André Juillard, maître de la bande dessinée, s’est éteint à l’âge de 76 ans, ce mercredi 31 juillet. Le spécialiste de la BD historique et réaliste, également lauréat du Grand Prix du festival d’Angoulême en 1996, laisse derrière lui un héritage culturel fort, marqué par des œuvres de renom : Léna (Dargaud), Le Cahier bleu (Casterman), ou encore Les 7 Vies de l’épervier (Glénat).
Le 01/08/2024 à 12:13 par Louella Boulland
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01/08/2024 à 12:13
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« Son élégance, sa simplicité, sa générosité et son sourire désarmant nous manqueront cruellement », confient les éditions Dargaud.
Né à Paris en 1948, André Juillard s’éprend rapidement d’une passion folle pour le dessin. Enfant, il dévore l’hebdomadaire Tintin. Les récits d’Hergé, Jacobs, Martin et Bob De Moor, emblématiques de la haute époque de la bande dessinée, façonnent en lui un spécialiste en devenir de la ligne claire.
Les manuels d’histoires qu’il feuillette en classe constituent sa deuxième grande source d’inspiration, particulièrement les pages consacrées à l’Antiquité. À ce stade, il ignore encore que cette passion pour la ligne claire, l’Histoire, et la narration d'histoires, le mènera à devenir un auteur moderne, toujours attentif aux enseignements du passé.
En 1974, il fait ses premiers pas dans le monde de la bande dessinée avec un western publié dans le journal Formule 1, scénarisé par Claude Verrien. Ce dernier lui confie ensuite Les Aventures chevaleresques de Bohémond de Saint-Gilles, BD d’aventure et d’histoire, qui le fera remarquer en qualité de futur espoir de la BD.
4 ans plus tard, en 1978, il illustre Les Cathares, narrant la croisade contre les Albigeois, dans la revue Djinn, avant de débuter une collaboration prometteuse avec Patrick Cothias, signant Masquerouge dans Pif Gadget. En 1982, avec le même scénariste, il livre les premières pages des 7 Vies de l’Épervier, qui mêle habilement intrigues politiques, secrets de famille et quête de vengeance, offrant une plongée captivante dans la France du XVIIe siècle.
Cette œuvre le propulse directement dans le panthéon des classiques de la bande dessinée contemporaine.
« Exigeant avec lui-même, grand travailleur, il a toujours cherché à introduire plus de spontanéité dans son trait, notamment à l’encrage. Cette maîtrise remarquable du dessin via la bande dessinée a véritablement exercé une influence auprès de nombreux dessinateurs, devenant malgré lui le chef de file d’une école », détaillent les éditions Dargaud.
Humble, l’auteur poursuit son épopée littéraire, en quête d’autres chemins. Il s’écarte ainsi de la narration historique pour Le cahier bleu, œuvre publiée aux éditions Casterman, contemporaine, plus romantique et introspective. Cette oeuvre lui vaudra, en janvier 1995, le Prix du meilleur album au Festival d’Angoulême. L’année suivante, il sera honoré du Grand Prix lors de ce même festival.
Plus récemment, l’auteur a travaillé sur le prochain tome de Blake et Mortimer, intitulé Signé Olrik, dont la sortie est prévue en fin d’année. André Juillard, fervent admirateur de Blake et Mortimer, avait déjà illustré plusieurs tomes de cette série à succès, notamment La Machination Voronov (2000) et Le Testament de William S. (2016), assumant ainsi un retour au classicisme de l’école franco-belge de la BD.
Parmi ses autres albums emblématiques, on compte les trois volumes de Léna, publiés chez Dargaud entre 2006 et 2020, ainsi que la série Plume aux vents, éditée par le même éditeur entre 1995 et 2002, où l’on retrouve l’héroïne des 7 Vies de l’Épervier.
Crédits image : Selbymay, CC BY-SA 4.0
Par Louella Boulland
Contact : lb@actualitte.com
Paru le 24/01/2020
56 pages
Dargaud
17,50 €
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17,50 €
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Glénat
14,50 €
Paru le 05/12/2014
64 pages
Editions Blake et Mortimer
17,00 €
2 Commentaires
christian CADUDAL
01/08/2024 à 23:46
Merci beaucoup. Je cherche à mieux connaître ce grand bonhomme qui vient de nous quitter et dont je garde précieusement de belles dédicaces. Je vais partager la vidéo sur les carnets secrets à mes camarades de l'atelier de dessins de modèles vivants de Rennes.
Cordialement.
Christian
Necroko
02/08/2024 à 01:31
RIP