Et maintenant, que faisons-nous ? Cette semaine, La Grande Librairie interroge l’écologie, le vivant… et l’engagement. Sur le papier comme sur le terrain, penseurs et écrivains font un état des lieux et nous offrent des clefs pour agir dès aujourd’hui, pour demain ?
Le 09/11/2024 à 14:59 par Dépêche
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Publié le :
09/11/2024 à 14:59
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Depuis ses recherches sur les Indiens Achuars en Amazonie dans les années 1970, Philippe Descola est devenu une figure incontournable de l’anthropologie ! Grand penseur du vivant, cet ancien élève de Claude Lévi-Strauss, auquel les Éditions de L’Herne consacre un superbe Cahier qui revient sur toute son œuvre, nous invite à repenser le lien qui nous unit à la Nature – il en va de l’avenir de notre espèce. Face aux menaces liées au dérèglement climatique, nos sociétés sauront-elles revenir à la raison ?
L’Académicien Érik Orsenna n’a jamais fait mystère de son engagement en faveur de l’écologie. Spécialiste des questions liées à la gestion de l’eau, c’est justement au cœur de la plus célèbre des cités lacustres, Venise, qu’il plante le décor de son nouveau livre, La cinquième saison (Robert Laffont). Un roman baroque, traversé par la fougue du compositeur Vivaldi, où la Nature se révolte en arrêtant le Temps et pose aux hommes un ultimatum : renoncer à la vitesse et ralentir. Enfin.
Ralentir : c’est ce que préconisent les scientifiques depuis une cinquantaine d’années, comme nous le rappelle Abel Quentin dans Cabane (Éditions de l’Observatoire). Tout commence avec un rapport sur l’avenir de la planète, publié au début des années 1970, et prédisant l’effondrement du monde tel que nous le connaissons d’ici 2050 si la croissance économique et démographique se poursuit au même rythme.
Librement inspiré de faits réels, ce troisième roman scrute non sans ironie les désillusions d’une génération et le déni généralisé dans lequel s’est enfermée l’humanité. Informer les gens suffit-il à les faire passer à l’action ?
Notre capacité d’action : c’est ce que célèbre l’écrivaine et réalisatrice Flore Vasseur. Il y a quatre ans, son documentaire Bigger Than Us, suivait de jeunes activistes qui, par leur engagement, changeaient la donne pour leur communauté. Ce film a été l’occasion de rencontres et de débats qu’elle raconte dans Et maintenant, que faisons-nous ? (Grasset). Un texte vibrant qui résonne comme une invitation à sortir de la peur, briser nos silences et renouer les liens qui nous unissent au vivant et aux autres.
Le vivant, qui est au cœur de l’œuvre de Corinne Royer. Prix du livre engagé Mouans-Sartoux, il y a trois ans, pour Pleine terre (Actes Sud), état des lieux magistral du désespoir des paysans français, son nouveau roman Ceux du lac (Seuil) retrace l’histoire d’une famille tsigane, vivant en symbiose avec la nature et chassée de son éden au profit de la création d’une réserve naturelle. Et si, sous couvert de bonnes intentions, certaines décisions étaient parfois contraires à leur objectif premier ?
L’activiste, réalisateur et poète Cyril Dion se rendra quant à lui auprès d’élèves d’une classe de troisième du collège Jacques Decour (Paris IXème) et leur ouvrira les pages de Walden ou la vie dans les bois (L’Imaginaire Gallimard, trad. Jacques Mailhos) de l’Américain Henry David Thoreau, pamphlet contre le monde occidental et ode à une Nature aussi belle que fragile.
Belles et fragiles, comme le sont les librairies indépendantes ! Cette semaine, cap sur Avignon dans la Vaucluse où Aurélien Ficot, Axelle Negrignat et Dorian Graner ont réuni dans un même lieu un café-librairie, une épicerie bio et une cantine végétarienne. Son nom : Youpi ! Car avec les livres, tout est possible !
Et enfin, pour clore notre cycle américain, nous recueillerons, à Toronto, les confidences de l’immense John Irving. Avec Les fantômes de l’hôtel Jerome (Seuil, trad. Elisabeth Peelaert), l’auteur du Monde selon Garp (Seuil / Points, trad. Maurice Rambaud) et de L’Oeuvre de Dieu, la Part du Diable (Seuil / Points, trad. Françoise Casaril et Guy Casaril) fait son grand retour après sept ans de silence, et signe une fresque fantasque plus libre et audacieuse que jamais.
Un extrait de leurs ouvrages est proposé en fin d'article.
Par Dépêche
Contact : depeche@actualitte.com
Paru le 30/03/2017
388 pages
Editions Gallmeister
11,50 €
Paru le 25/09/2024
220 pages
L'Herne
35,00 €
Paru le 05/09/2024
160 pages
Robert Laffont
18,90 €
Paru le 21/08/2024
477 pages
Editions de l'Observatoire
22,00 €
Paru le 02/10/2024
158 pages
Grasset & Fasquelle
18,00 €
Paru le 19/08/2024
280 pages
Seuil
20,00 €
5 Commentaires
Alex Vialat
10/11/2024 à 00:49
"Tout commence avec un rapport sur l’avenir de la planète, publié au début des années 1970, et prédisant l’effondrement du monde tel que nous le connaissons d’ici 2050 si la croissance économique et démographique se poursuit au même rythme."
Il doit s'agir du rapport Meadows, ce grand catalogue crypto-malthusien de prédictions fatales (raréfaction du pétrole, des métaux, de l'accès à l'eau, accroissement des famines etc) qu'on attend toujours... Et qui bien sûr ne surviennent jamais, l'homme et son génie déjouant toujours les plus sombres perspectives.
Precision sur la courbe démographique : on sait désormais que celle-ci va baisser d'ici la fin du siècle...
Necroko
10/11/2024 à 01:18
Les Américains ont choisi pour nous.
DDM
13/11/2024 à 08:59
Qu'une invitation devrait etre lancée à Clément Sénéchal. (Pourquoi l'écologie perd toujours ed. du Seuil), qui explique comment les écologistes de salon bloquent toute réelle avancée, donnent bonne conscience, participent de la démobilisation, et permettent aux gvt de droite de faire semblant d'agir (inventaire très exhaustif sur 20 ans) . Or nous allons dans le mur à vitesse V Ouvrage très facile à lire, et qui ne peut qu'ouvrir les yeux sur la perte de vitesse de l'écologie, dans le monde entier. Perte de vitesse qui évidemment arrange bien les détenteurs du pouvoir...
Jacqueline Douay
15/11/2024 à 00:10
A lire
PIERRE CRETIEN
20/11/2024 à 05:41
Article 9 du Code de Déontologie Médicale stipule : « Tout médecin qui se trouve en présence d'un malade ou d'un blessé en péril ou, informé qu'un malade ou un blessé est en péril, doit lui porter assistance ou s'assurer qu'il reçoit les soins nécessaires *»
En vertu de article 9 du Code de déontologie médicale et de l'article 226-6 du Code pénal j'avais en tant que médecin follement respectueux de la loi, dû recourir de toute urgence à l'administration parentérale massive d'une vitamine hydrosoluble, la vitamine B12, aussi appelée cobalamine, pour sortir mon père d'un coma carus dans la soirée du 10 septembre 1990, un coma qui autrement aurait été terminal.
L'avait conduit à sombrer dans un tel coma un diagnostic erroné (à la suggestion d'un célèbre psychanalyste parisien à qui j'avais raconté cet événement insolite, je me suis rendu l'année suivante au Laboratoire de médecine nucléaire de l'hôpital Bicêtre, oùil s'avéra que le diagnostic erroné de maladie d'Alzheimer porté par des neurologues de l'hôpital Bicêtre avait été non pas vraiment une erreur mais une erreur délibérée.
Et quatorze ans plus tard, en juillet 2004, après que je me suis adressé à la CADA pour que le dossier de l'hospitalisation de mon père je soit communiqué, j'apprendrai de la part de la direction de l'hôpital Bicêtre (et du Pr. Gérard Saïd) que c'était avoir fait preuve d'antisémitisme que de les avoir respectés puisqu'elle m'a alors accusé "d'avoir moi-même sciemment fabriqué la maladie de mon père par antisémitisme".
Cf. l'article "Des pratiques aussi bizarres qu'effrayantes" sur le blog de leon