L’appellation « premier roman » m’a toujours donné l’envie de poser la question : Et alors ? Nombre de premiers romans sont aussi les derniers, et nombre de premiers romans occultent parfois tous les autres. Ce roman premier révèle un style. Par Éric Brouet.
Le 29/07/2024 à 09:58 par Auteur invité
0 Réactions | 321 Partages
Publié le :
29/07/2024 à 09:58
0
Commentaires
321
Partages
Les phrases d’Elona Richard-Hingant donnent l’impression d’être au bord de la rupture.
En les abordant, on se dit que cela, ça va casser. Et bien non, elles tiennent, en ce sens, et la métaphore est très certainement facile, elles s’apparentent à la dentelle, qui semble fragile, prête à la déchirure. Et bien non, la dentelle tient, et tiens avec finesse et délicatesse et force : « Dans les arbres à côté du ruisseau dans lequel elle se baigne, la flagrance des étoiles nous offre un moment d’arrêt. Le non- visible séduit. Le non-palpable enchante. »
Nuage immobile : par essence, aucun nuage ne l’est, c’est un objet (céleste ?) en transformation incessante (jusqu’à sa reformation ou sa disparition) contenant son risque d’intempéries plus ou moins espérées ou porteuses de catastrophes, ce nuage immobile me rappelle les mauvaises bandes dessinées que je lisais enfant, un petit nuage noir au-dessus de la tête des personnages symbolisait leur colère, retenue encore, tant que le nuage est dessiné… Il y a des colères qui explosent et d’autres qui implosent.
Nuage immobile nous sommes bien en présence d’un concept, ce qui change, par essence, à chaque instant, ne peut se retrouver figé, comme peuvent figer le peintre ou le photographe, non, mais comme seul l’esprit peut le figer. C’est une vue de l’esprit, par ailleurs l’immobilité n’est pas la fixité, mais le choix (ou la contrainte) de l’absence de mouvement, une décision intérieure ou extérieure pourrait mettre une fin instantanée à cette immobilité.
Là aussi le titre dérange, avec une impression, d’assemblage fragile, ça pourrait casser, mais en l’occurrence c’est un vecteur d’idées, une large (comme le ciel) ouverture, le récit (car s’en est un) se parcours avec cette impression de fil, fil de la dentellière, fil bien sûr de la ballerine funambule, fil des idées qui refusent de s’exposer frontalement, qui donne vie à quelque chose qui n’existait pas avant.
Le nuage n’est mobile que par le vent qui souffle, Elona Richard-Hingant enlève le vent.
Le souffle lui a été ôté, autour d’elle le monde parle, les objets ressentent et parlent, quant à l’héroïne innomée, personne ne lui parle, ou le peu lui parle, la boulangère, quelqu’un croisé dans la librairie, avare de mots, des petits mots : rien ne lui parle vraiment. Tout parle autour d’elle, les chats, les rues, les arbres et les saisons, tout parle en elle, « il » parle en elle, mais rien ne parle à Elle.
Elle n’est pas nommée et ne nomme pas ce père fantôme. Comment aimer ce qui il est impossible d’aimer ? Que faire d’un amour nocif qui vit avec sa part de haine assourdie à son plus bas point ?
Que faire avec ce qui existe, que l’on ne peut faire disparaître et que l’on ne veut pas, et que l’on sait ne pas devoir garder ?
Père s’écrirait donc de deux façons, Paire et Perd : paire, le plus qu’un ami, perd, le plus qu’un ennemi.
On deviendra fou si les deux sont conjugués dans la même personne, équilibré avec son pair et fatalement perdu avec l’autre.
Tant qu’il y aura des dieux, il y aura des pères-perd, tant qu’il y aura des pères-perd il y aura du patriarcat, si on n’a pas le talent pour être père, et bien il serait judicieux d'apprendre. On n’apprend pas à être père parce qu’on n’apprend pas à être, on apprend quoi être, mais l’on n’apprend pas qui être.
Tant que l’on n’apprendra pas par l’éducation, ou en autodidacte, et l’autodidacte ne doit pas se tromper en apprenant par lui-même, et bien on se retrouvera avec des improvisations. Avec des gens qui exercent un pouvoir, le pouvoir que les êtres exercent sur d’autres êtres dans le seul but d’exercer le pouvoir, sans aucun gain, si ce n’est celui de l’exercer avec la fallacieuse satisfaction d’exister.
Tant qu’il y aura des dieux il y aura des perds, tant que nous n’aurons pas tué le dernier dieu, nous n’aurons pas détruit le dernier perd. Tant que nous n’aurons pas tué les deux, il y aura des âmes errantes jusque dans les plus petites rues des plus petits villages.
« Ma main caresse la légère brise avant de retomber, avec délicatesse, le long de mon corps » combien de mues ? Encore une nouvelle peau ? Et l’ancienne abandonnée, combien de temps restera nouvelle cette peau nouvelle ?
Quant à la mue d’Elona Richard-Hingant elle nous émeut : « caresse la légère brise », la caresse du monde a ce pouvoir de me rendre à lui.
Par Auteur invité
Contact : contact@actualitte.com
Paru le 25/05/2024
110 pages
Editions Il est Midi
16,00 €
Plus d'articles sur le même thème
Il y a des livres qui marquent, celui-ci en fait partie. Il frappe autant par ce qu’il raconte, les mémoires de Marie Lafarge écrites depuis sa prison, que par l’aventure éditoriale qu’il représente : celle de cinq jeunes étudiantes en édition de l’Université Bordeaux Montaigne, Mélissa Bajolle, Marie Château, Rosine Desnaves, Flavie Gilibert et Eva Griso.
15/07/2025, 12:28
Annie est une Stella. Un robot qui ressemble en tout point à une femme, conçu avec la technologie la plus avancée – un produit de haute qualité, somme toute. Depuis peu, elle appartient à Doug, récemment divorcé, un homme en manque d’affection et de compagnie. Cette amante artificielle est destinée à le satisfaire, en tout point. Un jour, Doug enclenche son intelligence émotionnelle, décidant de faire d’Annie une partenaire à part entière…
15/07/2025, 10:26
Quelque part dans les Alpes en 1908, quatre voyageurs, un homme et trois femmes se pressent de rejoindre la ville d’Aloret-les-Bains, poursuivis par une milice officieusement mandatée par le cabinet du ministre de l’Intérieur. L‘arrivée de ces inconnus et de leurs poursuivants va provoquer du désordre dans cette petite ville tranquille.
15/07/2025, 09:51
À travers un travail aussi bien d’historienne que de chercheuse, Marie Richeux livre un récit bouleversant. Par l’histoire intime, puisqu'il traverse sa propre famille. Mais également parce qu'il évoque les destins interrompus de celles et ceux qu’elle croise sur son chemin.
14/07/2025, 10:00
Le cœur du poète est « un bazar sans index » et c’est bien pourquoi il faut absolument en écouter le « petit rien » qu’il libère tel un instant gigogne où se glisser, de taille en taille emboîté, jusqu’à cette « infime tendresse/ Qui se dresse dans la pénombre des maux ».
14/07/2025, 08:43
Le sida les a tous deux assaillis ; tous deux ont lutté comme des damnés sur le radeau de l’écriture, les mots plaqués au corps telle une couverture de survie. Le premier, c’est Hervé Guibert, auteur du célèbre À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie (1990, Gallimard) et disparu en 1991 à l’âge de 36 ans – « Sid’assassiné », chantait Barbara.
10/07/2025, 12:21
Les lecteurs de biographie et autres auditeurs de La Grande Traversée sont communément avides de savoir comment un quidam s’est métamorphosé en grande figure. Comment le lieutenant Bonaparte est devenu Napoléon, la fille de Saint-Sauveur-en-Puisaye Colette, ou Kanye Omari West, Kanye West, puis Ye, puis l’artiste le plus sulfureux des dernières années...
09/07/2025, 16:33
Croyez-vous aux coïncidences ? Nous pensons découvrir dans une succession de situations qui s’enchaînent une forme d’exceptionnel alors que si nous écoutions notre intuition, nous trouverions ces successions logiques et naturelles. L’intuition est un langage invisible, une « petite voix » qui nous informe spontanément et sans analyse d’une action en cours ou à venir dans laquelle nous serions impliqués.
07/07/2025, 09:50
Récompensé par plusieurs prix littéraires depuis sa parution, dont les Prix Jean Freustié 2025, Prix Blù Jean-Marc Roberts 2024, Prix Fémina des Lycéens 2024 – ce troisième roman de Gabriella Zalapi raconte un père et sa petite fille en cavale dans l'Italie du début des années 80. Un récit tragique aux vrais-faux airs d’école buissonnière qui interroge en vérité les bouleversements familiaux et politiques de l’Italie des années 80, en mutation. L’aspect écorché vif, fragmenté et mouvant du texte le rapproche d’une ode à la liberté et à l’émancipation.
04/07/2025, 11:01
Dans ce thriller psychologique, on sait dès le début que cette stupide randonnée dans un parc national de Suède va très mal finir. Mais, bon public, on écoute Anna nous raconter comment tout cela s’est (mal) goupillé et comment les catastrophes sont arrivées l’une après l’autre.
03/07/2025, 11:26
Publié aux éditions Reconnaissance en mars 2025, Moi, Europe, de Lenka Hornakova-Civade, interroge notre continent à l’heure des défis qui l’attendent. Dans un monde anxiogène où sa puissance se perd, l’Europe, personnifiée, s’ausculte elle-même en revenant aux sources en quête de nouveaux possibles.
03/07/2025, 09:55
L’Âge d’argent est une période particulière dans la poésie russe, une période charnière, foisonnante, passionnante et un peu oubliée. Couvrant la fin du XIXe jusqu’aux années 1920, le régime communiste a écarté de l’Histoire littéraire certaines figures emblématiques de ce mouvement. Celui-ci est le reflet d’un monde qui touche à sa fin et les prémices d’un nouveau monde.
30/06/2025, 11:36
Un SDF et un réfugié kurde vont « adopter » un petit chien. Cette histoire de ménage à trois a tout du conte de Noël charmant mais cache une critique acerbe de notre société de consommation. Des personnages attachants et un scénario plus subtil qu'il n'y paraît.
30/06/2025, 10:36
Ray Nayler confirme son talent avec cette novella Défense d’Extinction, intégrant pour la première fois la prestigieuse collection Une Heure-Lumière du Bélial’. Ce court texte mêle science-fiction écologique, réflexion sur la conscience animale et une intrigue tendue autour d’une technologie audacieuse : la désextinction des mammouths (pas facile à prononcer, je vous l’accorde).
27/06/2025, 17:46
Raconter la disparition d'un être cher est un projet délicat. En dressant non seulement le portrait de Cyril, son meilleur ami emporté trop jeune par une maladie rare, mais surtout celui de leur amitié improbable, Laurent Astier donne naissance à un livre lumineux et poignant. Il donne au passage naissance à un genre que peu d'auteurs sont capables de maîtriser : l'autofiction pudique et généreuse. Une très belle réussite.
27/06/2025, 09:26
Il nous a quittés en juin 2024, mais peut-on s’exprimer ainsi s’agissant d’Alain Cadéo, écrivain qui ne s’est jamais laissé emprisonner dans un verbe ? Aux prises avec la Camarde qui ne le lâchait plus d’une semelle, il a pourtant encore répondu, avec un enthousiasme intact, à une interview que je lui avais proposée pour le blog Sous le pavé la plume.
26/06/2025, 11:10
L’eau, le poème, la déraison humaine : tout semble s’entrelacer dans ces ouvrages, comme si la mer, les mots et les fractures de notre époque formaient une seule et même houle, imprévisible et fragile. Au hasard d'ouvrages reçus, s'impose un fil conducteur : quatre titres, comme des amers pour les voyageurs que nous sommes.
25/06/2025, 14:45
Publié en 1991 aux éditions Jean-Claude Lattès dans sa version intégrale et traduit par Jean-Pierre Quijano, Le Fléau est le plus gros livre de Stephen King, juste devant Ça. Roman-monstre, roman-jungle, ses mille cinq cents pages résonnent d’une matière fictionnelle hallucinante. Un souffle d’ampleur l’anime, puissant, frappant, déprimant.
24/06/2025, 11:19
Lyon, 1930 : le double meurtre d'Écully défraie la chronique de l'époque. Voici l'histoire vraie des deux meurtriers dont l'un était curieusement tatoué : ses mémoires seront reliés « pleine peau » par le docteur Lacassagne, médecin des prisons ...
Entrez ! Entrez dans le cabinet des curiosités !
24/06/2025, 10:59
Les éditions Gallimard publient le cinquième et dernier volume du catalogue des peintures de Pierre Soulages, disparu en 2022 à l’âge de 102 ans. Le quatrième volume avait été publié en 2015. Ce dernier opus, couvrant les années 2013 à 2022, clôture soixante-seize ans de création, de 1946 jusqu’au décès de cet immense artiste.
23/06/2025, 16:11
Elle est autrice. Elle a déjà publié plusieurs romans, aurait vécu une certaine reconnaissance du monde de la littérature. Or depuis quelque temps, impossible pour elle de trouver les mots. Elle n’y arrive plus, en tout cas plus comme avant. Son mari, quant à lui, pianote quotidiennement sur son ordinateur et vient de signer son prochain romain avec une nouvelle maison d'édition, plus prestigieuse encore que la précédente. En silence, elle enrage.
23/06/2025, 15:09
Depuis 1976, Armistead Maupin chronique ses personnages de Frisco où il s’est installé en 71. Remarqué par un éditeur, ses chroniques vont devenir des romans lus dans le monde entier et faire l’objet d’une série télévisée ; ils sont devenus les témoins d’une époque qui va de l’émancipation des gays au fléau du Sida.
23/06/2025, 09:44
Après Assis au bord du silence, le dernier roman de Christophe Paviot Les anges aussi connaissent le spleen (Éditions du Rocher), raconte l'histoire violente de Joyce, une jeune fille de 15 ans, en 1975 à Los Angeles. L’adolescente se meut et se débat dans une famille désunie, désarticulée. Passionnée de skate, passe ses journées avec sa bande d'amis sur l'asphalte, loin de sa famille en perdition..
23/06/2025, 09:34
La mort d'Angelo Rinaldi m’a affectée. J’avais eu la chance de le rencontrer il y a 12 ans dans le cadre d'un projet littéraire mené avec l’entreprise dont j'étais salariée. Rinaldi devait parrainer un événement interne au groupe, mais ce projet n'a hélas jamais vu le jour.
20/06/2025, 14:02
Ce qui se déroule sur cette Parcelle du monde (Gallimard) est une féerie. Et celle qui use d’une palette de mots pour la mettre en œuvre tient de la magicienne et de la biographe : Catherine Vigourt nous offre un ouvrage dont chaque page est un éclair d’intelligence, de beauté et de malice mêlées.
20/06/2025, 10:09
« J'attends de recevoir une balle. Je ne sais pas d'où elle viendra, par quelle gâchette elle serra tirée, ni à quel moment. Je ne crois pas avoir de véritable ennemi qui voudrait m'assassiner. Ni d'ami qui pourrait m'éviter cette fin. » Jacques Ferré est prêt. Il le sait, la fin de sa vie sera le travail bien fait d’un sniper qui attend, quelque part, le moment parfait pour tirer. Mais quand ? Et où ? Jacques attend patiemment son heure.
16/06/2025, 13:55
Premier épisode d'une reconstitution minutieuse (et nostalgique) du travail des gardes du corps qui se vouèrent corps et âmes au Général de Gaulle pendant de longues années : un point de vue inédit sur la politique des années 50-60 et les débuts de la Ve République.
16/06/2025, 11:01
Le très beau noir & blanc de Chapouté nous invite au voyage, avec cette petite histoire tranquille et ordinaire. Une invitation à ouvrir notre regard non pas sur un lointain Alaska, mais bien sur le monde qui nous entoure ici et maintenant.
16/06/2025, 09:59
Un vent de renouveau souffle sur les récits de body horror, ces textes qui mettent en scène la violation psychologique ou physique du corps humain par des mutations, mutilations, maladies, etc. Après Sweet Harmony de Claire North, Re:Start de Katia Lanero Zamora, Visqueuse de Morgane Caussarieu et Chlorine de Jade Song, j'ai lu As-tu mérité tes yeux d'Eric LaRocca (trad. Mélanie Fazi), les tripes au bord des lèvres.
13/06/2025, 08:14
Toutes les images sont-elles bonnes à voir ou, plus exactement, doivent-elles toutes être vues, et par tout le monde ? Voici une question qui semble se poser depuis bien longtemps. Ce que l’on définit comme « art » ne l’a pas toujours été et, surtout, n’a pas toujours été destiné à être vu par nous.
13/06/2025, 08:00
Autres articles de la rubrique Livres
Dans une ville où les chaussures disparaissent mystérieusement et où les enfants devinent les failles du monde des adultes, Momtchil Milanov tisse, avec Le Ministère des rêves, une fable oscillant entre burlesque et mélancolie. Un roman qui dissimule son inquiétude derrière l'apparence d'un conte, sans parvenir totalement à l'enrober.
15/07/2025, 11:45
Impossible de ne pas être enthousiaste pour parler de ce premier roman dont le communiqué de presse l’annonce comme « Punk, queer et sexy ». Il manque un adjectif : lumineux ! Sibylle et Simon sont deux marginaux vivant dans le nord de la France, malgré leur différence d’âge, ils entretiennent une relation dominée par l’angoisse, la drogue et beaucoup de tendresse.
15/07/2025, 09:44
Imaginons, et l'époque y est propice, un monde – le nôtre – où la fiction elle-même n’échapperait plus à l’automatisation. Avec un humour froid et une précision clinique (ou l'inverse), Clément Camar-Mercier dissèque dans ce nouveau roman, ce que proposerait la bascule vers un imaginaire standardisé. Grinçant, et plus inquiétant que comique.
14/07/2025, 09:30
En 1890, au moment où elle amorce les premières versions de L’Âge mûr, Camille Claudel traverse une période de pleine effervescence artistique. Aucun signe de déséquilibre psychique ne transparaît alors. Seule sa fougue, son tempérament farouche, tranchent avec l’image attendue des femmes sous la Troisième République.
14/07/2025, 08:00
Voici un roman en forme de fable grinçante, qui explore les dérives d’un idéal qui promet la paix intérieure à coups de stages, d’optimisme forcé et de pensée magique. Sous couvert d’harmonie, il révèle un système lisse et séduisant qui s’infiltre partout : dans les open spaces, les applis de coaching et jusque dans les discours politiques.
14/07/2025, 07:30
Hector et Luz – qu’il appelle affectueusement « Mouche » – sont deux adolescents en situation de handicap. Dans leur établissement spécialisé, ils se découvrent, se rapprochent, s’apprivoisent. Leur histoire d’amour, pudique, fragile, mais entière, se heurte à l’incompréhension du monde adulte.
13/07/2025, 10:47
Dans la chambre 308 d’un petit hôpital de province, deux présences partagent l’espace : Greg, qui revient lentement à lui. On dit que les spécialistes du grand centre sont les plus compétents. Pourtant, la chimiothérapie a échoué. Il s’est vu partir, vraiment. Alors y retourner, ce n’est même pas envisageable. Mais les heures à venir réservent leur lot de complexités.
13/07/2025, 08:00
Parce qu’elle a laissé ses amies organiser leur escapade pour ce week-end prolongé, Clotilde se retrouve dans une ville qu’elle avait évité depuis des années. C’est qu'ici, vingt ans plus tôt, elle a vécu avec un homme, qu’elle appelle encore « Monsieur », une relation marquée par une emprise présentée comme bienveillante.
12/07/2025, 10:00
« Pendant des années et de livre en livre, j’ai tourné autour. Jusqu’à ce qu’une amie historienne m’emprunte des photographies de ma mère pour une exposition dans un musée chinois. Simone, ma mère, Simone Émonet, s’y montrait si jolie, élégante, heureuse. J’étais prête, alors, à raconter son suicide, et bien sûr ce qu’il m’avait fait. »
12/07/2025, 07:00
Semaine 27 (du 30 juin au 6 juillet), la lenteur estivale commence à tomber sur les villes, les destinations de vacances se préparent à accueillir leurs premiers touristes... et les lecteurs rodent dans les rayons librairies à la recherche de lecture(s) pour l'été. Devinez ce que la plupart d'entre eux choisissent pour combler leurs envies littéraires : La femme de ménage. Rien de nouveau, donc, sous le soleil (brûlant).
11/07/2025, 11:46
Debora a dix-sept ans et adore la littérature. Elle quitte sa campagne natale pour s'installer à Kharkiv en 1930, la capitale de la nouvelle République socialiste soviétique d'Ukraine, où elle rencontre Samuel, un jeune pilote de chasse en formation.
11/07/2025, 09:00
J est un instituteur de CM2 aimé de ses élèves et respecté de ses collègues. À l’école Turgot, il s’investit corps et âme dans sa classe, tout en découvrant les joies et les bouleversements de la paternité avec Tam, sa compagne, et leur fille, Lola. Mais l’arrivée de Brayan, un élève de onze ans au parcours chaotique, va faire vaciller ses certitudes.
11/07/2025, 08:30
À la fois percutant et parfois clivant, cet ouvrage réunit une sélection de textes rédigés pour la presse – mooks, magazines, journaux – ainsi que des préfaces et des conférences. Tous sont datés, de 2000 à 2024. Ils témoignent d’une époque, s’inscrivent dans l’histoire et retracent à la fois le parcours de Nancy Huston et celui de notre temps.
11/07/2025, 08:00
Après Le Temps gagné et Krasnaïa, ce nouveau texte, intime et élégiaque, prolonge la veine autobiographique de l’auteur tout en s’inscrivant dans une tradition de la littérature du deuil où la musique devient un organe de survie, un langage d’amour, une forme de résistance à la disparition.
11/07/2025, 07:30
Javier Cercas, écrivain résolument athée, anticlérical, laïc convaincu, rationaliste inflexible et impie revendiqué, se voit proposer une mission des plus inattendues : accompagner le pape François lors d’un déplacement officiel, à l’initiative même du Vatican.
11/07/2025, 07:00
Jean-Hugues Oppel signe avec Envahir la Pologne un roman coup de poing, à la frontière du pamphlet politique et de la fiction d’espionnage, en immersion totale dans les coulisses les plus troubles du renseignement et de la guerre moderne. Un récit ultra-documenté mais souvent écrasé par sa propre verve.
10/07/2025, 18:03
« Pour Vanessa ». C’est ce que Michel Schneider a inscrit sur une pochette destinée à sa fille. Après sa mort, elle y trouve, parmi des papiers, un roman d’un auteur qui leur est cher, Sándor Márai : Ce que j’ai voulu taire. Est-ce un message ?
10/07/2025, 09:00
Ça commence et se termine par une boule à neige. L'insolite ligne en « T renversé » qui longe à travers champs une route et une voie de chemin de fer du côté d'Orléans, crée une formidable impulsion pour écrire. Comme… imaginer quelle aurait pu être la vie d'un de ces ouvriers qui participa à ce grand chantier abandonné. Disons… Gino ?
09/07/2025, 10:32
« C’est au retour, dans la voiture, que nous avons commencé à nous raconter notre propre histoire. Ça te paraissait le bon moment pour tout récapituler, et nous dire ce que nous n’avions jamais réussi à nous dire jusqu’alors. Le bon moment aussi pour nous rappeler ensemble ce que nous avions partagé. »
09/07/2025, 09:00
Printemps 2024, soixante-dix ans après les événements de 1954. Dans une rue en pente d’une ville méditerranéenne, baignée de lumière écrasante, la mer attend au bout. Deux figures s’en approchent, portées par un face-à-face inévitable.
09/07/2025, 08:00
Suivre les pas de Wasif Jawhariyyeh, musicien arabe né à Jérusalem au début du XXᵉ siècle, c’est accepter de se perdre dans les méandres d’une ville fascinante. Et à Jérusalem, se perdre est un art en soi. Labyrinthique, écrasée sous le poids de son histoire et des montagnes de livres qui prétendent la déchiffrer, la cité demeure insaisissable. Tant de fois racontée, elle nous échappe encore.
09/07/2025, 07:00
Alors que le télétravail se développe très fortement depuis la Pandémie, de nombreuses entreprises mettent l'accent sur de nouvelles formes de séminaires pour arriver à fédérer leurs équipes sur des projets innovants. Il devient en effet primordial de réunir l'ensemble des collaborateurs sur des temps forts alors même que les salariés sont amenés à travailler dans des lieux très éloignés les uns des autres.
08/07/2025, 16:51
Zoé est morte en juillet. Rien n’avait préparé ceux qui l’entouraient à la voir disparaître. L’accompagner dans sa dérive relevait autant du dévouement que de l’ensorcellement : on s’y laissait emporter, sans jamais en revenir tout à fait. Une question reste suspendue : que laisse-t-on derrière soi, quant tout s’arrête ?
08/07/2025, 09:00
Dans un récit à la frontière du roman et de la biographie rêvée, Marina Seretti imagine un Cezanne vif, mélancolique, tenace, et parfois cruel. Mais sous les élégances littéraires affleure une œuvre en quête d’un rythme juste, d’une profondeur géologique autant qu’humaine.
08/07/2025, 08:47
Vive est une enfant dont le monde se construit entre les arbres du jardin familial, les fragrances lointaines que son père, parfumeur, rapporte de ses voyages, et les mots qu’elle collectionne dans son carnet pour mieux apprivoiser ce qui l’entoure. Pourtant, derrière cette douceur se dissimulent des blessures profondes, longues à cicatriser…
08/07/2025, 08:00
Avec Chez nous (trad. Charles Recoursé), l’écrivain américain Phillip B. Williams livre un premier roman puissant et singulier, qui paraîtra en traduction française aux éditions Robert Laffont le 22 août 2025. Ce texte, salué aux États-Unis dès sa parution en 2024, entremêle réalisme historique, légendes et récit contemporain pour donner vie à Ours, un village afro-américain fondé au XIXᵉ siècle et effacé des cartes par la magie.
07/07/2025, 09:03
Loin du mythe, Christian Duverger prête à Hernán Cortés une voix intime, façonnée d’orgueil, de nostalgie et d’autojustifications. Une plongée littéraire dans l’esprit du conquistador, entre grandeur, mauvaise foi et aveux partiels.
07/07/2025, 08:48
Commenter cet article