Née en 1993 à Djelfa, Saâda Arbane a miraculeusement survécu à une attaque terroriste ayant décimé une grande partie de sa famille et où elle a été, elle-même, égorgée. L’histoire de cette sportive qui « ne parle pas » est bien connue des Oranais. Et désormais, aurait rapporté un Prix Goncourt à un romancier... par Faris Lounis.
Le 18/11/2024 à 10:59 par Auteur invité
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18/11/2024 à 10:59
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La presse mainstream en France, du Monde à Valeurs Actuelles, en passant par Libération et Le Point, dénonce par avance tout questionnement littéraire ou idéologique des dits et écrits de celui qui vient de recevoir le Goncourt pour son Houris (Gallimard, 2024). Mais cette mise en cause venant d’Algérie, si elle était avérée, serait de nature à rompre sur le plan éthique cet unanimisme médiatique autour du « roman le plus féministe de la rentrée » (Frédéric Beigbeder) par lequel « une jeune rescapée […] de la guerre civile algérienne [mettrait] enfin des mots sur son histoire » (Elle, 04/11/24).
Sur One TV, Saâda Arbane estime en effet que cet auteur qui prétend donner la parole aux femmes de son pays face aux islamistes aurait en réalité « dépossédé une victime du terrorisme de son histoire, de sa vie, contre son gré », et malgré « les refus catégoriques de ses parents de leur vivant ».
Elle assure que l’auteur algérien aurait « exploité son histoire personnelle sans son consentement », voire en utilisant abusivement des confidences recueillies dans un cadre médical. Ayant « mis plus de vingt-cinq ans pour oublier » son « traumatisme », elle estime que Kamel Daoud aurait « remué les plaies » d’une histoire dont elle estimait « la seule à décider comment [elle devait] sortir ».
« Ma famille et mon entourage, qui savaient que je ne voulais pas parler de cette histoire, étaient choqués », témoigne-t-elle, ajoutant que cette histoire, « c’est quelque chose qui me perturbe dans ma vie. Tout le monde m’a dit : “C’est bizarre ce que tu as fait” ». Après la parution de Houris, « on m’a même appelé pour me demander combien j’ai été payée pour le livre ». Une « amie installée à Paris » avait du mal à croire que « j’ai laissé utiliser mon histoire de cette manière ».
Elle-même fut marquée : « Quand j’ai commencé à lire le livre, je n’ai pas dormi trois jours ». Et d'ajouter : « Cela fait 25 ans que je cache mon histoire, que je cache mon visage, que je refuse qu’on me montre du doigt. C’est horrible… »
MEILLEURES VENTES – Le Goncourt de Daoud, face aux Mémoires de Bardella
Elle ajoute cette accusation plus grave à l’égard de l’écrivain concernant « les détails de sa vie personnelle » qu’elle n’a jamais confiés qu’en thérapie : « Il a tout pris de sa femme [...]. On ne peut pas parler comme ça tant qu’on n’a pas vécu la chose [...]. C’est ma vie, c’est mon passé. Y a que moi qui peut juger comment ça doit sortir. Ce n’est pas à lui de faire ça. C’était pas à lui de me jeter comme ça. En plus, il salit ma réputation ». Houris « est une violation de mon intimité ».
Par-delà l’incontestable et légitime droit de l’écrivain à la fiction et à la libre création, ces déclarations soulèvent de sérieuses questions d’éthique tant littéraire que médicale.
Dans l’émission « Houris, la contre-enquête », la jeune femme affirme que la vie de Fajr ressemblerait étonnement à la sienne : « Ma cicatrice. Ma canule. Les conflits avec ma mère. L’opération que je devais subir en France, la pension que je reçois en tant que victime [du terrorisme islamiste]. L’avortement, je voulais avorter. La signification de mes tatouages [au niveau de la nuque et du pied]. Le salon de coiffure, j’avais un salon de coiffure et d’esthétique et c’est dans le livre. Le lycée Lotfi. L’allusion romancée à ma passion pour l’équitation », énumère-t-elle auprès du journaliste.
Comment des faits aussi précis auraient-ils pu arriver jusqu’au romancier ? Selon elle, il s’agirait d’une « violation du secret médical » par son ancienne psychiatre, Mme Daoud. Elle affirme qu’elle aurait été suivie chez cette dernière, de l’année 2015 jusqu’au départ de la famille Daoud en France, dans plusieurs établissements médicaux oranais, d’abord pour une thérapie de groupe avec sa mère, et puis seule.
La survivante du massacre de Djelfa insiste sur le fait que durant ses consultations chez Mme Daoud, sa parole était totalement libre : « Je n’avais pas de filtre [je parlais] sans tabous, je disais tout. Pour moi, c’était ma psychiatre. Il y avait le secret médical, je disais tout. » Durant son interview, elle précise qu’« il y a trois ans et demi, l’écrivain [lui] a demandé l’autorisation de raconter [s]on histoire dans un livre. Mon refus était catégorique. J’étais chez lui, cité Hesnaoui. Sa femme m’avait invité pour boire un café et discuter de ma thérapie. »
Après, continue-t-elle, quand « sa femme m’a dit qu’il est en train d’écrire un livre, je lui ai dit : “Attention, je ne veux pas que ça soit sur moi”. Elle m’a dit : “Non, ça ne parle pas de toi du tout”. Plusieurs fois durant mes consultations, j’ai redit à sa femme : “Attention, je refuse qu’il fasse ça” ». Mme Daoud l’aurait rassurée en lui répondant : « “Pas du tout… Je suis là pour te protéger.” »
Aujourd’hui, et après la lecture de Houris, elle juge qu’elle n’aurait en rien été protégée par son médecin. « J’ai dit tous ces détails à sa femme en tant que psychiatre [...] Je ne l’ai jamais dit à personne [d’autre] », affirme-t-elle. Son intime conviction est que Kamel Daoud aurait eu accès « à [s]on histoire » par le biais de son épouse et psychiatre.
Selon elle, Houris serait une « divulgation du secret médical » : « Je n’ai jamais communiqué mon dossier médical à Kamel Daoud. [...] Je n’ai jamais autorisé Kamel Daoud ou sa femme, ma psychiatre, à raconter mon histoire. » La jeune femme estime en outre que l’écrivain aurait « attendu la mort de [s]es deux parents pour faire ça ».
L’intérêt de la presse, des médias et des écrivains pour l’histoire de Saâda Arbane ne serait pas nouveau. En 2009, raconte-t-elle, « quand j’ai gagné la médaille d’or du Championnat Maghrébin d’Équitation [...], je commençais à recevoir les premières demandes pour raconter mon histoire ». Depuis lors, pour elle comme pour ses parents par kafala (forme musulmane d’« adoption »), le refus de raconter son histoire était catégorique.
« Depuis 25 ans, continue-t-elle, je refuse qu’on raconte mon histoire à ma place. C’est mon intimité, c’est mon histoire. [...] J’avais refusé que mon histoire soit divulguée », mais « lui, il l’a bien divulguée, [...] mon intimité a été dévoilée ». Et si elle a décidé de prendre la parole aujourd’hui, ce serait « pour dénoncer l’abus que Kamel Daoud a fait dans son livre de mon histoire ».
D’après elle, Mme Daoud se serait rendue en octobre dernier à son domicile, pour lui remettre un exemplaire de Houris portant une dédicace signée de l’écrivain : « Notre pays a souvent été sauvé par des femmes courageuses, et tu es l’une d’entre elles, avec mon admiration. »
Cette dernière lui aurait « parlé du projet du film et de son éventuelle implication dans le scénario » qui pourrait lui faire « gagner énormément d’argent » par lequel elle pourrait « acheter son appartement en Espagne ». Saâda Arbane dit avoir compris cette proposition « comme une tentative de l’acheter et de l’amener à se taire ».
Également devant le journaliste de One TV, son mari considère que la publication de Houris et son hypermédiatisation « a remué le couteau dans la plaie » de l’histoire familiale de sa femme et que, depuis, « elle trouve énormément de mal à se nourrir, à dormir », « souffre gravement de sévères maux de tête ». Selon lui, le roman « a fait resurgir de mauvais souvenirs » et cela pourrait se répercuter négativement sur leur fils de huit ans.
L'écrivain n'a pour le moment pas réagi à ces déclarations.
Antoine Gallimard a diffusé un communiqué pour dénoncer des attaques fallacieuses contre l'écrivain, reproduit ci-dessous. De son côté, l'Académie Goncourt, contactée par ActuaLitté, se refuse à tout commentaire.
Depuis le procès intenté en 1896 au roman de Jules Verne , Face au drapeau, les juges considèrent que tout romancier est libre de s’inspirer de faits réels (historiques, politiques, judiciaires), d’évènements vécus et de personnes connues pour créer une œuvre de fiction.
Cette œuvre littéraire, protégée par le principe de la liberté d’expression, est exclusive de toute faute (diffamation, vie privée) de la part de l’écrivain sauf à démontrer qu’il a manifesté une intention de nuire.
Si Houris est inspiré de faits tragiques survenus en Algérie durant la guerre civile des années 1990, son intrigue, ses personnages et son héroïne sont purement fictionnels.
Depuis la publication de son roman, Kamel Daoud fait l'objet de violentes campagnes diffamatoires orchestrées par certains médias proches d’un régime dont nul n'ignore la nature. Après l'interdiction du livre et de notre maison d’édition au salon du livre d’Alger, c'est au tour de son épouse, qui n'a aucunement sourcé l'écriture de Houris, d'être atteinte dans son intégrité professionnelle.
Tout travail sur une mémoire occultée ne peut que profondément déranger. Comme le rappelle Kamel Daoud, le crime n'est pas d'écrire un roman mais de taire une tragédie.
Crédits photo : Kamel Daoud - ActuaLitté CC BY SA 2.0
Par Auteur invité
Contact : contact@actualitte.com
50 Commentaires
Fadila
18/11/2024 à 15:32
C'est MONSTRUEUX ce qu'a fait KD
Faut qu'il soit poursuivi en justice
Ali le petit
19/11/2024 à 23:18
bien sûr..C'est de l'escroquerie ..
Fadila
18/11/2024 à 15:34
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Faut que le Monde aprenne ce qu'il a fait
C'est 1 Monstre
U
Ali le petit
22/11/2024 à 21:33
Tout à fait..Lui et sa femme ont confisqué l'éthique ( médicale et intellectuelle)..
Voilivoilou
18/11/2024 à 17:09
Après l'avoir censuré, voilà que l'Algérie, via ses organes de presse (Le courrier d'Algérie, El Watan, Tsa Algérie...) tente de discréditer Daoud...
Si elle n'a pas reçu d'argent du pouvoir algérien pour monter ainsi au créneau et faire d'une pierre deux coups (les islamistes et Daoud), cette affaire devrait se résoudre par un bel happy end financier dont les tribunaux ont le secret...
Lam
18/11/2024 à 17:42
Obsédé par une pseudo obsession de notre part à votre égard.
Il faut vous faire soigner.
Kamel daoud s'il écrivait en bien de l'islam et de l'Algérie la France ne lui aurait même pas accordé un semblant de regard. Comme il crache, tel un harki affamé et aigri, sur son peuple, la France applaudit avec une joie non dissimulée. Un Goncourt ? Une récompense pour sa trahison.... Cette femme a tant souffert et il se permet de parler d'elle sans avoir son approbation. Un beau retour de boomerang qui permet à toute personne saine d'esprit et un tant soit peu honnête de découvrir le seul réel talent de Kamel daoud : la traîtrise.
Voilivoilou
18/11/2024 à 18:10
Ecrire en bien de l'Algérie et de l'Islam, même Tom Cruise aurait refusé cette mission... impossible !
Sinon, merci pour le conseil médical qui montre d'où vous parlez. Psychiatriser l'adversaire est assez commun sous certains cieux. Ahou Daryaei, dernière bénéficiaire connue de ces sévices médicaux.
Anteversus
19/11/2024 à 18:19
Pourquoi serait-il interdit de dire du bien de l'Algérie? Quoi de plus honorable que sa bataille pour le développement ? L'Algérie est lancée dans des méga projets industriels et agricoles dans tous les azimuts tout en maintenant et même développant les acquis sociaux antérieurs, le gouvernement fait au mieux pour nous sortir du sous-développement et de la dépendance au pétrole, que demande le peuple ?
Pas de blabla, des résultats.
marc marc
19/11/2024 à 19:19
Il serait moins difficile de dire du bien de l'Algérie si :
- une caste militaire n'avait pas confisqué le pouvoir depuis 60 ans, s'enrichissant à outrance, régnant par la terreur et le mensonge ;
- ce peuple si fier de sa libération n'avait pas tant l'habitude de venir chercher une vie meilleure chez son ancien occupant. À commencer par ses élites, habituées à insulter le pays dans lequel elles viennent se faire soigner.
Lizzie
18/11/2024 à 18:12
Ce commentaire a été refusé parce qu’il contrevient aux règles établies par la rédaction concernant les messages autorisés. Les commentaires sont modérés a priori : lus par l’équipe, ils ne sont acceptés qu'à condition de répondre à la Charte. Pour plus d’informations, consultez la rubrique dédiée.
Un lecteur
18/11/2024 à 19:10
Le pouvoir algérien dans ses œuvres. Interdire Daoud en Algérie, le salir dans le monde...
Zaza
25/11/2024 à 13:22
... Et à présent arrêter Boualem Sansal.
La dangerosité du pouvoir algérien est désormais sans limites. Et il y a ici des personnes pour traiter un écrivain qu'elles n'ont pas lu - excellent par ailleurs - de monstre. Où sont les monstres si ce n'est du côté d'un pouvoir islamiste et corrompu...?
nathalie
19/11/2024 à 08:09
Juste une question, le livre est paru en AOÛT 2024, le SILA y a interdit la présence des Editions Gallimard (notamment à cause de ce livre) en octobre, et on n'entend pas du tout parler de cette dame ( dont je peux entendre la tristesse et la détresse ).
Pourquoi personne en Algérie , aucun avocat, aucun homme politique ne s'est emparé du problème dès la parution ? Le livre avait fait beaucoup de bruit, dès sa parution, il figurait dans les sélections de quasi tous les prix français de la rentrée littéraire .
Yasmina
19/11/2024 à 12:02
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Anteversus
19/11/2024 à 18:07
Je ne comprends pas le sens de votre commentaire: personne en Algérie ne critique le livre "Houris" que personne n'a lu, les positions de Kamel Daoud sur l'Islam et l'islamisme ne provoquent pas de réprobation particulière car tout le monde en Algérie a souffert des exactions des fous de Dieu. Kamel Daoud est vomi par son peuple et pas seulement par le "pouvoir algérien" pour cause d'algérophobie primaire et il y aurait tant et tant à dire sur son algeria basching de complaisance.
Kamel Daoud c'est ce que Frantz Fanon appelait un " peau noire masque blanc", un Bounty pour parler antillais, un " Arabe de service"pour parler algérien.
La victime de ce vol de traumatisme qualifié n'a appris sa disgrâce qu'après la sortie du livre en octobre par une amie de France qui connaissait son histoire, elle ne pouvait pas se manifester avant. Voyons !
Falco
19/11/2024 à 08:58
La création et l’imagination d’un artiste et donc d’un écrivain sont alimentés par son vécu, ses lectures, son réel. Je ne présume pas M. Daoud de « plagiat » ou de « parasitisme » de la vie d’une des patientes de sa mère mais , selon la première intéressée, il y a une histoire et des détails pour le moins troublants … je cite « Ma cicatrice. Ma canule. Les conflits avec ma mère. L’opération que je devais subir en France, la pension que je reçois en tant que victime [du terrorisme islamiste]. L’avortement, je voulais avorter. La signification de mes tatouages [au niveau de la nuque et du pied]. Le salon de coiffure, j’avais un salon de coiffure et d’esthétique et c’est dans le livre. Le lycée Lotfi. L’allusion romancée à ma passion pour l’équitation »
C’est troublant… écoutons La Défense de M. Daoud…
J’ai commandé le livre d’occasion sur LeBonCoin pour le lire et me faire une idée à l’aune de cet article….
Marie
19/11/2024 à 09:31
L'inspiration n'a pas de limite, est en partie inconsciente. Qu'a-t-on à faire de ces jaloux(ses) ? Le plaisir (de lire, ici) est un bonheur. Et comme le bonheur est fait de petits "heurs bons", je ne saurais bouder mon plaisir. D'ailleurs c'est déjà fait...et à refaire.
Henri Mojon
19/11/2024 à 09:43
Merci Actualitté
Loin de moi l'idée de défendre le régime algérien dont les vrais dirigeants habitent en Suisse. Comme Gallimard, les Editions du Net ont été interdites de participation au SILA 2019 et l'Ambassade d'Algérie refuse de m'accorder un visa (alors que je suis né à Alger).
Néanmoins cette théorie du complot autour du livre de Daoud est complétement farfelue et Gallimard et ses soutiens se discréditent totalement en refusant d'écouter cette femme qui est une victime.
Zaza
25/11/2024 à 17:48
Cher Monsieur,
Il s'agit de la liberté d'expression. Gallimard ne s'érige pas en tribunal, faites de même pour ce qui les concerne. Ils refusent certaines méthodes à l'égard d'un auteur, rien de plus, rien de moins. Mais pour un pays comme l'Algérie, c'est beaucoup trop. Kamel Daoud n'est pas par hasard désormais en France. Et quand on lit certains propos haineux ici même, on comprend clairement certaines choses. Quant à l'arrestation de Boualem Sansal, ce n'est qu'une preuve de plus.
Cordialement
perkeo
19/11/2024 à 10:05
Cette femme est crédible. Le problème n'est pas tant celui de l'écrivain qui pille les histoires autrui, sans le consentement des intéressés. C'est immoral, si on veut, mais pas illégal (je crois). Par contre, une psychiatre qui raconte les histoires d'une patiente à des tiers devrait au minimum être radiée de l'ordre des médecins. Si c'est un délit, est-ce que quelqu'un qui profite d'un délit commet un délit? Si c'est le cas, l'écrivain et l'éditeur, s'il était au courant, pourraient être mis en cause.
Falco
19/11/2024 à 11:24
Bonjour,
Et si au lieu de juger et déjà condamner untel de plagiat ou de vampirisme et une telle de mensonge et d’être manipulée par tel ou tel État ou organisation, on écoutait aussi les accusés et surtout on laissait faire la justice car le tribunal médiatique me rappelle ce que disait, peu de temps avant sa mort, Umberto Eco:
"Les réseaux sociaux ont donné le droit de parole à des légions d'imbéciles qui, auparavant, ne faisaient que discuter au bar après un verre de vin, sans causer de tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite, alors qu'aujourd'hui ils ont le même droit de parole qu'un prix Nobel.
C'est l'invasion des imbéciles."
Et d'ajouter:
"La télévision a promu l'idiot du village, auquel le spectateur se sentait supérieur. Le drame d'Internet, c'est qu'il est en train de faire de l'idiot du village un porteur de vérité."
Eco invitait en conséquence les lecteurs à faire preuve de critique et de recherche d’information par différents canaux. Il incitait aussi les médias "à filtrer avec l'aide d'une équipe de spécialistes les « informations » circulant sur Internet, puisqu'aujourd'hui personne n'arrive à savoir si un site ou un intervenant est fiable, de bonne foi ou non.
CQFD
Merci
Yves CASTEL
19/11/2024 à 10:38
Saluons l'auteur invité de cet article qui a réussi à ne pas parler de l'extrême-droite, tout en égratignant le petit monde germanopratin. Couronner un auteur algérien s'est révélé une fausse bonne idée, les uns lui reprochant d'être devenu trop français et les autres arabe de service. L'histoire se complique avec ce coup-de-théâtre, visiblement orchestré par le pouvoir algérien, mais qui soulève tout de même quelques questions.
D'un côté, une illustre inconnue en France dont l'histoire est connue en Algérie, depuis 25 ans qu'elle refuse publiquement qu'on en parle, et qui fait tout un foin parce qu'elle se reconnaît dans un roman dont personne ici ne savait qu'il parlait d'elle.
D'un autre côté, le mari de sa psy qui a largement pioché dans son dossier médical, demandé plusieurs fois à l'intéressée de raconter son histoire et outrepassé ses refus catégoriques sans se donner la peine de changer les détails indicateurs.
Il serait bon que les personnages, qui n'ont aucun droit sur une oeuvre qu'ils ont inspirés, arrêtent de pleurnicher en révélant leur vie privée qu'ils entendaient garder incognito, mais également que les auteurs, qui vampirisent leur entourage, le fassent de telle sorte qu'ils ne soient pas en faute.
Zaza
26/11/2024 à 09:09
Monsieur,
Vous tentez d'affiner le débat et posez de vraies questions. La littérature se les pose depuis les origines. Où sont les frontières du récit, de l'Histoire, de l'intime ?... Et c'est particulièrement vrai de la forme romanesque (voir Aragon et le 'mentir-vrai'). Ici, on assiste à des clivages idéologiques, sans aucune réflexion sur ce qu'est le processus créateur. Et surtout, on se substitue à la justice, qui sur ces questions est compétente dans une large mesure quand elle est indépendante (ce qui n'est pas le cas en Algérie).
Le sens le plus élémentaire du débat s'est perdu, on assiste aux querelles des peuples qui ne valent pas mieux que les excès des nouveaux tsars (je plagie Marina Tsvetaïeva).
Kamel Daoud a écrit un roman réaliste (n'oublions pas qu'il est également journaliste, avec une appétence pour l'enquête), il y a certes des choses bien plus intéressantes à lire d'un point de vue littéraire, et il n'est pas Balzac. De là à ce qu'un pouvoir obscurantiste (qu'il vienne d'une certaine foule ou des instances politico-religieuses) le juge, il y a une marge que nous ne devons pas accepter. La France a toujours été une terre d'exil et de tolérance pour les intellectuels et les artistes persécutés et, n'en déplaise à un mauvais lecteur de Franz Fanon, il ne faut quand même pas l'oublier. Par ailleurs, Fanon ne résout pas tout, loin s'en faut : sur la question de l'émancipation des femmes, il n'y a pas grand chose à recevoir de lui (j'ai été l'étudiante d'Edward Saïd, un très bon connaisseur de l'oeuvre de Fanon, mais chez les Palestiniens pas plus que chez les Algériens les femmes ne sont libres). En un mot, les rapports de pouvoir ne se laissent pas décrire selon une quelconque opposition binaire, fût-elle blanc-noir, colon-colonisé. La société algérienne devrait enfin être capable de nous servir d'un côté autre chose que l'éternelle soupe post-coloniale, de l'autre le discours totalitaire islamiste. C'est ce que fait Kamel Daoud à sa façon.
Et pour finir, bien des femmes algériennes sont heureuses d'avoir épousé des Français ou de pouvoir être libres dans les rues de Paris ou d'ailleurs... Quand j'étais petite fille, j'ai assisté à des enlèvements d'autres petites filles, qui ont soudain disparu vers l'Algérie et qu'on n'a jamais revues, enlevées par leur famille algérienne. Cela m'a beaucoup traumatisée, la guerre était finie depuis longtemps. Je le redis car j'ai trop rencontré de brillantes jeunes femmes ayant des origines algériennes qui refusent net de mettre un pied dans ce pays... il doit quand même y avoir des raisons à cela et il faut bien que chacun se dise que dans ce débat, elles sont aux côtés de Kamel Daoud, dont le roman n'est sans doute pas idéal, mais qui n'est tout de même pas à confondre avec l'oppresseur.
Bien à vous et en vous remerciant de votre lecture
Laure.
19/11/2024 à 11:08
1- Cacher son drame pendant 25 ans,
taire son histoire pendant 25 ans,
pour finalement se dévoiler en public,
quelle étrange manoeuvre.
Pressions islamistes ?
Promesses fallacieuses d'argent ?
L'Algérie cherche par tous les moyens à déconsidérer l'auteur, et la malheureuse cavalière se prête à cette opération hypocrite.
2- La chroniqueuse, oublieuse de toute considération littéraire, toute occupée à relayer cette tentative télécommandée, choisit, par des termes insidieux de s'aligner sur
l'hypocrisie algérienne permanente.
Falco
19/11/2024 à 12:03
Bonjour
Je ne suis ni pro-Algerien ni contre KD mais à la lecture de votre diatribe je me dis que vous confondez le fonds et la forme. Car in fine le problème ce n’est ni l’histoire, ni l’écrivain, ni l’éditeur mais le sacro saint « secret médical » et aussi « le droit à l’oubli » accessoirement. Si cette femme dit la vérité de quel droit doit-on mettre son histoire sur la place publique ? De quel droit rompt-on le secret médical ? Ce dont là les questions que cette « affaire » pose surtout si ce qu’elle affirme est vrai et qu’il s’avérait qu’elle avait alerté plusieurs fois et l’auteur JD et son psychiatre que son histoire lui appartenait et qu’elle ne voulait pas la rendre publique car son travail avec son psychiatre traitant était de l’oublier. Si ces faits sont vraies c’est ignoble ce que ce médecin à fait car pour mémoire le serment d’Hyppocrate précise entre autres :
« Quoi que je voie ou entende dans la société pendant, ou même hors de l'exercice de ma profession, je tairai ce qui n'a jamais besoin d'être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas. »
Merci
Ali le petit
19/11/2024 à 23:15
Très bien dit..!
don moulin
19/11/2024 à 11:12
ça doit être assez facile à vérifier mais nous ne saurons probablement jamais la vérité.
Aucune confiance en les médias algériens dans un pays qui censure le livre sans vergogne par ailleurs (et met en prison les opposants politiques).
graphomane
19/11/2024 à 12:13
Article intéressant, qui manque peut-être de nuances (ou de doutes)
dommage qu'il soit écrit avec les pieds , ou avec GPT ?
Edco
19/11/2024 à 15:45
Non il n est pas écrit par les pieds ni chat GPT.Il est écrit par Farid Lounis qui écrit ds bcoup de médias , et déteste K.Daoud . Donc il ne peut que se réjouir de l ' opprobre jetée sur ce prix Goncourt . Ce n est pas simple pour la petite lectrice que je suis de se situer entre 2 paroles algériennes antagonistes.....Moi j avais aimé Meursault....et ai du mal avec les anathèmes actuels ( on traite bcoup les gens d extrême droiture .....alors que .....ben non ...) .
Entre la BD suspecte , le prix Goncourt honni , l ' Eurovision bannie, le match de foot déconseillé ,le dictionnaire académique scandaleux...etc... etc...Que reste-t-il des pratiques culturelles non stigmatisées...? On comprend mieux que les gens passent leur temps à regarder des shorts de chatons débilitants , au moins , ça n offense personne ... à part le cortex ...! 😭
Ali le petit
19/11/2024 à 23:10
Cet écrivain est vraiment quelqu'un qui ne mérite aucun respect..D'après ce qu'a raconté cette dame il ya une semaine -et en direct- sur une de nos chaines télé , est bouleversant.. c'est de l'escroquerie pure et simple avec l'assistance et la collaboration de sa femme( la psychologue) qui a mis ''la marmite sur le feu''.. Il faut qu'il(Daoud) soit sanctionné sur plusieurs façades..C'est tout !!
marc marc
20/11/2024 à 15:47
Quand vous dites "une de nos chaînes tv", vous parlez des chaînes algériennes, je suppose. Et quand vous parlez des chaînes françaises, vous devez dire "leurs" chaînes. Tout s'explique par la syntaxe.
Ali le petit
22/11/2024 à 21:29
oui..c'était une émission spéciale consacrée à cette dame sur une chaine algérienne (Ennahar)..sur laquelle a exposé son problème..C'est tout..Et l'affaire est devant la justice..
marc marc
22/11/2024 à 21:50
Devant la justice algérienne ! Hi ! Hi ! Hi !
Falco
23/11/2024 à 09:45
Bonjour
Rien empêche les époux Daoud et Gallimard de poursuivre la plaignante en diffamation devant la justice française s’il s’avère que les faits dénoncés par la présumée victime sont faux …
Laure.
20/11/2024 à 08:23
https://www.lefigaro.fr/livres/gallimard-denonce-des-campagnes-diffamatoires-contre-kamel-daoud-goncourt-2024-20241118
Falco
20/11/2024 à 13:39
Bonjour
Rien qu’ à la lecture de l’intitulé je me dis que vous et Madrigal confondez le fonds et la forme.
Car in fine le principal problème soulevé ce n'est ni l'histoire, ni l'écrivain, ni l'éditeur mais le sacro saint « secret médical » et aussi « le droit à l'oubli ». Si cette femme dit la vérité, de quel droit doit-on mettre son histoire avec moult détails intimes sur la place publique ?
De quel droit un médecin rompt-il le secret médical et fait lire les notes de ses consultations à son compagnon pour que celui smala mette sur papier et s’enrichisse ?
Ce dont là les questions que cette « affaire » pose et auxquelles NRF, Madrigal, KD ni vous même n’apportez de réponse! Vous vous acharnez y l’accuser d’être manipulée par la « junte » Algérienne qui n’en serait pas à un abus ni à une attaque contre la France près mais si ce qu'elle affirme est vrai et qu'il s'avérait qu'elle avait alerté plusieurs fois et son MÉDECIN ET CONFIDENT ainsi KD que son histoire lui appartenait et qu'elle ne voulait pas la rendre publique car le travail avec son psychiatre traitant était pour ne plus subir cette histoire PERSONELLE ... Si les faits dénoncés sont vrais, c'est ignoble ce que l médecin en qui elle avait toute confiance allant jusqu’à lui révéler l’intime à fait … et qu’elle s’est empressée de reporter à son compagnon de renon qui s’en sert pour écrire un livre et empocher des sous !
Pour mémoire le serment d'Hyppocrate précise entre autres :
« - Quoi que je voie ou entende dans la société pendant, ou même hors de l'exercice de ma profession, je tairai ce qui n'a jamais besoin d'être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas. »
CQFD
MERCI
Falco
20/11/2024 à 17:36
Lu à l’instant….
« Deux plaintes déposées contre Kamel Daoud et son épouse pour violation du secret médical et diffamation »
Publié à 15:25 - Par Le Figaro avec AFP
En Algérie, le prix Goncourt est accusé d’avoir dévoilé et utilisé l’histoire d’une patiente de sa femme Aicha Dehdouh, psychiatre, dans son roman Houris paru chez Gallimard.
Deux plaintes ont été déposées en Algérie contre l'auteur franco-algérien Kamel Daoud, Prix Goncourt 2024 et l’épouse de celui-ci psychiatre, les accusant d'avoir dévoilé et utilisé l'histoire d'une patiente pour l'écriture du roman Houris, a appris l'AFP auprès de l'avocate des plaignants.
«Dès la publication du livre, nous avons déposé deux plaintes contre Kamel Daoud et son épouse Aicha Dehdouh, la psychiatre qui a soigné la victime Saâda Arbane », a expliqué l'avocate Fatima Benbraham, en précisant avoir saisi le tribunal d'Oran (ouest), lieu de résidence de l’écrivain et de son épouse en Algérie. Saâda Arbane, survivante d'un massacre lors de la guerre civile en Algérie dans les années 1990, s'était exprimée sur une chaîne algérienne en accusant l'auteur d'avoir dévoilé son histoire dans le roman sans son autorisation.
«La première plainte a été déposée au nom de l'Organisation nationale des victimes du terrorisme» et «la seconde au nom de la victime», a précisé Me Benbraham, assurant que leur dépôt remontait au mois d'août, «quelques jours après la parution du livre», et bien avant l'attribution début novembre du Prix Goncourt au roman. «Nous n'avons pas voulu en parler, afin qu'il ne soit pas dit que nous voulions perturber la nomination de l'auteur pour le prix», a-t-elle déclaré.
Selon cette avocate bien connue en Algérie, les plaintes portent sur «la violation du secret médical, puisque le médecin (l'épouse de M. Daoud, NDLR) a remis tout le dossier de sa patiente à son mari, ainsi que sur la diffamation des victimes du terrorisme et la violation de la loi sur la réconciliation nationale», qui interdit toute publication sur la période de la guerre civile entre 1992 et 2002.
Edco
22/11/2024 à 18:24
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-question-du-jour/affaire-daoud-les-ecrivains-peuvent-ils-s-inspirer-librement-de-personnes-reelles-8912450?at_medium=newsletter&at_campaign=culture_quoti_edito&at_chaine=france_culture&at_date=2024-11-22&at_position=3
A écouter ou lire attentivement , ( ce jour Fr culte),
Zaza
24/11/2024 à 10:14
Quand on lit certains commentaires, on est tout d'abord consterné de constater qu'il ne s'agit ici que de clivages idéologiques, politico-religieux, et pas de littérature. Kamel Daoud est tout d'abord un grand écrivain et un penseur courageux.
On comprend que décidément l'Algérie ne sera pas prête pour la démocratie et la liberté d'expression avant très longtemps. Et qu'il lui est plus simple de conspuer son ancien colon plutôt que ses propres dérives, ses violences, la façon dont sont traitées les femmes.
J'ai bien connu la grande écrivaine Assia Djebar, je sais ce qu'elle dirait de tout cela. L'arrestation de Boualem Sansal n'est que le dernier événement en date qui montre à quel point le gouvernement de ce pays et son idéologie politico-religieuse sont répugnants. Je comprends enfin pourquoi certaines femmes de parents d'origine algérienne, nées en France, refusent catégoriquement de mettre un pied en Algérie.
Merci aux Algériennes et Algériens qui tentent de résister et bon courage à eux.
Falco
25/11/2024 à 14:17
Bonjour Zaza (???)
Vous confondez le fonds et la forme ou alors vous êtes de celles qui acceptent qu’une femme soit agressé sexuellement par Matzneff ou PODA parce qu’elle aurait été habillée avec une robe courte et des porte-jarretelles … »habillée en p…te , elle l’a bien cherchée » … c’est ça votre théorie ? Parce que c’est une femme algérienne sa parole ne vaut rien et elle aurait forcément été manipulée ou à la solde de la junte au pouvoir. Vous ne vous dites jamais que dans une société islamisée et fortement machiste qui est la société algérienne cette femme prends des risques importants en dénonçant les abus d’une personnalité ? Qu’ensuite la junte Algérienne l’aie amplifié et profité pour la politiser est une chose mais cela ne vous vient pas à l’idée que « peut-être » ce qu’elle raconte est vrai tout simplement ? Vous êtes de celles qui quand une femme dit s’être fait harceler ou violer votre première réaction est de la regarder de haut en bas et vous dites « habillée ainsi elle l’a bien cherchée!!! »
Vos messages sont ignobles car le problème n’est pas si son histoire est bien décrite ou pas mais dans quelles circonstances elle aurait été usurpée !
Or selon vous et d’autres cette femme qui fut égorgée, violentée, entre autres devrait s’estimer heureuse que son histoire personnelle et intime soit dévoilée par un auteur porté aux pinacles par les critiques et les bobos de la gauche caviar germanopratine !
Lisez ceci publié par Actualitte et regardez la vidéo de son interview sur YouTube et vous vous poserez des questions .,,
Pas celle de dissocier l’homme et l’œuvre comme vous le faites! Avez-vous le même point de vite sur Depardieu, Polanski ? Car in fine pour suivre votre logique « elles l ‘on bien cherché! Et puis elles devraient être heureuses qu’une « vedette » s’intéresse à elles et les fasse sortir de leur vie merdique » … car c’est cela qui ressort de votre message !
Et puis j’aie je sache ni Gallimard ni les Daoud n’ont porté plainte pour diffamation calomnieuse en France contre cette personne à cette heure et cela pose question ..,
Merci
marc marc
25/11/2024 à 14:43
@ Falco. Vous prêtez à Zaza des propos et des pensées qui n'ont rien à voir avec ce qu'elle a écrit.
Zaza
26/11/2024 à 08:22
Cher Monsieur,
Merci pour votre commentaire.
L'écriture totalement névrotique - et médiocre, pleine de fautes en tout genre - de Falco s'expose ici de manière assez indécente, inutile donc d'imaginer qu'il soit en mesure d'en prendre conscience et encore moins d'y remédier. Je dois dire que son commentaire a conforté bien des pensées en moi sur la folie qui court librement dans ces espaces symboliques qui, dans un autre monde, pourraient être des forums de débat. Nous en sommes fort éloignés. Je suis bien placée pour être au courant d'un certain nombre de choses qui relèveront un jour, ou pas, de l'histoire de la littérature. Ce n'est pas ici qu'elle s'écrira et ce n'est pas le propos. Il s'agissait uniquement de mettre un frein à cette folie collective dont Kamel Daoud, comme bien d'autres écrivains et intellectuels dans les pays de culture musulmane de nos jours, est la victime. Une des questions, fondamentale, qui se posent est la suivante : l'islam politique est-il compatible avec la démocratie ? La réponse nous la connaissons, et les oeuvres de nombre d'écrivains originaires de ces pays sont frappés d'anathème parce qu'ils osent le dire.
Mais enfin, tout cela est conforme à ce type de forum, où on lit même que les algorithmes écrivent mieux que les auteurs (pourquoi ne pas faire en effet sa propre promotion au passage, Kamel Daoud peut au moins servir à cela !...), même si la quatrième de couverture d'un livre cité comporte une très grave faute de conjugaison. Cela aussi est consternant.
Vous avez raison, marre marre de tout cela mais encore merci à vous et excellente continuation, Marc Marc.
Zaza
25/11/2024 à 17:33
Il est consternant que de tels commentaires soient publiés.
Il est par ailleurs préférable de s'amuser d'une telle concentration de mauvaise foi - de foi mauvaise ? - ou/et de bêtise. Comprenez-vous, Madame ou Monsieur, quoi que ce soit à ce que vous lisez/écrivez (à supposer que vous ayez jamais lu quoi que ce soit) ? Mais vous pouvez toujours relire ma contribution et essayer d'y comprendre quelque chose.
Vous reproduisez avec agressivité des discours préfabriqués, vous semblez avoir à vous prouver certaines choses (après tout, c'est la fonction première de ce type de lieux d'échanges symboliques), vous lire est au mieux un ennui profond, au pire très attristant, d'un point de vue intellectuel comme du point de vue de l'écriture... J'ai bien connu Umberto Eco, il vous aurait conspué(e). Si je puis me permettre, ce n'est pas une patiente de la mère mais de l'épouse de Kamel Daoud qui est en cause. Voilà qui en dit long sur vous... (Pour votre information, j'ai enseigné la littérature à l'université et suis philosophe et psychanalyste).
Enfin, c'est votre réponse qui est saturée de misogynie. Faire de faux procès - à une femme de préférence -, transférer sur autrui, c'est une pathologie.
Falco
25/11/2024 à 18:08
Madame,
Peu m’importe qui vous êtes ou ce que vous avez lu ou pas.
Je me suis toujours exprimé au conditionnel sur cette affaire alors que vous persistez sur les 2 commentaires que j’ai lu à justifier la position de Gallimard et de KD sans jamais vous poser des questions sur l’éventuelle peine et l’honnêteté de cette femme.
Comme je l’ai déjà critiqué je ne suis ni Algérien, ni pro ou contre KD dont j’aime l’intelligence et les écrits mais il y a trop de points dans cette histoire qui questionnent ! KD et Gallimard savaient à priori qu’une plainte avait été déposée en Août et sachant cela n’ont pas cru bon a priori tirer l’histoire au clair ou avertir les jurés des prix littéraires mettant les lecteurs de KD dans l’embarras d’être les éventuels voyeurs d’une intimité qui ne se voulait pas être dévoilée à priori toujours!
À cette heure, à priori toujours, ni les époux Daoud ni Gallimard n’ont cru bon déposer plainte à Paris contre cette femme pour diffamation ou calomnie….pourquoi?
Je ne change rien à ce que j’ai écrit !
Merci… Zaza (??)
marc marc
26/11/2024 à 08:10
Ce commentaire a été refusé parce qu’il contrevient aux règles établies par la rédaction concernant les messages autorisés. Les commentaires sont modérés a priori : lus par l’équipe, ils ne sont acceptés qu'à condition de répondre à la Charte. Pour plus d’informations, consultez la rubrique dédiée.
marc marc
26/11/2024 à 10:32
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Falco
26/11/2024 à 09:46
Bonjour
En réponse à votre message de ce matin ou vous ramenez le problème de KD sur le domaine politique je voudrais préciser que cet aspect m’importe peu et ce ne sont pas les références à untel ou untel qui y feront quelque chose. Si vous souhaitez discuter de l’islam politique et de la Confrérie des Frères Musulmans et des dégâts causés par les textes Hassan al-Banna et du théoricien du jihad armé, Sayyid Qutb, nous n’en sortirons pas car si la junte algérienne pour mobiliser sa population veut nous emmener sur ce plan on retrouve la même volonté de la part des « élites germanopratines » et de Gallimard .
Le sujet de l’affaire Daoud est le possible viol du secret médical de cette possible victime et plaignante, rien d’autre ne ressort dans mes propos .
Après vos références littéraires, politique ou mettre sur le même plan l’affaire Daoud et l’emprisonnement de Boualem Sansal ne sont pas justes, font le jeu de la junte Algérienne et surtout les deux affaires n’ont aucun point commun sur le sujet soulevé par madame Saâda Arbane.
Je ne questionne pas dans mes propos la lutte politique de KD car je les connais bien mais KD doit à ses lecteurs qu’il aurait mis malgré eux en position de voyeurs, des explications sur les circonstances d’acquisition du sujet de son « roman » qui à ce stade, ressemblerait plus à un témoignage intime écrit par un négre en utilisant une histoire et des faits qui lui auraient été refusés.
Je n’ai rien d’autre à dire sinon que la justice se prononcera et rien empêche les Daoud et Gallimard de porter plainte en France contre l’Algerie et/ou Mme Saâda Arbane pour diffamation afin d’avoir un jugement … équitable.
Bonne journée
Falco
26/11/2024 à 10:01
Madame,
Je viens de lire votre réquisitoire ( pas encore disponible sur le site le matin du 26/11/24 d’où ma réponse sur un autre post.) en réponse à « MarcMarc » et je trouve vos propos et votre posture pitoyable et sans aucune empathie pour la possible victime qui a pour malheur d’être Algérienne et de vivre en Algerie.
Vos arguments n’ont pas plus d’humanité que ceux de la junte Algérienne ! Votre haine « semblable à celle véhiculée par LFI » est telle que vous refusez de voir M. Daoud sur un autre angle que celui du persécuté politique… à ce stade d’allégeance nous sommes devant un réel syndrome de Stockholm !
Prenez du recul et analysez ce qui se passe humainement et rien d’autre! La possible victime le mérite comme KD le mérite s’il ne veut pas que son oeuvre soit entachée par un livre qui serait basé sur le viol du secret médical, un plagiat de l’intimité d’autrui, le vol d’une vie.
Merci
La Journée du Manuscrit
25/11/2024 à 19:26
La Journée du Manuscrit a décerné en 2016 le Prix Algérie au livre Voyage au bout de l'enfer en Algérie :
https://www.leseditionsdunet.com/livre/voyage-au-bout-de-lenfer-en-algerie