La Fondation Charles Oulmont dévoile les dix lauréats distingués pour leurs contributions artistiques et littéraires. Les prix seront remis lors d’une cérémonie le 7 décembre au Musée des Avelines à Saint-Cloud, en présence de Bénédicte Alliot, directrice générale de la Cité internationale des Arts.
Créée il y a 40 ans, la Fondation s’engage à soutenir la création dans quatre domaines : la littérature, la musique classique, le théâtre et les arts plastiques. Chaque année, les jurys, composés d’experts, sélectionnent les lauréats selon des critères de qualité artistique, en ligne avec la vision de son fondateur.
Ce dernier, Charles Oulmont, avait à cœur de promouvoir les jeunes talents en soutenant leur audace et leur créativité. Issu d’une famille bourgeoise de Mulhouse, il s’installe à Paris où il reçoit une éducation à la fois littéraire et musicale. Musicien, écrivain, dramaturge et collectionneur, il a consacré sa vie aux arts et à la culture.
En effet, en parallèle de ses études à la Sorbonne, qu’il mène jusqu’au doctorat ès lettres, Charles Oulmont publie divers travaux de recherche. À la veille de la Première Guerre mondiale, il délaisse l’enseignement pour se tourner vers l’écriture, notamment le roman et le théâtre. Il devient également un conférencier renommé, intervenant en France et en Europe sur des thématiques littéraires, musicales et artistiques.
Au soir de son existence, marqué par les spoliations subies pendant la Seconde Guerre mondiale, il crée en 1982 un centre d’aide aux artistes grâce à une compensation reçue de la République fédérale d’Allemagne. Ce centre devient, deux ans plus tard, la Fondation Charles Oulmont.
Les prix distinguent les artistes dans plusieurs disciplines et s'accompagnent d'une dotation 4 000 € chacun, . En littérature est récompensé un roman, un essai, ou l’ensemble de l’œuvre d’un écrivain vivant, dont le livre, rédigé directement en français, a été publié par un éditeur au cours de l’année écoulée.
Cette année, deux autrices se voient ainsi honorées :
Lola Gruber pour son roman Horn venait la nuit (Éditions Bourgois)
Simon Ungar ne sait pas grand-chose de son père, parti refaire sa vie au Canada. Quand il se fait licencier et que sa petite amie le quitte, il se dit que c'est l'occasion d'en savoir plus sur ses origines : il part en République tchèque, dans la ville d'Olomouc, le berceau des Ungar. Son amateurisme en toutes choses va mener Simon jusqu'à Bratislava puis à Budapest, de train en train, enchaînant les hasards, les rencontres et les coïncidences.
Mais le puzzle familial s'avère difficile à reconstruire, entre fausses pistes et pièges tendus...
Quand l'armée d'Hitler envahit la Tchécoslovaquie, Ilse Küsser n'est encore qu'une enfant, et la guerre va faire exploser sa famille. Une soirée à l'Opéra, un accident de gymnastique... Il en faut peu pour décider d'un destin. Mais c'est dans un théâtre de Bratislava, pendant les rigueurs du communisme des années 1950, que la vie d'Ilse va basculer, le soir où elle rencontre le mystérieux Horn.
— résumé de l'éditeur
Sophie Képès pour son essai Désappartenir, psychologie de la création littéraire (Maurice Nadeau)
Comment les données marquantes d'une enfance particulière non seulement déclenchent une vocation littéraire, mais aussi influencent la forme sous laquelle elle se manifestera ? Entre enquête littéraire et autobiographie, Sophie Képès traque les sources cachées de l'écriture de Kafka, Pierre Michon, Virginia Woolf, Joyce Carol Oates, Tolstoï, Tchekhov, Danilo Kis, en fouillant dans les secrets des prémisses de leur vie.
Ce faisant, elle dévoile sa propre trajectoire marquée par une mère atteinte du syndrome de Münchhausen et révèle comment l'écriture, et plus largement la littérature, peut devenir, pour chacun d'entre nous, un bastion. Cet ouvrage part du constat que la plupart des critiques littéraires ne se sont que très peu attardés sur les événements traumatisants survenus dans l'enfance des écrivains. Et pourtant, en se penchant sur l'itinéraire de quelques auteurs phares qui semblent n'avoir rien en commun, des lignes de force apparaissent, des liens entre les souffrances de l'enfance et le processus de création littéraire émergent de façon évidente.
— résumé de l'éditeur
Chaque candidat doit présenter un dossier complet, incluant biographie, lettre de motivation et documentation sur ses réalisations. Cette démarche vise à garantir la qualité des candidatures et à honorer la mission de la Fondation : accompagner la ferveur créative et la singularité des talents émergents.
En 2023, Isabelle Marrier pour Celle qui n’y était pas (Flammarion) et Olivier Mannoni pour Traduire Hitler (Héloïse d’Ormesson) avaient été distingués.
Retrouver la liste des prix littéraires français et francophones
Crédits Image : Fondation Charles Oulmont, signature
Par Dépêche
Contact : depeche@actualitte.com
Paru le 22/03/2023
320 pages
Flammarion
20,00 €
Paru le 11/01/2024
613 pages
Christian Bourgois Editeur
24,00 €
Paru le 13/10/2022
128 pages
Editions Héloïse d'Ormesson
15,00 €
Paru le 20/10/2023
234 pages
Maurice Nadeau
19,00 €
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