Sac d’os, de Stephen King, publié en 1999 par Albin Michel et traduit par William Olivier Desmond, est une œuvre troublante. La fiction qu’elle dépeint est puissante et rendue vivante par plusieurs procédés littéraires qui assurent son ampleur romanesque.
Le 10/08/2024 à 09:18 par Galien Sarde
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10/08/2024 à 09:18
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La présence, aux côtés de Mike Noonan, le héros-narrateur du livre, ou encore en lui, de ce que l’on pourrait appeler des « alliés irréels », en fait partie. Sans eux, de fait, qui animent le récit, peuplent son intimité sensible, l’histoire aurait manqué de dynamisme et sombré dans la solitude que son deuil impose au héros.
Parmi ces figures fictives, autant qu’affectives, synonymes de vie, on trouve d’abord Johanna, l’épouse défunte de Mike, qui ne cesse de revenir pour lui tout au long du roman pour conjurer l’absence. L’intériorisation de sa voix amende l’existence du héros, double son point de vue de manière dialogique, le raccroche au réel. Toujours en Mike, on trouve également les « gars du sous-sol », métaphores des mouvements subconscients qui l’agitent pendant ses remises en question.
Hors de lui s’ajoutent, en outre, « Bunter », l’orignal, dont la tête empaillée orne la salle de séjour de Sarah Laughs, et Félix le chat, qui forme l’horloge de la cuisine du chalet de vacances.
La magie qui résulte de ces êtres imaginaires est confortée par des recours à l’univers des contes merveilleux. Discrètement ou non, ceux-ci colorent la fiction et sous-tendent plusieurs épisodes.
C’est le cas de celui qui relate le coup de foudre de Lance Devory pour Mattie, au dixième chapitre du livre, qui suit la ligne d’un conte de fées brisé qui s’ouvre sous le signe explicite des frères Grimm, cités textuellement. Cela dote l’idylle qu’il rapporte d’un charme universel et touchant, dont les effets portent d’autant mieux qu’ils partent du style écrit du narrateur pour se prolonger, finalement, à travers la voix directe de Bill Dean, son factotum, dont il tient les faits concernés.
Parallèlement aux emprunts au monde des contes, le roman évoque plusieurs rêves, qui creusent la fiction. Suspendant le réel, les premiers sont réglés, en regard du chaos des derniers, et s’avèrent proleptiques. Ils forent un tunnel graduel vers le lieu clé du livre, Sarah Laughs, et instaurent le décor où se déchiffre à tâtons le sens profond de l’intrigue. D’autres rêves, ensuite, les prolongent, et y mêlent des notes sexuelles qui accusent le tremblé qu’ils impriment à l’histoire, en la rendant clairement perméable aux fantasmes du héros.
Aussi bien, tous ces rêves sont prégnants et suggèrent des hypotyposes dont la rémanence tient à leur débord sur l’état de veille et aux jeux d’échos qu’ils répandent dans le roman, qu’ils élargissent obscurément.
Au demeurant, dans cette œuvre fantastique qui touche, en fin de compte, au surnaturel, la réalité elle-même prend souvent des airs oniriques. Ce qui se joue au dix-septième chapitre du livre, autour du lac Dark Score, en est une preuve marquante.
Succédant à des heures claires, quoique vaguement confuses, la scène visée ouvre soudain un trou noir dans la trame du récit en dents de scie. De ce qui aurait dû n’être qu’une passe d’armes risible, à tout le moins anodine — après tout, le héros n’est attaqué, alors, que par un vieillard invalide et son assistante squelettique —, l’auteur parvient à faire une scène glaçante, qui nous happe vingt pages durant.
Aux lueurs du soleil couchant, via une suite d’images cauchemardesques, il porte ce qu’il raconte à une puissance imprévue et nous plonge, par touches, en enfer, ni plus ni moins.
King saura trouver du reste, comme il se doit, un degré d’horreur supérieur au moment du final, apocalyptique. Et il saura le faire durer magistralement, l’éterniser à la faveur de contrepoints violemment orchestrés, sans oublier d’y joindre de l’épique, pour donner à son livre des proportions dantesques.
Par Galien Sarde
Contact : sardegalien@gmail.com
Paru le 27/03/2001
730 pages
LGF/Le Livre de Poche
10,40 €
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Gamon
14/08/2024 à 12:20
De belle phrase, de beau mot, mais qui ne mon pas permis de connaître l'histoire. De la branlette intellectuelle destinée a des personnes qui ne lirons jamais ce livre. Merci pour cette non information.
Silvère
15/08/2024 à 10:41
L'histoire : un écrivain, encore pris par le deuil de sa femme décédée quelques années plus tôt et souffrant du syndrome de la page blanche, décide de passer un été dans la résidence secondaire en bord de lac qu'il avait délaissée depuis la mort de son épouse. Il se retrouve alors confronté à des fantômes hantant sa résidence, ainsi qu'à des vivants un peu trop envahissants, et il mettra le doigt dans un engrenage l'entraînant au centre d'un secret caché depuis des générations.
Ce billet est effectivement peu explicite quant à l'histoire, mais il prend tout son sens après la lecture du livre.
Sincèrement, je vous le recommande chaudement. D'ailleurs, il a été récompensé à de multiples reprises (prix Locus, prix Bram Stocker entre autres), et c'est définitivement mon Stephen King à emporter sur une île déserte. Ou dans une maison au bord d'un lac ;)
Cec
27/08/2024 à 14:08
Tous les Stephen King tenant au suspense qu'il crée, pour une fois qu'un article ne divulgache pas un livre... Si vous vous êtes faignant et que vous voulez juste connaître l'histoire d'un livre, regardez la 4e de couverture...
Archie
14/08/2024 à 16:09
Un livre étrange qui m'a accompagné durant des heures difficiles et qui m'a ouvert à l'horizon d'autres littératures, plus difficiles. Il livre des chemins de traverses, semble toujours vouloir échapper au seul récit horrifique pour finalement organiser une trame maline qui aurait pu n'être qu'une simple histoire de maison hantée. Je le rapproche dans sa construction au Trafiquant d'épaves de Stevenson qui m'avait donné cette même impression. Excellent papier bien que certains termes m'étaient inconnus.
Allegre jean paul
14/08/2024 à 20:55
Un article qui ne veut rien dire, où jamais on ne parle de la gitane, de la malédiction, et de la proportion de s. King à accélérer l'intensité narrative jusqu'au bout. Il ne s'agit pas d'un roman majeur de l'auteur que l'on ne trouve plus en librairie, mais en occasion.
!
15/08/2024 à 13:07
Vous confondez avec "la peau sur les os". Rien a voir
Cosson Claudia
16/08/2024 à 11:47
Je suis une très grande fan de Stephen king et je suis en admiration devant toutes ces lectures que je lis et relis tellement c'est passionnant