L'imagination des écrivains est toujours débordantes, et ils ont eu de cesse, à travers le temps, de donner le jour à des personnages tous les plus maléfiques les uns que les autres. Si, hélas, parfois, la réalité dépasse la fiction, comme on dit, fort heureusement, nombre de ces êtres de papier nous hantent que dans notre imagination.
Le 18/10/2024 à 12:57 par Victor De Sepausy
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Publié le :
18/10/2024 à 12:57
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L’imagination des écrivains n’est que magnifiée par la création de personnages sombres et malveillants qui donnent toujours du corps et de l’intérêt à leurs romans. Par le passé, ce besoin narratif a offert des créations vedettes et surtout, des personnages restés dans les souvenirs comme de cruels protagonistes. Quels sont les plus mauvais de l’univers littéraire ? Aucune liste, bien évidemment, ne peut être exaustive, mais chacune rappelle, évidemment, les longues lignes destructrices liées à ces sombres personnages.
Les personnages particulièrement détestables sont souvent à l'origine de conflits et de tensions dans l'histoire. Ils peuvent être des antagonistes qui mettent des obstacles sur le chemin des protagonistes, rendant ainsi l'intrigue plus captivante et dynamique.
Ces êtres bien repoussants, parfois moralement aussi bien que physiquement, permettent d'explorer les aspects les plus sombres de la nature humaine. En les développant de manière complexe, un romancier peut aborder des thèmes tels que la moralité, la rédemption, et les motivations humaines, offrant ainsi une profondeur psycholo-gique à l'histoire.
Ces antihéros suscitent des réactions émotionnelles fortes chez les lecteurs. Que ce soit de la colère, de la frustra-tion ou même de la haine, ces émotions intenses peuvent rendre l'histoire plus mémorable et captivante. Ils servent par ailleurs efficacement de contraste aux personnages plus sympathiques ou héroïques. Ce contraste peut aider à mettre en lumière les qualités positives des protagonistes et à renforcer les thèmes de bien contre mal, de lumière contre obscurité.
Ce sont aussi des personnages dont les actions et les décisions peuvent entraîner des rebondissements inattendus, des trahisons et des moments de tension dramatique qui maintiennent l'intérêt du lecteur. N'est-on pas finalement davantage happés par les êtres maléfiques de l'histoire que par ceux qui rayonnent par leur bonté et leur beauté ?
En créant des personnages détestables, un romancier peut également aborder des questions sociales et politiques. Ces personnages sont susceptibles d'incarner des aspects négatifs de la société, offrant ainsi une critique ou une réflexion sur des problèmes contemporains. Le noble, le riche, le roi, l’empereur, le juge sont autant d’êtres qui peuvent concentrer une part de critique sociale importante.
A travers les siècle, c'est bien souvent par l'intermédiaire de la fiction que s'est effectuée une remise en cause de la société et de ses institutions. On retrouve alors des personnages particulièrement insupportables et dangereux qui sont mis en scène pour précisément d'autant mieux dénoncer les personnalités véritables qui incarnent un pouvoir illégitime ou abusif.
La simple mention et utilisation du pronom “la” avant la présentation de Folcoche devrait suffire à rappeler la sinistre personnage du chef-d'œuvre de Hervé Bazin, Vipère au Poing. Sournoise, méchante, cruelle, Folcoche, de son véritable nom Madame Rezeau, est à elle-seule devenue l’idée d’un certain enfer enfantin grâce à des actions familiales insurmontables.
La force du personnage nous tient en haleine tout le livre et offre parfois, une vraie dose de relativité ; toujours bonne à prendre. Folcoche représente une critique acerbe de l'autorité parentale abusive et du pouvoir tyrannique exercé au sein de la famille. Elle met en lumière les abus de pouvoir et les dysfonctionnements familiaux qui peuvent exister derrière des façades respectables.
Le roman, à travers le personnage de Folcoche, critique également la société bourgeoise de l'époque, en montrant comment les apparences et les conventions sociales peuvent masquer des réalités beaucoup plus sombres et dysfonctionnelles. Folcoche utilise aussi la religion et la morale comme des outils de manipulation et de contrôle. Elle incarne une critique de la manière dont certaines institutions religieuses et morales peuvent être détournées pour justifier des comportements cruels et injustes.
Ses traits se sont plus ou moins accentués à l’écran, mais le personnage de fiction créé par Ian Fleming mettait en exergue toute l’imagination et le talent de l’écrivain. Méchant qui constitue peut-être l’un des plus acerbes ennemis de James Bond, le Chiffre était avant tout un homme brillant, polyglotte et spécialiste des jeux de cartes comme l’a souvent narré l’écrivain britannique.
Interprété par Mads Mikkelsen dans l’adaptation modernisée de Casino Royale à l’écran (2006), le Chiffre fut au cœur de l’une des parties de poker les plus mythiques du cinéma. Près de 20 ans plus tard, la discipline bénéficie d’une notoriété jamais observée grâce aux agissements d’une plateforme comme PokerStars et de l’attrait généralisé vers la discipline. Les parties et les à-côtés sont bien moins dangereux que sous l’égide de 007, mais cela n’empêche en rien les passionnés de se presser par millions vers cette discipline à l’heure actuelle. Peut-être parfois avec l’idée d’imaginer son principal adversaire comme le Chiffre ? Tous les scénarios sont envisageables aux cartes et en littérature.
Gardons à l'esprit que le Chiffre est un génie du crime, doté d'une intelligence exceptionnelle et d'une capacité à élaborer des plans complexes, mais en plus, possédant un goût certain pour le sadisme et la cruauté. Il est un maître de la manipulation et de la tromperie, ce qui le rend extrêmement dangereux. Sa ruse et son intelligence en font un adversaire redoutable pour Bond. Son nom même est déjà tout un programme, puisqu'il évoque le calcul, la froideur et l'absence d'émotion. Il représente tout ce qui est sombre et maléfique dans le monde du crime et de l'espionnage.
L’oublier aurait été impossible tant Dracula s'apparente comme le méchant de référence dans l’univers de la littérature. Le Comte et son histoire extrapolée au fil des créations a inspiré tous les types d’artistes avec, à chaque fois, un accès évident à un sombre personnage pour donner du piment aux livres et même aux films.
Drôle d’accueil
Cruel, puissant au possible, et au secret vampirique mal gardé, Dracula va, dans la création originelle de Bram Stoker, assombrir le le séjour de Jonathan Harker au sein de son château. Un scénario modifié des dizaines de fois, une histoire ajustée, mais toujours, des frissons garantis au fil des lignes.
Personnage particulièrement inquiétant, Dracula fait peur car c'est un vampire immortel doté de pouvoirs surnaturels, tels que la capacité de se transformer en diverses créatures (chauve-souris, loup, brume), de contrôler les éléments naturels, et de manipuler les esprits des autres. Ces pouvoirs le rendent presque invincible et extrêmement dangereux.
Dracula incarne en quelque sorte le mal absolu. Il représente la corruption, la décadence et la perversion. Son existence même est une menace pour l'ordre moral et social. Il symbolise les peurs les plus profondes de l'humanité, telles que la mort, la déchéance et la perte de contrôle.
Deux pour le prix d’un ! Telle est l’idée avec le couple des Thénardier imaginé par Victor Hugo dans sa magistrale et grandiose œuvre, Les Misérables. Le couple d’aubergistes accueille (un bien grand mot) la fameuse Cosette pour finalement l'exploiter et lui faire voir toutes les misères du monde, à tel point que le prénom de la pauvre petite fille est devenu aujourd'hui synonyme d'enfant maltraité et exploité par les adultes.
Comme pour Folcoche, cette figure parentale horrible et dénaturée donne le sel à l’ensemble du récit. La fresque romanesque de Victor Hugo a marqué l’histoire de la littérature française et a laissé dans les mœurs, l’idée de certains prénoms et de noms, Thénardier en tête. Mais on pense aussi rapidement au glaçant Javert, incarnant de la loi, du pouvoir et de l'autorité, interprété avec brio dans l'adaptation de 1982 par Michel Bouquet.
Cependant, bien que Javert soit un personnage terrifiant, il est également tourmenté par un conflit intérieur. Confronté à la bonté de Jean Valjean, il est incapable de réconcilier cette réalité avec ses croyances rigides. Ce conflit intérieur le pousse finalement au suicide, ajoutant une dimension tragique à son caractère terrifiant.
Son personnage était terrifiant à l’écran, mais c’est évidemment J.K. Rowling qui l’a imaginé en premier lieu et qui lui a donné ses traits si particuliers et si cauchemardesques. Il ne fallait surtout pas prononcer son nom et rien que pour cette phrase effrayante, Voldemort mérite sa place dans notre liste !
La peur sur tous les fronts avec Voldemort
On compte de nombreux personnages terrifiants dans la saga Harry Potter, preuve de l’imagination débordante de sa créatrice, mais Voldemort est incontestablement le plus méchant de l’ensemble des personnages flirtant avec Poudlard.
Voldemort est obsédé par le pouvoir et la domination. Son ambition dévorante le pousse à vouloir contrôler le monde magique à tout prix, sans se soucier des conséquences ou des vies qu'il détruit en chemin. Cette soif de pouvoir illimitée le rend extrêmement dangereux.
Dépourvu de toute compassion, il prend plaisir à infliger de la douleur et de la souffrance, et n'hésite pas à tuer ou à torturer pour atteindre ses objectifs. Son absence totale d'empathie le rend particulièrement terrifiant. Mais Voldemort incarne aussi la peur de l'inconnu et de l'étranger. Son apparence physique, après sa résurrection, est terrifiante et inhumaine, ajoutant à son aura menaçante. Il représente une force maléfique qui semble échapper à toute compréhension rationnelle.
Les contes ne finissent que très rarement bien et Charles Perrault n’est pas le spécialiste des épilogues joyeux. Une logique évidente avec des personnages parfois très sombres dont Barbe Bleue représente un exergue dantesque… Le comte est entré dans l’histoire avec son personnage si sombre.
Il faut dire que ce terrible personnage est connu pour sa cruauté et sa violence envers ses épouses. Il les tue de manière brutale lorsqu'elles désobéissent à ses ordres, en particulier lorsqu'elles entrent dans la chambre interdite. Cette violence extrême et gratuite le rend particulièrement terrifiant.
En tant que seigneur riche et puissant, Barbe Bleue incarne l'autorité et le pouvoir. Il utilise sa position pour dominer et contrôler ses épouses, les soumettant à sa volonté sans pitié. Son pouvoir et son autorité le rendent particulièrement menaçant pour ceux qui se trouvent sous son emprise. Finalement, il incarne la misogynie et la domination masculine. Il traite ses épouses comme des objets de possession, les punissant sévèrement pour toute forme de désobéissance. Cette attitude misogyne et dominatrice le rend particulièrement terrifiant pour les femmes.
Crédits illustration Pexels CC 0
Par Victor De Sepausy
Contact : vds@actualitte.com
2 Commentaires
Edco
19/10/2024 à 22:03
Les 2 premières phrases st incompréhensibles .....
Anna
20/10/2024 à 13:38
En effet !