Que ce soit en regardant des films en streaming, en écoutant de la musique, en lisant ou en écoutant un livre, en jouant à un jeu vidéo, la consommation de produits culturels se fait de plus en plus en ligne, grâce à des interfaces hébergeant le contenu recherché.
Le 20/08/2024 à 13:31 par Victor De Sepausy
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Publié le :
20/08/2024 à 13:31
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Il est de plus en plus loin le temps où l’on pouvait se promener à travers la collection de disques qui pouvait tapisser toute une pièce avant de se décider pour l’écoute de tel ou tel morceau sur une chaîne dédiée, proposant un son particulièrement travaillé. Aujourd’hui, c’est bien le principe du streaming qui dicte sa loi pour la consommation culturelle dans toutes ses formes, quand bien même cela induit une qualité moindre, notamment pour la musique, à cause des dispositifs d’écoute mobiles à la fidélité discutable et des besoins de compression des données.
Du support physique au principe généralisé du streaming
Si la bascule est pleinement active pour la musique, elle se poursuit encore pour d’autres supports culturels. On peut aussi dire adieu à la collection de DVD, voire à l’antique collection de VHS. Désormais, c’est le règne des plateformes qui proposent un contenu pléthorique disponible instantanément et quel que soit le lieu où l’on se trouve. Et de nombreux foyers ne disposent même plus de lecteur DVD ! C’est dire la révolution qui s’est opérée en à peine quelques années.
Il faut faire le deuil du support physique au profit d’abonnements qui, si on les suspend, laissent, pour le consommateur, une perte sèche. Ainsi, si vous mettez fin à votre abonnement pour une plateforme proposant des films et des séries, il ne vous restera rien. Vous n’aurez rien capitalisé. Il en va de même pour la musique. Il faudra dire adieu même à vos listes de lecture. Pensé ainsi le principe des abonnements peut en faire tiquer quelques-uns. C’est le revers de la médaille de ces solutions très pratiques, car elles permettent d’emporter avec soi une collection presque infinie immédiatement disponible.
Des modèles variables selon les secteurs
Cependant, il n’en va pas de même dans tous les secteurs. Vous pouvez par exemple aujourd’hui acheter un jeu vidéo en ligne et vous n’aurez plus de support physique propre. Cependant, votre jeu restera disponible, soit parce que vous l’aurez téléchargé et il sera physiquement sur votre disque dur, ou alors sur un espace en ligne, comme un cloud.
Mais les solutions mises en avant ces derniers temps, ce sont celles de l’abonnement, ce qui permet d’avoir sans cesse les dernières évolutions de chaque jeu, et, surtout, de jouer en ligne avec des joueurs du monde entier aussi bien qu’avec ses voisins. La plus-value est importante pour l’utilisateur final. Mais, en matière de coût, on est souvent sur un format plus élevé : c'est bien d'ailleurs la volonté toujours croissante des éditeurs de jeux vidéo : accroître la rentabilité de chaque joueur, et donc le niveau de ses dépenses pour s'adonner à sa passion.
La bascule numérique du jeu vidéo
Finalement, dans le domaine des jeux vidéo, il n’y a plus de physique que le matériel, comme les consoles, les manettes et autres accessoires permettant effectivement de jouer. Pour le reste, les utilisateurs ont accepté de faire le virage de la numérisation au grand désespoir des petites boutiques de jeux vidéo qui avaient développé tout un business sur l’échange et les jeux d’occasion.
On voit là aussi un autre effet de la transformation de ce marché : il perd un peu de son humanité et le consommateur dit également adieu à une partie de ses droits de propriété. Il achète un droit amoindri d’usage du bien pour un prix qui n’est pas pour autant toujours plus faible qu’auparavant. Bien au contraire : si l’on ajoute les abonnements mensuels, l’addition peut très vite grimper pour les amateurs de jeux.
Avec les avancées technologiques continues, le secteur du jeu subit une transformation notable. La présence des casinos en ligne en Ontario révolutionne la manière dont les joueurs vivent leurs expériences de jeu au Canada, en leur offrant un large éventail d'options accessibles depuis n'importe quel endroit dans le monde. Ces plateformes de casino en ligne canadien proposent diverses fonctionnalités captivantes, telles que des machines à sous numériques, des tournois organisés par les éditeurs et des jeux diffusés en direct.
Quelle activité n’est pas susceptible de connaître une déclinaison en numérique ? La question mérite d’être posée tant l’inventivité des entrepreneurs dans ce domaine ne semble pas avoir de limites. En matière de divertissement, on peut faire à peu près tout en ligne, que ce soit tous les jeux de cartes possibles et imaginables, mais aussi les jeux de société comme les dames ou les échecs, avec des sites particulièrement pointus qui permettent de réunir des passionnés du monde entier.
Et la lecture dans tout ça ?
S’il reste un domaine qui semble épargné par ce transfert massif vers le numérique, c’est bien le livre. Si le jeu vidéo a mis plus de temps à faire sa conversion que la musique, c’était sans doute pour éviter la case piratage massif. C’est une case qui a été aussi fortement redoutée par les acteurs du marché du livre, ce qui les a poussé à freiner des quatre fers la conversion numérique de leur production.
Cependant, force est de constater aujourd’hui que même si la plupart des livres édités aujourd’hui sont aussi disponibles en version numérique, ce marché reste encore très réduit et l’on est très loin des conversions massives et irréversibles connues pour la musique, la cinéma, les séries et les jeux vidéo.
Le livre audio, une solution ?
Le principe de l’abonnement semble enfin décoller quelque peu dans le secteur du livre audio, avec une offre qui ne cesse de s’étoffer, et différentes plateformes qui proposent des solutions très étudiées. On dispose aussi d’avantages certains car, si l’on suspend son abonnement, on conserve les titres acquis jusque-là. On est donc loin des solutions de streaming qui sont en vogue pour la musique. Si l’on fait le choix d’acquérir un livre au format numérique, on possède également une copie physique du livre, ce qui permet d’en faire un usage assez libre, même si c’est peut-être moins aisé que les possibilités offertes avec un livre physique.
Bientôt la fin des bibliothèques physiques ?
Alors, la disparition des importantes bibliothèques personnelles est-ce vraiment pour demain ? Rien n’est moins sûr, car lire un livre physique et lire un livre sur un écran ne relève pas tout à fait de la même expérience. Si l'on regarde les derniers chiffres présentés par le Syndicat national de l'édition, on comptait 40 millions de lecteurs en 2023, tous supports confondus. Parmi ces lecteurs, on compte 12 millions qui ont lu au moins un livre imprimé. Ils sont 5 millions à avoir écouter au moins un livre audio physique et 4 millions pour un livre audio numérique dans les douze derniers mois. On est encore loin du raz-de-marée connu par d'autres domaines culturels en matière de révolution numérique. Mais, parmi les plus jeunes, le mouvement semble enclenché.
Cependant, quand on passe des heures devant un écran pour des besoins professionnels par exemple, on peut goûter très faiblement le plaisir de retrouver un écran pour s’adonner à sa passion qu’est la lecture. C’est sans doute une des raisons qui font que le livre limite fortement sa bascule vers le numérique. Il y a un attachement très fort à sa matérialité, sans compter que cette matérialité peut revêtir une dimension artistique, même patrimoniale, ce qui n’a été que faiblement le cas des albums de musique, et encore moins des boîtes de jeux vidéo.
Crédits illustration Pexels CC 0
12 Commentaires
Necroko
22/08/2024 à 04:38
j'ai essayé le livre numérique mais finalement je préfère posséder réellement, avec le passage comiXology > Kindle Book je suppose que j'ai eu beaucoup de "pertes" (je sais même pas les quantifier).
Je garde ma Collection de DVD et Blu-ray (même si parfois il y a des problèmes voir les Blu-ray défectueux) c'est plus "Sain" je peux encore revoir "The Man from Nowhere" ou comme dernièrement "The Chaser" sans avoir à tenir compte d'une plate-forme (j'ai aussi re-vu "Singin' in the Rain" en 4K), c'est pratique souvent pas besoin d'attendre la disponibilité sur "Netflix" (parfois je tarde comme avec "Indiana Jones et le Cadran de la Destinée" ou "The Marvels").
C'est pratique quand même "Netflix" pour les K-Dramas (impossible de tout acheter) et les Animes, revoir des séries comme les "Stargate" ou les "Star Trek" facilement et en HD. Et des Films comme les "Rebel Moon", ou "Le Menu".
Mais sans la chronologie des médias j'achèterais surement moins de DVD et Blu-ray...
Loumane Henriot
22/08/2024 à 18:10
Google Maps gratuit & utile.
Luna
22/08/2024 à 18:42
Quand on passe des heures devant un écran pour ses activités, j’appelle surtout à se divertir ailleurs, si on ne souhaite pas devenir l’accessoire de ses appareils numériques.
Luna
23/08/2024 à 09:30
Le streaming, c'est le paradoxe du choix, comme le dit Bruno Patino dans Submersion " On nous propose 100 millions de choses et on n’y arrive pas."
On n'y arrive pas oui, quand écouter un disque vinyle, c'est prendre son temps, c'est profiter du moment présent, se laisser bercer par ses craquements réconfortants.
C'est compter ses disques, c'est caresser les couvertures, c'est toucher ses morceaux préférés dans sa main.
C'est donner à sa musique, à sa mémoire populaire et à sa culture ancestrale, le pouvoir de l’éternité, quand tant de disques n’ont jamais été numérisés et quand tant d’albums disparaissent des plateformes de streaming.
La musique est un cri qui vient de l'intérieur, libre, fier, qui se partage, qui s'échange et qui se chine chez ses discaires.
Necroko
24/08/2024 à 05:20
Pour les Jeux Vidéo les éditeurs vendent des Collectors avec moult bonus mais parfois plus de Blu-ray avec le boitier vide donc (mais SteelBook) ; mais même avec un Disk dans la console il faut absolument une connexion Internet pour authentifier le jeu.
Le secteur du VG est bien le pire avec les "produits dématérialisés" (les éditeurs de livres sont bon 2eme du "tu possède plus rien")
Luna
24/08/2024 à 09:17
J'ai perdu mon compte Google, j'ai du apprendre à mesurer les conséquences de la suppression de mon compte avec la perte de tous mes achats, de tous mes livres, de tous mes jeux et de tous mes abonnements.
J'ai bien mesuré les conséquences et je suis partie m'excuser chez mon libraire et je suis partie m'excuser chez mon discaire et j'ai vraiment mesuré à ce moment là, comme il était essentiel, primordial de sonner la riposte au tout dématérialisé et comme il était vital d'avoir des alternatives matérielles au tout numérique.
Necroko
25/08/2024 à 03:02
Moi c'était moins grave mais gênant quand même ; il y a quelques mois Amazon à absorbé comiXology qui était une très bonne appli et l'a fondu dans Kindle au passage j'ai eu des pertes dans mes achats (surtout des Indies). J'ai compris qu'avec les livres numériques je possédais plus rien, je suis revenu en arrière en arrêtant les eBooks (avec des problèmes sur des séries que je faisais et que je dois racheter / sigh).
pour la Vidéo je suis resté encore au Blu-ray/DVD (mais effectivement bon nombre de programmes sont exclusivement en SVOD).
Pour la musique je garde mes MP3 et aussi YouTube Music (YouTube Premium), jamais été très vinyle.
Luna
25/08/2024 à 09:06
J'avais une collection de disque que j'avais gardé dans un placard, comme souvenir.
J'ai acheté une platine Pro-Ject, elles sont si esthétiques et quel plaisir de réécouter mes albums de Supertramp, de Dire Straits et de Pink Floyd en vinyle.
J'en ai pleuré bien-sûr, c'est comme ma vie était répartie, là où elle n'aurait pas dû s'arrêter.
Necroko
27/08/2024 à 04:01
j'achète encore des MP3 Comme (mes derniers achats musique) :
Adé - More Love [Explicit]
LiSA - MAKE A MiRACLE
Sabrina Carpenter - Juno
Sabrina Carpenter - Taste
Miss Night and Day - Lucky Charm
Miss Night and Day - She's back
le MP3 est plus gérable qu'acheter des Albums en entier (je parle même pas de l'import de K-Pop et J-Pop)
Chris Vak
24/08/2024 à 20:51
Comme disait l'autre; RDNSLS
Ann Lebon
25/08/2024 à 19:12
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Luc Ducharme
26/08/2024 à 09:57
Passionnant.