Qui aime encore les Etats-Unis ?

Weiwei Ai, Elisa Shua Dusapin, Christophe Boltanski, Kattan Karim, Gaudy Hélène, Léna Mauger, Joëlle Dufeuilly, Yves Gauthier, Anna Morazhova, Collectif

Le numéro d’automne de Kometa est arrivé ce 5 septembre en librairie, en kiosque et dans les boîtes aux lettres de ses abonnés.

Dans ses colonnes, toujours accompagnées de photographies bienvenues, le magazine des mondes de l’Est se demande : Qui aime encore les États-Unis ?

De Kiev à Pékin en passant par Téhéran, partout où le soleil se lève, le rapport à l’empire américain déclinant, et, par extension, à l’occident, est de plus en plus ambigu. Entre relents d’admiration kitsch et rébellion pressante, il n’est plus un secret pour personne qu’un nouvel équilibre s’installe sur la scène internationale.

Hassan Kurbanbaev, photographe ouzbek, documente le rapport ironique que ses compatriotes entretiennent avec les marques de luxe occidentales.

Dans « L’empire contre-attaque », on découvre comment l’hégémonie culturelle américaine est bousculée. Le soft power coréen, notamment, se matérialise dans le groupe de K-pop BTS et permet au petit pays, ruiné il y a moins de 3 décennies, d’envahir le monde entier. 

Les dissidents chinois, comme l’artiste Ai Weiwei interrogé dans ce numéro, marchent sur un fil, entre rejet du régime autoritaire du PCC et refus du capitalisme américain. 

Artem Chapeye, écrivain ukrainien, a choisi de sortir de sa position d’intellectuel privilégié pour se battre aux côtés de ses compatriotes. Dans une tribune, il fustige les « pacifistes privilégiés », ou « pacifistes abstraits », Noam Chomsky en tête, qui affichent leurs positions politiques et leur supériorité morale sans jamais chercher à comprendre, dans leur chair, les ravages d’un combat comme celui que l’Ukraine mène contre la Russie.

Sinon, dans la rubrique Je vous écris de…, Alexandre Labruffe nous plonge dans les soirées underground de Wuhan, en Chine. Là où la police n’est jamais loin, Fei, gloire locale du voguing et du mouvement drag, est suivie de près et envisage de quitter le pays pour sa propre sécurité. D'ailleurs, le bar Wuhan Prison, où elle sévit, a dû changer son nom car les autorités cherchent à bannir le mot « prison » du vocabulaire.

Une michronique de
Ugo Loumé

Publiée le
09/09/2024 à 18:35

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Qui aime encore les Etats-Unis ?

Weiwei Ai, Elisa Shua Dusapin, Christophe Boltanski, Kattan Karim, Gaudy Hélène, Léna Mauger, Collectif trad. Joëlle Dufeuilly, Yves Gauthier

Paru le 04/09/2024

208 pages

Kometa

22,00 €