C’est par le biais de leurs réseaux sociaux que les éditions Laska, maison franco-québécoise, ont annoncé leur fermeture définitive le 31 décembre 2024, conséquence de difficultés économiques. Mais, avant d’atteindre l’échéance, la maison souhaite liquider les stocks restants des « 12 romans que nous avons publiés depuis 2022 ». Une campagne de déstockage via Ulule sera donc mise en place, offrant les ouvrages à prix réduit.
Le parcours des éditions Laska, créées en 2012 sous l’impulsion de Jeanne Corvellec, a été marqué par deux moments clés. Depuis sa fondation, et ce jusqu’en 2022, la maison se revendiquait comme étant principalement « primonumérique spécialisée dans la romance en langue française », comme le soulignent les équipes sur leur site.
Mais, malgré la passion de sa fondatrice, la maison a connu d’importantes périodes de cession d’activités. Le poids étant parfois trop lourd à porter, Jeanne Corvellec s’est entourée « de fidèles chevalièr. es pour qu’avec elles, les mots ne soient plus que de simples mots, mais des mondes entiers à traverser ».
Alyzée, Ariane, Caterina, Jeanne et Marie-Janne ont ainsi pris part à un nouveau projet : celui de repenser l’identité de la maison, et créer une coopérative d’édition avec « une équipe stable de cinq travailleuses-propriétaires, plutôt qu’une propriétaire unique ». Depuis, la ligne éditoriale a évolué pour laisser une place à d’autres genres. Des romans de fantasy, fantastique, polar et science-fiction ont ainsi intégré le catalogue, pour le plus grand plaisir de ses éditrices qui croient « fort à la lecture numérique ».
Très ancrée dans l’ADN de la maison, la lecture numérique fait partie intégrante de l’offre des éditions Laska : « Nous proposons une publication papier d’office à tous·tes nos auteur·ices, et les versions brochée et numérique sortent en même temps », affirment-elles. Et de poursuivre : « Notre modèle économique dépend toujours principalement des ventes numériques, et nous sommes donc attachées à proposer des ebooks de qualité à des prix abordables. »
Parmi les auteurs ayant adhéré aux valeurs prônées par la maison, l’on compte par exemple Marine Dargon et son roman Des ténèbres aux étoiles (2023), Christelle Péraldi et l’urban fantasy Le Sixième Gardien (2023) ou plus récemment la fantasy de Melissa Mimouni : Diamants de givre.
Mais, malgré « l’envie de publier une littérature diverse et passionnante » et l’investissement personnel fourni par les éditrices, d’importantes difficultés économiques ont fait peser la menace d’une fermeture définitive.
« L’année dernière, les difficultés ont commencé à se faire ressentir », se remémorent-elles. Les déboires ont commencé lorsque le graphiste qui s’occupait des couvertures « a décidé d’arrêter l’aventure », suite à l’échec de la campagne de financement participatif entamée sur Ulule pour leur dernier titre.
« On devait quand même imprimer les exemplaires et payer l’à-valoir pour les 4 tomes », détaillent-elles. Mais le groupe d’éditrices a tenu bon, « en comptant sur les sorties suivantes en lesquelles on croyait beaucoup ». Pour sortir la tête de l’eau, toutes les situations ont été envisagées : changer de modèle économique, faire des offres promotionnelles sur le prix des ouvrages, intégrer le financement participatif...
« Non seulement on ne se payait pas, mais on a même dû investir de notre argent personnel pour régler les factures. Ce n’était pas tenable », regrettent les éditrices. « On a donc pris la (très) difficile décision de fermer définitivement. »
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La fermeture définitive est prévue le 31 décembre 2024, ce qui laisse le temps à la maison d’édition de trouver une solution pour les auteurs investis dans le projet : « Il était hors de question pour nous de juste laisser nos auteur‧es en plan avec leurs livres. »
Concernant les ouvrages qui devaient être publiés (la suite de Diamants de Givre, Le Chant des briques et du bitume ainsi que deux one-shots), les éditrices ont pris contact avec d’autres maisons d’édition pour envisager leur intégration à leurs catalogues. Cela permettrait de donner « une deuxième première vie à ces textes qu’on avait tant appréciés ».
Reste la question du stock. De fait 200 livres brochés sont encore dans l’attente de trouver preneur, avant d’être catégorisé « invendable ». « Pour éviter ce sort funeste à des romans pour lesquels nous avons eu des coups de cœur unanimes, nous organisons une ultime campagne Ulule de déstockage », annoncent-elles.
Du 30 septembre au 27 octobre, tous les livres restants seront proposés à l’achat sur Ulule, avec une réduction de 30 % sur leur prix de vente. « Nous espérons que ce sera l’occasion pour ces pépites de trouver un foyer », concluent les éditrices des éditions Laska, avec une pointe d’amertume.
Pour accéder à la campagne de déstockage, cliquez ici.
Crédits image : Pixabay / CC0
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