La grille de la station de radio publique France Culture réserve plusieurs espaces, chaque semaine, à la littérature et ceux et celles qui la font. Du lundi 11 au dimanche 17 novembre, des œuvres et des livres seront à nouveau explorés et mis en avant, lors de rendez-vous animés par Marie Richaux, Mathias Énard ou encore Alain Finkielkraut.
Du lundi au vendredi de 15h à 16h
Mardi 12 novembre :
Avec Sarah Bussy pour L’Éclipse (Julliard) et Avril Ventura pour La meilleure part d’eux-mêmes (Alma)
Jeudi 14 novembre :
Retour sur oeuvre : Raison et sentiments de Jane Austen
Avec Josette Chicheportiche qui a assuré la nouvelle traduction du roman aux éditions Litera et la préfacière Marie-Laure Massei-Chamayou
Vendredi 15 novembre :
Dans la bibliothèque de Julien Gosselin
Du lundi au vendredi de 21h à 21h30
J’irai chercher Kafka (1 à 5/5)
Réalisé par Laure Egoroff
Adapté du roman éponyme par son autrice, Léa Veinstein
Les manuscrits de Kafka n’avaient quasiment aucune chance d’arriver jusqu’à nous. En 1924, à la mort de l’écrivain, Max Brod trouve une note de Franz lui demandant de les détruire. Mais Max décide de les publier. L’histoire va continuer de les menacer, quand ce ne sera pas le pipi de chat. Je suis partie sur leur trace.
Synopsis
Peu de temps avant le confinement, j’ai entendu parler d’une histoire rocambolesque autour des manuscrits de Kafka en Israël. Je savais qu’il avait très peu publié de son vivant et qu’il avait laissé à son ami Max Brod un testament impossible à exécuter, lui demandant de tout détruire. J’ignorais que Max avait non seulement épargné ces manuscrits mais qu’il les avait sauvés d’une série d’autres destructions : fuyant les autodafés nazis, ils voyagent avec lui cachés dans une valise, de Prague à Tel Aviv, pour y être conservés dans un appartement décati bientôt envahi par des chats.
Revendus clandestinement en Allemagne, les manuscrits se retrouvent bientôt au cœur d’une saga judiciaire qui a duré près de cinquante ans. Un roman kafkaïen – presque trop ? Cette histoire a commencé à m’obséder. À l’issue du dernier procès, les manuscrits avaient tous été rassemblés à la Bibliothèque nationale de Jérusalem. J’ai attendu que les frontières rouvrent, et je suis partie.
Avec notamment Anna Cervinka, de la Comédie française (Léa Veinstein), Philipp Weissert (Kafka), Mathilde Panis (Dora Diamant ), Charles Morillon (Max Brod), Carine Goron (Milena Jesenska), Yuriy Zavalnyouk (Stefan Litt), Hortense Monsaingeon (Judith).
Composition musicale et chant: Louise Perret
Violoncelle et guitare: Sébastien Giniaux
Prise de son, montage, mixage : Julien Doumenc
Assistante à la réalisation : Laure Chastant
Lundi 11 novembre : Episode 1 : Les pointillés sur la carte
Juin 1924 : Franz Kafka s’éteint dans un sanatorium près de Vienne. Juste après les funérailles, son ami Max Brod trouve dans un tiroir chez ses parents deux billets à son nom : Kafka lui demande de détruire tous ses manuscrits. Il décide de faire l’inverse.
Mardi 12 novembre : Episode 2 : 20 rue Spinoza
Mars 1939 : Prague est envahie par les nazis. Max Brod prend le dernier train et s’enfuit vers Tel Aviv. Dans son unique valise : les manuscrits de Kafka. Je décide de suivre la trace de cette valise et de partir pour Tel Aviv.
Mercredi 13 novembre : Episode 3 : le billet de Monopoly
Après la guerre, Max a tenté de refaire sa vie à Tel Aviv. Il rencontre Esther Hoffe. Ils travaillent ensemble à l’édition des œuvres de Kafka, commencent une histoire d’amour et Brod lui lègue les manuscrits… Je suis à Tel Aviv.
Jeudi 14 novembre : Episode 4 : C'est pas Kafka, c'est une telenovela !
À la mort de Max Brod, en 1968, les manuscrits de Kafka sont la propriété d’Esther Hoffe. Elle commence à les revendre, avec l’aide de sa fille Eva, hôtesse de l’air. Mais en ont-elles le droit ? Je rencontre les avocats des deux parties qui me racontent la saga des « procès-Kafka ».
Vendredi 15 novembre : Episode 5 : Une lettre de moi en train de cheminer vers vous
Après cinquante ans de procès, l’ensemble des manuscrits de Kafka est rassemblé dans la Bibliothèque de Jérusalem. J’entre dans la salle des documents précieux, je les touche enfin. Ils auraient bien pu ne jamais se trouver entre mes mains.
Du lundi au vendredi de 21h30 à 21h35
L'instant poésie de Keren Ann
Réalisation : Cédric Aussir
Une collection conçue par Camille Renard
Conseillère littéraire : Céline Geoffroy
Prise de son, montage, mixage : Benjamin Vignal et Maxime De Peretti de la Rocca et Bruno Mourlan
Assistante la réalisation : Céline Schaeffer
Chanteuse et compositrice, Keren Ann partage et commente 20 poèmes parmi ceux qui l'accompagnent dans son parcours de vie et d'écriture. Chacun est interprété par un comédien ou une comédienne et se donne à entendre au travers d'une expérience sonore immersive.
Semaine 2
Lundi 11 novembre : “Ma vie n’est pas” de Rainer Maria Rilke, lu par Farida Rahouadj, extrait des Œuvres poétiques et théâtrales, aux éditions Gallimard, 1997.
Mardi 12 novembre : Herbe bleue de Israël-Jacob Schwartz
Mercredi 13 novembre : “Il fait beau aujourd’hui” de Brigitte Fontaine, lu par Doriand avec la voix de Thibault Lacroix, extrait de Fatrasie aux éditions Le Tripode, 2023
Jeudi 14 novembre :“Nous rêvons - Et c’est bien de rêver” d’Emily Dickinson, lu par Maëlia Gentil et Johanna White, extrait de Car l’adieu, c’est la nuit aux éditions Gallimard, 2007
Vendredi 15 novembre : “Est-ce criminel ?” de Germaine Koumealo Anate, lu par Irène Jacob, extrait de Souffle court publié aux éditions Graines de Pensée, 2012
Le samedi de 09h07 à 10h
“Peindre les hommes” Avec Dominique Bona, écrivaine, membre de l’Académie française, auteure de Destins de femmes, Bouquins, 2024, et Stéphane Guégan, historien et critique d'art, spécialiste des XIXe et XXe siècles, conseiller scientifique de l’exposition Gustave Caillebotte, Peindre les hommes, au Musée d’Orsay
Le samedi de 15h à 16h
Entretien avec Emma Becker à l’occasion de la parution de Le mal joli aux éditions Albin Michel.
Rejointe en seconde partie par la philosophe Fabienne Brugère qui publie Le peuple des femmes : un tour du monde féministe, avec Guillaume Le Blanc (Flammarion, Champ essai, 2024) et Désaimer, manuel d’un retour à la vie (Flammarion, 2024).
Le samedi de 21h à 22h
La Mer de Maryline Desbiolles
Réalisation : Sophie-Aude Picon
Conseillère littéraire Céline Geoffroy
Une production France Culture, enregistrée, dans le cadre des Rencontres de Brangues, au château de Paul Claudel, le 28 juin 2024
Lu par Maryline Desbiolles
Pour ce texte, issu d’une commande de France Culture de 2017 initiée dans le cadre d’une coproduction avec la Direction de la Musique de Radio France, Maryline Desbiolles s’est inspirée de La mer de Claude Debussy. Dans cette lecture musicale enregistrée dans le cadre des Rencontres de Brangues en juin 2024, c’est elle qui lit son texte, porté de bout en bout par la musique du compositeur (La mer : I. De l'aube à midi sur la mer, de Claude Debussy, sous la direction de Michel Tabachnik, Brussels Philharmonic).
« J’aime Debussy depuis longtemps. Mélisande aux longs cheveux est un des motifs de mes romans. À force d’écouter la musique de Debussy, il me semble que je l’ai un peu entendue, que j’ai entraperçu ses chatoiements. Ce n’est pas une œuvre qui se donne d’emblée. Pour écrire autour de La Mer, avec La Mer, j’ai commencé par l’écouter encore et encore, pas jusqu’à plus soif, j’ai toujours soif de La Mer, puis je l’ai suivie de tout près, pas après pas, ou plutôt vague après vague, phrase musicale après phase musicale, note après note. Avec La Mer est aussi l’histoire de cette aventure unique, difficile, envoûtante, dont je ne suis pas revenue inchangée. » Maryline Desbiolles
Enregistrement, montage et mixage : Djaisan Taouss, Jérôme Cazamayou, Eric Villenfin - Assistante à la réalisation : Sophie Pierre
Maryline Desbiolles est écrivaine. Elle vit dans l'arrière-pays niçois. Elle a publié de nombreux romans aux éditions du Seuil, coll. « Fiction et Cie », notamment : La seiche, Anchise (prix Femina en 1999), C'est pourtant pas la guerre, Les Draps du peintre, Le neveu d’Anchise. Elle vient de recevoir le prix « le Monde » pour son dernier récit, L’Agrafe, publié aux éditions Sabine Wespieser.
Elle a écrit plusieurs fictions pour France Culture : Vous, Les petites filles, Frictions, Les Corbeaux (création originale en public à la Maison de la radio), Le Nombril du monde.
Le dimanche de 20h à 22h
Armand Gatti aurait eu 100 ans en 2024. Découvrez ou redécouvrez son œuvre théâtrale, littéraire et poétique à travers cette scène imaginaire
La Scène imaginaire d’Armand Gatti
Présentée et animée par Arnaud Laporte
Réalisation : Baptiste Guiton
Choix des textes David Lescot et Olivier Neveux.
Lecture dirigée par David Lescot
Armand Gatti aurait eu 100 ans en 2024.
Sa vie et son œuvre théâtrale, littéraire, poétique, sont aussi, comme peu d’autres, une traversée de ce siècle, lui qui s’est toujours tenu aux côtés des combats, des révolutions, des résistances et des fracas qui ont agité son temps. De ces événements, l’œuvre de Gatti témoigne, et l’on peut la considérer comme un autre livre d’histoire du XXème siècle, le livre d’une histoire non officielle, ou inversée, écrite non en historien mais en poète. Ce qui n’empêche que cette réalité politique, Gatti s’y est plongé, s’y est frotté, maquisard de la première heure, sillonnant Cuba ou la Chine Populaire, exilé volontaire au début des années 70 où on le retrouve ouvrier spécialisé à Berlin, exemples parmi tant d’autres d’une existence vouée à saisir et à transfigurer par son écriture les révoltes et les luttes de son temps.
De telle sorte que sa vie, son œuvre et son siècle ne cessent de se répondre et de s’éclairer mutuellement.
Il est frappant de constater à quel point ces engagements résonnent aujourd’hui, en un temps de nouveau très politique, où un certain nombre de luttes, sociétales, sociales ou postcoloniales, ont repris le flambeau des embrasements passés.
Mais l’œuvre de Gatti est tout simplement l’une des plus considérables du théâtre français, par son foisonnement, sa longévité, sa capacité unique à inventer autant de formes théâtrales que de pièces. Il aura connu le théâtre sur l’intégralité de son spectre, des grandes salles du Théâtre populaire des années 60 aux aventures les plus marginales avec des amateurs.
De manière plus œdipienne, je suis le fils d’un comédien, Jean Lescot, qui a joué dans trois de ses pièces au milieu des années 60, Gatti fait donc partie de ma légende personnelle. J’ai un rapport disons assez « gattien » à Gatti. Olivier Neveux - qui était son ami mais aussi l’un des meilleurs spécialistes de son œuvre et qui vient de lui consacrer un ouvrage – et moi, entouré par les actrices et acteurs du Théâtre de la Ville et des musiciens, nous aimerions donner à entendre des fragments de cette œuvre inclassable et monumentale, l’une des plus grandes du théâtre français, et cette Scène imaginaire qui lui est consacrée nous en donne une magnifique occasion. Car Gatti inventait une forme inédite et inouïe pour chacune de ses pièces, laboratoire théâtral permanent et inépuisable qu’il faut aller visiter absolument pour se refaire des forces. » David Lescot
Olivier Neveux est professeur d’histoire et d’esthétique du théâtre à l’École normale supérieure de Lyon et membre de l’Unité mixte de recherche 5317 (IHRIM). Son livre Armand Gatti, théâtre-utopie paru en 2024 aux éditions Libertalia a obtenu le prix du meilleur livre sur le théâtre décerné par le Syndicat de la critique.
Avec : Ilona Astoul, Jauris Casanova, Ludmila Dabo, Valérie Dashwood, Edouard Eftimakis, Sarah Karbasnikoff, Serge Maggiani, Gérald Maillet, Jackee Toto
Musiques jouées par Anthony Capelli, Philippe Thibault et David Lescot, avec au chant Ludmilla Dabo : Mississipi Goddam de Nina Simone, El Quinto Regimiento (chant de la guerre d’Espagne), Tire une balle dans ma tête (sur Rosa Luxemburg, paroles et musiques de David Lescot), La Makhnovtchina (paroles d’Etienne Roda Gil)
Prise de son montage mixage : Valentin Azan-Zielinski, Antoine Hespel, Stéphane Foulon et Bruno Mourlan
Assistante à la réalisation : Claire Chaineaux
Lectures d’extraits d’œuvres d’Armand Gatti : La vie imaginaire de l’éboueur Auguste G., Chant public devant deux chaises électriques, Un homme seul, La passion en violet, jaune et rouge, Rosa Collective, Nous ne sommes pas des personnages historiques, Opéra avec titre long, La traversée des langages, Chant d’amour des alphabets d’Auschwitz.
Les œuvres lues sont publiées aux éditions Verdier.
Une production de France Culture en partenariat avec le Théâtre de la Ville à l'occasion du centième anniversaire de la naissance d'Armand Gatti
Par Dépêche
Contact : depeche@actualitte.com
Paru le 06/03/2024
317 pages
Flammarion
21,00 €
Paru le 22/08/2024
256 pages
Julliard
20,00 €
Paru le 19/08/2024
192 pages
Alma Editeur
18,00 €
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