Avec l’arrivée de l’hiver, on a souvent envie de s’enfoncer dans son lit sous une chaude couverture pour affronter le grand nord...mais plutôt à travers les livres que derrière un traîneau tiré par une dizaine de chiens, dans une plaine glacée.
Le 17/01/2025 à 14:38 par Victor De Sepausy
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17/01/2025 à 14:38
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L’hiver invite à une forme unique de cocon intérieur, et rien n’est plus réconfortant que de s’installer confortablement près de sa bibliothèque, une tasse fumante à portée de main, pour plonger dans des récits qui célèbrent le grand froid. La littérature de l’hiver évoque souvent des paysages enneigés, des vents mordants et des lumières glacées, autant de contrastes qui renforcent le sentiment de chaleur et de protection que l’on ressent en lisant. Ces histoires, qu’elles soient d’exploration polaire, de contes nordiques ou de romans d’introspection hivernale, capturent une poésie du silence et de la lenteur, créant un écho profond avec la sérénité du moment présent.
Lire sur l’hiver en plein hiver, c’est embrasser une sorte de communion avec la saison, tout en savourant le luxe d’être bien au chaud. C’est aussi une invitation à la contemplation, un rappel de la beauté sauvage et impitoyable du monde extérieur, que l’on contemple depuis un espace douillet, ce qui peut donner lieu à un temps pour se divertir. Le contraste entre la rudesse des récits et le confort du lieu de lecture accentue une gratitude simple : celle d’être entouré de livres, dans une maison paisible, où l’on peut explorer à loisir les immensités glacées tout en restant enveloppé de douceur.
Nicolas Vanier est un explorateur, écrivain et cinéaste français passionné par les immensités sauvages et le mode de vie des peuples nordiques qu’on ne présente presque plus tant il a acquis une renommée internationale. Depuis des décennies, il arpente les régions les plus inhospitalières de la planète, notamment le Grand Nord canadien, l’Alaska, la Sibérie et la Mongolie. À travers ses expéditions en traîneau à chiens, ses films et ses livres, Nicolas Vanier célèbre la beauté des terres polaires et milite pour leur préservation. Sa curiosité insatiable pour les cultures indigènes et son amour des paysages glacés en font un témoin privilégié de ces environnements fragiles, qu’il dépeint avec un mélange de poésie et de réalisme.
Dans La passion du Grand Nord, Nicolas Vanier partage son amour inconditionnel pour ces terres froides et fascinantes, où il a vécu ses plus grandes aventures. Le livre est à la fois un récit d'exploration, un hymne à la nature sauvage et un plaidoyer pour un mode de vie plus respectueux de l’environnement. À travers des descriptions vibrantes et des anecdotes marquantes, Nicolas Vanier transporte le lecteur au cœur des étendues enneigées, où le silence est maître et où l’homme redécouvre son humilité face à la grandeur de la nature. Ce témoignage captivant reflète son émerveillement face à la simplicité essentielle de la vie dans le Grand Nord, et son désir de transmettre cette passion à un public qui, lui, vit souvent à mille lieues de cette réalité.
Ecrivain, aventurier et géographe français connu pour ses récits mêlant exploration, philosophie et observation poétique du monde, Sylvain Tesson est un personnage parfois controversé qu’on ne présente plus également tant sa renommée le précède. Il a parcouru le globe à pied, à vélo ou à cheval, toujours en quête de liberté et de solitude. Ses écrits reflètent une profonde réflexion sur le rapport de l’homme à la nature et à lui-même. Tesson se distingue par son style riche, oscillant entre la description brute et des envolées méditatives, offrant au lecteur un regard à la fois lucide et lyrique sur l’existence.
Dans son ouvrage Dans les forêts de Sibérie qui a connu un grand succès en librairie, Sylvain Tesson relate six mois passés en ermite, dans une cabane isolée sur les rives du lac Baïkal, en Sibérie. À travers ce journal de bord, il partage son expérience d’un isolement volontaire, où la solitude et le contact direct avec la nature deviennent des sources de paix intérieure. Loin de la frénésie du monde moderne, Tesson réfléchit sur la simplicité, le temps, et la beauté de l’immensité sibérienne. Ce récit, à la fois contemplatif et philosophique, est une invitation à ralentir, à apprécier le silence, et à redécouvrir l’essentiel dans un monde souvent dominé par l’agitation. L’ouvrage a fait l’objet d’une adaptation au cinéma par Safy Nebbou en 2016. Les images sont somptueuses, avec un long-métrage qui a été tourné précisément en Sibérie, sur les bords du lac Baïkal. Si Sylvain Tesson n’occupe pas son propre rôle, il a cependant participé à l’écriture du scénario.
Mary Lawson est une romancière canadienne née dans l'Ontario, réputée pour ses récits ancrés dans les paysages ruraux et sauvages de son pays natal. Ses œuvres explorent les dynamiques familiales, les secrets enfouis et les tensions entre les individus et leur environnement. Lawson excelle dans l’art de capturer l’âpreté et la beauté de la vie dans des petites communautés isolées, où les relations humaines sont aussi profondes que les hivers sont rigoureux. On se retrouve alors immergé dans les grands espaces que le nom de ce pays évoque immédiatement dans notre esprit. Ses romans, empreints de sensibilité et de subtilité, mettent en lumière des personnages authentiques aux prises avec leurs luttes intérieures et les défis du quotidien.
Dans Un hiver long et rude (A Season of Frost), Lawson dépeint la vie d’une petite communauté du nord de l’Ontario, confrontée à la rudesse d’un hiver interminable. Le roman explore les tensions familiales et les secrets qui émergent alors que l’isolement et le froid pèsent sur les habitants. À travers des personnages finement dessinés, Mary Lawson brosse un tableau poignant des liens humains face à l’adversité, tout en célébrant la résilience et la chaleur humaine dans un cadre hostile. Ce livre, à la fois intime et universel, offre un regard profond sur la capacité des individus à trouver la lumière même au cœur de l’hiver.
Terminons par un classique parmi les classiques, avec le guide de haute montagne et explorateur Roger Joseph Fernand Frison-Roche. S’il est né à Paris, il grandit à Chamonix, dans une famille d’origine savoyarde, où il développe une passion pour l’alpinisme qui marquera toute son œuvre. Premier guide de haute montagne non natif de Chamonix, Frison-Roche conjugue une profonde connaissance des cimes avec un talent pour la narration. Ses récits mêlent fiction et réalité, célébrant le courage, l’amitié, et la communion entre l’homme et la nature dans des environnements extrêmes.
Sa saga dédiée à la montagne commence avec Premier de cordée (1941), chef-d'œuvre emblématique de la littérature alpine. Ce roman raconte la vie des guides de Chamonix et explore les thèmes de la transmission, de la responsabilité et du dépassement de soi. Il sera suivi de La grande crevasse (1948) et Retour à la montagne (1957), formant une trilogie captivante. Frison-Roche élargit ensuite son horizon avec des récits d’aventure dans les déserts et les régions polaires, mais revient régulièrement à son amour pour la montagne. Ses écrits, empreints de réalisme et d’un profond respect pour la nature, ont contribué à populariser l’alpinisme et à transmettre les valeurs humaines qu’il incarne. Si l'on veut aller découvrir un univers plus exotique, on pourra se tourner vers les Alpinistes de Mao de Cédric Gras : les années 50, le Tibet, Mao...cela a de quoi alimenter la curiosité sur une aventure méconnue.
Crédits illustration Pexels CC 0
Par Victor De Sepausy
Contact : vds@actualitte.com
1 Commentaire
Edco
17/01/2025 à 15:35
Pour le coup , il y a aussi " la panthère des neiges " et " blanc " de Tesson ...
Peu importe le flacon , pourvu qu on ait l ivresse .....