Dans une grosse semaine sortiront les Mémoires de Jordan Bardella, Ce que je cherche. Un retour pour ce jeune politicien de 29 ans, sur un parcours, entamé à 16 ans, ainsi qu’un regard sur « ses origines, son amour de la France ». Une affection que les libraires ne lui rendent pas, tant gronde l’opposition à cet ouvrage.
Le 01/11/2024 à 17:13 par Nicolas Gary
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01/11/2024 à 17:13
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« Amazon est agnostique et ne se privera pas de le mettre en vente. Peut-être pas de pousser le titre devant le nez les internautes, mais assurément, il sera bien présent », commente un libraire, observant avec consternation le mouvement de rejet de ses confrères. D’ailleurs, Ce que je cherche est déjà en tête des ventes Amazon… dans la catégorie Enquêtes. Et ce, par la magie qui comptabilise les précommandes.
Combien de libraires refuseront de vendre cet ouvrage ? Facile : aucun. L’article 1 de la Loi Lang stipule une obligation pour les détaillants de fournir gratuitement le service de commande à l’unité de livres, c’est-à-dire que tout client doit pouvoir commander un livre spécifique sans coût supplémentaire au-delà du prix de vente au public.
Conclusion, tout client qui se présente dans une librairie où l’ouvrage ne figure pas sur les tables le commandera sans aucune difficulté – sinon, probablement, une grimace de la part du commerçant. Et le libraire qui refuserait de procéder à la commande se mettrait hors la loi.
Ainsi, quand la librairie de Niort, qui fut parmi les premières à affirmer son refus de compter ce titre parmi les références de sa boutique, L’ombre du vent a ouvert la voie… à une grande confusion dans les médias.
Personne ne censure en librairie : qu’on incline vers titre plus qu'un autre, cela s’appelle une ligne éditoriale. « C’est notre travail de sélection, ce qui fait aussi que chacune de nos librairies indépendantes est différente et qu’on ne propose pas tous les mêmes livres. C’est ce qui fait l’unicité et l’identité de nos lieux. Et personne n’estime alors que c’est de la censure », rappelle ainsi la librairie niortaise.
En somme, défendre des valeurs n’a rien à voir avec de la censure, bien au contraire, d’autant que le service au client continuera d’être assuré.
ENQUÊTE – Ce que l'extrême droite fait au livre
Que d’autres commerçants aient communiqué auprès de leur clientèle sur ce choix, aura provoqué un certain émoi et fait revenir à la charge cette idée de censure. Celle-là même qu'a brandie Jordan Bardella, voyant la publicité pour son ouvrage refusé par la régie de la SNCF Médiatransports. Une publicité censurée ? Très fort : l’effet Streisand arrive à Très Grande Vitesse et soudainement, il serait muselé.
Cela alors que ses passages télé depuis janvier dernier explosent. Dans le même temps, de nouvelles révélations concernant un probable emploi fictif sont dévoilées par Libération : le poste, qu’il n’aurait pas tant occupé en 2015 au Parlement européen aurait même conduit à truquer 1500 pages de documents. Et personne n'en parle ?
Tout cela, Guillaume Bourrain le confirmait auprès de France bleu. Le vice-président de l’association des librairies indépendantes de Nouelle-Aquitaine : « Choisir des livres, on fait ça à longueur de journée. On ne peut pas tous les proposer dans les rayons. En France, il y a deux millions de titres disponibles, 800.000 considérés comme actif. Personne ne peut avoir tout ça en magasin. Donc, on fait des choix. »
Et de préciser : « C’est pour ça que cette polémique n’existe pas. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de censure des libraires. C’est vraiment une méconnaissance de notre travail. Si un client vient me demander un livre et qu’il est disponible dans la base de l’éditeur, on le commandera. »
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Le délégué général du Syndicat de la Librairie française, Guillaume Husson, ne disait par autre chose à France Inter : « Le principe c’est la liberté du libraire de ne pas dire son assentiment. Il y a plus de 70.000 nouveautés par an en France et le travail du libraire c’est de sélectionner, faire des choix. Il y a des libraires qui vont exposer le livre de monsieur Bardella et d’autres non. Il n’y a rien de si extraordinaire que ça là-dedans. » Bon, les données sont fausses : en 2022, le nombre de nouveautés était de 38.743 titres en 2022 contre 36.819 en 2023, soit une baisse de 5 %. Mais dans le principe, on a compris le raisonnement
Alors cet ouvrage qui sera imprimé à 150.000 exemplaires, certains libraires assurent surtout s’être fait duper par l’éditeur. Méchant éditeur dont les représentants ont vendu un ouvrage « sous X », c’est-à-dire, sans en révéler le contenu.
Dans Nice Matin, on cite une libraire qui aurait donc commandé sans savoir. Idem pour le gérant de la librairie du Cap (Saint-Laurent-du-Var, au sud-ouest de Nice), Laurent Parez le confirme : « C’est un non-livre. Écrire ses mémoires à 29 ans… Mais on n’a pas eu le choix, on nous l’a vendu sous X. Vous connaissez beaucoup de métiers où un fournisseur vous dit d’acheter un produit sans dire ce que c’est ? »
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De fait, l’attrait commercial l’aura emporté, précise-t-il. S’il n’avait pas passé commande, le risque était grand que de passer à côté d’un titre important, avec un fort potentiel de vente. Avec un chiffre d’affaires pour en recul de 1,8 % sur les 10 premiers mois de 2024 pour l’ensemble des points de vente français, le pari était compliqué (données : Edistat).
Et le libraire de poursuivre : « On s’est dit que ça aurait pu être Inoxtag ou Kamala Harris. On serait passé à côté de quelque chose. » Deux exemples étonnants et deux auteurs difficilement projetables chez Fayard, quand on connaît la maison, mais le principe demeure. Et ce, même si l'argument mercantile ne prend pas chez tous les vendeurs. À ce titre, Amazon vendra l'ouvrage, mais aucun site de libraire en ligne n'est pour l'heure intervenu sur le sujet : le e-commerce, cette solution discrète...
Car ce qu’il importe surtout de prendre en considération, c’est qu’en publiant ces Mémoires, l’éditrice de Fayard, Lise Boëll remet le pied à l’étrier d’un parti politique tenu éloigné des librairies depuis près de 15 ans. Bien entendu, le nom de Vincent Bolloré est désormais attaché tant à cette publication qu’à la maison d’édition. Plus largement, le milliardaire breton est propriétaire du groupe Hachette Livre, dont Fayard fait partie.
Et bien entendu, l’arrivée du livre de Jordan Bardella prête à sourire. D’abord, on s’interroge sur le contenu d’un auteur si jeune : on n’est pas sérieux quand on a 17 ans, mais qu’a-t-on bien à raconter quand on a 13 années de parcours politique ? Peut-être des confessions sur la période au Parlement européen, justement ?
Mais surtout, la dernière publication d’un dirigeant du parti d’extrême droite remonte à l’époque où le Rassemblement national s’appelait Front national. C’était pour Pour que vive la France, paru en février 2012 aux éditions Jacques Grancher.
Un petit succès aux 8239 ventes (soit près de 124.000 € de chiffre d’affaires), que la candidate à la présidentielle de l’époque avait même diffusé gratuitement en numérique sur la toile. Assurément un moyen promotionnel pour faire la publicité du titre et encourager les lecteurs à se précipiter en librairie.
Sauf qu’entre temps, Marine Le Pen perdit son éditeur historique – Grancher avait publié en 2006 À Contre flots, réédité en 2011, un « ouvrage autobiographique, dont la tonalité intimiste tout comme la franchise sont très inhabituelles ». À partir de 2016, elle devenait éditorialement SDF, alors qu’elle tentait de placer son nouvel ouvrage.
À l’époque, un éditeur justifiait ces refus, pas même accompagnés de lettres, par « la crainte d’un flop en librairie [car] son image est encore trop sulfureuse ». Mais également, en soulignant que « ça pourrait faire fuir certains auteurs ». Une situation de persona non grata qui s’est reproduite en 2021, comme l’avait révélé ActuaLitté.
Cette année-là, alors que se profilait la fin du mandat d’Emmanuel Macron, la candidate RN faisait le tour des popotes. « Elle a proposé un ouvrage qui s’inscrit dans la perspective évidente de l’élection présidentielle », nous assuraient plusieurs maisons. Chacune ayant opposé une fin de non-recevoir. L’entourage de Marine Le Pen démentait nos informations, évoquant alors « un tissu de mensonges inventés de toute pièce », sans pour autant nous avoir contactés officiellement… ni officieusement du reste.
Autre époque, autres mœurs : voici que par la magie des recrutements et transferts dans l’édition, grâce au jeune prodige Jordan, le RN, renoue avec l’industrie du livre. Une telle personnalité ne ferait-elle plus fuir les auteurs de la maison où elle serait publiée ? La présence de Philippe de Villiers le confirme : Mémoricide est paru chez Fayard ce 25 octobre et aligne déjà 13.664 ventes.
Après tout, si l’on est entre proches, pas de fuite des cerveaux à redouter. Et voilà de quoi relancer amplement la question d’une extrême droitisation de la maison Fayard — fondée en 1857. Donc d’une volonté prêtée à Vincent Bolloré que de mener un combat idéologique en favorisant des ouvrages reflétant ses propres convictions politiques.
À LIRE - Qu'y a-t-il dans la bibliothèque de Marine Le Pen ?
Mais peut-être que plus simplement, Bardella est plus bankable que Marine Le Pen, donc commercialement plus attractif. Car aucun doute : le président du Rassemblement national réalisera bien plus que les 8000 et quelques exemplaires écoulés par celle qui siège aujourd’hui comme députée à l’Assemblée nationale.
Alors oui, on accusera, la bollorisation de l’édition — de Fayard, pour l’heure : on attend toujours de voir ce qu’il adviendra des quatre autres maisons littéraires de Hachette Livre, Calmann-Levy, Stock, JC Lattès et Grasset. D’ailleurs, plusieurs députés l’ont dénoncé dans une tribune récente.
Clémentine Autain, Alexis Corbière et Sophie Taillé-Polian (groupe écologiste et social) signaient dans Le Nouvel Obs un texte saignant voilà une semaine : « [C]'est la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale qu’un éditeur faisant partie d’un pôle puissant, le premier de France en chiffre d’affaires, est placé sous la coupe idéologique de la droite dure. Un outil massif de conquête de l’opinion est sur pied », affirment-ils.
À LIRE - La série inspirée du livre de Zemmour agace chez Bolloré
« Au sein des maisons, des éditeurs se battent au quotidien pour défendre leurs auteur.es et leurs choix éditoriaux. Elles et ils résistent au diktat de la rentabilité à tout prix et aux pressions, ouvertes ou insidieuses, des actionnaires qui menacent le sens même de leur travail. Mais pour combien de temps ? »
Les inquiétudes se comprennent et les moyens financiers disponibles laissent craindre le pire. Question : si Gallimard avait publié Bardella, aurait-on sonné l’hallali contre le groupe éditorial ? La maison aurait-elle été plus légitime à le faire ou n’aurait-on pas manqué de rappeler qu’après tout, avait été projetée la réédition des pamphlets de Céline ?
Et que, des Drieu La Rochelle avaient abondamment suivi les consignes du régime de Vichy — jusque dans la censure, au sens premier, de textes dissonants d’avec l’idéologie en vigueur ? Ou même que les salariés juifs ait été licenciés, comme le rappelait Le Monde.
Doit-on en conclure que publier Jordan Bardella est un crime ? Et que ce président de parti n’a pas le droit de publier un ouvrage, parce que d’extrême droite ? La justice sera saisie et s’emparera du texte s’il présente des éléments condamnables — fait hautement peu probable.
De toute évidence, la promiscuité entre Bardella et la galaxie Bolloré a facilité ce coup éditorial, nul ne le contesterait. Mais n’est-ce pas là le problème originel, dans un pays où l’on brandit la liberté d’expression, mais pas pour tous ? N’existe-t-il pas des maisons publiant des auteurs d’extrême gauche, peut-être même radicaux, dont les textes ne trouveraient aucune écoute ailleurs dans l’édition ?
Regrette-t-on que des auteurs soient publiés parce qu’ils incarnent des idées qu’on réfute et qu’à ce titre, ils doivent être muselés ? Déplore-t-on qu’un milliardaire breton possédant un groupe éditorial finisse par leur accorder une place refusée pour que s’exprime leur déplaisante parole, mais tout aussi fondée que d’autres ?
Ou, par une tournure des plus hypocrites, reproche-t-on à demi-mots qu'une maison d'édition fasse de l'argent avec des personnalités d'extrême droite ? Car, dans ce cas, pourquoi n'avoir pas publié Marine Le Pen chez Fayard... sinon à considérer que son livre se vendrait moins bien ?
Crédits photo : Rassemblement national
Par Nicolas Gary
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42 Commentaires
Loris Deloi
01/11/2024 à 17:47
Un bouffon sans roi reste un bouffon _ Maximilien Robespierre
Kujawski
01/11/2024 à 18:22
Focaliser sur Bardella est une erreur. La question posée par la parution de "son" livre déborde très largement sa personne, en elle-même moyennement intéressante.
Le croisement de l'économie industrielle - un groupe d'édition, de diffusion et de distribution d'envergure internationale détenu par un milliardaire, éditeur de Bardella - de l'extrême-droite nationaliste et occidentaliste dont se réclame le milliardaire, et d'un enjeu culturel conséquent - la mise en danger de l'exception culturelle malrucienne, c'est tout cela qui est la toile de fond de la parution des mémoires du héros très moderne de 29 ans et des remous (très mercantiles) autour de sa diffusion.
Recentrons donc, au risque de conférer au jeune prodige des lettres (mais si, voyons, c'est possible, il y a assez de lettrés aux Front et Rassemblement nationaux pour avoir écrit ce livre) une place qu'il attend comme une terre promise.
Nick
01/11/2024 à 18:35
"C'est la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale qu’un éditeur faisant partie d’un pôle puissant, le premier de France en chiffre d’affaires, est placé sous la coupe idéologique de la droite dure. Un outil massif de conquête de l’opinion est sur pied"
Sic transit gloria mundi. La gauche n'est plus tendance. La radicale encore moins.
Sinon Front national dans le titre, c'est pour faire parler les bavards ?
Nicolas Gary - ActuaLitté
01/11/2024 à 19:29
Bonjour Nick
Front national dans le titre c'est parce que le Rassemblement national n'a jamais fait de retour en librairie, n'y ayant jamais trouvé de place.
Et que le RN découle du FN, et qu'il est aussi bon de ne pas l'oublier. D'ailleurs, un rassemblement, c'est un front commun, non ?
Nick
01/11/2024 à 23:51
Vous ne croyez pas à la rédemption, ni même à la 2ème chance ?
Kujawski
01/11/2024 à 19:49
Les gauches en état d'alerte permanente, sonneuses d'alarme contre les grands méchants loups de tous acabits, ça peut lasser. Ca lasse.
Le papier de Autain, Corbière et Taillé-Polian choisit l'alerte, mais aussi les solutions : limitation de la concentration, pouvoir de contestation aux IRP...
Qu'on se le dise : les solutions a la Bollorisation existent.
Nick
02/11/2024 à 12:50
Toujours les bonnes vieilles méthodes de la gangsta idéologie ! Quand on perd, vite, changeons les règles...
Arjuna Navarin
02/11/2024 à 02:11
Le président Mitterrand, quel homme ! aura accompli de grands projets, toujours debout après des décennies... La pyramide du Louvre, l'opéra Bastille, la BNF et, last but not least, la diabolisation du FN !
Chapeau l'artiste !
Anna
02/11/2024 à 21:35
"Regrette-t-on que des auteurs soient publiés parce qu’ils incarnent des idées qu’on réfute et qu’à ce titre, ils doivent être muselés ? Un "crime" ? [...] leur déplaisante parole, mais tout aussi fondée que d’autres ?"
Vous débutiez l'article en disant qu'il n'est en réalité pas du tout muselé. (Qui musèle qui, dans l'édition et dans les médias français ?)
Puis pourquoi parler de "crime", alors que personne ne dit cela ? Et après avoir mentionné des délits. Et enfin que signifie "déplaisante" parole ? Pourquoi ne pas clarifier les choses, dans un tel papier ? Pourquoi cette "parole" serait-elle aussi fondée que quelle(s) autre(s) ?
De quoi est-il question ? Vous avez abordé divers sujets, en expliquant assez bien qu'il ne faut pas tout confondre et qu'il existe des lois, tout simplement, qui sont à rappeler avant de commenter pour inventer des choses n'existant pas.
Parle-t-on de la publication de livres écrits (par ou pour) des politiques ? De leur publicité dans l'espace public (en fonction de quelles réglementations et avec quels précédents) ? Dans l'espace médiatique (quel nombre de mentions, autour d'une "polémique") ?
Parle-t-on de leur mise en avant dans des librairies de masse ? Dans des librairies indépendantes ? Dans des journaux en ligne se prétendant neutres ? alliés ? opposés ?
Discute-t-on de leur adaptation télévisée par un média privé identifié à l'extrême droite, ou bien par le service public (à quelle distance du prochain quel calendrier électoral ?), et porté par quel casting ? (Je fais ici référence, notamment, à la série "Dans l'ombre", le sujet étant lié. On peut aussi parler des séries politiques et des documentaires politiques sur les chaines Bolloré).
La conclusion, comme souvent, nous la joue 15min pour Hitler, 15 minutes pour le front populaire, prétendant que leur parole n'est que "déplaisante". Pour qui ? Pourquoi ?
Alors que vous aviez rappelé la complaisante médiatisation dont il a bénéficié ces dernières années, ces derniers mois durant la campagne des européennes, puis ces dernières semaines et ces derniers jours alors qu'il a été mis en cause lors d'un procès en effet bien peu mis en avant par les journalistes qui l'avaient surmédiatisé au printemps, ce qui signifie qu'ils avaient sous-médiatisés, sciemment, d'autres candidats et candidates. Leurs "paroles" étaient-elles "déplaisantes" ? Quel accueil est fait à leurs livres, dans le champ médiatique, quand ils et elles en publient ? Les chiffres sont disponibles. Il suffirait de les rappeler, dans ce type de papiers. D'en faire un dossier.
Cornelius Boileau
03/11/2024 à 10:07
Vous avez mis le temps, mais y êtes parvenue quand même : et un point Godwin pour la dame, un !
Aurelien Terrassier
03/11/2024 à 10:56
Voici la tribune d'Alexis Corbière, Clémentine Autain et Sophie Taillé-Polian dans l'Obs. https://www.nouvelobs.com/tribunes/20241028.OBS95546/la-bollorisation-de-l-edition-signe-la-concentration-et-l-extreme-droitisation-du-secteur.html Je suis d'accord avec cette tribune. Le problème ce n'est pas le fait qu'un leader d'extrême droite soit publié c'est le fait de sa visibilité. Dommage que vous n'avez pas citer un autre leader d'extrême droite Eric Zemmour qui lui a réussi à promouvoir dans les librairies les idées d'extrême droite dans les années 2000 où il était encore considéré comme un simple journaliste réactionnaire et surtout 2010 ou là il a commencé à devenir une sorte d'idéologie d'extrême droite aussi bien sur Cnews que sur Rtl là où en effet Marine Le Pen n'a pas pu sortir de livres en librairie sauf "A contre-flots" comme vous le rappelez en 2006. Si ce n'est pas le leader d'un partie politique d'extrême droite cela peut-être aussi des éditorialistes et non des journalistes comme Geoffroy Lejeune et André Bercoff pour ne pas les nommer qui auraient un certain succès en librairie je pense. Mais comme il y a Philippe de Villiers qui publie p1s mal avec un certain succès comme vous l'avez écrit cela ne peut pas arriver et en effet on peut se poser la question au jour d'aujourd'hui bien que le Fn est aussi le Rn malgré le maquillage médiatique, qu'est-ce qui retiendrait un éditeur à publier ses livres alors que celui-là même publié d'autres auteurs d'extrême droite comme Phlippe de Villiers et Eric Zemmour. Idem concernant la dimension littéraire dans le cas de Gallimard qui je le rappelle publiait aussi certains romans islamophobes de Maurice G Dantec tout comme ceux d'un certain Sylvain Tesson aujourd'hui...
un observateur
04/11/2024 à 10:36
Monsieur Terrassier, vos opinions politiques sont ce qu'elles sont mais elles sont souvent argumentées. En revanche, vos opinions en matière de littérature, je vous conseille de les utiliser en suppositoire et encore pour enfant, citant ainsi un anarchiste de droite discutable, pour le moins. Maurice G. Dantec a sans doute pas mal déliré sur la fin et dit beaucoup de conneries. Il n'en demeure pas moins un écrivain important qui avait toute sa place. Par ailleurs, vous dîtes doublement des carabistouilles car, quand Dantec dérapa, il ne fut plus publié par Gallimard. Sur l'histoire de l'édition, lisez Mollier ou taisez-vous en vérité.
Edco
04/11/2024 à 16:57
Argumentées mais en mode binaire ....De même ne pas clouer au pilori Tesson .....trop facile ....
Aurelien Terrassier
05/11/2024 à 16:10
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Aurelien Terrassier
08/11/2024 à 14:37
Edco Cessez de me troller svp je ne vous ai rien demandé.
Edco
08/11/2024 à 15:57
Don t act ....mais cessez de nous noyer sous votre propagande partisane souvent hors sujet.....
Aurelien Terrassier
05/11/2024 à 08:19
Un Observateur Je sais de quoi je parle quand même. Le talent de Maurice G Dantec n'excuse pas les propos islamophobes qu'il a pu tenir point barre.
Aurelien Terrassier
05/11/2024 à 08:21
Un Observateur c'est vous qui devez arrêter de me troller en vérité et sous pseudo quel courage aussi!
Amina Eston
03/11/2024 à 11:13
Le petit théâtre antifaciste bat son plein.
Mais franchement faut arrêter avec cette résistance de pacotille. Le RN, c'est même pas le RPR des années 90. Souvenons-nous du "bruit et de l'odeur" de Chirac.
Alors quoi ? L'électeur moyen de gauche est devenu une telle chochotte qu'il s'évanouit au nom de Bardella ? Le libraire de province prend le maquis en planquant "Ce que je cherche" dans son arrière-boutique ? Les politiciens de gauche jouent les pleureuses en découvrant qu'il existe d'autres batailles culturelles que celles qu'ils mènent depuis des décennies, avec le succès qu'on leur connaît ?
Si ces gens sont sincères, on pourrait invoquer une certaine forme de bêtise. Si ce sont des postures, alors c'est de l'escroquerie intellectuelle.
Aurelien Terrassier
04/11/2024 à 10:30
En attendant c'est surtout majoritairement le petit théâtre de la fachosphere qui se défoule ici malheureusement.
Komoté Niel
03/11/2024 à 13:39
"Peugeot conjure le sort en E-408"
Valeurs Actuelles
Thierry Reboud
03/11/2024 à 14:49
Une première remarque en passant : l'éditeur qui publiait jadis Le Pen s'appelle Grancher, pas Granchier. De mémoire, je crois bien qu'il avait publié le père avant la fille.
D'autre part, lorsque vous faites remarquer que Bolloré-Fayard aurait peut-être publié Bardella parce que ce dernier serait "plus banquable", c'est tout de même passer sous silence que la rentabilité n'est pas spécialement le but des divers moyens de propagande que s'est appropriés Bolloré : les exemples d'Europe 1, du Journal du dimanche ou même de Céniouze montrent bien que les pertes financières ne sont pas un obstacle au but poursuivi. Je m'empresse de préciser que ça regarde Bolloré et qu'il a bien le droit de faire ce qu'il veut de son argent, en particulier le perdre.
Concernant les libraires, je comprends bien que le "livre" a été vendu sous X... mais les libraires ont pris leurs responsabilités en acceptant ou en refusant de le commander. D'une manière générale, les libraires (qui, effectivement, passent leur vie à refuser certains titres) prennent leurs responsabilités en commandant les nouveautés à paraître des éditions Bolloré-Fayard (voire, plus largement, du groupe Bolloré-Hachette), cette nouveauté-là comme les autres. C'est une question de choix.
Enfin, sur ses rézosocios, Bardella fait déjà la publicité de son "livre" en recommandant de l'acheter chez Amazon : pourquoi, dans ces conditions, les librairies encombreraient-elles leurs tables avec un truc dont rien ne garantit la rentabilité (la rentabilité des productions politiques de ce type est tout de même plus que sujette à caution depuis très longtemps), tout spécialement à une période de l'année où les places sur les tables sont précieuses ?
Bouttier
03/11/2024 à 16:49
C'est un parti reconnu républicain et c'est inadmissible de faire autant de polémique. Par contre LFI n'est pas reconnu comme parti et c'est surtout celui-ci le plus dangereux
adnstep
03/11/2024 à 19:15
A gauche, la mode est plutôt à brûler les médiathèques...
Les librairies qui boycotteront le livre de Bardella (ie ne l'afficher ont pas en vitrine ou sur les tables, bref, le remiseront à l'Enfer) sont les mêmes qui boycottent celui de Mickaëlle Paty, sœur de l’enseignant assassiné par un terroriste islamiste le 16 octobre 2020.
De nombreuses librairies de l’Est parisien n’auraient pas commandé le livre, ou ne l’auraient pas sur table. On les comprend : libraire, c'est un commerce comme un autre, et dans l'Est parisien, on penche plutôt du côté de l'égorgeur.
Etienne Normand
05/11/2024 à 14:34
Dans cette confusion générale, vous êtes nuance, vous. L'ordre dans le chaos. Ca fait plaisir.
Sous prétexte que vous n'avez pas trouvé le bouquin de Mickaëlle Paty en stock dans certaines librairies, vous en déduisez un boycott de ce livre par certaines librairies, et le signe manifeste d'une complaisance envers un terroriste..? Je sais que les petites haines viscérales poussent médiocrement à l'association d'idées stupides et la diffamation, mais tout de même.
Pour en revenir à cet auteur méconnu qu'est Jordan Bardella, l'article fournit pourtant de précieuses informations. Pourquoi voulez-vous que des librairies qui se coltinent plus de 30.000 nouveautés à l'année et ne partagent pas les idées politiques de Jordan Bardella, dépensent du temps et de l'argent pour faire la promotion d'un politique qui n'a pas besoin d'eux pour être visible ?
Comme le rappel l'article : "Combien de libraires refuseront de vendre cet ouvrage ? Facile : aucun. L’article 1 de la Loi Lang stipule une obligation pour les détaillants de fournir gratuitement le service de commande à l’unité de livres, c’est-à-dire que tout client doit pouvoir commander un livre spécifique sans coût supplémentaire au-delà du prix de vente au public.". Rien ne vous empêche de "faire de la résistance" en le commandant dans ces librairies ou de le commander ailleurs.
Marie
04/11/2024 à 08:14
Quinze commentaires eu égard à un bouquin tout juste en librairie? Qui a lu, en réalité? Et je ne soutiens nullement le Racisme National !!
Aurelien Terrassier
04/11/2024 à 10:29
Ouais ouais un peu comme la personne qui dit "je ne suis pas raciste mais...". Du même niveau!
Guillaume Husson SLF
04/11/2024 à 09:21
Nicolas Gary, concernant le nombre de nouveautés, je vous engage à relire l'article d'Actualité du 27 juin dernier (https://actualitte.com/article/117845/edition/en-2023-la-production-des-editeurs-francais-a-baisse) qui explique bien la différence entre les chiffres du SNE, basée sur un périmètre et une acception limités des nouveautés, et ceux d'Electre, incluant les nouvelles éditions travaillées par la chaîne commerciale comme des nouveautés, ou de la BNF. Ces données confirment que le nombre de nouveautés dans le circuit commercial tourne plutôt autour de 60 à 70 000 par an.
Edco
04/11/2024 à 10:43
C est contre productif tout ce bordel là ...pour un livre ...Dans tous les k , il sera lu par ceux qui ...savent lire , qui ont envie , et ceux qui veulent mettre des sous ds ce produit...Pour les autres , on s en fiche .....Mais + on en parle , + ça attire.....comme la prohibition.....C est comme les stupéfiants, il y a de + en + de consommateurs....et pourtant c est proscrit !!!!!🤔
Aurelien Terrassier
05/11/2024 à 10:40
"N'existe-t-il pas des maisons publiant des auteurs d'extrême gauche peut-être radicaux dont les textes trouveraient aucune écoute ailleurs dans l'edition?" C'est là que le bas blesse. Est-ce que cela veut dire que si dans l'autre bord opposé, des auteurs sont publiés par de grandes maisons d'edition il faut publier forcément des auteurs d'extrême droite? Rééditer des anciens comme Céline ou Drieu La Rochelle? Je ne le pense pas fort heureusement. Les auteurs d'extrême gauche font surtout face à des puissances capitalistes et autres lobbys industriels voir politique et religieux quand il s'agit d'enquêter ou avoir un trait d'humour. Eux ne se plaignent pas d'être publiés et c'est carrément l'opposé de la bourgeoisie moderne qui marche avec ses deux jambes l'extrême droite et l'extrême centre! La symétrie des extrêmes est toujours aussi erronée! Si des maisons d'edition n'editent aucun auteur d'extrême droite elles n'ont pas plus à s'en justifier qu'une librairie niortaise boycotte Fayard par ailleurs aussi!
Edco
06/11/2024 à 18:37
Je réponds à un autre de vos avis, visiblement blacklisté.... arrêtez d interpréter sans arrêt, et de donner des bons ou mauvais points.....Vous étiez en culotte courte que je luttais contre la fachosphère, la vraie , pas les avis que vous stigmatisez comme tels dès lors qu ils n entrent pas ds vos cases stéréotypées..... ça n apporte rien , ni au débat, ni à la remise en cause !!!!!, vous n êtes ni prof des bonnes mœurs , ni prof de valeurs , ni apte à conseiller les esprits curieux des intentions d autrui....Mais je suppose que je perds mon temps à essayer de vous répondre que la dichotomie , la binarité, n existent pas si on n est pas psychorigide.....
Aurelien Terrassier
06/11/2024 à 20:43
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Aurelien Terrassier
07/11/2024 à 09:39
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Aurelien Terrassier
10/11/2024 à 19:05
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Au
10/11/2024 à 21:39
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Aurelien Terrassier
11/11/2024 à 12:23
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Edco
05/11/2024 à 16:33
https://shs.cairn.info/revue-raisons-politiques-2011-2-page-131?lang=fr
...long , dense, pertinent , on souffle un peu .....
Aurelien Terrassier
06/11/2024 à 13:59
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Aurelien Terrassier
06/11/2024 à 20:47
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Joe Dorimon
05/11/2024 à 20:54
"...long , dense, pertinent , on souffle un peu ....."
Pitié, achevez-nous...
que deviens richerd millet il pointe à france boulot ? et matznouf ? il à ouvert un café tabac ?
tiens à propos de faf strestpress viens de sortir la carte nationale des fafillons si jamais vous chercheiez une seconde life en vermiceau à papa
allez à plus dans le bus mon marius
Edco
06/11/2024 à 08:13
J espère Matznouf en zonzon et Millet en Ehpadkdo....pour le reste moi pas comprendre , car très faf..tiguée ...
Vous
11/11/2024 à 19:24
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