Le premier prix du polar l’Humanité sera décerné le 14 septembre au Village du Livre de la fête de l'Huma, à l’issue d’un procès simulé. À partir de 17h30, l’espace débats de cet événement accueillera une cérémonie unique en son genre, où dix auteurs de polars, cinq hommes et cinq femmes, seront jugés pour leurs œuvres.
Le 03/09/2024 à 11:33 par Ugo Loumé
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Publié le :
03/09/2024 à 11:33
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Gilles Del Pappas, romancier et président de ce tribunal littéraire, explique que les auteurs sont accusés d’avoir écrit des polars au sens défini par Jean-Patrick Manchette, où le genre est vu comme un roman noir, violent, et socialement engagé.
Selon l'écrivain, le polar s’oppose au roman policier classique en ce qu’il perçoit le mal non pas dans la nature humaine, mais dans l’organisation sociale. Tous les styles de polar sont représentés dans cette sélection : politique, historique, régional, social ou encore d’anticipation. Pour cette première édition, certains auteurs seront également distingués pour l’ensemble de leur œuvre.
Les magistrats du Syndicat de la magistrature prononceront les réquisitoires, tandis que les avocats du Syndicat des avocats de France assureront la défense des auteurs. Après que les accusés auront pris la parole une dernière fois, le jury, composé de lectrices et lecteurs de l'Humanité, qui ont eu tout l’été pour se plonger dans les œuvres, rendra son verdict. Le prix sera ainsi attribué à l’un des dix auteurs en lice, et une distinction spéciale sera décernée pour la meilleure plaidoirie.
Laurence Biberfeld avec Grain d’Hiver (éditions In8) : Ancienne institutrice, Laurence Biberfeld raconte dans ce polar les épreuves d’Edoyo, accusée du meurtre de son conjoint, et de sa grand-mère Gafna, autour des thèmes de la violence, des exils, et des liens familiaux.
Antoine Blocier avec Sidéral (les éditions du Horsain) : Ancien acteur du secteur socioculturel et militant politique, Antoine Blocier signe un polar d’anticipation où il enquête sur la mort suspecte de deux spationautes, mêlant réflexion philosophique et plaidoyer social.
Florence Bremier avec Les héros sont fatiguants (éditions Grrr… art) : Ancienne comptable devenue écrivaine après un grave accident, Florence Bremier livre un polar antique et humoristique qui explore la vie cachée des personnages de l’Odyssée.
Jeanne Desaubry avec Poubelle’s Girls (éditions Lajouanie) : Autrice et éditrice, Jeanne Desaubry raconte l’histoire d’Élisabeth et Paloma, deux femmes en difficulté qui décident de se lancer dans le braquage, dans un roman noir aux accents revendicatifs.
Maurice Gouiran avec On n’est pas sérieux quand on a 17 ans (M + Éditions) : Mathématicien de formation, Maurice Gouiran mélange intrigue et tragédies historiques dans ce polar situé dans les années 1960, où un jeune Polonais est obsédé par le procès Eichmann.
Nicolas Jaillet avec La Maison (éditions Milady) : Comédien et auteur, Nicolas Jaillet signe un polar psychologique où il décrit la vie d’une femme piégée dans un mariage violent, qui prépare lentement son évasion.
Louise Oligny avec Colère chronique (le Livre de poche) : Photographe-reporter d’origine québécoise, Louise Oligny propose un premier polar social où une journaliste, récemment licenciée, est plongée dans une enquête sur un attentat mystérieux où son ancien directeur a péri.
Michèle Pedinielli avec Sans collier (éditions de l’Aube) : Journaliste devenue autrice, Michèle Pedinielli met en scène une enquête à Nice sur la disparition d’un ouvrier moldave, mêlant les thèmes de l’histoire contemporaine et des années de plomb italiennes.
Gérard Streiff avec Le Sosie (la Déviation) : Ancien correspondant à Moscou pour l'Humanité, Gérard Streiff plonge son lecteur dans les secrets du Parti communiste français et la guerre froide à travers une nouvelle enquête de son héroïne Chloé Bourgeade.
Pascal Thiriet avec Vos entrailles à nos chiens (Jigal éditions) : Aventurier au parcours atypique, Pascal Thiriet livre un polar sanglant où le retour d’une femme dans son village est marqué par la découverte macabre de corps éviscérés suspendus dans la forêt.
Retrouver la liste des prix littéraires français et francophones
Crédits photo : Fête de l'Humanité (CC BY-SA 4.0)
Paru le 29/05/2024
320 pages
LGF/Le Livre de Poche
8,90 €
Paru le 16/08/2024
320 pages
Les Editions IN8
20,00 €
Paru le 10/03/2021
304 pages
Les éditions du Horsain
18,00 €
Paru le 06/06/2014
240 pages
Editions Lajouanie
14,95 €
Paru le 15/09/2022
176 pages
Jigal Editions
17,50 €
Paru le 28/03/2024
382 pages
M + éditions
19,90 €
Paru le 22/03/2023
253 pages
Editions de l’Aube
18,90 €
Paru le 01/11/2008
32 pages
Grrr... Art
14,00 €
Paru le 04/07/2023
124 pages
SCUP
12,00 €
3 Commentaires
jeanne desaubry
03/09/2024 à 15:05
Cette initiative promet d'être drôle, passionnante même. Pour les lecteurs d'Actualitté, je peux faire une confidence : je me suis entretenue avec mon défenseur, et ça promet ! Les héroïnes de Poubelle's Girls ont trouvé un sacré défenseur avec Maître Patrice Blanc !
Cette expression "juridiques" autour de romans a connu de belles occasions par le passé, par exemple à Dijon avec la regrettée Marie Vindy, ou, déjà avec Gilles Del Pappas, à Marseille, récemment, au Havre.
Bref, comme autrice autant que comme spectatrice, je me réjouis par avance.
Notez bien la date !
Gaucho Marx
03/09/2024 à 17:29
"Selon l'écrivain, le polar s’oppose au roman policier classique en ce qu’il perçoit le mal non pas dans la nature humaine, mais dans l’organisation sociale."
La faute à la société... Ben voyons !
Marie
04/09/2024 à 09:22
Un "polar" vient de sortir, un nouveau "Donna Leon". Si je ne m'abuse, elle est toujours ignorée de ActuaLitté, c'est étonnant. Néo vénitienne elle est aussi passionnée de musique baroque...et de cuisine. Elle a écrit une sorte de "polar recettes". Elle mériterait d'être "jugée". Titre de l'oeuvre : "Le Palais de l'infortune". Son "Adamsberg" à elle : Brunetti.