La rédaction d'Émile, le magazine de l'association Sciences Po Alumni, a sélectionné une quinzaine de livres écrits par d'anciens étudiants de l'institution, pour enrichir l'été des lecteurs. Voici les quatre premières recommandations parmi cette liste, qui comprend romans, biographies, essais, recueils de poésie, thrillers et livres pour enfants.
Le 30/07/2024 à 15:06 par Dépêche
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Publié le :
30/07/2024 à 15:06
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Des lectures parfaites pour s'instruire en se détendant dans un hamac, ou pour rendre les longs voyages en train plus agréables et captivants.
Passionné d'histoire captivante, à la recherche d'aventures en territoires inexplorés ou simplement en quête de réflexions profondes, ces ouvrages promettent de nourrir l'esprit et d'enrichir votre été :
Souviens-toi des abeilles, de Zineb Mekouar (promo 15), Gallimard
Après un premier roman très remarqué (La Poule et son cumin, 2022, Lattès), la jeune écrivaine Zineb Mekouar nous entraîne cette fois dans les montagnes du Haut Atlas, au sud du Maroc.
À travers les yeux d’un jeune garçon de 10 ans, le lecteur part à la découverte du plus ancien rucher collectif du monde. Le petit Anir apprend à s’occuper des abeilles et à aimer cette terre rouge, aride, de plus en plus silencieuse. Secret familial et enjeux universels se mêlent dans cette fable contemporaine.
Le récit soulève des questions cruciales sur l’enfance confrontée aux défis environnementaux et l’amour maternel face à l’adversité. Une lecture qui laisse une empreinte durable et nous invite à réfléchir sur notre rapport au monde.
Guerre, Exil et…, de Leen Youssef (étudiante), Auto-édition
Leen Youssef connaît les chemins de l’exil. Pharmacienne d’Alep, elle a fui la guerre civile syrienne avant de trouver asile en France, pays dans lequel elle a co-fondé l’association Ekota, afin de faciliter l’intégration des réfugiés. Pour vaincre « son angoisse devant une langue inconnue », elle a cherché à dompter le français par « les vers avant de connaître les mots ».
Son recueil de poésie Guerre, Exil et … ébauche ses sentiments de manière impressionniste, sensible et puissante. Leen Youssef éclaire sur la condition de réfugiée, de ceux qui ont tout perdu sinon leurs espoirs et leurs rêves, que la lourde réalité de l’accueil brise néanmoins.
Fruit d’échanges entre ses deux cultures, cet ouvrage s’orne aussi des calligraphies de l’artiste syrien Yasser Al Gharbi. Ses rimes réconfortantes pour tous les déplacés ont été récompensées de la mention spéciale du Prix Poésie.
Les Derniers Géants, d'Ash Davidson (promo 07), Éditions Babel
« Sans doute le meilleur roman que je lirai cette année », s’est enthousiasmé Stephen King au moment de la sortie du livre d’Ash Davidson.
Dans un souffle pur et incisif, l’écrivaine fait sienne le proverbe français « il n’est feu que de bois vert ». Plaçant l’intrigue au milieu d’une forêt, elle dépeint la Californie rurale des années 1970, dans laquelle les deux personnages principaux, Colleen et Rich, tentent d’échapper aux conditions de vie détruites par l’activité humaine et leurs herbicides. Entre eux, le conflit est prêt à éclater. Rich, le bûcheron, s’est endetté jusqu’au cou pour acquérir une parcelle de séquoias pluricentenaires, dont il espère tirer avantage. Colleen, une sage-femme sans diplôme, commence néanmoins à contester les valeurs d’une communauté qui n’a bâti que le chaos par son exploitation des ressources naturelles.
Dans l’héritage de la littérature transcendantale américaine, les descriptions pittoresques d’une forêt sauvage ne cessent de verdoyer, sans pour autant limer la portée sociale et politique de l'œuvre. L’auteure, qui réside toujours dans l'État rural de l’Arizona, offre une lecture limpide des fossés qui naissent entre la ville et la campagne. Des fractures qui, aujourd’hui, scindent toujours l’Amérique en deux.
Itinéraire d'une résistance singulière. Du Limousin à Dora 1939-1945, de Bertrand de Lacombe (promo 93), Éditions Les Monédières
Dans ce premier ouvrage, Bertrand de Lacombe revient sur les racines de sa famille au travers de l’histoire de son grand-père, Charles de Lacombe. Soldat français de la « drôle de guerre », puis résistant hardi, capturé et torturé par la férule nazie, l’homme originaire du Limousin est mort déporté à 33 ans, lors de son transport entre Buchenwald et Ravensbrück.
Nourri par un dense travail d’archives, la biographie cherche en premier lieu à combler les béances creusées dans la mémoire familiale par les affres de l’Histoire. Dans une émulation permanente, l’enquête découvre des éléments de réponse surprenants sur les choix radicalement divergents de personnes pourtant proches. Comment comprendre que sa lignée mêle des gaullistes, un chef de réseau britannique, un Juste parmi les Nations, mais aussi un des principaux dirigeants du régime de Vichy ?
Puissant, le récit s’entrecoupe de lettres qu’il écrit directement à son grand-père. Bertrand de Lacombe nous éclaire sur la complexité d’une période, où libre-arbitre et destin se sont entremêlés, en frappant de leurs sceaux la vie de millions d’individus.
L'association Sciences Po Alumni porte la vocation de regrouper les étudiants et les diplômés de l'école.
Crédits photo : Émile
Par Dépêche
Contact : depeche@actualitte.com
Paru le 02/05/2024
176 pages
Editions Gallimard
19,00 €
Paru le 03/04/2024
624 pages
Actes Sud Editions
11,90 €
Paru le 21/06/2024
220 pages
Editions Les Monédières
21,00 €
5 Commentaires
Marie
31/07/2024 à 08:00
Toujours la même "fixette", publier les choix de lecture de telle association , tel groupement , ou quidam plus ou moins connu. Ineptie car l'acte de lire est le plus personnel qui soit, après le suicide.;
mystere
10/08/2024 à 18:07
Bravo pour votre commentaire.
Cadet de Gascogne
11/08/2024 à 09:09
Si je puis me permettre un léger bémol: la lecture est un acte personnel avant le suicide, et non après.
D'une part, a priori nous serons bien plus nombreux à préférer le passage à l'acte avec la lecture plutôt qu'avec le suicide.
D'autre part, après le suicide, j'ai tendance à penser que les occasions de lecture devraient considérablement diminuer. Il en sera de même pour tous les actes procurant quelques plaisirs.
Marie
11/08/2024 à 09:42
"Si je puis me permettre", le suicide est l'acte le plus personnel qui soit, et quand j'écris "après", c'est que l'acte de lecture vient en "deuxième position". Dans la "personnalité de l'acte", car on peut être influencé. Pas pour le suicide.
Mystere
10/08/2024 à 18:05
Bon. On voit que le catéchisme de la bien-pensance( Olivier Duhamel?) a des racines profondes. Les alumni donnent une nourriture bien fade à leurs successeurs