En juillet dernier, on apprenait que le célèbre scénariste de la série Sandman, Neil Gaiman, était accusé par deux femmes d'agressions sexuelles. Début août, deux nouvelles victimes présumées se manifestaient, l'une d'entre elles évoquant même des pressions financières pour obtenir des faveurs sexuelles... Une cinquième, à présent, porte le même type d'accusations contre le Britannique...
Le 29/08/2024 à 11:20 par Hocine Bouhadjera
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Publié le :
29/08/2024 à 11:20
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C'est Tortoise Media qui révèle cette nouvelle accusation, portée par une victime présumée restée anonyme. Elle affirme qu'au cours d'une tournée pour la présentation de ses livres aux États-Unis, en juillet 2013, Neil Gaiman l'a conduite dans une chambre équipée d'un lit, à l'arrière de son bus de tournée. Elle rapporte qu'il a fermé la porte, s'est mis sur elle, l'a embrassée et a palpé son corps sous sa robe et sur ses seins...
En juillet 2022, cette dernière a envoyé une lettre à Neil Gaiman, lui faisant part de l'impact de son comportement sur elle, une décennie auparavant. Un enregistrement d'un appel téléphonique de 2022, qui a été divulgué dans le sixième épisode d'une série de podcast de Tortoise, Master : les allégations contre Neil Gaiman, révèle un homme, présumé être l'écrivain, reconnaissant ses erreurs. Dans cet appel, il exprime des regrets, déclarant notamment : « J'ai l'impression que j'ai mal compris... J'étais dévasté de te voir et que je t'avais donné des cauchemars. Je suis vraiment désolé... J'essaie de réparer certains des dégâts. » Et de lui proposer un « cadeau non imposable » de 60.000 $ (environ 54.000 €) pour financer dix années de thérapie.
Cinq jours après cet appel, il aurait fait une offre financière ferme, suggérant de « donner » 17.850 € chaque année, en plus d'un « don conséquent » à un centre de crise pour les victimes de viol, lien que la victime présumée lui avait envoyé. Un accord est finalement réalisé entre les deux parties pour le paiement d'une somme globale. Toutefois, le centre a confirmé à Tortoise qu'il n'avait reçu aucun don de sa part...
Neil Gaiman a exprimé sa surprise auprès du même média, apprenant que l'accusatrice se sentait traumatisée par leurs interactions, qu'il croyait jusqu'alors consensuelles. Il a précisé que, lorsqu'il a compris que ce n'était pas le cas, il a immédiatement cessé toute avance. Il a relaté avoir tenté de donner un baiser, alors qu'ils étaient couchés sur un lit à l'arrière de son bus de tournée, mais il a arrêté son geste dès qu'il a perçu clairement qu'elle n'était pas réceptive.
Neil Gaiman, écrivain britannique de renommée mondiale connu pour ses romans, nouvelles, albums jeunesse, mais aussi des scénarios de films et bandes dessinées, fait face à des accusations d'agressions sexuelles de cinq femmes à présent. Deux premières ont accusé en juillet dernier l'écrivain, au sujet d'événements qui se seraient déroulés en 2005 et 2022.
L'une des accusatrices, identifiée par le pseudonyme Scarlett, aujourd'hui âgée de 23 ans, rapporte un incident survenu en février 2022 en Nouvelle-Zélande dans une résidence de l'écrivain. Embauchée comme nounou, elle affirme qu'il l'a agressée dans la baignoire. Selon ce dernier, les interactions de cette soirée se limitaient à « des câlins » et « des embrassades », suivis d'une relation sexuelle consentie qui a duré trois semaines, incluant « des pénétrations digitales ». À l'opposé, Scarlett a décrit à Tortoise des « pénétrations sexuelles violentes et dégradantes ». Des témoignages de proches et des messages semblent corroborer les dires de Scarlett.
La seconde accusatrice, connue sous l'initiale K., relate des faits remontant à 2005, deux ans après leur rencontre lors d'une séance de dédicaces. Une relation amoureuse s'est développée, mais K. décrit des actes sexuels violents qu'elle « ne souhaitait pas et n'appréciait pas », selon les mots rapportés, là-encore, par Tortoise. Neil Gaiman conteste cette version, suggérant que les regrets de K. pourraient expliquer ses accusations.
De plus, il avance que Scarlett pourrait avoir des problèmes de santé affectant sa mémoire, bien que cette information n'ait pas été vérifiable malgré l'accès au dossier médical par le média.
En 2022, Scarlett a déposé une plainte en Nouvelle-Zélande contre Neil Gaiman, qui a exprimé sa coopération volontaire avec la police néo-zélandaise dans l'enquête, bien que les autorités n'aient pas encore répondu à ses offres. Il a interprété le retard dans le traitement de la plainte comme une indication de son manque de substance. Toutefois, la police néo-zélandaise a précisé que l'enquête était toujours en cours.
Plus récemment, deux autres présumées victimes ont témoigné, ajoutant à la série d'accusations. Caroline Wallner, céramiste, a commencé à occuper une maison sur la propriété de Neil Gaiman à Woodstock, New York, en 2014. Elle et son mari étaient employés par l'auteur et sa femme d'alors, Amanda Palmer, pour l'entretien de la propriété, ce qui comprenait le jardinage et diverses tâches domestiques. Suite à la fin de sa relation avec son mari en 2017, elle s'est retrouvée financièrement et au niveau du logement dépendante de l'écrivain.
Neil Gaiman aurait alors utilisé, selon l'accusatrice, cette dépendance pour lui demander des faveurs sexuelles. Elle rapporte qu'il aurait dit : « On va avoir besoin de récupérer la maison. » Lorsqu'elle proposa de discuter d'une solution, il aurait répondu en venant dans son studio et en lui demandant une fellation. Caroline Wallner y a vu de la pression psychologique, affirmant : « Il pouvait prétendre que c'était consensuel. Mais pourquoi ferais-je une chose pareille ? C'est parce j'avais peur de perdre mon logement. »
En 2021, pendant la pandémie de Covid-19, bien que Neil Gaiman ait quitté Woodstock, il aurait continué à solliciter des faveurs sexuelles de Caroline Wallner, y compris en envoyant des photographies explicites. Cette dernière a cessé de répondre aux messages de Neil Gaiman en juin 2021, et quelques mois plus tard, elle a été invitée à quitter la propriété. Un accord de confidentialité lui a été proposé, incluant un chèque de 5000 $ pour son départ. Elle a demandé plus de temps pour trouver un nouveau logement, et a entamé une thérapie pour des symptômes dépressifs.
Elle a finalement négocié un dédommagement de 300.000 $, détaillé comme suit : « 150 pour les questions liées au logement et 150 pour celles liées aux "pressions" à des fins sexuelles. » Les deux parties se sont accordées sur une somme de 275.000 $, avec une clause de non-divulgation qui « stipule et nie que Caroline Wallner ait subi de quelconques pertes, préjudices ou blessures dont Gaiman serait légalement responsable ».
Face à ces nouvelles allégations, l'écrivain et scénariste a maintenu que toute relation sexuelle avec Caroline Wallner avait été consensuelle et que l'éventualité de l'expulsion avait toujours été claire, affirmant que cette dernière et sa famille ont vécu dans la maison « sans payer de loyer » pendant six ans. Il a justifié la clause de non-divulgation comme une mesure standard pour éviter des litiges coûteux, utilisant des termes juridiques habituels dans ce genre de situation.
Julia Hobsbawm, âgée de 22 ans en 1986, a également rapporté un incident avec Neil Gaiman, alors âgé de 25 ans, dans le studio où elle vivait. Elle a déclaré qu'il lui avait « sauté dessus [...] tout d'un coup » en tentant de l'embrasser « sans son consentement ». Elle a rompu tout lien avec lui par la suite. L'auteur a admis l'incident mais a souligné qu'il avait cessé dès qu'il avait perçu la réticence de Julia Hobsbawm, attribuant l'incident à l'inexpérience de jeunesse.
Ces récits surviennent alors que Gaiman continue d'être un auteur célébré, avec des œuvres traduites et publiées en France par des maisons telles que Au diable vauvert, Delcourt, et Albin Michel, et des adaptations notables comme Coraline, American Gods, Good Omens et Sandman.
Crédits photo : Rhododendrites (CC BY-SA 4.0)
3 Commentaires
Valer Braz
29/08/2024 à 19:35
USUL ?
le sourire en +
Necroko
30/08/2024 à 01:45
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l'humanité me dégoute !
01/09/2024 à 11:25
consternant !