, serait une scandaleuse trahison de la vérité et de l'héritage des Lumières.
Le 29/11/2024 à 14:43 par Faris Lounis
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29/11/2024 à 14:43
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Je m'oppose radicalement à la judiciarisation inique du débat d'idées et à l'emprisonnement arbitraire des écrivains, des artistes, des chercheurs et des militants associatifs. Ces pratiques dictatoriales sont une honte pour l'Algérie.
Mais, à la différence du conformisme et de la tiédeur d'une partie des élites culturelles parisiennes, je ne m'empêcherai jamais de caractériser et de critiquer le projet idéologique que véhicule la « littérature » du duo des dites « dissidences » algériennes Boualem Sansal – Kamel Daoud : la nostalgie pour le colonialisme et la légitimation « indigène » de la violence sociale et politique des droites dures et extrêmes en France.
L'épisode est digne d’une entrée du Dictionnaire des idées reçues de Gustave Flaubert. Dans un contexte où le panurgisme des chefferies médiatiques et journalistiques submerge l’espace public de signifiants vides comme « courage » et « dissidence », l’auteur de Bouvard et Pécuchet (1881) aurait certainement écrit au sujet des deux dits « opposants » du « Régime » d’Alger ce qui suit : « Écrivain : ne se dit qu’en parlant des deux seuls êtres humains qui existent, réfléchissent, maîtrisent la parole et l’écriture en langue française en Algérie : Boualem Sansal et Kamel Daoud. »
Et d’ajouter : « Courage : la pensée vide, la ‘‘vérité’’ à rebours, la langue ampoulée et tarabiscotée de la soumission volontaire aux préceptes et valeurs des droites dures et radicales. »
Depuis au moins deux décennies, en France, Boualem Sansal, membre du comité scientifique de la revue d’extrême droite – et pro-Éric Zemmour – Frontières (anciennement Livre Noir), fidèle contributeur de Valeurs actuelles, Boulevard Voltaire, Atlantico et Le Figaro, invité prestigieux de TV Libertés, multiplie livres et tribunes qui, par-delà la légitime et nécessaire critique de l’intégrisme islamique, sombrent dans le brouillard rance des paniques morales et obsessions identitaires des radicalités extrêmes droitières françaises.
Dans les tribunes médiatiques et journalistiques qu’on lui ouvre, toujours sans aucun contradicteur, c’est du quadriptyque islam-immigration-banlieue-insécurité qu’il est question, accessoirement de ses livres dont la platitude et la redondance du propos est atterrante (la valeur « littéraire » de ses romans se limite au fait qu’il est édité dans la collection « Blanche » des éditions Gallimard).
Ancien haut fonctionnaire, les dits et écrits de Boualem Sansal n’ont jamais inquiété les gouvernements algériens. Sa matrice idéologique est celle d’une grande partie de la bourgeoisie algérienne tant francophone qu’arabophone, bilingue aussi, qui, depuis 1962, a fait le choix de l’alliance avec le Prince. Boualem Sansal n’a jamais caché son mépris pour les citoyens algériens qui ne sont pas de sa classe, la masse muette des prolétaires qui ne maîtrisent pas la langue française, qui s’expriment en arabe populaire et en tamazight, qui émigrent, travaillent et font souche dans les banlieues françaises.
Tant en Algérie qu’en France, Boualem Sansal est en guerre contre les travailleurs algériens. Des exemples : ses tribunes du Figaro (07/07/23), de Valeurs actuelles (14/07/23) et d’Atlantico (03/07/23) qualifiant d’emblée ce qu’il appelle « les jeunes des banlieues » d’ « émeutiers » qui seraient en train de mener une « guerre civilisationnelle » contre la France illustrent parfaitement son racisme de classe envers les immigrés algériens et leurs descendants. Ces trois textes évoquent la mort de Nahel Merzouk, abattu par un policier le 27 juin 2023 à Nanterre.
Prétextant militer et éclairer les Français sur les dangers de l’intégrisme et du terrorisme islamiste (une lutte qui rassure et conforte les préjugés d’une certaine bourgeoisie culturelle, de plus en plus radicalisée, à l’encontre du sous-prolétariat post-colonial), son racisme de classe s’est mué, comme le répètent inlassablement ses admirateurs et suiveurs, en l’expression d’un « courage » inimitable d’un écrivain algérien qui « ose dire ses vérités sur les banlieues françaises et l’islam », qui « parle notre langue », qui « nous ressemble », un « produit de notre civilisation judéo-chrétienne ».
Quant à son obsession pour « l’islamo-gauchisme », le « wokisme » et les promoteurs de la « repentance », je l’appellerais sa deuxième guerre, celle qu’il mène contre l’existence même de la gauche en France, contre les populations dépossédées de tout. Sa plume « indigène » l’innocente. L’Algérien s’exprimant en français ne peut être que « progressiste » et « démocrate ». Les merveilles de l’essentialisme !
Quand je lis dans le pôle dominant de la presse française que Boualem Sansal et Kamel Daoud « disent ‘‘non’’ pour nous tous », je ris. Je ris de l’aveuglement des « éclairés », de l’irrationalisme de l’autoproclamé « camp de la raison ». Je ris du baratin médiatique qu’on impose en dogme intangible, comme au temps sombre où l’Église décidait de la « vérité » et de « l’erreur ».
Je ris encore. De l’inanité d’un certain discours voulant m’expliquer qu’un homme qui déclare que tant l’islam que l’islamisme seraient l’Ennemi de la « civilisation occidentale » qui aurait pour dessein d’ « islamiser le monde » (Revue des Deux Mondes, mars 2023) ; qui, mieux que le « grand remplacement », avance l’idée d’une « grande conversion » de la France et de l’Europe à l’islam (Livre Noir, N°1, octobre, novembre, décembre 2023), serait un « esprit de lumière » (Virginie Bloch-Lainé, Libération, 06/07/23), un « père courage » avançant ses irréfutables « vérités » sur le « déclin » de l’Occident (Revue des Deux Mondes, mars 2023).
S’agissant de Kamel Daoud, le sur-citoyen-naturalisé qui crie ses « indépendances » tant pour liquider la question coloniale que les actuels combats de la gauche en France, la tempérance et l’inoffensivité de ses écrits sur les gouvernements algériens rejoignent celles de son « frère Sansal ».
Ses éditos essentialistes et culturalistes dans lesquels il croit critiquer l’intégrisme islamique sont de la même nature qu’un certain discours politique qui, en Algérie, dépeint cette « maladie de l’islam » (Abdelwahab Meddeb, 2002) comme un fait qui serait étranger (un châtiment divin ou un complot étranger !) à des décennies de despotisme militaire, de mesures antisociales et d’instrumentalisation du religieux à des fins répressives, à savoir l’annihilations de la gauche et des mouvements d’émancipation en Algérie.
Quant à son obsession maladive pour les banlieues françaises qui seraient peuplées d’immigrés qui se nourriraient de la haine de la France (de la même manière que Boualem Sansal, Kamel Daoud a expliqué dans Le Point, le 08/07 et le 17/07/23, l’assassinat de Nahel Merzouk par un amour excessif qu’éprouveraient les jeunes binationaux pour l’Algérie. Cet amour serait selon l’éditorialiste à l’origine du manque d’ « intégration » et de l’adhésion à l’ « islamisme »), elle s’inscrit aussi dans les pas de Boualem Sansal, la perpétuation de la guerre culturelle et idéologique que mène une partie de la bourgeoisie algérienne contre les masses populaires de plus en plus précarisées, tant dans les banlieues d’Alger que celles de Paris.
Le Prix Goncourt 2024, adulé jusqu’à la caricature, et avec les mêmes termes, du Monde à Valeurs actuelles, pour « les mots du courage » (Le 1 Hebdo, 08/11/24) qu’il prodigue à nombre de lecteurs inquisitifs, mais aussi une certaine élite culturelle qui éprouverait le besoin d’être rassurée dans ses préjugés, ne rate pas la moindre occasion pour disqualifier une artiste qui prononce un discours contre la violence sociale de la réforme des retraites au Festival de Cannes (voir sa charge contre le discours de Justine Triet dans Le Point, 02/06/23) ou la parole des femmes qui déposent des plaintes contre un mâle puissant du cinéma français (voir son apologie de Gérard Depardieu dans Le Point, 05/01/24).
Pour lui, tout discours contestataire, surtout émanant des milieux artistiques, intellectuels et universitaires, est « radicalité », toute mobilisation est symptôme d’une « gauche mélenchonisée » et « biberonnées aux aides sociales » (Kamel Daoud, Le Point, 02/06/23). Et cela sans parler de ces éditos sur la destruction totale tant de la Palestine que du peuple palestinien qui, depuis le 7 octobre 2023, reprennent les outils idéologiques du criminel de guerre Benjamin Netanyahou (voir ses éditos dans Le Point datant du : 13/10 et 26/10/23 ; 17/05/24).
Sur l’éditorialiste réactionnaire du Point, l’aveuglement des médias et des élites culturelles françaises est atterrant. D’un homme qui, par le tribunal d’Oran, le 19 juin 2016, a été condamné à une peine d’un an d’emprisonnement et 20.000 dinars d’amende en sus des frais de justice pour le délit de « coups et blessures volontaires avec arme » portées à l’encontre de sa première épouse, et ce en application de l’article 266 du code pénal, on ne peut que dire qu’il aurait écrit, avec Houris, « le plus grand roman féministe de la rentrée » littéraire (dixit Frédéric Beigbeder), qu’il serait l’unique mâle algérien qui se battrait pour libérer tant les femmes algériennes qu’iraniennes de la domination des intégrismes religieux.
Sans grande surprise, cet éminent « défenseur des droits des femmes » n’aura aucun mot pour les Palestiniennes qu’on torture dans les prisons coloniales d’Israël, pour celles déchiquetées par les bombes tapissant Gaza depuis le mois d’octobre 2023.
Cela étant dit, je rejette toute attitude campiste. Mon désaccord avec Boualem Sansal et Kamel Daoud est purement idéologique. Ils sont Algériens comme moi et je ne remettrais aucunement en cause leur droit à la libre expression et communication de leurs idées, de leurs livres.
Leur soumission volontaire aux idéologies des droites dures et extrêmes françaises n’est pas une « trahison nationale ». C’est le visage exposé au grand jour d’une partie des élites algériennes et binationales. D’aucuns se soumettent au Prince à Paris, d’autres le font à Alger. Les soumissions de ces deux « dissidents », ces deux « vigies de liberté », n’ont rien à envier à celles de Rachid Boudjedra et de Azzedine Mihoubi dont les œuvres respectent scrupuleusement l’hypernationalisme, victimaire et paranoïde, de leurs mécènes.
Ces trahisons des idéaux de l’émancipation sociale et politique sont une impasse, une énième défaite des célèbres figures intellectuelles algériennes. Mais aussi, regrettablement, une défaite des gauches françaises qui, curieusement, ne semblent toujours pas réussir à se départir d’une certaine « mystique du tiers-monde » (Maxime Rodinson, 1966).
Ces lignes sont un cri de colère. La colère d’être dépossédé, en tant qu’Algérien, sur les deux Rives, d’une subjectivité propre, d’une parole qui n’aspire qu’à briser les idoles de deux nationalismes agressifs qui feignent une risible « guerre des mémoires » pour mieux museler et étouffer tout souffle d’émancipation qui se refuse aux despotes de tout bord. L’Algérien qui parle d’émancipation et de dignité humaine est aujourd’hui « islamiste » et « collabo » à Paris, « traître » et « fils de la France » à Alger.
Ne faisons pas des obsessions d’une étroite élite franco-maghrébine une affaire d’État. Regardons l’Algérie empirique ; regardons la France empirique. Elles valent bien mieux que les rentes mémorielles avec lesquelles jonglent, honteusement, Paris et Alger.
À LIRE - “Boualem Sansal compte parmi ces consciences irremplaçables”
Soutenons les prisonniers d’opinion, toutes et tous, inconditionnellement. Ceux du hirak et les autres. Nommons les évolutions politiques des uns et des autres, par-delà toute mentalité du tabou. Deux « écrivains » franco-algériens, l’un d’extrême droite, l’autre de droite dure, ne méritent aucunement la censure et la prison pour leurs opinions politiques, aussi compromises soient-elles avec le racisme et la nostalgie pour l’Algérie française.
Priver un être humain de sa liberté à cause d’un vil révisionnisme historique digne des fadaises idéelles d’Éric Zemmour et de Bernard Lugan est scandale. Et ma leçon est celle des poètes arabes de l’époque classique (VIIIe siècle), Jarir et Farazdaq : s’opposer à la laideur des idées par un verbe solide comme le roc.
Crédits photo : © Francesca Mantovani, Gallimard / Boualem Sansal, en 2018 (ActuaLitté, CC BY SA 2.0)
Par Faris Lounis
Contact : farislounis27@outlook.fr
60 Commentaires
Aurelien Terrassier
29/11/2024 à 15:50
Entièrement d'accord avec vous ce que je me tue à dire depuis quelques jours aussi. Boualem Sansal doit être délivré au plus vite tout en continuant à combattre sa dérive réactionnaire qu'il partage avec l'extrême droite. Idem pour Kamel Daoud interdit de promotion en Algérie, autant c'est scandaleux, il a le droit de s'exprimer autant ses idées réactionnaires proches de l'extrême droite sont à combattre. Tout ceci ne justifie en rien les attaques gratuites envers Nedjib Sidi Moussa qui exprime la même opinion.
Dede
29/11/2024 à 18:50
Boualem Sansal est un écrivain avant d'être un penseur.
Pourquoi réduire son oeuvre à son ancrage dans l'actualité ?
Marie
30/11/2024 à 07:50
Entièrement d'accord avec vous.
Pierre Delair
29/11/2024 à 19:35
Quel article ! Belle combinaison : gauchisme trivial qui croit défendre les "sous-prolétaires" du Maghreb + complaisance pour les généraux algériens + relativisation de l'islamisme islamiste et de ses ravages au Maghreb + référence obligée au conflit israélo-palestinien qui n'était pourtant pas appelée par le sujet. La pensée dans le monde arabe est un combat difficile, étouffée qu'elle est par le nationalisme le plus primaire, la déférence pour la religion et la haine de tous ceux qui expriment un point de vue individuel...
Franz Fedor
29/11/2024 à 20:41
Un "oui mais" caractérisé.
Ca devient lassant de la part d'une gauche pour qui tout ce qui n'est pas elle doit être rangée à l'extrême-droite.
Jusqu'à présent Actualitté se contentait de citer le perfide Le Monde.
Ici, les choses sont claires, ou plutôt troubles. Pas joli au moment où ces gens risquent leurs vies de leur agrafer une cible dans le dos.
J'ai honte de m'exprimer ici, finalement.
Gaucho Marx
29/11/2024 à 20:47
On ne choisit pas son ennemi. C'est lui qui nous choisit.
C'est l'Algérie ou encore l'islamisme qui nous a choisit.
Erdogan, pour changer d'horizon, déclare il y a plus d'une décennie :
- Les minarets seront nos baïonnettes, les coupelles nos casques, Les mosquées seront nos casernes et les croyants nos soldats.
La messe est dite, si j'ose dire...
Greg
29/11/2024 à 23:56
Merci pour cet éclairage que je n'ai entendu ou lu nulle part ailleurs.
Quand c’est pourri , c’est LFI !!
30/11/2024 à 00:05
Vive Boualem Sansal et Kamel Daoud
Marioniet
02/12/2024 à 10:05
Ce commentaire a été refusé parce qu’il contrevient aux règles établies par la rédaction concernant les messages autorisés. Les commentaires sont modérés a priori : lus par l’équipe, ils ne sont acceptés qu'à condition de répondre à la Charte. Pour plus d’informations, consultez la rubrique dédiée.
Aurelien Terrassier
02/12/2024 à 11:06
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Anjo
02/12/2024 à 11:39
D'accord avec votre commentaire, mais votre...pseudo en est-il un, pseudo? Tellement il est anachronique et désuet...
Sidi Boumed
30/11/2024 à 04:01
Bah, aujourd'hui, les gens s'essentialisent tout seul. Besoin de personne pour ça.
Quand on est de gauche, le soutien à Sansal est mou, très mou.
Si en plus, on est Algérien, alors là, on est mûr pour postuler à un emploi à mjustice.dz !
https://www.marianne.net/societe/les-gens-de-paix-doivent-s-unir-contre-sansal-karim-zeribi-samia-ghali-qui-sont-les-relais-d-alger-en-france
Emma
30/11/2024 à 07:08
Monsieur Lounis, êtes-vous aveuglé par votre colère pour ne pas voir ce qu'il y a d'indécent et de lâche à publier cette diatribe contre Sansal au moment où il est emprisonné ?
Pierre-Henry Huysmans
30/11/2024 à 23:02
Ce n'est pas du tout une diatribe, il est très équilibré au contraire.
Nazim
01/12/2024 à 18:33
Je ne pense pas qu'il soit aveugle. Au contraire il a exprimé sans ambages son refus de la judiciatisation de l'expression quelle qu'elle soit. Par contre faut-il être aveugle ou simplement militant pour ne pas voir que les propos, les déclarations, les amitiés et les engagements de cet écrivain sont ceux de Reconquête et RN!
Si pour vous cela est habituel, convenez que pour celles et ceux qui combattent ces idées de haine, de xénophobie, d'antisémitisme et de colonisation cela peut être antinomique de relier Liberté avec Extrême droite
Edco
01/12/2024 à 20:54
Ne vous laissez pas embarquer....Lisez et écoutez ces auteurs.....rien à voir avec l extrême ....droiture .....Encore une fois , ils sont à l extrême droite et ses délires excluants , ce que le chaton est au tigre ....ce que le gardon est au piranhas.....etc .....
Aurelien Terrassier
02/12/2024 à 09:26
Entièrement d'accord avec vous Nazim!
Pierre
30/11/2024 à 07:13
Enfin un esprit libre qui s'exprime ! 👏👏🤝🤝
NAUWELAERS
30/11/2024 à 23:03
Pierre,
Soutien à un esprit libre emprisonné !
CHRISTIAN NAUWELAERS
Hb
30/11/2024 à 08:58
Quand je vois un texte qui comme par en gros "je suis pour la liberte d expression, MAIS je" alors je me méfie.
Lamentable article, d extrême gauche, à l évidence, condamnant tout ceux qui ne pense pas comme lui. Kamel Daoud écrit au Point (journal d extrême droite sans doute?). Écœurant pour tout dire cette lecture... mais chacun son opinion. Contrairement à l Algérie, on est libre de s exprimer comme ce monsieur qui, lui, ne craint pas la prison., tant mieux pour lui.
TM
30/11/2024 à 09:39
Bravo pour cet article LFistes et wokiste ! Vive le pouvoir militaire algérien et l'islamisme libérateur...!
J'arrête là l'humour, car ces messieurs inquisiteurs en sont dépourvus : quelles que soient les idées de Boualem Sansal, elles ne justifient pas sa détention. Quant à Kamel Daoud, ses propos sur l'islam ne sont hélas pas grand-chose face aux égorgeurs et autres poseurs de bombes.
Quelle honte, quelle lâcheté que de d'écrire et de publier un tel article !
Nadia
30/11/2024 à 18:19
Cher Monsieur,
Avant tout, je vous prie de croire que je suis contre toute violence islamiste, sioniste, contre tout pourvoir autoritaire, etc ... Mais vous les Français vous devriez savoir que c'est grâce aux militaires que l'Algérie a vaincu le terrorisme du FIS qui a endeuillé l'Algérie pendant une décennie.
La liberté d'expression c'est bien beau qu'on habite à Paris et on pianaute librement sur son clavier.
Mais nous en Algérie dans la décennie 90 on a souffert l'indescriptible, les terroristes du FIS, poseurs de bombes n'épargnaient personne ( femmes, enfants, médecins, journalistes, professeurs, militaires, etc.) Le matin on sortait de la maison et on ne savait si on allait revenir, sur les hauteurs d'Alger où j'habite nous avons assister à l'assassinat d'une voisine journalitste et j'en passe...La Mitidja le poumon agricole de l'Algérie, à l'époque on l'appelait le triangle de la mort " Triangle des Bermudes" les terroristes " fous de dieu" s'y cachaient comme des rats attendant leur proie, il y avait de faux barrages, en voiture dès qu'on voyait un barrage c'est la psychose... on ne savait pas si ce sont des militaires ou des terroristes. Surout pour nous les femmes, ça serait une tragédie si le FIS gouvernait l'Algérie. Et même pour la France, vous vous rendez-compte? Vous auriez une république islamiste terroriste à vol d'oiseau de chez-vous, type la République des mollahs de l'IRAN En tant que femme je défend mes arrières comme dit ma mère, je sais que nous avons un gouvernent militaro-autoritaire dont certains membres sont corrompus, il y a même des ministres du gouvernement de Bouteflika qui sont en prison. De passage l'unique bonne chose qu'a faite Bouteflika c'est la politique de la "Concorde civile" sinon on serait toujours en guerre. Alors je préfère un million de fois avoir un gouvernement autorito-militaire corrompu que les terroristes dU FIS. Les militaires nous ont sauvé de la dictature islamiste terroriste, de passage je rends un GRAND HOMMAGE aux militaires morts qui nous ont sauvés (Surtout nous les femmes, de la dictature terroriste du FIS). C'est vrai que la vie n'est pas facile en Algérie, mais nous sommes libres et nous vivons en paix, cette dernière n'a pas de prix.
C'est la vie que voulez-vous , nous les Algériens nous n'avons pas de chance, on a toujours vécu sous le joug et l'autorité de quelqu'un , La France, presque le FIS et actuellement un pouvoir autoritaire "corrompu" mais bon on s'est habitué, on fait avec , mieux vaut la paix que la guerre. D'ailleurs je me suis toujours demandée pourquoi les hommes s'entretuent, on pourrait vivre tous en paix non? Mais ma mère me dit que la paix dans le monde c'est une illusion, dommage ! ce monde est fou et idiot. L'écrivain américain Denis Lehane l'a déjà souligné " As a child I already realized that people are idiots" (Enfant, je me suis déjà rendu compte que les gens sont idiots.
Bonne soirée.
Vive l'Algérie.
Nadia
NAUWELAERS
30/11/2024 à 23:05
TM,
Cet article ressemble à un canular de mauvais goût.
CHRISTIAN NAUWELAERS
Romain
30/11/2024 à 10:16
Notre regard part toujours du même point de vue. On est d’un côté de la Méditerranée, avec son histoire, ses vérités et ses mensonges. Et il y a l’autre côté de la Méditerranée, avec son autre histoire, ses autres vérités et mensonges. Mais souvent, on ne se cantonne qu’à poser notre regard sur ce que l’on connaît. Sans doute par paresse intellectuelle. Concernant Kamel Daoud, j’aime l’écouter et j’ai lu quelques-uns de ses livres. Je peux dire que j’étais assez admiratif. Et un ami tunisien, artiste, qui connaît parfaitement le milieu culturel parisien m’a dit : “regarde les sujets sur lesquels on lui demande de s’exprimer”. Au final c’est toujours le même : l’integrisme islamiste. Au début, il peut apporter un regard neuf. Mais au final est-ce qu’il ne devient pas une caricature de lui-même ?
Faris Lounis j’aime beaucoup votre article.
Ils ont le droit de dénoncer et de montrer ce qu’il se passe dans leur pays. Mais ils ne doivent pas le faire parce qu’un courant médiatique, politique, de l’autre côté de la mer les soutiens. Au risque de ne plus devenir audible… (pour Mr Sansal je n’ai pas lu donc je ne m’exprimerai pas même si cela paraît là aussi assez fou car le peu de texte ou articles sur lesquels je tombe, on l’interroge là aussi toujours sur les mêmes sujets…) À croire que leur Algérie n’a aucune qualité …
helene
30/11/2024 à 10:58
On peut ne pas être d'accord avec Boualem Sansal et Kamel Daoud, le débat, le vrai, fait bien la richesse de la démocratie, il est même nécessaire à sa survie.
Mettre autant d'énergie pour nous expliquer à quel point ces deux écrivains seraient tous deux infréquentables et si peu à défendre le prisonnier d'opinion Boualem Sansal ! Ce soutien ("inconditionnel" :))) du bout des lèvres sur le mode d'un "oui MAIS'' toujours aussi dévastateur, résonne comme une condamnation.
Total soutien aux écrivains Boualem Sansal et Kamel Daoud (sans oublier Salman Rhusdie), qu'ils puissent continuer à user et abuser de leur liberté de parole.
Rejet total des idéologies mortifères de tous pays qu'elles soient d'extrême droite ou d'extrême gauche (LFI est-elle de gauche? c'est un autre débat) et de ceux qui sous couvert de discours soi-disant tolérants et sensés continuent de placer des cibles dans le dos d'écrivains, de journalistes, de penseurs ou d'artistes.
NAUWELAERS
30/11/2024 à 23:07
Hélène,
Soutien total à ces deux très grands écrivains et essayistes !
CHRISTIAN NAUWELAERS
Mitsouko
30/11/2024 à 11:05
Courageux de la part d’Actualitte de publier cet article! Surtout sachant que ses lecteurs sont souvent Zemmouristes! Et cela n’a pas manqué, ils sont là dans leurs réponses.
Daoud et Sansal sont des écrivains avant tout. “Meursault contre enquête”et “le village de l’allemand” sont deux romans que je garderai toujours en mémoire. Aucun des deux ne devraient être menacés de prison. C’est le fait de gouvernements dictatoriaux. Comme Erdogan ou Poutine. C’est contre cela qu’il faut s’insurger. Sansal doit être libéré d’urgence. Il ne représente aucune menace pour qui que ce soit. À part l’égo de qq dirigeants.
Marioniet
30/11/2024 à 19:26
C'est du n'importe quoi (ou du second degré?) votre note Z (ou oméga) du lectorat de ActuaLitté. Et qu'est-ce que cela f..t dans un commentaire. Vous avez un dico? Français?
jb45
30/11/2024 à 19:32
Je suis sûr que vous vous êtes démenée pour que Hervé Ryssen soit libéré.
Je suis sûr aussi que vous avez envoyé des lettres et des e-mails pour dire aux élus à quel point il est inacceptable qu'un intellectuel comme Alain Soral soit obligé de s'exiler pour échapper à la prison à cause de ses idées.
Enfin, je suis sûr que vous manifestez tous les matins devant la prison de Christian Tein pour demander sa libération.
Edco
01/12/2024 à 16:42
Soral , un intellectuel ? C est une blague !!!! Un dangereux individu.....Ne mélangez pas tout svp !
jb45
01/12/2024 à 23:46
D'accord, alors disons que Sansal est aussi un dangereux individu, ça vous va ? Comme ça, on évitera le deux poids-deux mesures et la géométrie variable chère à la France.
Edco
02/12/2024 à 10:21
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Edco
02/12/2024 à 15:01
"Le ridicule tue.., certes, mais moins souvent le tireur, que la cible .." ( Didier Van Cauvelaert )
Aurelien Terrassier
02/12/2024 à 17:10
Oui c'est courageux comme article quand on sait que beaucoup de commentaires sont de la reacosphere ou de la fachosphere il suffit de voir les injures de certains.
Jérôme Clape
30/11/2024 à 11:21
Petite question.
Si un jour, il y a une guerre civile en France, entre, au hasard, les cités aux mains des islamistes et le reste des citoyens, de quel côté se rangeront les musulmans ?
Comité Livre Libre
30/11/2024 à 11:28
Ces deux auteurs n'intéressent pas grand monde, leurs livres sont peu lus, pourquoi tout ce foin ? Gallimard a le chic pour éditer des réacs, pas nouveau, vous me direz, la maison a un sacré passif en la matière. Même Onfray le paltoquet normand y publie des pensums pour collégiens attardés. L'ascenseur social I guess...
NAUWELAERS
30/11/2024 à 23:09
Comité Libre Livre,
Comme vous, je méprise les gens de talent et j'ai la joie de pouvoir lire vos posts merveilleux !
Moi je n'ai aucun talent donc qui se ressemble s'assemble, je vous adore.
CHRISTIAN NAUWELAERS
Paroles
01/12/2024 à 13:50
Ben oui pourquoi faire du foin pour un écrivain qui risque la prison à vie par ce qu'il écrit déplaît?
Posons un couvercle, faisons silence. Je changerai bien l'adjectif "libre" de l'intitulé de votre "comité" , par celui de "silencieux".
Hervé Le Crosnier
30/11/2024 à 11:33
Bonjour,
Je lis souvent les commentaires sur les médias sociaux pour y relever ce qui appartient à la "guerre culturelle" que mène un ensemble de réactionnaires, pour repérer les tropes qui fondent ce discours.
J'avoue que je ne pensais pas trouver cela ici.
Trope numéro 1 : utiliser à foison les adjectifs qui sont sensés être par eux-mêmes des signifiants pour ridiculiser les points de vue : "wokiste", "gauchiste", "mélenchoniste", et sur certains médias sociaux leurs variantes plus insultantes ("gauchiards", "journalopes"...)
Trope numéro 2 : en appeler à la liberté d'expression qui serait confisquée à chaque fois qu'une personne de gauche s'exprime. Ce qui est très fort quand l'ensemble de l'édition et de la presse est aujourd'hui dans les mains des milliardaires les plus réactionnaires.
Trope numéro 3 : considérer toute personne laïque (i.e. tolérante vis à vis des religions tant qu'elles n'interfèrent pas avec la sphère publique) comme suppôt des "islamistes"
Trope numéro 4 : naturaliser la pensée réactionnaire, la considérer comme allant de soi, comme représentant l'état des choses, et donc que toute critique de gauche serait forcément la préparation de la dictature socialo-communiste.
Trope numéro 5 : chasser en meute. On prend une cible et pouf les commentaires se multiplient. À la guerre (culturelle) comme à la guerre.
Je pense que nous devrions réfléchir à ce que les médias numériques et leur espace de commentaires sont devenus. Pour citer la grande sociologue du numérique danah boyd :
«Les gens qui travaillent dans les technologies de l'information ont depuis toujours cru que les réseaux décentralisés, en reliant les gens, construiraient une démocratie plus saine. Nous sommes restés scotchés à cette croyance, même si chaque jour nous voyons bien que ça ne fonctionne pas. Nous avons construit des architectures et des plateformes dans lesquelles la haine emprunte le même chemin que le savoir, mais nous avons continué d'espérer qu'il n'en soit pas ainsi. »
C'est un constat terrible, surtout pour les gens comme moi qui ont cru à "l'utopie numérique".
Hervé Le Crosnier
NAUWELAERS
30/11/2024 à 23:11
Hervé Le Crosnier,
Votre commentaire est une parfaite illustration de la maladie de la gauche actuelle.
Est-ce sans espoir ?
La question est posée.
CHRISTIAN NAUWELAERS
Quand c’est pourri , c’est LFI !!
01/12/2024 à 00:48
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Yannick
01/12/2024 à 09:04
Monsieur Azzedine Mihoubi, merci beaucoup pour votre analyse judicieuse et constructive. Salutations
Yannick
01/12/2024 à 16:43
Désolée, Monsieur Le Cosnier, c’est bien vous que je voulais remercier. Je ne devrais jamais commenter le matin au réveil, les yeux et les doigts se croisent. Salutations.
Lamothe
30/11/2024 à 11:34
"Je suis pour la liberté d'expression MAIS ... " ...
Bien au chaud, dans votre douillet petit appartement et dans votre jargon illisible, restons simple: cher monsieur, savez-vous ce que c'est que d'être menacé de mort?
Titi Robin
30/11/2024 à 11:48
Merci Faris Lounis, cet article et votre parole sont ici salutaires, dans un contexte si peu serein, sans lumière.