Pakhshan Azizi, journaliste et activiste féministe, militante kurde iranienne des droits de l'homme, a été condamnée à mort, selon une décision de justice communiquée le mardi 23 juillet dernier, pour « rébellion armée ». Depuis la prison d'Evin, elle a rédigé un texte, traduit par Hengameh Hoveyda, qui évoque la défense de l'identité individuelle ou collective face à un État totalitaire. Cette lettre est reproduite en intégralité ci-dessous.
Le 31/07/2024 à 13:44 par Auteur invité
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31/07/2024 à 13:44
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Elle appuyait ses mains contre la paroi de son utérus pour ne pas tomber, résistant aux médicaments abortifs. Depuis son enfance, elle apprenait à rester et à grandir avec la voix de sa mère souffrante qui lui enseignait la résistance et la vie :
« Je te retiens pour que tu t'y habitues, pas pour que tu meures en captivité tant que je suis en vie. »
Entre la vie et le temps, une guerre est en cours !
Elle s'accrochait aux murs de sa cellule pour ne pas tomber. Cela faisait longtemps qu'elle ne connaissait ni jour ni nuit pour rester et trouver un moyen d'être et, au-delà de cela, comment être. Avec la méthode d'intimidation de l'État et les vingt armes au-dessus de leurs têtes qui, selon eux, capturaient des terroristes (le même terrorisme dont l'intimidation publique est l'un des fondements !).
Un jeune garçon de 17 ans qui voyait sa tante après des années de séparation, avec son père, sa sœur et son beau-frère, était couché au sol. Mains attachées derrière le dos, armes sur la tête, une famille sacrée (la même famille sacrée sur laquelle les fondements de la République islamique ont été construits) était enchaînée en montant sur leurs dos. Un sourire qui signifiait le pouvoir et la victoire de « l'État familial » ; l'opération était réussie.
Ils montent et montent...
Les scènes de massacre et de destruction de milliers de familles passent devant ses yeux comme un film tragique. Dans une extrême faiblesse physique, elle s'accroche aux murs de la cellule 33 d'Evin (en haut). La même cellule où, en 88, elle avait été enfermée avec la même accusation d'être « kurde » et « femme » et d'essayer d'être « elle-même ». Elle entend les toux de son père qui avait eu trois crises cardiaques, récemment opéré d'un cancer et dont le corps porte encore les traces des balles des années 60, venant de la section 4. Et d'autres sections, les cris de sa sœur qui demande à voir son enfant terrifié pour la énième fois.
Dès le premier jour d'interrogatoire, une proposition est faite de ne pas judiciariser le dossier et de tout régler discrètement ! Une proposition qui n'aboutit pas.
À plusieurs reprises, ils la pendaient pendant l'interrogatoire, la plongeant à 10 mètres sous terre, la sortant, la ramenant à la surface. Ils la considéraient comme une paria et un échec social !
Une mémoire historique remplie de tels événements ! Une littérature qui ne lui était pas étrangère dès son enfance en vivant au Kurdistan. Dès son enfance, elle avait été étiquetée séparatiste, second sexe et non-citoyenne. Soit elle devait prouver le contraire en se réfugiant dans les bras de « l'autre » (qui avait déjà défini sa frontière avec elle en tant que frontière), soit elle devait servir fièrement son peuple. Oui, nous sommes petits pour le pouvoir central, insignifiants, mais pour les jugements, nous sommes les plus grands et les plus lourds...
Une mentalité d'État-nation qui n'hésitait pas à utiliser les méthodes les plus violentes pour sa survie ; reproduction de pouvoir et de violence...
Un orientalisme qui ne connaît pas de lieu ! Toute mentalité centraliste et autoritaire qui fait la distinction entre soi et l'autre et ne recule devant aucune politique ni violence pour marginaliser et minimaliser (substance-structure).
Une approche matérielle et objectiviste (pas réaliste) des vérités sociales (la même grande vérité qui a été niée tout au long de l'histoire et sur laquelle des politiques d'annihilation ont été mises en œuvre), et cela signifie une science positiviste (pas une sociologie qui est une science très complexe), cela signifie évidemment avancer et agir dans la direction de la stratégie de la modernité capitaliste (pas anticapitaliste).
Alors qu'avec cette même stratégie de modernité capitaliste au Moyen-Orient, ils ont décomposé le corps et l'âme du Kurdistan et ces mêmes Kurdes ont été étiquetés séparatistes dès leur naissance ! Le Kurdistan est une société dynamique qu'aucun État n'a pu soumettre tout au long de l'histoire. La différence fondamentale de la société kurde contemporaine est le passage du nationalisme à une société socialiste.
Non par le déni et l'hostilité, mais par le respect de toutes les croyances...
La lutte contre le séparatisme nécessite la création d'une garantie statutaire. Celle que l'homme kurde, marqué du sceau du séparatisme, est condamné à obtenir.
Encore une fois lors de l'interrogatoire, on lui rappelle son échec social et sa défaite.
Une situation tragique-comique avec des pragmatiques et positivistes qui, chaque jour, par leurs méthodes et politiques, alimentent la modernité capitaliste. Notre problème est identitaire, non sécuritaire ! Là où, pour préserver la sécurité nationale, les questions identitaires et la sécurité sociale sont niées et révoquées, et même au-delà, ceux qui sont censés résoudre les problèmes ont eux-mêmes des problèmes profonds de personnalité, au point que tout devient personnel pour eux, et ainsi la crise atteint son paroxysme !
Un être humain est constitué de son genre (sa première dimension perceptuelle), de sa langue, sa culture et son art, sa gestion, son mode de vie et de sa liberté et, en général, de son idéologie. Lorsque chacune de ces dimensions est avortée dans la vie, il n'y a plus de place pour une vie humaine. Si l'on avorte la volonté d'une femme en tant qu'être humain et sa dignité, il n'y a plus de place pour une vie libre, ce qui signifie une déchéance des normes humaines, morales et politiques. Là où la vie, avec son identité, est dépourvue de sens, elle adopte une posture défensive et la vie entre dans une phase de rébellion.
Les insultes, les humiliations et les menaces reprennent dans les pires conditions physiques dues aux grèves de la faim répétées et aux pressions identitaires et historiques. Le silence de plusieurs mois se transforme en cri : je ne suis pas une terroriste. Les poings serrés de l'interrogateur, qui en tant qu'homme d'État exhibe à chaque fois son pouvoir, sont frappés, une voix s'élève : pourquoi dissimules-tu la vérité ?!
Vous avez dissimulé la plus grande vérité sociale, à savoir la femme et son identité, être kurde, la vie et la liberté, quelle vérité et quel mensonge ?
La négation, l'annihilation, l'assimilation, les mêmes politiques qui, de manière systématique, entraînent les pires dommages sociaux et considèrent toute recherche de vérité comme une opposition et une lutte contre l'autre, et avec ces mêmes politiques, les interrogatoires continuent, et le processus n'est qu'un cercle vicieux !
Être redevable au peuple et accomplir des services socioéthiques en dehors des frontières de l'État-nation est considéré comme un crime et devient un prétexte pour des scénarios (plusieurs fois menacée par d'autres scénarios pour retirer la confiance sociale !), ignorant que la démocratisation d'une société se réalise en dehors des frontières de l'État-nation et que la construction d'une société éthique-politique consiste à ajuster et compléter les politiques incomplètes de l'État.
Car la mentalité autoritaire, sexiste et religieuse, issue de la ligne de l'État-nation (de l'Occident à l'Orient), est elle-même la cause des crises sociales, politiques, économiques et culturelles, et donc, ce qui est la cause ne peut pas être la solution. Ce sont les gens eux-mêmes qui ont la volonté et la conscience sociale et politique nécessaires pour sortir de la crise. La dissimulation de la vérité des sociétés des femmes et des Kurdes et de toutes les communautés marginalisées est une dérive vers la falsification, et cela même est la plus grande dissimulation de la vérité.
C'est une négation historique et non une résolution du problème. Même dans la définition du problème, il y a un problème, et dans la présentation des solutions, il y a un manque total d'espoir...
Ce n'est pas seulement les Kurdes qui ont un problème. Le problème concerne la réalité en cours. La nature du problème est cachée et la recherche et l'investigation à ce sujet sont rendues insignifiantes. L'examen de la réalité sociale doit se faire de manière plus scientifique, plus philosophique, plus réelle et plus sociale. Des approches plus proches de la vérité doivent être adoptées.
La résolution superficielle des problèmes au lieu de leur résolution véritable ne peut jamais être une solution. La destruction du potentiel des femmes et des communautés marginalisées par crainte de menace est une erreur, car la démocratie et la politique ne devraient jamais craindre les réalités sociales conflictuelles qui ont une mémoire historique autre que le génocide, la négation et l'annihilation.
La politique, dans son véritable sens, existe précisément lorsque ceux qui sont de l'autre côté y participent. Le pouvoir de tous, le pouvoir des gens qui n'ont rien, est là où les gens que l'on pense incapables de faire de la politique commencent à s'occuper des préoccupations sociales. Il n'y a ni peur ni menace, ils décident et montrent qu'ils en sont capables.
La parole du gouverneur doit être une incitation à la recherche de la vérité, à la construction de la volonté ; façonner à la fois le chemin, le voyageur et son identité selon le centre et le pouvoir n'est pas la démocratie, c'est une violation de la démocratie. La justice n'est pas de punir avec les mêmes lois qui sont elles-mêmes la cause de la crise, car l'autre est l'effet. La justice consiste à attribuer quelque chose à celui qui le mérite, c'est-à-dire son identité.
Dire que celui qui apporte la mort, la pauvreté, l'exploitation, l'arrogance, l'hypocrisie doit aussi punir, et dire que la justice est établie et que la vérité est exprimée tandis que l'autre dissimule la vérité, quel sens cela peut-il avoir ?! Le « centre » et la « frontière » se distinguent par une lettre, le « K » (en persan, l'orthographe de « centre » est « مرکز » (markaz) et celle de « frontière » est « مرز » (marz), avec une seule lettre « K » qui les distingue), qui signifie dissimuler la vérité, et cela aussi est caché dans le « centre ».
Une cellule qu'elle occupe seule depuis des mois.
Sans livres, sans contacts ni visites, avec des saignements récurrents et des grèves de la faim, sans santé au point qu'elle ne peut plus marcher. Des interrogatoires répétés pour obtenir des aveux sur ce qu'elle n'est pas, un drainage d'informations supposément précieuses et devenir une « autre » personne ! Leur travail consiste à épuiser la force et l'énergie pour recruter, elle se répète à haute voix, une petite goutte dans un grand océan dont le courant est inévitable.
Elle masse ses jambes pour pouvoir tenir debout un peu plus longtemps, se lève et tombe. Ces cinq mois, elle a expérimenté plusieurs fois le passage à la limite du « non-être ». Ce n'est pas imprévisible. Nous avons commencé avec ces hauts et ces bas, c'est le sens de la vie, une douleur qui ne tue pas rend plus fort. Depuis l'enfance, et plus encore, vivre à la frontière avec les histoires et les chansons de notre enfance, la trahison et l'héroïsme, l'amour et la haine, la mort et la vie, nous les avons vécus différemment. Nous avons ressenti et vécu la vie à la frontière du présent et de l'absent. Ce n'est plus seulement le moment d'être, mais aussi comment vivre.
Quand nous naissons condamnés, toute notre vie doit être consacrée à prouver notre existence. Ne pas être soi-même, mais devoir être soi-même.
L'odeur de brûlé et de sang envahit tout le Moyen-Orient. Avec chacun, l'autre se dessine à nouveau devant ses yeux. Le premier cadavre qu'elle a vu à 18 ans était celui de Khadijeh, brûlée vive par son mari et le frère de son mari, ses mains liées, sa vie réduite en cendres. Des histoires vraies qui ne finissent jamais. Des dizaines d'autres problèmes sociaux qu'elle a rencontrés de près grâce à son travail et à l'université, dépeignant l'état de la société. Des dizaines de femmes et d'enfants dont les maris, frères et pères ont été décapités devant leurs yeux lors des attaques de Daech, des filles capturées et violées à plusieurs reprises, certaines se sont immolées.
Les mères, les enfants dans leurs bras, le lait asséché dans leurs seins. Les enfants aux pieds nus, des centaines d'entre eux, les têtes posées sur les pierres de la lapidation, asséchés et mourants. Des dizaines de femmes combattantes dont les corps ont été brûlés et démembrés par les frappes aériennes turques d'un côté et par Daech de l'autre. Des combattants qui se sont sacrifiés pour Khadijeh, pour les enfants et pour les mères endeuillées.
Elle se réveille en sursaut, incapable de se lever, vomissant... vomissements historiques...
Au Moyen-Orient, la crise a dépassé la dimension tragique. Toute la vie sociale est ébranlée, et la région, avec la stratégie de la modernité capitaliste, un regard orientaliste et des politiques imparfaites et contradictoires, est plongée dans le sang et le feu dans le cadre de la stratégie mondiale.
Elle s'assied difficilement sur la chaise, les menaces et les humiliations reprennent. Ses mains portent les cicatrices profondes de la guerre. Pourquoi es-tu allée en Syrie pendant dix ans ? Pourquoi n'es-tu pas allée en Europe ?
Au fond de la question, on ressent toute l'attraction et l'attrait de l'Europe et de l'Occident. Comme s'ils parlaient de leurs rêves ou te poussaient vers ce contre quoi ils s'opposaient ! Là où nous sommes, nous ne sommes pas, et quand nous partons, nous devons être !
Après votre désillusion et votre échec dans le dossier de 88, où vous prétendez avoir gagné, j'ai servi l'humanité en dehors des frontières artificielles, et vous êtes toujours le même interrogateur de 88, même pas devenu enquêteur principal ! En raison de l'absence d'un espace politico-social sain, je me suis éloignée de mon pays par des milliers de kilomètres. Le sens de la vie était devenu vide. Je suis partie pour aller là où je me sens toujours chez moi (comme vous l'avez dit, le Kurdistan syrien est à nous, le Kurdistan irakien et le Kurdistan turc sont à nous !).
Je n'ai donc pas quitté ce qui est « à moi ». Si c'est à vous, ce n'est pas à nous ?! Un autre endroit au Moyen-Orient où une révolution est en cours. On ne peut pas tuer les rêves. Un système alternatif et démocratique, porté à son apogée par la résistance de Kobané (qui n'était pas seulement un combat unilatéral mais idéologique), est devenu un tournant pour toute la région et le monde. Le début d'un nouveau chapitre de démocratisation.
Malgré toutes les douleurs et les difficultés, travailler dans les camps de réfugiés de guerre pourrait être le plus grand service éthique et moral pour une société qui a été niée et anéantie pendant des années. Accomplir le devoir d'assistance sociale qui devient révolutionnaire en franchissant les frontières !
La voix monte : « Tout le monde là-bas est membre du PKK ? »
Cela signifie que des millions de personnes sont membres du PKK. Alors, qu'est-ce qu'un groupe ? Croire à la philosophie du leader Apo, qui, en tant que sociologue, a présenté des analyses profondes de la situation au Moyen-Orient et au Kurdistan, et qui, en raison d'un complot international en 1999, est en isolement dans la prison d'Imrali depuis 25 ans. J'ai choisi des méthodes d'assistance sociale en dehors du système étatique-nation, et c'est une fierté. Votre définition du problème est erronée.
Croire d'abord en une révolution mentale puis structurelle est l'un des fondements des révolutions modernes.
Dans la révolution, une personnalité se construit naturellement, et la trahison et l'héroïsme se manifestent plus clairement dans l'accomplissement des responsabilités socio-politiques. Parce que tu es plongé dans les problèmes sociaux et que tu es en contact direct avec la situation existante et le besoin urgent d'organisation et de gestion du peuple. Adopter des méthodes systématiques et reconstruire une société éthique et politique en pleine guerre. Là où l'Iran a également combattu Daech. Tu apprends des solutions plus concrètes et d'une valeur opérationnelle plus élevée. Tant que la modernité démocratique n'est pas construite, on ne pourra jamais se libérer de l'ingérence de la modernité capitaliste et de l'intervention dans la région. Le Moyen-Orient doit reprendre son rôle essentiel dans le processus social.
Dans l'histoire moderne du Moyen-Orient démocratique, les forces de l'État-nation et la puissance de la gestion démocratique avancent ensemble ; c'est une méthode dialectique. Pour comprendre l'ensemble, il faut accepter les différences locales. Cela ne signifie pas séparatisme et renversement ! Tout comme en Syrie, les forces démocratiques et révolutionnaires du peuple avaient le pouvoir nécessaire pour renverser le régime, mais ont préféré établir leur propre système et diminuer le pouvoir central d'Assad.
Le système révolutionnaire suit son propre chemin. La démocratisation de la famille pour surmonter le sexisme, la démocratisation de la religion pour surmonter le sectarisme religieux sans être anti-religieux, la démocratisation de toutes les institutions du système pour prévenir le centralisme autoritaire, est construite par une autorité commune sans tomber dans le piège de la dictature et de la purification des traditions des peuples de la région qui constituent leur identité.
Un système qui voit et prend en compte les femmes et les identités marginalisées, opposé au « séparatisme » auquel il est condamné dès la naissance. Parce qu'il ne croit pas en l'État et son essence, qui sont construits sur le mensonge, la tromperie des masses et l'oppression des femmes, qui sont la reproduction du pouvoir.
Toutes mes activités et mes efforts ont toujours été orientés vers le service et le devoir historique en regard de mon vécu et de mon identité historique, en vue des changements sociaux que l'histoire exige. Bien entendu, la voie juste pour atteindre une société démocratique consiste également à adopter des méthodes démocratiques pour construire une société éthique et politique, où les gens discutent eux-mêmes des questions sociales, s'en préoccupent et trouvent des solutions. C'est cela, la démocratie !
L'autogestion démocratique, avec le paradigme de la nation démocratique (incluant toutes les nations au sein des frontières), vise à sortir le Moyen-Orient de sa profonde crise, en organisant les gens autour de la sociologie de la liberté et de la généalogie dans ses politiques.
Des sciences qui, par une analyse historique, sociale et politique profonde et en offrant des solutions, permettent aux gens de se lever eux-mêmes pour résoudre les problèmes et les crises. Ils forment des comités autonomes de paix, d'économie, d'éducation, de services, de santé, de culture et d'art, de religion et de croyance, de jeunesse et de femmes, et résolvent quotidiennement des centaines de problèmes dans les conditions les plus critiques de la guerre.
Hommes et femmes, côte à côte et en co-présidence, reconstruisent une société effondrée et plongée dans la crise, redonnant un sens à la vie. Cette vie que l'on a vidée de son sens. Une conviction et une foi inébranlables que le chemin de la liberté est en cours, et malgré toutes les souffrances et les peines de la révolution mentale, ils vivent la liberté à chaque instant. Un rêve qui ne fait aucune distinction entre la Syrie, l'Iran, l'Irak, la Turquie, l'Afghanistan et les autres pays de la région, et Gaza, où des génocides et le sang de milliers de personnes (de l'Ouest à l'Est) ont été imposés, c'est cela, la liberté.
Et celui qui marche sur le chemin de la vérité et de la liberté a donné un autre sens à la mort et à la vie. Nous n'avons pas peur de la mort, mais nous avons peur d'une vie sans honneur et en esclavage. La vie libre commence là où les femmes (ces anciennes colonisées) vivent fermement et résolument pour leur dignité, embrassant la mort pour vivre libres.
Sharifeh Mohammadi, moi et les autres femmes sur le couloir de la mort, ne sommes ni les premières ni les dernières à être condamnées simplement pour avoir cherché une vie libre et digne. Mais sans sacrifice, la liberté ne se réalise pas. Le prix de la liberté est lourd. Notre crime est d'avoir lié notre généalogie à la vie et à la liberté.
NdR : Le PEN Club français, qui a fait parvenir cette lettre à la rédaction, a mis en ligne une pétition pour réclamer la libération de Pakhshan Azizi.
Pakhshan Azizi, texte traduit par Hengameh Hoveyda
Juillet 2024
Prison des femmes d'Evin
Photographie : Pakhshan Azizi (DR)
Par Auteur invité
Contact : contact@actualitte.com
4 Commentaires
Saman Aran
02/08/2024 à 16:09
Free Pakistan Azizi
Zakaria Roj
03/08/2024 à 01:04
#Stop Execution of Pakhshan Azizi
Viviane Ciampi
04/08/2024 à 00:55
Cette condannation est inacceptable.
L’Hermite
10/11/2024 à 13:42
Il faut partir du principe qu’une vie en vaut une autre et qu’il n’y en a pas qui valent plus que d’autres. Aucun homicide n’est acceptable, sauf peut-être, dans de très rares cas où le condamné a consciemment commis de multiples crimes et continue de représenter un réel danger pour la société. Mais pour condamner les autres, il faut être soi-même irréprochable.
Comment peut-on condamner qu’une sentence de mort ait été prononcée en Iran contre une jeune femme qui s’exprimait librement mais pacifiquement , si on s’arroge le droit d’aller bombarder et tuer d’innocentes populations civiles, partout où cela nous plait dans le monde et oú nos intérêts stratégiques nous appellent.
À mon avis, il ne faut jamais cesser de condamner de toutes ses forces l’injustice et de défendre ce qui est juste, mais il faut démontrer une certaine équité dans ses prises de position et avoir une démarche diplomatique et respectueuse de son antagoniste. Personne n’aime écouter les donneurs de leçons dont le discours est en parfaite contradiction avec les actes dont ils sont auteurs.
Il faut sauver Pakhshan Azizi, il faut faire tout ce qui est possible pour qu’elle soit remise en liberté, mais il faut le faire en usant de la diplomatie et du pouvoir de négociation.