Patrick Chavardès, écrivain né à Paris, se consacre aux romans, nouvelles, pièces de théâtre et paroles de chansons. Romancier, poète, auteur de nouvelles, et parolier, Patrick Chavardès a étudié la philosophie, a été enseignant et a voyagé en Asie. C’est à Sète qu’il pose la narration de son dernier roman, une ville portuaire, promesse de voyage. Son dernier roman, Rue de Gibraltar, est paru aux éditions Banlieue Est Editions. Propos recueillis par Christian Dorsan.
Le 14/10/2024 à 12:27 par Christian Dorsan
1 Réactions | 219 Partages
Publié le :
14/10/2024 à 12:27
1
Commentaires
219
Partages
Stan vient de perdre Véra, il erre le soir dans les rues de Sète. Une nuit il entre dans un bar libertin et rencontre Lola, une entraîneuse dont il va s’éprendre. Besoin de s’échapper d’un deuil trop douloureux, désir d’une autre vie ou de revivre, Stan et Lola partent pour Trieste.
Lola repart à Sète, Stan revisite son passé au gré des rencontres. Stan, taciturne, tourné vers le passé et Lola prisonnière de la rue Gibraltar, une rencontre de deux solitudes qui vont fusionner, chacun souhaitant s’échapper de leurs démons.
ActuaLitté : L’histoire de Stan est un itinéraire : itinéraire géographique (Sète, Trieste, Nevers, Paris) et itinéraire de rencontres (Lola, Tony, Luciano etc..). La vie d’un homme est-elle liée à un mouvement ?
Patrick Chavardès : Certainement... À son insu, Stan, le personnage principal, en revenant sur ses pas, effectue un trajet qui l’amène à une rencontre déterminante. On peut dire qu’un bref déplacement dans un temps assez court va engendrer un changement durable dans sa vie.
Vivre son passé nécessite de côtoyer des fantômes, Stan part sur les traces de son passé. Une manière de solder un deuil ou de se retrouver ?
Patrick Chavardès : Dans le cas de Stan, il s’agit d’une errance exaltée tant par le deuil que le désir et cela le fait avancer, en zigzag, mais avancer quand même. On ne sait pas si ce sont les fantômes qui le poursuivent ou l’inverse. Rafraîchir les ombres ainsi lui offre l’occasion d’explorer l’intérieur de son être.
Stan sauve Lola de sa condition, il était auparavant un journaliste engagé, peut-on dire de lui qu’il a une âme de justicier ?
Patrick Chavardès : Est-ce qu’il la sauve ? Pas sûr... Il ne la juge pas. Il n’en a pas le temps. Il est tombé amoureux d’elle dès qu’il a vu. J’ai l’impression que Lola le sauve aussi de quelque chose. Quoi ? C’est là tout l’enjeu du roman.
La phrase de Pavese citée par Stan, pourrait-elle être la morale du roman : « On ne se tue pas par amour pour une femme. On se tue parce qu’un amour, n’importe quel amour, nous révèle dans notre nudité, dans notre misère, dans notre état désarmé, dans notre néant. »
Patrick Chavardès : C’est une phrase profonde et belle qui ne laisse pas tranquille... Elle dit une part de vérité des hommes, d’une détresse congénitale et d’une incapacité à se tenir à la hauteur de l’amour. Mon personnage fait au moins l’expérience de la question, mais il s’en détourne pour un certain temps grâce à Lola croisée par hasard sur le port de Sète. Rue de Gibraltar est une rencontre.
Au lecteur de faire sa place entre ces deux êtres qu’une flamme réchauffe qui tantôt vacille, tantôt les illumine. Un passage dans le passé obligé pour l’un, se défaire du présent pour l’autre, on ne sait pas jusqu’où peut aller cette histoire et c’est tant mieux, on chemine mieux face à l’inconnu. Un roman plein de souffle, une écriture attachante, un auteur captivant.
DOSSIER - Livres, actualités : tout sur Patrick Modiano
Par Christian Dorsan
Contact : contact@actualitte.com
Paru le 15/06/2024
160 pages
Banlieue Est Editions
17,00 €
1 Commentaire
Paul Allié
15/10/2024 à 11:27
Excellent roman.