J. K. Rowling, écrivaine à l’origine de la saga-phénomène Harry Potter, a été récemment nommée dans une plainte pour « cyberharcèlement en raison du genre », envers Imane Khélif, boxeuse atteinte d’hyperandrogénie et médaillée aux Jeux olympiques de Paris 2024. Depuis, l’autrice n’a plus donné signe de vie sur X, réseau social pourtant très utilisé par J. K. Rowling...
Le 22/08/2024 à 15:24 par Louella Boulland
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Publié le :
22/08/2024 à 15:24
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L’autrice de la saga, Harry Potter, J.K. Rowling, est encore sous le feu des polémiques. Le 1er août dernier, l’écrivaine controversée avait à nouveau agité la toile en commentant la victoire d’Imane Khélif aux Jeux olympiques de Paris 2024.
Ce jour-là, la championne de boxe avait remporté son premier combat dans la catégorie des 66 kg, suite à l’abandon d’Angela Carini à la 46e seconde, qui a prétendu avoir été frappée trop violemment. L’athlète, au physique jugé « masculin », est atteinte d’hyperandrogénie, c’est-à-dire une production élevée d’hormones masculines, telle que la testostérone. Résultat : de nombreux spectateurs ont jugé ce combat « inégal » sur les réseaux sociaux, ouvrant la voie aux propos transphobes.
Si la sportive algérienne est née femme, et ne s’identifie pas comme transgenre ou intersexe, les internautes ont justifié leurs dires en mentionnant l'échec de la sportive aux tests de genre réalisés pour les mondiaux. De fait, en mars 2023, Imane Khélif a été exclue des mondiaux sur une décision de l’International Boxing Association (IBA), pour des raisons hormonales : un verdict encore obscur, faute de justification supplémentaire.
Les réactions n’ont pas tardé à fuser sur les réseaux sociaux, où le physique de l’athlète a été pointé du doigt, dénonçant une prétendue inégalité de combat. L’affaire a pris des proportions internationales, allant jusqu’à faire sortir Donald Trump et Elon Musk du silence. L’ancien président des États-Unis a, par exemple, promis qu’il « exclurait les hommes des compétitions de femmes » s’il était élu en novembre.
J.K Rowling, habituée à partager ses opinions politiques et personnelles sur X, s’est immédiatement emparée du sujet, affirmant qu’Imane Khelif serait en réalité un homme participant à des compétitions féminines
« Une image pourrait-elle mieux résumer notre nouveau mouvement pour les droits des hommes ? Le sourire narquois d’un homme qui se sait protégé par un établissement sportif misogyne appréciant la détresse d’une femme qu’il vient de frapper à la tête et dont il vient de briser l’ambition de vie », indique-t-elle.
Son dernier jour actif sur la plateforme, le 7 août, elle avait publié neuf messages, dont un qui semblait faire allusion à la controverse liée à l’identité de genre de Khelif. « Pour être claire, me bombarder de photos de femmes athlétiques pour m’apprendre que toutes les femmes ne ressemblent pas à Barbie revient à m’envoyer des photos de pommes de terre de formes différentes pour prouver que les rochers sont comestibles », avait-elle écrit. « Je vois toujours la différence, et honnêtement, vous avez l’air complètement fous. »
Si cela ne l’a pas empêchée la compétitrice d'offrir une deuxième médaille d'or à l'Algérie, Imane Khelif se dit attristée face à une campagne qui « porte atteinte à la dignité humaine », annonce-t-elle dans une interview à SNTV.
« Cette affaire m’a touchée, je ne vous mens pas, elle m’a beaucoup affectée », a déclaré Khelif lors d’une interview, traduite dans une vidéo postée par le journaliste Sulaiman Ahmed. « Elle m’a fait beaucoup de mal, je ne peux pas vous décrire la peur que j’ai ressentie. J’avais peur, je me demandais pourquoi tout cela se produisait, pourquoi des politiciens de premier plan dans le monde entier réagissaient ainsi. »
Une plainte contre X a été déposée le 9 août auprès du centre de lutte contre la haine en ligne du parquet de Paris pour des faits de « cyberharcèlement en raison du genre, injure publique en raison du genre, provocation publique à la discrimination et injure publique en raison de l’origine », a précisé le parquet.
L’objectif de l’avocat et de la plaignante est de donner au parquet toute liberté d’enquêter sur toutes les personnes impliquées dans ce cyberharcèlement, y compris celles opérant sous pseudonyme.
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L’avocat a également précisé, dans une interview accordée à Variety, que, même si la plainte a été déposée en France, elle pourrait viser des personnalités à l’étranger. De fait, le bureau du procureur chargé de la lutte contre les discours de haine en ligne peut solliciter une assistance juridique internationale, notamment auprès des États-Unis.
Variety l'a annoncé le 13 août dernier : le milliardaire Elon Musk, propriétaire de X, et l’autrice de la saga Harry Potter, sont tous deux cités dans la plainte. Et, depuis, J.K Rowling a cessé de publier sur X... Une rupture notable avec son activité habituelle sur ce réseau social.
Crédits image : Daniel Ogren / CC BY-NC-ND 2.0
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65 Commentaires
nico
26/08/2024 à 18:37
Merci Emma !Vos commentaires me font un bien fou. Je suis cisgenre mais l intolérance de certains commentaires m atriste beaucoup. Je ne comprends pas pourquoi certains et certaines on tant de haine envers les personnes qui leurs sont différents