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Juan Branco : "La radicalité politique est nécessairement un rapport à la mort"

« Conséquent, je crois que ça va être le mot de cet entretien », assène Juan Branco – utilisant le terme à une dizaine de reprises. “Conséquent”, l'avocat et auteur s'efforce de l'être dans son engagement à « protéger la faiblesse », ligne politique « fondamentale » . Une idée qui l'a changé en révolutionnaire, assumant cette posture jusque dans ce nouvel ouvrage : Comment fabriquer une guillotine ?, manuel d'insurrection révolutionnaire.

Le 15/09/2024 à 15:37 par Ugo Loumé

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15/09/2024 à 15:37

Ugo Loumé

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Après Abattre l’ennemi et Coup d’État, Juan Branco dégaine un nouveau titre qui ne cache pas ses intentions : « C’est une violente attaque contre une partie d’une pseudo-gauche, pseudo-révolutionnaire, qui s’est pâmée l’année dernière devant un ouvrage qui s’appelle Comment saboter un pipeline (Andreas Malm, trad. Étienne Dobenesque, éditions La Fabrique). Je l’avais acheté avec pas mal d’enthousiasme et, en fait, tout l’ouvrage consiste en une forme pacifiste de transgression de petit-bourgeois de salon. »

De la conséquence, c’est d'ailleurs ce que Branco réclame à quiconque se prétend « révolutionnaire. Il s’agissait aussi d’interroger ces gens-là dans leur inconséquence et leur rapport à la violence. Êtes-vous réellement dans une velléité révolutionnaire ou est-ce que c’est juste une posture pour coucher avec des filles ou des garçons et faire société de façon alternative ? », lance-t-il. Pour lui, l’engagement radical s’accompagne d’une question cruciale : « Est-ce que je considère vraiment que le système est à ce point dysfonctionnel que je suis prêt à me sacrifier ou, pire, à sacrifier des gens, pour le changer ? » 

Si la réponse est négative : « redevenez conséquent, mettez ça de côté, engagez-vous au PS ou chez LFI et arrêtez de prendre cette position moralement distinguante ».  Dans le cas contraire, « je vais vous donner véritablement un manuel ».

De Filipetti à Mélenchon, une désertion progressive

Pour lui, les choses ont commencé au début des années 2010. Après avoir été approché par Dominique de Villepin pour le suivre dans une hypothétique campagne qui n'aura finalement pas lieu, Juan Branco, qui débute à peine sa vingtaine, est embarqué en tant que conseiller d’Aurélie Filippetti pour la campagne de François Hollande. 

« J’essayais de porter un projet politique sur un sujet précis », en l'occurrence celui de licence globale qu’il avait théorisé « avec quelques amis » contre Hadopi et le système d’abonnement que nous connaissons aujourd’hui. Et ce, pour rendre la production culturelle et intellectuelle accessible à tous. 

Très vite, la réalité du politique le rattrape, et l’idée est écartée « à la dernière minute. Je n’avais pas encore la formation politique suffisante pour comprendre que ça mettait bien trop en tension un appareil politique traditionnel comme le PS à l’époque ».

« Ces orientations essentielles qui auraient changé la production culturelle du pays font l’objet d’arbitrages, liés à des manoeuvres politiciennes au sein d’un petit monde », analyse-t-il. Conclusion, on lui a proposé d’autres postes, loin de la mission originelle, qu'il a refusés, avant de révéler son éviction et celle du programme dont il était responsable. C’est à ce moment qu’il est entré en rapport frontal avec le système politicien.

Sa prochaine — et dernière en date —expérience électorale se déroule en 2017, sous étiquette LFI. « La France Insoumise c’était un truc plus affectif, j’avais rencontré Mélenchon sur le plateau du Supplément en 2016, j’avais été très ému par ses discours, notamment celui de Marseille »

Il affirme que cette campagne était expérimentale : « J’ai pris une circonscription dont je savais qu’elle n’était pas gagnable. J'étais intéressé de voir à quel point les législatives étaient une non-élection : une pure reproduction des rapports de forces qui existent dans l’espace institutionnel et médiatique. Il n’y a pas de réelle dynamique avec les gens. »

Après cette aventure, il publiera coup sur coup Contre Macron et Crépuscule. Le premier est un essai théorique sur la macronie « où je dis que c’est une nouvelle variante d’une forme de fascisme et qu’il va falloir être très attentif à la manière de le débrancher », qui passa plutôt inaperçu. « C’est un texte qui a été très peu lu parce qu’il est très exigeant » — qui affiche tout de même près de 20.000 ventes (donnée Edistat, grand format et poche).

A LIRE — Comment les fortunés de France auront “inventé” Emmanuel Macron

Le second est un pamphlet plus concret, « le résultat d'une investigation solide, vérifiée, argumentée et libératrice », si l’on en croit la quatrième de couverture. Juan Branco y dévoilait les liens entre l’oligarchie française et les pouvoirs politiques et institutionnels du pays, qui menèrent Macron au pouvoir.

Branco et le "système", rupture consommée

Commercialement, l’ouvrage est un succès avec 170.000 exemplaires (poche et GF), alors même que le texte est disponible gratuitement sur internet : il devient un des étendards du mouvement des gilets jaunes. Au niveau critique, les réactions sont plus mitigées. Certains lui reprochent sa prose qui déforme la langue, d’autres parlent d’une fausse enquête-révélation qui fait défaut aux impératifs de sources et vérification de l’information. Ou qui ne révèle finalement que ce que tout le monde savait déjà. 

D’autres encore iront plus loin, mettant en avant une possible jalousie qu’entretiendrait Branco avec Gabriel Attal depuis l’enfance, lui reprochant son outing en dévoilant sa relation avec Stéphane Séjourné. L'auteur se défend de la moindre inimitié personnelle : « À chaque fois ils pensent que je suis l’ennemi individuel et personnel de tout le monde. Les gens que je vise ne sont que les incarnations transitoires assez insignifiantes, et symptomatiques de forces profondes que j’ai tenté de mettre au jour. »

Alors qu’il vient d’acter sa rupture avec « le système », ses écrits, ses interventions sur les réseaux sociaux, ainsi que sa personnalité seront largement décriés et moqués par une partie de l’espace médiatique français.

Après le Crépuscule, la mort ?

Pour ActuaLitté, il revient sur cet épisode : « Avec Crépuscule j’y suis allé la fleur au fusil. J’ai tiré à balle réelle sur mon espace social sans protection aucune. Les gilets jaunes sont venus me sauver par miracle, c’est presque un cadeau divin. Seul, c’était la mort. »

A LIRE — Juan Branco : “Je n’y survivrai pas. Vous et moi le savons”

Le vocabulaire mortuaire, il ne l’utilise pas à la légère, lui qui affirme être « être beaucoup plus au bord de la mort qu’autre chose ». Comme l’ultime étape dans un parcours de révolutionnaire : « La radicalité politique est nécessairement un rapport à la mort. Quand on se confronte réellement à un appareil de pouvoir avec toute la puissance qu’il peut avoir, nécessairement on met sa vie en jeu. »

Il éprouve pourtant quelques difficultés à poser des mots lucides et précis sur sa propre expérience : « Ce sont de vrais rapports de dévastation. C’est compliqué de résumer quelque chose de tellement multiforme, tellement intense, qui se déroule depuis cinq ans. On a l’impression que notre vie nous échappe. Je regarde ces années et je vois un continuum d’agression, de rapport de violence effective à mon égard, qui crée psychiquement un étau extraordinaire. »

Mais cette dévastation, selon lui, est le lot de toute trajectoire révolutionnaire. « Si on le fait sérieusement, on se fait nécessairement détruire. C’est seulement en étant inconséquent qu’on survivra : ça signifierait qu’on a pas eu besoin de vous abattre. La seule alternative c’est d’avoir une sphère sociale qui vous protège, c’est ce que j’essaye de construire. Une force sociale qui fasse que le coût de nous frapper devient structurellement plus élevé. »

Révolution, mode d'emploi

Loin d’être le résultat d’une opération mystique, l’image que véhicule Branco est explicable : « Les services de renseignements, les agences de communication — Havas, Publicis, Image7  — les boites d’intelligence économique — Axis, Adit, Avisa — ce sont des choses que très peu de gens connaissent, mais ce sont des sources d’information pour les analystes qui les répercutent dans l’espace public. Ça façonne la manière dont vous êtes perçu. Et les oligarques recrutent les journalistes, les directeurs de rédaction etc. »

« Vous vous êtes au milieu, vous dévoilez les mécanismes. Mais dans le meilleur des cas vous allez toucher deux millions de personnes sur 67. Les gens ne voient que par l’image façonnée par les structures que vous venez de dégommer, ignorant que vous venez de le faire. C’est pour ça que ça me rend révolutionnaire : pour une révolution vous n’avez pas besoin d’une majorité de la population. »

Arrive alors ce nouvel ouvrage, que Branco imaginait comme un petit manuel à visée très pratique, à ranger dans une poche. « Dans les livres Coup d’Etat ou Abattre l’ennemi il y avait des éléments pratiques, mais englués dans une prose révolutionnaire un peu romantique et analytique. Là on a réduit à l’os et on propose juste un manuel. »

« Crépuscule m’a donné de l’argent, donc du temps pour réfléchir. Et ce privilège profondément bourgeois, ajouté à ceux de mon passé – qui m’ont permis de faire des études –, j’ai voulu le réinvestir dans un prolongement de ma démarche. »

La giljotinen, bientôt chez Ikea

En ressortent près de 250 pages, dont un vrai manuel de fabrication de guillotine à la manière d’Ikea — la giljotinen, donc —, dans lesquelles sont données des informations (parfois très) précises concernant les possibilités de sabotages et de prises des lieux de pouvoir dans le cadre d’une hypothétique révolution.

Et, le moins qu’on en dira, c’est que Branco ne perd pas de temps en avant-propos justifiant son geste. « Ce livre prend le revers de tout dispositif qui vise à expliquer au peuple pourquoi il doit se rebeller. Les gens n'ont pas besoin qu’on leur explique pourquoi ils doivent le faire, au mieux ça les conforte », nous explique-t-il. « Pour beaucoup de gens, 20 euros c’est pas rien, il faut que ça puisse leur apporter quelque chose. »

« Je me suis beaucoup interrogé sur la valeur ajoutée des intellectuels. Là je me suis dit qu’il fallait mettre ça de côté, mais juste donner des instruments et qu’ils fassent ce qu’ils veulent avec, sans me transformer en l'apôtre de leur révolution. »

Ses premiers mots, qui débutent le chapitre 1, intitulé « Frapper » sont alors directs : « Voici, selon nous et d’expérience, ce à quoi il faudra s’attaquer ». Et de continuer sur plus de 50 pages décrivant, partout en France, comment les lieux de l’État sont prenables, leur moyen d’alimentation et de communication sabotables, quels instruments utiliser à cette fin et comment les utiliser.

La cinquantaine de pages qui suivent propose des moyens de construire de nouvelles institutions, structures, et manière de gouverner. Puis un chapitre entier traite de la surveillance et de la fabrication de l’information en France. Enfin, une dernière partie insiste sur la nécessité d’une organisation sérieuse et d’un sens du timing à même de mener à bout le geste révolutionnaire.

"Il n’y a plus violent que la rose qui nait"

Fini, donc, de se demander : « La révolution, pourquoi ? » Pour Juan Branco, être conséquent c’est répondre à l’interrogation : « La révolution, comment ? » Dans ce « comment », vient évidemment la question de la violence. Sur sa quatrième de couverture, l’avocat et auteur reprend une citation de Jean Genet : « Il n’y a plus violent que la rose qui nait »

 

Il regrette ainsi qu’il y ait un « impensé dans la notion de violence de la part des forces progressistes, qui sont souvent issues de classes bourgeoises et qui n’ont aucun rapport à ces questions là ». 

Il explique lui-même avoir baigné dedans : « Je pars d’un habitus de bourgeois. Quand vous êtes bourgeois, il n’y a aucune violence visible autour de vous, à part dans des cas de violence intra-familiale dont j’ai été préservé. À partir de là, il y a tout un travail de mise à distance de cette pseudo-non -violence. On se rend compte que cette préservation de la violence dans laquelle j’ai grandi est le fruit de bien d’autres violences beaucoup moins visibles. »

Jusqu’à ses premières expériences professionnelles, à la Cour pénale internationale notamment, qui ont profondément changé son rapport à la question : « Stagiaire à la CPI à 20 ans, je me plonge dans des dossiers où la violence est omniprésente. Une des premières choses que j’y vois, c’est le témoignage d’un enfant soldat qui raconte comment on avait attaché un autre enfant soldat à un arbre devant lui, et lui avait demandé de lui arracher des morceaux de chair jusqu’à l’amener à céder sur un point. À partir de là mon interrogation fondamentale c’est : qu’est-ce qui provoque ça ? »

« D’un côté il y a 15000 personnes qui meurent du fait du chômage, une ville de Paris où y a pas un jeune qui peut vivre, pas une personne d’une classe populaire qui se permet de rentrer dans le centre. Et à côté il y a des jardins comme le Luxembourg où des gamins comme moi barbotent comme si c'était une extension de leur jardin. Comment renverser ça ? Non pas pour les imiter et leur ressembler, en évitant au maximum tout dommage collatéral, mais sans non plus se condamner à l’impuissance. »

Les costumes de la "gauche zara" sont sales

Pour lui, cela passe par un action qui vient percer la bulle virtuelle dans laquelle se complait la bourgeoisie, qui se noie dans une abondance qui n’exige plus rien d’eux : « c’est comme la pourriture du fruit qu’on ne consomme pas, à un moment donné il va se dégrader pour donner potentiellement naissance à autre chose, mais en l'occurrence on est à mon sens dans une phase de pourrissement et il faut réordonner tout ça ». Leur tendre un miroir pour leur montrer leur laideur — ce qu’il a commencé à faire avec Crépuscule, puis entamer un rapport de force qui permette de reconnecter la classe dirigeante au reste de la population. 

Dans cette classe, il englobe également les forces du Nouveau Front Populaire, qu’il appelle « la gauche Zara », qui ne seraient que des agents du prolongement de l’existant, en ce qu’ils se contentent de « proposer des politiques qui vont permettre de plus consommer dans le système mondialisé tel qu’il existe aujourd’hui. Leur idée n’est pas de se dire, par exemple, qu’il faudrait qu’on recommence à produire des vêtements ou accessoires dans les quartiers et reconstruire une identité qui réponde à la crise qui génère le vote RN. Peut-être parce qu’ils sont satisfaits du système tel qu’il existe aujourd’hui parce qu’ils font tous partie de cette élite qui peut voyager, avoir une maison de campagne… » 

Ce retour à la réalité, à la matérialité du politique, pourrait passer, par exemple, par une réhabilitation de la guillotine : « La seule façon de répondre à ça c’est la recherche d’une matérialisation de la sanction qui permet de sortir de la phase moderne décrite par Foucault du système disciplinaire. Il faut trouver des instruments qui rétablissent ce rapport de force, et la réhabilitation symbolique de la guillotine a aussi une fonction révolutionnaire : si on commence à tous construire des guillotines dans nos jardins ou nos bureaux, tout de suite, en face, ils vont commencer à nous prendre au sérieux. C’est aussi un évitement du passage à l’acte et de la nécessité de la violence. »

Toujours dans l’objectif de servir les plus faibles, « la purgation de la violence doit se faire vers le haut. Ma ligne fondamentale d’engagement politique c’est de protéger la faiblesse ». De lui donner une place dans laquelle il parvient à exister, socialement et politiquement. 

« On est dans un système tellement oppressif — j’ai vu des camarades noirs et colonisés en Guyane, qui sont allés en prison pour avoir brûlé un feu de palette devant une préfecture — qu’il s’agit de dégager cet espace pour offrir une respiration à des gens qui en ont besoin. Ça, c’est plus fondamental que la respiration matérielle que leur propose la gauche sociale. »

Juan, ou les vertus de la violence

Alors, hors de question d’utiliser la violence n’importe comment et contre n’importe qui. Le rapport à la violence doit être vertueux, s’orienter vers la création, vers la beauté. Pour Juan Branco, elle n’est digne que lorsqu’elle vise à faire contrepoids à un pouvoir qui lui-même abuse de sa puissance pour faire violence sur les faibles. 

De là ce rapport dérangeant que la plupart des forces de gauche entretient avec la police : « Vous pensez vraiment que les policiers avaient en eux l'envie de fracasser des gilets jaunes qui sont des gens qui ont des conditions sociales très similaires à la leur ? On leur a demandé d’agir ainsi et ils ont obéi car ils sont payés pour et que c’est leur fonction. » 

« Si on veut attaquer quelqu’un, il faut s’attaquer à la tête, chercher la noblesse. Si on ne s’attaque à un policier que parce qu’il est le plus vulnérable de l’appareil de pouvoir dans lequel il est, ce n’est pas loin de provoquer une forme de dégoût et de rejet absolu chez moi. »

Une autre chose qui provoque son dégoût, c’est le rapport de pillage de la richesse commune dans lequel se vautrerait une grande partie de l’élite française : « J’ai vu trop de gens piller, une fois qu’ils avaient été portés par le sacrifice de beaucoup de personnes. On finance des institutions universitaires pour vous permettre d’étudier pour vous rendre utile à la société. Ce sens éthique de la responsabilité, du “rendre” se perd. On est dans un rapport d’avidité qui est étrange. »

"Il y a très peu d’écrivains aujourd'hui en France"

Pour clore cet entretien, nous avons voulu parler de la création littéraire contemporaine, et de sa capacité a, peut-être, changer le rapport au réel de la population : « La littérature, l’exploration du langage, de la capacité à communiquer, à échanger, à purger, c’est fondamentalement politique. Ils ont compris, intuitivement ou non, qu’il fallait maîtriser cet espace-là. »

L’avocat et auteur explique être lui-même en cours de rédaction d’un prochain ouvrage qui se voudrait plus intime, plus littéraire, sans pour autant que ce soit un roman, nous a-t-il confié : « Ce n’est pas un roman, c’est une exploration littéraire de l’intime. Il m’apparaissait fondamental de faire ce chemin introspectif et de l’intérieur déployer ce rapport à l’intimité », car au fond, avance-t-il, nous ne serions que « des corps déterminés par nos affects. Pour moi le politique est un espace de transformation du sentiment ». 

Et de poursuivre : « Ce livre a été écrit par exemple contre Edouard Louis, son non-rapport à l’écriture, son rapport d’opportunisme à la classe bourgeoise, d’instrumentalisation de son parcours social ; ou, avec plus de respect, contre Annie Ernaux et son refus conscient, volontaire, de l’élaboration stylistique, qui fait écho à son appartenance sociale. Moi qui viens d’un autre espace social, c’est un livre qui vient en miroir ».

Une « sur-écriture » qui s’oppose à la « sous-écriture » qui règne selon lui sur la littérature contemporaine. « Je considère qu’il y a une telle médiocrisation de l’espace intellectuel en général et en particulier de l’espace créatif et littéraire en France, appauvrie à tous les niveaux — stylistique, émotionnel et ainsi de suite — que j’ai envie de faire un coup d’État à l’intérieur de ça. »

Et Juan Branco se montre sévère : « Il y a très peu d’écrivains aujourd’hui en France. » Mais combien en comptons-nous pour chaque époque ? « Il y a des petites traces chez Vuillard, chez Joseph Andras », admet-il. Pour le reste, « les œuvres qui sont sacrées sont souvent d’une pauvreté telle que je me réfugie dans un travail infini de rattrapage des grandes œuvres qui ont marqué l’histoire de la littérature, plutôt que de m’infliger un rapport de consommation à l’écriture existante qui risquerait paradoxalement de m’appauvrir et déteindre sur moi ».

« Les radicalités existent, mais elles ne sont soit pas publiées, soit publiées sans visibilité. Mon livre, c’est un vrai objet radical et porté par quelqu’un qui a une surface sociale », il avance alors que sa prochaine exploration littéraire sera aussi une expérimentation par rapport à lui-même, « voir dans quelle mesure j’ai ou non un talent, une capacité à faire de la littérature, du langage. J’ai essayé de pousser jusqu’au bout cette dynamique. C’est comme me transformer en bombe humaine pour voir l’effet que ça peut produire ».

Crédits image : Gaelle Daireaux

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Par Ugo Loumé
Contact : ul@actualitte.com

9 Commentaires

 

Yves

15/09/2024 à 16:35

La bombe humaine, tu la tiens dans ta main
Tu as l'détonateur juste à côté du cœur
La bombe humaine, c'est toi, elle t'appartient
Si tu laisses quelqu'un prendre en main ton destin
C'est la fin

Valérie Toranian

15/09/2024 à 17:12

Notre arbre à papillons était en grande souffrance suite à une invasion d’acariens rouges. Nous avons tenté des solutions naturelles sans effet. Avec ce produit l’invasion a été stoppée en seules jours. Merci!

Ernst Luppus

15/09/2024 à 19:13

"Avec Branco
je dis BANCO !"

Léon Trotski

Maître Yoda

15/09/2024 à 19:21

Extrait du code pénal :

"Article 411-9
Le fait de détruire, détériorer ou détourner tout document, matériel, construction, équipement, installation, appareil, dispositif technique ou système de traitement automatisé d'informations ou d'y apporter des malfaçons, lorsque ce fait est de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation, est puni de quinze ans de détention criminelle et de 225 000 euros d'amende.
Lorsqu'il est commis dans le but de servir les intérêts d'une puissance étrangère, d'une entreprise ou organisation étrangère ou sous contrôle étranger, le même fait est puni de vingt ans de détention criminelle et de 300 000 euros d'amende."

Edco

16/09/2024 à 08:23

" Ce qu'on nomme communément envie est un vice qui consiste en une perversité de nature qui fait que certaines gens se fâchent du bien qu'ils voient arriver aux autres hommes."
René Descartes — Les passions de l'âme
Un si long article pour une si médiocre personne !!!!!!

Fred Otash

16/09/2024 à 08:47

Son constat sur la littérature actuelle est assez juste même s'il se trompe sur Louis et Ernaux et oui Vuillard est surement le meilleur écrivain actuel, mais nous ne sommes pas à un concours de beauté, il me semble... y a des trucs qui se font dans l'ombre, ignorées, car dérangeantes, ignorées par le Marché de l'édition qui jouit en vase clos, consanguin à mort... et tous ces prix stupides qui n'amusent que ceux qui les créent... bref le ronron risque de durer un paquet de temps encore...

perkeo

16/09/2024 à 09:52

Les médias manipulent l'opinion publique? On tombe des nues.
Les gens sont avides? (paraphrase en style filosofia povera de l'aphorisme immortel "On est dans un rapport d'avidité qui est étrange.") Nooooon? Les gens sont avides? C'est pas vrai! C'est vrai que c'est étrange. Et personne ne s'en était aperçu.
C'est merveilleux, cette lucidité.
De la série: «mon nombril est plus joli que le vôtre» et «moi je peux réciter les oeuvres complètes de Foucault à l'endroit et à l'envers et puis pas vous».
Pour ceux qui connaissent un peu l'Italie: La corazzata Potemkin è una boiata pazzesca, Fantozzi 1976.

Sylvie

26/09/2024 à 23:08

Excellent comme toujours Juan est un homme intègre et intelligent
Je soutiens totalement Juan
Ces livres nous font connaître comment les élites se moquent éperdument du peuple
Bravo bravo Juan et soyez prudent que dieu vous protège

Aurelien Terrassier

24/11/2024 à 02:34

Ce commentaire a été refusé parce qu’il contrevient aux règles établies par la rédaction concernant les messages autorisés. Les commentaires sont modérés a priori : lus par l’équipe, ils ne sont acceptés qu'à condition de répondre à la Charte. Pour plus d’informations, consultez la rubrique dédiée.

Comment fabriquer une guillotine

Juan Branco

Paru le 12/09/2024

240 pages

Au Diable Vauvert

19,00 €

Comment saboter un pipeline

Andreas Malm trad. Etienne Dobenesque

Paru le 19/06/2020

210 pages

La Fabrique Editions

14,00 €

Crépuscule

Juan Branco

Paru le 03/10/2019

262 pages

Points

8,40 €

Abattre l'ennemi

Juan Branco

Paru le 25/03/2021

255 pages

Michel Lafon

17,95 €

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Mariana Enríquez vient de publier, toujours aux éditions du Sous-Sol (trad. Anne Plantagenet), Un lieu ensoleillé pour personnes sombres. Avec ce recueil de nouvelles hantées par l'absence, les fantômes, et marquées en sous-terrain par une réalité brutale, elle confirme sa place parmi les auteurs et autrices qui comptent dans la littérature mondiale contemporaine. De passage en France pour la promotion du livre, elle a échangé avec nous sur l'étrangeté du quotidien, sa vision de l'écriture, les fantômes et la musique.

15/10/2025, 16:03

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Cosey : “Je préfère une histoire d’amour à un complot intergalactique”

Dans un café de la rue Vieille-du-Temple, Cosey parle doucement, presque à mi-voix. Il pèse chaque mot comme s’il dessinait encore, sur la nappe de papier, les contours d’un souvenir. Son regard se pose parfois sur la tasse, parfois au loin. Il évoque Yiyun, sa nouvelle bande dessinée publiée au Lombard, avec la même précision tranquille qu’il accorde à ses planches : un geste lent, mesuré, presque méditatif.

14/10/2025, 11:25

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Nicolas Framont : “Il faut que la classe dominante ait peur”

Évoquer Luigi Mangione, ce jeune beau gosse devenu symbole, après l’assassinat d’un PDG américain, c’est s’aventurer sur une ligne de crête, là où la colère sociale flirte avec la violence politique. Où beaucoup préfèrent détourner le regard, Nicolas Framont, cofondateur de la revue Frustration, choisit d’y plonger. Dans Saint Luigi, il affronte ce geste sans complaisance, avec un style direct. Un texte fort, à la fois nourri par des faits édifiants et par son propre parcours — entre l’accompagnement de la fin de vie de sa grand-mère, et son expérience de conseiller parlementaire.

13/10/2025, 11:09

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Le Verdict, de Franz Kafka, traduit par Jean-Philippe Toussaint : l’éclipse du monde

Par une nouvelle version parue chez Minuit (octobre 2025), Jean-Philippe Toussaint nous offre du Verdict un texte hypnotique où sa langue redouble celle de Kafka à la faveur d’une clarté portée au carré par le jeu de la traduction, si l’on veut. Cela est d’autant plus vrai qu’à la nouvelle en question succèdent des mots de l’auteur-traducteur lui-même, en forme de commentaire lumineux.

13/10/2025, 10:53

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“La fiction permet de rendre visibles ceux qu’on a oubliés”

Il parle d’une voix douce, presque retenue, comme si chaque mot devait d’abord traverser la mémoire avant d’atteindre le présent. Alexandre Courban ne revendique pas un passé, il le reconstruit, patiemment, avec les outils de l’historien et la sensibilité du romancier. Chez lui, l’histoire n’est pas une matière figée : elle palpite encore sous la surface du récit.

13/10/2025, 10:23

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Stéphanie Pérez : “Écrire, c’était apprendre à respirer autrement”

Sous la plume de Stéphanie Perez, Le Gardien de Téhéran devient bien plus qu’un récit historique : une méditation sur la mémoire, la beauté et la fidélité à ce qui nous élève. À travers le regard d’un homme simple, l’autrice rend hommage à tous ceux qui, dans les moments les plus sombres, choisissent de sauver la lumière. Lauréate du Prix Littérature Lire en Poche 2025, elle revient sur les origines de ce texte où s’entrelacent l’Histoire, la mémoire et la lumière fragile de l’art.

 

12/10/2025, 13:22

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"On ne doit jamais traiter les gens sans dignité"

À la soirée d'inauguration de la Fête du Livre de Saint-Étienne, le public a assisté au double triomphe d'un auteur local. Pierre Mazet a remporté coup sur coup le Prix Claude-Fauriel et le Prix Lucien-Neuwirth pour son roman L’Inconnu des barricades, paru aux éditions du Caïman. Des distinctions hautement symboliques, attribuées à un écrivain discret, humble, mais tenace, dont le parcours – fait de patience, d’humanité et d’attachement à ses origines – incarne à merveille l’esprit stéphanois.

11/10/2025, 18:33

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“Arrêter le temps, c’est vivre pleinement” : la philosophie SF de Lou Jan

Autrice autodidacte et passionnée, Lou Jan s’est imposée en quelques années comme une voix singulière de la science-fiction française. Derrière son apparente douceur se cache une écriture ramassée, nerveuse, traversée par une quête philosophique : comprendre ce que le temps, l’amour et le corps disent de notre humanité. Rencontre avec une romancière qui se définit elle-même comme « une autrice de blanche qui écrit de la science-fiction ».

11/10/2025, 10:03

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“Écrire pour la jeunesse, c’est écrire pour des âges où tout bouge” - Timothée de Fombelle et François Place

Sous le chapiteau du salon Lire en Poche, la conversation entre François Place et Timothée de Fombelle a des airs de franche camaraderie, autant que de retrouvailles complices. Deux voix majeures de la littérature jeunesse, deux artisans des mots et des images qui se retrouvent avec la bienveillance de vieux compagnons de route.

10/10/2025, 14:36

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“Pour favoriser l'accès au livre, la cité doit être nourrie par des librairies”

Cette année, la ville de Gradignan célèbre la vingtième édition de son festival Lire en Poche : une ville qui se raconte par ses livres, et le pari d'une ville qui lit, nous raconte le maire, Michel Labardin. Il revient avec nous sur l’histoire de la manifestation, où politique et culture ne font qu'un – et reflètent le rapport de l'édile à la lecture : un socle commun, pour faire société.

10/10/2025, 11:52

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“Devenir le visage de la littérature centrafricaine”

De loin, on ne peut pas deviner l’énorme énergie que déploie Landry Ouoko Delombaut pour faire évoluer le livre dans son pays : la République centrafricaine. À Bangui, il crée une maison d’édition, anime un réseau de clubs de lecture, coordonne des rencontres littéraires, active de petits points de vente… Propos recueillis par Agnès Debiage (ADCF Africa).

07/10/2025, 10:18

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"Quand on écrit un premier roman, on vous prépare à l’invisibilité"

Avec son premier roman, Il pleut sur la parade (Gallimard), Lucie-Anne Belgy s’impose d’emblée comme une nouvelle voix littéraire à suivre. Finaliste du prestigieux Prix des Deux Magots, elle explore avec justesse les complexités des couples mixtes, des héritages culturels et des fragilités familiales.

02/10/2025, 18:38

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Avec Voyage, voyage, Victor Pouchet transforme le deuil en odyssée intime

Finaliste du Prix des Deux Magots 2025, Victor Pouchet signe avec Voyage, voyage (L'Arbalète), son cinquième roman, un road novel tendre et mélancolique : après une fausse couche, Orso et Marie fuient Paris, à bord d’une vieille Nevada. Rien à voir avec le tube de Desireless - sinon cette intuition : pour survivre, il faut parfois partir très loin, même à deux heures de chez soi.

01/10/2025, 18:05

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"La jeunesse irakienne ne veut plus rien avoir à faire avec la guerre"

Finaliste du Prix des Deux Magots 2025, Feurat Alani publie à la rentrée littéraire chez JC Lattès, Le ciel est immense. Ce roman, traversé par la mémoire, l’Histoire et l’absence, raconte la quête d’un neveu pour retrouver la trace de son oncle Adel, pilote disparu en 1974. Après avoir livré un récit journalistique avec Le parfum d’Irak, l’auteur choisit cette fois la fiction pour tenter de combler les trous laissés par les non-dits. Rencontre avec un écrivain qui fait dialoguer intime et collectif, réalité et imaginaire.

30/09/2025, 16:24

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Joseph Incardona, la rage du roman et la tendresse au cœur du noir

Finaliste du Prix des Deux Magots 2025, Joseph Incardona publie chez Finitude Le monde est fatigué, un récit tendu où l’intime se frotte au politique, où l’action épouse la pensée, où un corps éprouvé garde pourtant ses secrets.

29/09/2025, 18:19

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Éditions Basset : une maison d’édition face au crime organisé

La rentrée littéraire 2025 est un bon cru avec la première parution chez Basset Éditions, maison dirigée par Brünhilde Delhommeau, de Dans les coulisses de la ‘Ndrangheta de Gabriella Marà. Cette nouvelle maison d’édition souhaite publier des essais, des enquêtes sur les organisations criminelles, avec une vocation internationale. 

29/09/2025, 10:17

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“Écrire un roman, c’est comme résoudre un grand puzzle. Et j'adore les puzzles”

Le Prix du roman Fnac 2025 vient d’être attribué à Les Éléments de John Boyne (éd. JC Lattès, trad. Sophie Aslanides). Un roman en quatre volets qui scrute sans complaisance la mécanique des violences et l’héritage psychologique qu’elles laissent derrière elles. Et la possibilité de rompre — ou non — le cycle des abus.

22/09/2025, 17:17

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Orson Welles et Cioran par Anca Visdei, Goncourt de la biographie

J’ai d’abord entraperçu la tête massive d’un certain Orson Welles sur la couverture d’un livre. Intrigué, je me suis approché. Puis mon regard est tombé sur un autre visage, plus pointu : celui d’Émile Cioran. Deux géants, deux faces antagonistes, et une même biographe, Anca Visdei. Lauréate du Prix Goncourt de la biographie 2025 pour sa peinture d'un « gai désespoir », elle est présente cette année au festival Livres dans la Boucle de Besançon, où elle déploie son énergie, sa verve et son esprit peu commun.

20/09/2025, 13:33

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Simon Chevrier, Goncourt du premier roman : "Chaque mot est pesé"

Je ne l’ai pas reconnu tout de suite. Sur les photos officielles, Simon Chevrier arborait un buzzcut impeccable. Le voilà maintenant avec pas mal de cheveux, et toujours ses yeux verts perçants. Invité au festival Livres dans la Boucle, l’auteur de 32 ans, couronné par le Prix Goncourt du premier roman 2025, revient sur l’aventure de son texte, Photo sur demande, récit cru et vibrant sur la solitude, le deuil et les relations tarifées, à Toulouse, à l’ère du Covid et des applications de rencontre.

19/09/2025, 21:00

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Louis-Henri de La Rochefoucauld : "Les sentiments purs ont de l’avenir"

Invité du festival Livres dans la Boucle de Besançon, Louis-Henri de La Rochefoucauld présente son dernier roman, publié en cette rentrée littéraire chez Robert Laffont, et déjà lauréat du Prix Cabourg du roman, L’Amour moderne. L’écrivain et critique littéraire réhabilite le vaudeville, et croque un univers de faux-semblants, de passions contrariées et de pouvoir masculin vacillant, en héritier à la fois de Balzac, de Sagan et des moralistes du XVIIe siècle, en digne descendant de son illustre aïeul. 

19/09/2025, 17:03

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Les Sandales d’Empédocle, une librairie au cœur de Livres dans la Boucle

À Besançon, la librairie Les Sandales d’Empédocle avance en terrain connu. Partenaire de longue date du festival, elle s’installe à nouveau dans la mécanique bien huilée de Livres dans la Boucle : répartition des auteurs, équilibre entre plateaux, circulation dans les lieux culturels de la ville. Laëtitia, libraire, raconte ce qu’elle voit remonter de la rentrée…

17/09/2025, 12:45

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"Ce n’est pas qu’on n’aime pas Carrère ou Mauvignier, c’est qu’ils n’ont pas besoin de nous"

Créé le 7 décembre 1933, le même jour que la remise du prix Goncourt à André Malraux, le prix des Deux Magots compte aujourd’hui parmi les plus anciennes distinctions littéraires françaises. En près d’un siècle d’existence, il n’a toutefois connu que trois présidents : l’extravagant Henri Philippon, le passionné (de Paris) au nom d'empereur Jean-Paul Caracalla, et depuis 2018, le distingué Étienne de Montety. Après le décès de l'auteur et l’éditeur en 2019, ce dernier a proposé à sa fille, Laurence Caracalla, de rejoindre le jury. 

16/09/2025, 18:51

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Biblis en folie : donner à voir “l'éclectisme et la modernité” des bibliothèques

Les 3, 4 et 5 octobre 2025, le ministère de la Culture organise la 2e édition des Journées nationales dédiées aux bibliothèques et aux médiathèques, Biblis en folie. L'occasion de célébrer l'offre multiple et innovante des établissements, dont la fréquentation ne cesse d'augmenter. Mais aussi d'aborder les défis persistants en matière d'accès à la culture, dans un entretien avec les services du ministère de la Culture.

08/09/2025, 10:11

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Miss Littérature : “Enfin, il y a un concours qui comprend ce que je suis”

Miss Littérature par ci, Miss Littérature par là. Dans plein de pays d’Afrique, ces jeunes filles qui lisent, écrivent et s’engagent occupent les réseaux sociaux. Mais quel est ce lien entre un concours de Miss et la littérature ?  Que véhicule ce concours, bien au-delà des frontières de son pays d’origine, le Bénin ? Juste une envie de tout savoir sur ce concours international africain qui fêtera ses 10 ans l’an prochain et crée un vrai buzz dans plusieurs pays d’Afrique francophone. Propos recueillis par Agnès Debiage, ADCF Africa.

04/09/2025, 15:29

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“La longévité de Léonard, c'est la magie du gros nez”

La galerie Huberty & Breyne, avenue Matignon, respire le luxe et le calme feutré. C’est là, sous la lumière blanche qui éclaire les planches originales de Léonard, que je retrouve Turk. Cinquante-six albums, une carrière au long cours, et pourtant l’homme qui m’accueille n’a rien du bateleur. Calme, pondéré, en retrait. Le sourire discret, il s’excuserait presque d’avoir traversé 50 de BD.

04/09/2025, 11:56

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Alain Bentolila : l’École n’est plus un rempart contre la barbarie

Le linguiste Alain Bentolila alerte : l’École, fragilisée et délaissée, ne parvient plus à protéger les enfants de la barbarie qui gagne du terrain. Face à l’impuissance politique, il affirme que seule la formation du discernement — portée par une véritable alliance entre parents et enseignants — peut constituer un rempart contre toutes les dérives.

13/11/2025, 16:08

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“Un système qui mène à l’épuisement” : l’alerte d'une traductrice littéraire

Traductrice littéraire du grec moderne, langue « minorée », Clara Nizzoli décrit le travail de prospection invisible et non rémunéré – dénicher en Grèce, à ses frais, des livres, les lire, en traduire des extraits, démarcher des éditeurs – qui s’ajoute à la traduction elle-même. En soutien à la proposition de loi sur la continuité de revenus des artistes auteurs, elle alerte sur des conditions matérielles qui épuisent les traducteurs et dont dépendent la qualité et la diversité des ouvrages étrangers accessibles en français.

13/11/2025, 12:48

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Chaque publication poursuit sa traversée : les éditions du Paquebot

Le Salon d’automne de l’Autre Livre est l’un des rendez-vous majeurs de l’édition indépendante à Paris. Il se tiendra, cette année, du 21 au 23 novembre 2025, à la Mairie du 5e arrondissement. À cette occasion, ActuaLitté invite les éditeurs exposants à prendre la parole : pour fermer la danse, focus sur les éditions du Paquebot.

13/11/2025, 10:42

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La liberté retrouvée de Boualem Sansal : l’Algérie des écrivains debout

Boualem Sansal est libre. La décision d’Alger est enfin tombée : l’écrivain franco-algérien a été gracié. Une grâce politique, sans doute. Mais aussi un symbole littéraire. Si Boualem Sansal retrouve aujourd’hui sa liberté de mouvement, la littérature algérienne francophone, elle, continue de chercher la sienne — à la fois intérieure, linguistique et morale.

13/11/2025, 09:59

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Quand la littérature célèbre l’amour à Choisy-le-Roi

Les 14 et 15 novembre, la ville de Choisy-le-Roi vibrera au son de l’Amour. Au programme de la troisième édition de cet événement littéraire : rencontres, séance de dédicaces, ateliers et spectacles. 

12/11/2025, 17:22

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Quelques minutes d’écriture chaque jour pour améliorer son bien-être mental

L’écriture thérapeutique, l’art d’utiliser les mots pour apaiser ses maux... Qui douterait des vertus de cette méthode, pour dénouer ses noeuds et transformer le stress en sérénité  ? À travers son guide pratique J’écris donc je guéris (Éditions Grancher), Aurélie Rossignol invite à explorer davantage les bienfaits de cette pratique. Et nous initie, à l’aide d’exercices guidés, 

12/11/2025, 15:58

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Les musiques du roman

Selon Horace, le poète latin, la poésie ressemble à la peinture. De même, dans une certaine mesure, le roman s’apparente à la musique, qui déploie ses effets dans le temps.

12/11/2025, 15:33

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De Rives en Pages : quand la littérature met en mots l’écologie

Entre Évian, Genève et les rives du Léman, le Salon & Prix Littéraire Environnement explore les grands enjeux écologiques à travers la littérature. Porté par l’association De Rives en Pages, l’événement relie culture et environnement dans une démarche transfrontalière et intergénérationnelle, où la conscience environnementale, la culture et la science ne connaissent pas de frontières.

12/11/2025, 10:58

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Retraites non versées, argent mal géré : “Pour la reconnaissance du scandale Agessa”

Près de 200 sociétaires de la SACEM, de la SACD, de la SCAM et de l’ADAGP appellent leurs organismes à reconnaître enfin le scandale Agessa, qui a privé environ 190.000 artistes-auteurs de leurs droits retraite pendant plus de 40 ans. Dans une lettre ouverte, ces créateurs et créatrices demandent à leurs OGC de mettre fin à leur lobbying en faveur de la SSAA, qu’ils jugent héritière d’un système opaque et défaillant. Ils réclament transparence, responsabilité et une gouvernance sociale réellement portée par les artistes-auteurs eux-mêmes.

12/11/2025, 10:19

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FIBD : “Tant que 9e Art+ sera là, nous refuserons de participer au festival”

« On ne nous respecte pas, on ne nous écoute pas, donc on n’y va pas. » Ce slogan, devenu mot d’ordre sous le hashtag #NoFIBD2026, résume la colère d’un large front d’auteurices et d'auteurs et d’organisations professionnelles de la bande dessinée.

11/11/2025, 19:07

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Le Syndicat des éditeurs alternatifs : "Ce festival d'Angoulême qu’on nous vole"

Le Syndicat des éditeurs alternatifs (S.E.A.) monte au créneau après la reconduction de 9e Art+ à la tête du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême. Dans une tribune au ton ferme, l’organisation dénonce un « simulacre de consultation » et l’opacité de l’appel à projets ayant conduit au renouvellement de la société dirigée par Franck Bondoux pour neuf années supplémentaires. 

10/11/2025, 14:59

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La Bibliothérapie, cette inconnue

Discrète, presque mystérieuse, la bibliothérapie reste une pratique encore méconnue du grand public. Dorothée Simoncini lui donne un visage concret : après quinze ans dans la médiation culturelle, elle explore la puissance du livre comme outil de mieux-être et de lien humain. Elle accompagne seniors, jeunes ou personnes en situation de fragilité dans un travail de reconnexion à soi et aux autres par les mots et les images. 

10/11/2025, 11:30

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Nina Allan, ou “le roman où le sol se dérobe sous nos pas”

Sylvie Martigny et Jean-Hubert Gailliot, des éditions Tristram, ont reçu le prix Médecis étranger 2025 pour le livre de Nina Allan, Les bons voisins (trad. Bernard Sigaud). Ils signent un texte que ActuaLitté diffuse, pour appuyer la voix de cette maison, dans ses choix et ses convictions.

08/11/2025, 11:11

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"Nous demandons une chose simple : avoir les mêmes droits que les autres"

Lauréate de la première édition du Prix du livre pour les bébés, porté par le ministère de la Culture, Aurore Petit a profité de la remise du prix pour livrer un discours à la fois sensible et politique. L’autrice et illustratrice d’Été POP (La Martinière Jeunesse) y a salué la reconnaissance de la lecture dès le plus jeune âge, tout en alertant sur la fragilité du statut des artistes-auteurs. 

07/11/2025, 17:59

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OnlyFanes... ou la vie d'éditrice, quand t’as plus un radis

TÉMOIGNAGE – OnlyFans ou le Bois de Boulogne. Ce sont là mes dernières options. Je suis éditrice. Voici mon histoire. Elle est authentique.

07/11/2025, 15:58

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La Biblio-dynamie, qu'est-ce que c'est ?

Claire Bascou est la fondatrice de La Biblio-dynamie. Elle nous présente sa démarche de bibliothérapie créative où les livres deviennent des leviers de mouvement et de mieux-être. Sa méthode mêle sciences humaines, imagination et accompagnement bienveillant, pour aider chacun à se reconnecter à soi et au monde. À travers ateliers, formations et « bibliorandos », La Biblio-dynamie entend faire de la lecture une expérience vivante, sensorielle et profondément humaine.

07/11/2025, 12:52

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Du yoga à la lecture : une autre voie vers le bien-être

Élise Fontaine, animatrice d’ateliers ludiques et bien-être, raconte son parcours de professeure des écoles devenue praticienne du soin par les livres. Fondatrice des Petits colibris, elle associe yoga ludique et « bibliorelaxation » pour créer des espaces d’écoute, de partage et de douceur. Convaincue du pouvoir réparateur de la lecture, elle explore son rôle comme vecteur de lien social, notamment en milieu rural.

06/11/2025, 13:01

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Municipales 2026 : la fin d'un mandat ne signifie pas celle des archives

À moins d'un nouveau rebondissement politique, la prochaine échéance électorale sera celle des municipales, en mars 2026. Un scrutin décisif à plus d'un titre : l'Association des Archivistes Français (AAF) rappelle que, pour assurer la continuité de la gestion des communes et intercommunalités, la bonne conservation des archives est indispensable. Nous reproduisons ci-dessous un texte publié par l'organisation sur le sujet.

05/11/2025, 10:13

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De l’enseignement à la bibliothérapie : une vocation née des livres

Aurélie Louvel, fondatrice de Bibliothérapie jeunesse et de Flow créatif, retrace auprès d'ActuaLitté un parcours consacré aux bienfaits de la lecture. Découverte en 2008, la bibliothérapie est devenue le fil rouge de sa vie professionnelle, entre enseignement, médiation et formation. 

03/11/2025, 16:04

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“Le roman ne sera pas plus l'écriture d'une aventure mais l'aventure d'une écriture”

Le Salon d’automne de l’Autre Livre est l’un des rendez-vous majeurs de l’édition indépendante à Paris. Il se tiendra, cette année, du 21 au 23 novembre 2025, à la Mairie du 5e arrondissement. À cette occasion, ActuaLitté invite les éditeurs exposants à prendre la parole : aujourd'hui, ce sont les éditions Tinbad qui sont mises à l'honneur.

03/11/2025, 10:56

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Bibliothérapie créative : soigner l’estime de soi par la littérature jeunesse

Avec cette deuxième tribune, Florence Gonçalves, bibliothérapeute dans l’Oise, prolonge notre dossier sur la bibliothérapie en racontant un parcours tissé d’engagements concrets : diplômée en sociologie et en sciences de l’éducation, elle a été animatrice puis transcripteur braille pendant vingt ans au sein d’un établissement accueillant des enfants et des adolescents déficients visuels, où sa passion pour le métier de documentaliste est devenue l’une de ses principales missions.

31/10/2025, 13:13

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Thotario veut révolutionner le livre numérique avec la revente éthique des ebooks

Dans quelques mois, un nouvel acteur se lancera dans l'environnement du livre, avec une offre reposant sur une approche éthique et durable. Thotario, de son petit nom, évoque déjà des racines anciennes, mais un projet résolument moderne. Ses créateurs adressent à ActuaLitté une lettre ouverte, pour mieux préciser le contexte dans lequel ils s'inscrivent.

30/10/2025, 14:54

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La bibliothérapie, ou comment les livres réveillent ce qui sommeille en nous

Avec cette première note d’humeur, Catherine Sanchis ouvre notre dossier consacré à la bibliothérapie, cette pratique encore méconnue qui explore les vertus du livre comme compagnon de transformation. Également spécialiste du droit d’auteur dans le spectacle vivant, aujourd’hui bibliothérapeute, elle raconte son parcours et sa conviction profonde : les livres ne guérissent pas, mais ils réveillent ce qui, en nous, s’était endormi.

30/10/2025, 12:56

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Aimé Césaire, toujours présent 1/5 : l’éternel maire de Fort-de France

ActuaLitté s’est rendu à Fort-de-France, à l’occasion de la première édition du salon Tous Créoles. Ici, la littérature a un visage familier, celui d’Aimé Césaire, référence morale indiscutée. Sur une fresque de Terre Sainville, dans le centre culturel du quartier Trénelle, dans l’ancien hôtel de ville, son regard doux et déterminé continue de croiser celui de ses administrés.

29/10/2025, 18:33

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Pei-Hsiu Chen : dix femmes de Taipei et un crayon au service de la vie ordinaire

À l’approche de l’édition 2025 du BD boum, à Blois, du 21 au 23 novembre prochains, ActuaLitté propose un portrait des autrices taïwanaises mises à l’auteur. Débutons ce cycle avec Pei-Hsiu Chen, dont la finesse tranquille dessine les lignes de forces invisibles de nos villes, de nos vies : un travail graphique qui invite à la pause, à la contemplation, à l’écoute.

29/10/2025, 12:58

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Avant les citrouilles : Samhain, la face cachée et spirituelle d’Halloween

Ou comment des expertes revisitent l'histoire d'Halloween : Véronique Arnaud, dite "Parole de sorcière", qui a créé L'agenda de Parole de sorcière ; et Ketty Orain-Ferella, à l’origine de la collection  Grimoires des sabbats, racontent à leur manière cette histoire de citrouilles. Deux autrices avec un pied dans le paganisme mais qui entretiennent également une  approche assez terre à terre et rationnelle des choses.

29/10/2025, 10:34

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Sous le drapeau de One Piece, une jeunesse en quête de nouvelles utopies politiques

Sous les drapeaux pirates de Luffy, héros du manga One Piece, une jeunesse désabusée mais vibrante revendique un idéal de liberté et de justice. En brandissant ce symbole littéraire, les manifestants rappellent que la fiction demeure, face au vide politique, un refuge et un moteur d’utopie. Par David Piovesan.

28/10/2025, 16:27

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“On a sauvé la maison” : enquête sur une réforme conçue pour protéger à tout prix la SSAA

Présentée comme une modernisation, la réforme du régime social des artistes-auteurs a surtout permis de préserver la Sécurité sociale des artistes-auteurs (SSAA), héritière de l’Agessa. Derrière les mots de « transformation » et « efficience », les documents internes et le rapport Bensimon-Weiler révèlent une manœuvre institutionnelle : sauver la structure, pas les artistes.

28/10/2025, 14:32

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“Êtes-vous sûr que la terre tourne dans le bon sens ?”

Le Salon d’automne de l’Autre Livre est l’un des rendez-vous majeurs de l’édition indépendante à Paris. Il se tiendra, cette année, du 21 au 23 novembre 2025, à la Mairie du 5e arrondissement. À cette occasion, ActuaLitté invite les éditeurs exposants à prendre la parole : aujourd'hui, focus sur les éditions Les Carnets du Dessert de Lune. 

28/10/2025, 11:47

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Ce n'est pas une réforme sociale, mais “la prolongation d’un modèle qui nous a tous lésés”

Traductrice qui a a su s’imposer dans les Littératures de l'Imaginaire (fantasy, jeune adulte, romance paranormale), Isabelle Troin est également adhérente SGDL. Dans un texte adressé à ActuaLitté, elle se dit très choquée de la manière dont la question de la Sécurité sociale des artistes auteurs est traitée.

27/10/2025, 16:41

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Antonin Artaud face au théâtre balinais : naissance du Théâtre de la Cruauté

En 1931, au bois de Vincennes, l’Exposition coloniale internationale fut pour Antonin Artaud une expérience décisive. C’est là, devant les danses balinaises, qu’il découvrit un art total — fait de rythme, de souffle et de présence — qui allait bouleverser sa conception du théâtre et inspirer Le Théâtre et son Double. Par Ilios Chailly.

27/10/2025, 12:51

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30 ans d’édition indépendante pour le Petit Pavé

Le Salon d’automne de l’Autre Livre est l’un des rendez-vous majeurs de l’édition indépendante à Paris. Il se tiendra, cette année, du 21 au 23 novembre 2025, à la Mairie du 5e arrondissement. À cette occasion, ActuaLitté invite les éditeurs exposants à prendre la parole : aujourd'hui, la parole est donnée aux éditions du Petit Pavé. 

27/10/2025, 12:48

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De la parole confisquée à la parole contrôlée : l’invisible mutation du monde culturel

« Qui gardera vos gardiens », interrogeait le poète Juvenal ? Qui vous protégera d’eux, en somme ?L’avocat Denis Goulette ouvrait la porte à un intrigant concept : le Protectoriat, ou quand la protection devient domination. Dans le prolongement de ce questionnement, il récidive. Du rôle de garant au rôle de gardien : petite approche anthropologique du Protectariat et de la Représentativité…

27/10/2025, 10:27

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PLFSS 2026, création en danger : des régressions sociales en guise d’amélioration

Alors que le gouvernement présente le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, les artistes auteurs alertent : l’article 5 maintient l’agrément de la SSAA défaillante (nouveau nom de l’AGESSA) et risque de mettre en péril la continuité de leurs droits sociaux. Écrivains, photographes, plasticiens, compositeurs ou illustrateurs : tous dénoncent des dispositions qui, selon eux, contiennent des régressions sociales majeures et inédites, et enterrent la nécessaire création d’un conseil de la protection sociale des artistes auteurs.

26/10/2025, 17:12

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Agone, Abyme et Les Crépusculaires : Mathieu Gaborit, 30 années de magie

Je me revois encore, il y a près de trente ans, tournant fébrilement les pages de Souffre-Jour, premier tome des Chroniques des Crépusculaires. À l’époque, adolescent sortant du brevet des collèges, j’ignorais que ce roman marquerait un tournant pour la fantasy française. Ou alors, une brillante carrière de journaliste littéraire s'ouvrait – ou, plus sérieusement, un bel avenir en cabinet de voyance. J'ai peut-être fait erreur...

26/10/2025, 13:54

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L’ADN d’Inédits : écrire ensemble

Le Salon d’automne de l’Autre Livre est l’un des rendez-vous majeurs de l’édition indépendante à Paris. Il se tiendra, cette année, du 21 au 23 novembre 2025 à la Mairie du 5e arrondissement. À cette occasion, ActuaLitté invite les éditeurs exposants à prendre la parole : aujourd'hui, coup de projecteur sur la maison d’édition Inédits. 

25/10/2025, 10:05