Le partage de la valeur entre éditeurs et auteurs portait jusqu’à présent sur la seule commercialisation des ouvrages neufs. Chacun campait alors sur des positions personnelles. Le marché de l'occasion a les atours de l'El Dorado et les intérêts convergent : estimé à 351 millions €, voici un gâteau très appétissant. Au point que l’on sorte les couverts, serviette autour du cou et tout le monde se remet à table.
Le 10/12/2024 à 12:20 par Nicolas Gary
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10/12/2024 à 12:20
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Quand Emmanuel Macron évoqua en avril dernier la perspective d’une contribution ponctionnant le marché du livre de seconde main, l’industrie se pourlécha les babines. Jusqu’à présent, la principale source de rémunération pour auteurs et éditeurs provenait de la vente de livres neufs (ou exploitation première). La présence des titres fraîchement publiés dans les points de vente devient cruciale, plus que jamais.
Or, le gâteau du livre neuf se réduit : en 2023, 2,945 milliards € de chiffre d’affaires pour les éditeurs. Une hausse de 1,16 %, certes, mais 439,7 millions d’exemplaires écoulés, en baisse de presque 2 %. La conclusion s’impose : le prix unitaire a augmenté. Et pendant ce temps, l’étude de La Sofia a dessiné les contours du pactole de l’occasion : comment récupérer le grisbi ?
Sauf que s’attaquer à l’occasion revient à négliger le péché originel et son corollaire. D’un côté la surpublication, qui réduit le temps de vie et de présence des nouveautés librairies et de l’autre, la best-sellerisation : les clients achètent de plus en plus des valeurs “sures” ou connues.
De toute manière, les libraires ont de moins en moins de temps pour s’intéresser aux voix montantes et, en bons commerçants, la nécessité de payer les factures. On aime ce qu’on vend, sans forcément vendre ce que l’on aime… et l’on n’a plus le temps de découvrir ce qu’on aimerait, pour paraphraser Sabine Wespieser.
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Pour rallier les parlementaires, un amendement vit le jour, avec un argumentaire très en vogue actuellement : taxer les vendeurs d’occaz, afin de compenser « le préjudice économique subi par les auteurs de livres et leurs éditeurs en raison de l’exploitation commerciale qui est faite de leurs œuvres par ces opérateurs sans donner lieu à rémunération ».
Un point auquel Roselyne Bachelot, quand elle officiait rue de Valois avait déjà répondu : « Les auteurs ne sont pas privés d’une partie de leurs droits d’auteur, dans la mesure où ils ont exercé leur droit exclusif de commercialiser les exemplaires de leurs œuvres, l’exercice de ce droit de distribution entraînant de facto son épuisement. » (Réponse au sénateur Frédéric Marchand, mars 2020)
Et de fait, la directive européenne 2001/29/CE et sa transposition dans le droit français interdisent à quiconque de chercher à exercer un droit sur l’objet-livre, dès lors qu’il a été vendu officiellement une première fois.
Et la ministre de la Culture renvoyait, par anticipation, tout ce beau monde dans les cordes : « Au-delà, la création d’un droit de suite des auteurs de livres n’est pas autorisée par les textes internationaux et européens. » Prévu à l’article L. 122-8 du Code de la Propriété intellectuelle, ce mécanisme juridique concerne en effet les œuvres graphiques et plastiques (tableaux, sculptures, dessins, ou photographies) : pour toute vente, après la première cession, artistes ou héritiers perçoivent un pourcentage.
Mais ce droit n’existe qu’à compter du moment où les exemplaires de l’œuvre n’existent qu’en quantité limitée : tout l’inverse de l’industrie du livre, où la production est précisément industrielle… Pour le livre d’occasion, circulez, y’a rien à ponctionner.
D’ailleurs, Roselyne Bachelot n’était pas seule à l’affirmer : « L’idée d’un droit de suite sur le livre d’occasion paraît juridiquement incertaine, techniquement complexe et peu à même de générer une ressource significative », lisait-on dans le Rapport Racine en janvier 2020 (p. 68).
Devant l’entêtement du CPI, un amendement, fit son apparition dans le cadre du projet de loi de finances 2025 : le droit fiscal ouvrait la porte à une taxe, pas sur l’objet, mais sur les opérateurs. On laissait tranquilles les particuliers, pour cibler les entreprises proposant de la commercialisation en ligne.
Pour le coup, les avocats sollicités par ActuaLitté sourient : que les plateformes de vente d’occasion soient prises d’assaut signifie que les revendeurs usant de solution de mise en relation entre consommateurs échapperaient à la contribution. En somme, favoriser LeBonCoin au détriment de Momox.
« La loi française n’aime pas du tout cette approche — pas plus que l’Europe : le principe de non-discrimination relève des principes fondamentaux de la concurrence », rappelle une avocate spécialiste de la propriété intellectuelle. Or, aucune différence entre un bouquiniste des quais de Seine et Momox dans l’activité marchande : mettre le second à contribution a quelque chose de démagogique, auprès de l’opinion publique.
Omettre le premier serait certainement mal vu pour le respect des règles de droit de la concurrence — sauf à instaurer des dérogations. Et donc ouvrir grandes les vannes d’une future usine à gaz, tout en assurant une concurrence déloyale : de fait, quid des plateformes type Vinted, qui prennent des commissions sur des transactions, sans gérer de stock ? Sur quelle base les mettrait-on à contribution ?
Et quand bien même on n’aboutirait pas à construire un outil à concurrence déloyale, quelles contorsions le droit français aura-t-il à faire pour que la contribution soit encadrée ? En passant par le Code des Impôts, l’État français ne s’épargnerait pas la notification auprès de la Commission européenne afin de s’assurer de la conformité au droit de l’Union.
Les porteurs du texte y avaient-ils seulement pensé ? Nous n’avons pas pu en obtenir confirmation : quand bien même, aucun des délais qu’implique la démarche n’était respecté.
Autre idée : en décembre 1975 fut instaurée une taxe spéciale sur les films pornographiques ou d'incitation à la violence (projet de loi de finances 1976). Elle marquait une volonté de régulation accrue de la production et de la diffusion de contenus jugés contraires à la moralité publique. Elle fut abrogée par la Loi de Finances de 2021.
Pourquoi ne pas avoir tenté un système similaire à ce prélévement, qui abondait les caisses du CNC et pour le livre d'occasion, serait alors fléché vers les caisses du CNL ? Les sommes découlant de cette ponction forfaitaire auraient constitué un soutien direct à l’industrie, en abondant les budgets pour auteurs, éditeurs et libraires. D’ailleurs, même les entreprises hors de France y étaient soumises : CQFD ? Diable non : la discrimination serait encore à l'oeuvre.
Sauf que pour fonder une taxe sur une prérogative de droit d’auteur, comme l’amendement l’entendait, encore faudrait que ce dernier existe. Et faire intervenir une « société de perception et de répartition des droits » (ou OGC, pour les intimes) quand il ne s’agit en rien de droit d’auteur sollicité, voilà qui était bizarre.
De fait, l’épuisement des droits sur l’objet-livre conduit à ce qu’on s’interroge : comment justifier l’intervention d’un OGC — à laquelle s’ajouteront des frais de gestion ainsi qu’un calcul de répartition de l’argent collecté. Autant cela se justifierait si le CNL recevait les sommes, pour les redistribuer par des aides à la création.
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Dans le cadre d’un OCG, quelle sera la clef de répartition de la compensation ? Et compenserait-elle véritablement le préjudice économique supposé ? D’ailleurs, a-t-on véritablement évalué le montant de ce préjudice ? Du côté de l’industrie du livre, pas vraiment.
Pour le consommateur, le calcul sera vite opéré...
Ce qui prête plus encore à sourire, c’est qu’un pareil amendement provoquerait un raz-de-marée phénoménal : tel que rédigé, rien n’aurait empêché d’autres industries d’applique la bonne vieille doctrine du “Mêmes causes, mêmes effets”.
Jusqu’à présent, personne n’avait entendu les fabricants automobiles réclamer une compensation pour la vente en ligne de véhicules : probablement parce que de 6 millions d’unités vendues en 2021, nous sommes passés à 5,3 millions en 2023. Et que 1,817 million de voitures neuves furent immatriculées en 2023 contre 1,577 2022.
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Mais le même raisonnement s’appliquerait avec brio : ponctionner comme l’indique l'amendement les « opérateurs de vente en ligne exerçant une activité de place de marché et/ou de revente de livres d’occasion ». Remplacez livres d’occasion par véhicule, vêtements, casseroles, bureau, et ainsi de suite.
D’ailleurs, particulièrement concerné par la seconde main, le textile serait légitime à réclamer pareil dispositif. En modifiant le Code des Impôts, ouvre-t-on la boîte de Pandore, qui par analogie, finirait par tuer net le marché de l’occasion ?
Là encore, on mesure combien les récriminations montrent avant tout combien l’édition française a raté le coche — d’ailleurs, combien de concessionnaires auto proposent justement du neuf et de l’occasion ? Tout le monde n’a pas la vision géniale d’un Alain Kouck, en réalité…
Écrit à la va-vite, l’amendement ne fut d’ailleurs pas même soutenu : la planche était savonnée. Comme la mesure ne concernerait que les opérateurs installés sur le territoire, elle mettrait à mort progressivement tout commerce de l’occasion dans l’Hexagone — le livre, ce cheval de Troie qui s’ignore ?
« L’idée avait été avancée d’une estimation annuelle du volume de livres d’occasion vendus avec ensuite une taxation annuelle directe des plateformes étrangères. Elles ne paient pas ? Elles ne peuvent plus vendre de livre en France », nous précise un économiste impliqué dans les réflexions voilà quelques années.
Comment créer un modèle de contribution en préservant le principe d’égalité — c’est-à-dire en ne défavorisant pas les uns au profit des autres ni dérouler un tapis rouge aux acteurs étrangers ? La réponse est simple : en renonçant à une contribution. La solution pour la filière n’est pas à chercher dans le marché d’occasion : cette approche ensevelit surtout le débat sur le partage de la valeur qui est le vrai problème.
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Le tout au risque de diaboliser le marché de l’occasion qui représente au contraire une chance pour le secteur : celle de découvrir des auteurs, d’acheter d’autres livres neufs, d’inciter à la lecture à des tarifs plus accessibles.
Crédits photo : ActuaLitté, CC BY SA 2.0
Par Nicolas Gary
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63 Commentaires
Jean Drogo
10/12/2024 à 13:22
D'un grand président américain :
- Tout ce qui bouge on le taxe ; ce qui bouge encore on le réglemente ; tout ce qui ne bouge plus on le subventionne.
Voyons le bon coté... Le livre d'occasion se porte bien !
Jojo
12/12/2024 à 08:55
Ronald Reagan, un néo-libéral. Moins d'État et laissons le marché se réguler tout seul ! Le néo-libéralisme, c'est la liberté du renard dans le poulailler.
Avec cette logique économique, le livre d'occasion se porte comme le ténia dans l'intestin !
Jojo
10/12/2024 à 15:11
"Le tout au risque de diaboliser le marché de l’occasion qui représente au contraire une chance pour le secteur : celle de découvrir des auteurs, d’acheter d’autres livres neufs, d’inciter à la lecture à des tarifs plus accessibles. "
Quel cynisme ! Vosu faites du lobbying pour des plateformes de vente en ligne ?
Ce que vous nommez "livre-objet" n'est pas un objet comme les autres.
Des livres qui viennent à peine d'être publiés sont immédiatement disponibles "presque neuf" sur des plateformes commerciales. Vous cherchez un titre, on vous propose sur la même page d'acheter la version imprimée ou numérique ou celle d'occasion.
Les auteurs ne sont rémunérés QUE sur les ventes de leurs ouvrages. Aucune chronologie des médias. Un livre qui vient d'être publié, vous pouvez décider de l'acheter neuf et ainsi, rémunérer son auteur ou l'emprunter à la bibliothèque ou l'acheter d'occasion. Que vous ayez lu Les Misérables dans un exemplaire neuf ou d'occasion, vous avez lu le même texte. La consommation de la culture n'est pas une consommation de fruits et légumes.
Nicolas Gary - ActuaLitté
10/12/2024 à 15:44
Bonjour Jojo
Il n'y a aucun lobbying du tout. Au mieux je plaide pour une relecture du CPI et que l'on cesse de verser dans la démagogie (cf propos de R. Bachelot).
Et oui, diaboliser l'occasion ne rime à rien. Et le livre en tant qu'objet contient peut-être des choses extraordinaires, mais reste un objet découlant d'une production industrielle. Donc un objet (et composé de matière pour partie recyclable !).
Alors, soit on revoit le CPI et on change la notion d'épuisement des droits, soit elle demeure et dans ce cas, on arrête avec les éléments de langage. :-)
Jojo
10/12/2024 à 18:01
"Et le livre en tant qu'objet contient peut-être des choses extraordinaires, mais reste un objet découlant d'une production industrielle."
Mais s'il contient des choses extraordinaires, le livre n'est pas QUE matériel.
Nicolas Gary - ActuaLitté
10/12/2024 à 19:52
Quand on en vient au CPI et à la question de la distribution avec épuisement des droits, la loi (pas moi, hein, la loi), prend en compte l'objet, pas son contenu.
C'est une nuance simple, mais fondamentale dans le cadre des discussions sur l'occasion.
Jojo
10/12/2024 à 21:29
Une œuvre, une propriété immatérielle, c'est un contenu avant d'être un objet. L'objet n'existe que parce qu'il y a un contenu. Le fond précède et engendre la forme.
Oui, il faut plaider pour un changement du CPI parce que la distribution avec épuisement des droits ne correspond plus à la marchandisation du livre à l'ère d'internet !
Et il faut une chronologie des médias. Qu'un livre neuf ne puisse pas être emprunté dès sa sortie dans une médiathèque et encore moins être soldé ou vendu d'occasion après un certain délai. Revoir le business model de la chaîne du livre en tenant également compte des impératifs écologiques.
L'occasion, pourquoi pas mais pas avec cette sauvagerie ultra-libérale où le livre finira par être rentable qu'à ceux qui ne financent pas sa création.
MxSz
13/12/2024 à 21:43
@jojo bonsoir. Poursuivons la logique jusqu'au bout et taxons également le prêt de livres entre proches, (famille et ami.es), les vide-grenier et autre braderies, avec un indice fondé sur le quotient familial.
Lecteur
15/12/2024 à 22:21
Oui ! Et privons aussi Actualitte.com de ses revenus publicitaires (et subventions publiques éventuellement perçues par le passé ?) puisque son contenu n'a lui aussi aucune valeur, n'étant fait ni d'encre ni de papier... Apres tout, pourquoi ses rédacteurs seraient-ils payés, puisque le CPI ne prévoit l'épuisement ni de l'amour ni de l'eau fraîche, qui suffisent à remplir le frigo des poètes, c'est bien connu (ce n'est pas moi qui le dit, hein, c'est la loi...).
Jojo
16/12/2024 à 09:18
Taxons aussi votre mauvaise foi !
Lorsque vous allez au cinéma, vous louez une place, vous ne partez pas avec le fauteuil, l'écran et la copie sou le bras. Et si vous voulez voir ce film une seconde fois, vous payez à nouveau ou vous le retrouvez sur une chaîne TV ou une plateforme mais indirectement, vous payez un droit d'accès quand même. Et devant un écran, chez vous, vous pouvez être dix à le voir. Mais le droit d'accès n'est jamais gratuit.
Plusieurs personnes peuvent lire le même livre. C'est d'ailleurs ce qui se passe. L'idée n'es tpas de taxer TOUS les lecteurs d'un même exemplaire mais de partager la valeur de cet exempalire revendu d'occasion.
LE revendeur d'occasion ne propose pas la gratuité. En revanche, ce que vous lisez de l'auteur dans un exemplaire d'occasion est gratuit. Ça vous semble logique parce que vous confondez un livre avec n'importe quel objet manufacturé. Vous ne comprenez pas le principe du droit d'auteur. Une rémunération pour celui qui est l'auteur d'un ouvrage. L'a
s si qu'lqu'un le revend, c'est bien pour se faire de 'largent, pas par bonté. Un vendeur de livres d'occasion ne vous offre pas gratuitement un livre.
Actualisant
16/12/2024 à 09:35
Madame, relisez-vous : on loue une place pour une séance de cinéma, on souscrit à un accès avec le streaming.
Mais on achète un livre, imprimé et la loi nous en rend propriétaire en tant qu'objet. Car justement l'accès est inclus législativement. Je comprends votre engagement passionné, mais je déplore vos sorties de routes.
Lecteur
15/12/2024 à 22:11
Ne vous en déplaise : quand on achète un livre, qu'il soit neuf ou d'occasion, c'est une "oeuvre de l’esprit" (selon les termes du CPI, précisément) que l'on achète, et pas seulement "un objet découlant d'une production industrielle [...] composé de matière pour partie recyclable"...
En suivant votre raisonnement, les livres numériques devraient être gratuits, puisque sans support materiel, qui est le seul à avoir une valeur économique si l'on vous suit... Raisonnement absurde (et populiste), comme votre article !
Actualisant
15/12/2024 à 23:04
Que vous ignoriez que dématérialisé un support reste un support, est préoccupant.
Le syllogisme va un temps. Ensuite, on tente de refléchir.
Actualisant
11/12/2024 à 08:22
Ah, la “chronologie des médias” appliquée au livre d'occasion, encore une belle idée de chèvre où l'on transpose des éléments d'autres industries culturelles sans réfléchir à d'où ils viennent et pourquoi ils ont été construits (à tort ou raison d'ailleurs) dans tel ou tel secteur.
En l'occurrence, le CPI ne sera pas seul à devoir être modifié, comme le rappelle l'article la directive européenne sur l'épuisement des droits est transposée désormais dans le droit des Etats, donc c'est toute la législation européenne qu'une pareille modification impliquera de mettre en oeuvre.
Rien d'impossible, juste une volonté politique qu'il faudra porter avec un peu de courage et d'opiniâtreté. Et d'ici à 2025, 26 et moins encore 27, n'imaginez pas que le sujet deviendra une priorité.
En somme, la SGDL devrait réfléchir avant de parler et ne pas laisser entendre que ses solutions (l'amendement comme cette chronologie) sont la panacée alors qu'on verserait plutôt dans l'incongru irréfléchi. Mais pour le comprendre, il faut quelques notions de droit, qui impliquent juste de saisir pourquoi une modification du CPI ne s'opère pas comme on tourne une page.
J'ajouterai, et cela m'est très personnel, que l'on a vraiment baissé les bras sur la rémunération et la surpublication (corrélée au marché de l'occasion d'ailleurs : quelle étude s'y est intéressé ?) pour désormais tout miser sur l'occasion afin de redresser la barre.
Jojo
11/12/2024 à 15:02
J'ajouterai que la question de la rémunération des auteurs n'a pas été remplacée et effacée par la question du partage de la valeur du livre d'occasion mais que les problèmes s'accumulent.
adnstep
13/12/2024 à 10:10
Les agriculteurs apprécieront...
Necroko
11/12/2024 à 03:52
l'Informé parle d'une "chronologie des médias" soit 6 mois ou les livres pourraient pas être vendu en occaz.
Nicolas Gary - ActuaLitté
11/12/2024 à 07:57
Bonjour
Une idée lancée par la SGDL qui était également à l'origine de l'amendement qui n'aura donc même pas été présenté.
Cette chronologie pose le même problème : épuisement des droits, personne – en l'état actuel du droit – ne peut imposer au possesseur d'un livre d'en faire ce que bon lui semble (en tant qu'objet, pas sur le contenu).
Jojo
11/12/2024 à 11:08
L'amendement n'a pas été soutenu mais de toute façon, le PLF 2025 est tombé à l'eau et il n'y a encore une fois plus de gouvernement.
Luna
11/12/2024 à 07:29
Donc le plan du gouvernement comme d'hab, ne me dites pas que c'est de racketter les plus pauvres pour continuer de subventionner les bénéfices d'Amazon, ils n'oseraient tout de même pas !
Jojo
11/12/2024 à 12:05
Quel gouvernement ?
Il n'y a plus qu'un gouvernement démissionnaire.
La SGDL et une dizaine de députés centristes qui proposent un amendement, ce n'est pas LE gouvernement.
Et un amendement, de préférence, ça se discute. Normalement, la chambre des députés sert à discuter des propositions de loi. Ce n'est pas un zoo pour réunir des singes hurleurs qui veulent imposer leurs idées par la force. En l'occurence, cet amendement n'a pas été soutenu, il n'a pas été discuté, pas voté en première lecture et ensuite, on a vu le numéro de cirque des députés RN et LFI.
Donc, ne vous inquiétez pas, le livre d'occasion a encore de très beaux jours devant lui !
Tant mieux pour les lecteurs et tant pis pour les auteurs toujours plus précarisés !
Falco
11/12/2024 à 09:10
Bonjour
C’est désarmant de lire tant de bêtise !
Quand un pilier de l’économie culturelle commence à regarder comment escroquer le consommateur alors qu’il a déjà gagné sa vie lors du premier acte de vente, que l’état a pris sa part via la TVA et les impôts et taxes , c’est que ce pilier doit disparaître !
Cet article et ces questions sont une honte! Car si « tout l’inverse de l’industrie du livre, où la production est précisément industrielle…« il est toujours maîtrisé par l’éditeur qui rémunère systématiquement l’auteur toute vente dite « exploitation première »… ou alors on a affaire à des escrocs qui n’ont d’éditeur que le nom!
En cas de vente à des soldeurs ou de mise au pilon de leurs ouvrages les auteurs ont la possibilité d’acquérir au prix du meilleur offrant le stock et de reprendre leurs droits sauf pour lésé droits cédés, format poche par exemple sur lequel ils ont eu des droits rétrocédés !
Je répète pour bien connaître ce discours, ce poser cette question est une escroquerie tenue par des mauvais auteurs, des mauvais éditeurs ou des mauvais libraires espérant toucher un « pactole » auquel ils ne méritent absolument pas !
Honte à ceux qui veulent spolier les lecteurs 2 fois!
Merci
Jojo
11/12/2024 à 11:28
Consommer toujours moins cher !
Vive l'ultra-libéralisme !
La formule lisse du chacun pour soi et que le plus malin gagne !
Le livre d'occasion aujourd'hui se vend industriellement. On n'est plus avant l'ère du net où il était plus difficile de se procurer une version d'occasion d'un livre qui venait d'être publié.
Si je vais sur un plateforme pour acheter un livre qui vient de sortir et qu'on me propose le même d'occasion "comme neuf" pour deux fois moins cher, je vais l'acheter. Je lirai sensiblement la même chose et la qualité de l'objet sera quasiment identique. L'occasion siphonne les ventes du neuf.
Ce que dit la SGDL se base sur une étude du ministère de la culture :
"Une étude publiée en 2024 par le ministère de la Culture a montré qu’en 2022 un livre sur cinq était acheté d’occasion, que le chiffre d’affaires des revendeurs de livres d’occasion s’élevait à 350 millions d’euros (10 % du chiffres d’affaires du livre neuf) et qu’il connaît une croissance exponentielle (+49 % en cinq ans). Ce marché s’est par ailleurs profondément recomposé : il se concentre désormais autour de puissantes plates-formes, généralistes ou spécialisées (Amazon, Momox, Rakuten-Price minister, Ebay), au détriment de la revente entre particuliers et du réseau des bouquinistes, qui, lui, est en voie de disparition."
49% en. cinq ans !
Et ce n'est pas fini. Il y a un moment où il faut revoir les règles, sinon, certains financent la création et d'autres qui ne la financent pas en sont les heureux bénéficiaires.
Il y a quelque chose dans le business model du livre qui ne fonctionne plus.
Les gains des auteurs (encore en vie) proviennent uniquement des ventes de leurs ouvrages neufs. Les éditeurs ne payent pas le travail, seulement le succès. Ne l'oubliez pas !
Une chronologie des médias ne serait pas un collage stupide pas plus stupide que la Loi Lang.
adnstep
13/12/2024 à 10:19
Vendez le neuf au prix de l'occasion, et il y aura moins d'occasions vendues.
Le pb est simple :
- pouvoir d'achat en berne.
- prix du livre en hausse.
- lectorat en baisse.
Est-ce ultralibéral d'en conclure que le marché du livre va aller plus mal demain, et que se placer sur le marché de l'occasion est peut-être une bonne idée ?
Comme disait un commentateur plus haut, un livre, ce n'est pas des fruits et des légumes. Effectivement, une soupe de livres, c'est assez indigeste et ça nourrit mal son homme.
Jojo
14/12/2024 à 17:07
Le marché de l'occasion est une bonne idée pour les revendeurs, pas pour ceux qui créent et ceux qui financent la création. Ou alors, s'il ne faut pas taxer l'occasion, expliquez-moi comment financer cette création ?
Falco
15/12/2024 à 10:57
La première et l’essentiel est le TALENT puis vient le fait d’arrêter d’écrire et surtout de publier le énièmes livre sur un sujet ou il y a déjà une flopée !
80 000 titres par an en Français alors que moins de 3 000 se vendent (neuf+occasion+poche+podcast+téléchargement++++) à plus de 800 exemplaires !
Arrêtez de nous emmerder avec des sujets qui n’intéressent que les médiocres !
J’ai contribué à cette surenchère en achetant plus de 10 000 titres par an en solde aux éditeurs et en publiant fut un temps plus de 2000 titres par an mais je les vendais sur mon propre circuit, mes librairies (jusqu’à 180) les GMS lors d’opérations de Foire aux Livres et dans des corners sur les stations service d’autoroute pour savoir que jamais les auteurs qui ont du talent et quelque chose à dire ne réclament ou rendent responsables des éditeurs, les diffuseurs, les distributeurs, les points de vente de mal faire leur travail! Ce sont toujours les médiocres qui ne se remettent jamais en cause. D’autre part sur les plus de 20000 titres publiés en 25 ans 98% ce sont des titres ou des thèmes issus de la demande de nos boutiques qui ont été publiés !!!!
Elle est où la création ou le statut d’intermittent permet à tout un chacun qui sait jongler avec 2 balles peut l’obtenir ? On assiste depuis 1968 à un nivellement par le bas qui aboutit à donner le Prix Goncourt à un très possible voleur d’histoire et le Prix Nobel à une folle à lier !!!’
Triste France !
Jojo
16/12/2024 à 09:23
Nous y voilà !
Vous êtes marchand de livre d'occasion et vous refusez de partager la valeur. Vous vous profitez d'une industrie culturelle mais vous ne souhaitez pas la financer.
Votre argument est de vous faire passer pour un écolo.Vous revendez tout ce que les éditeurs fabriquent à perte. Heureusement qu'ils gaspillent parce qu'autrement, vous n'auriez rien à vous mettre sous la dent !
Puisque vous haïssez les auteurs et préférez la matière à son contenu, recyclez-vous ! Vendez du papier toilette !
Falco
16/12/2024 à 09:57
C..nnard c’est ce que j’ai parfois fait … car dans les lots achetés tout n’était pas passable et heureusement il fut une époque où j’ai pu faire des opérations de vente de livres à 1€ et des opérations au kg qui permettaient d’écouler les bouses publiés. Aujourd’hui le prix du m2 des appartements et des maisons ne permet pas de consacrer 3m2 à une bibliothèque… et les éditeurs vivant dans un système de cavalerie ( office payé à 60 jours par les libraires aux distributeurs, qui rémunèrent l’éditeur à 90 jours , le libraire à le droit de retour d’un livre après l’avoir payé soit à 90 jours de l’avoir reçu et le retour est traité à 180 jours après la mise en vente (au mieux!!!) avec une valeur à 60 jours plus tard soit 240 jours…. En escomptant sa facturation le distributeur récupère 8 mois de trésorerie et l’éditeur … 5 ou 6 mois….
Et cela tient depuis 50 ans ! Le libraire est le seul baisé qui paye pour être baisé! Il finance le tout en acceptant d’être un smicard ayant investi une fortune pour un espace en emplacement n°1 ou 2 du centre-ville d’au moins 120m2 , en finançant un fonds qui ne se vends pas et en payant les salaires fussent ils au smic …
Et certains c..ne viennent donner des leçons d’économie alors qu’ils n’ont rien fait d’autre que compiler des articles d’encyclopédie !
Je vous emm…de !
Merci
Eugéne Morel
11/12/2024 à 20:05
Excellent article que vous commentez judicieusement. ça fait un moment qu'on voit l'appétit des éditeurs déjà gavés de taxes parafiscales perçues sur les bibliothèques (droit de prêt) et les consommateurs de livres travailler à la construction d'une nouvelle aubaine, comme d'habitude dans "l'intérêt des auteurs" (ça peut calmer leurs revendications en faveur d'une remise en cause du partage léonin de la valeur dans la chaîne du livre) et dans l'esprit de la croisade de la France éternelle contre Amazon.
Luna
12/12/2024 à 08:08
Bien sûr la croisade éternelle de la liberté contre la servitude volontaire que veut nous imposer ce gouvernement fantoche d'Amazon.
C'est encore une fois "le peuple qui s’asservit, qui se coupe la gorge, qui, ayant le choix d’être serf ou d’être libre, abandonne sa liberté et prend le joug, et, pouvant vivre sous les bonnes lois et sous la protection des États, veut vivre sous l’iniquité, sous l’oppression et l’injustice, au seul plaisir du tyran. C’est le peuple qui consent à son mal ou plutôt le recherche
Vous vous affaiblissez afin qu’il soit plus fort, et qu’il vous tienne plus rudement la bride plus courte. Et de tant d’indignités que les bêtes elles-mêmes ne supporteraient pas si elles les sentaient, vous pourriez vous délivrer si vous essayiez, même pas de vous délivrer, seulement de le vouloir.
Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. Je ne vous demande pas de le pousser, de l’ébranler, mais seulement de ne plus le soutenir, et vous le verrez, tel un grand colosse dont on a brisé la base, fondre sous son poids et se rompre."
Falco
12/12/2024 à 15:10
Autant de bêtise cela porte un nom qui commence par c et finit par nnerie!
Necroko
13/12/2024 à 05:22
ouch, votre perte de MDP/comptes est vraiment un traumatisme dis donc.
adnstep
13/12/2024 à 10:22
Amazon me convient très bien.
Par contre vous, Luna, vous me faites peur. Je n'aimerais pas vous savoir au pouvoir.
Jojo
12/12/2024 à 08:49
Vous confondez les éditeurs avec les auteurs. Ce projet d'amendement est venu de la SGDL pas du SNE.
Les auteurs ne perçoivent aucun salaire pour écrire un livre, ils reçoivent une avance que l'éditeur récupère sur les ventes. L'avance remboursée, l'auteur commence à percevoir des bénéfices. Qu'un livre soit lu dans un exemplaire neuf ou d'occasion ou numérique ou qu'il soit emprunté en bibliothèque, il est lu et c'est cette lecture qui devrait rémunérer l'auteur. La logique d'une taxe sur le prêt en bibliothèque n'est pas plus absurde qu'une taxe sur le livre d'occasion.
Un livre n'est pas un objet comme un autre. Les revendeurs ne financent pas la création. Les auteurs, ce n'est pas leur soucis. Ils voient le livre uniquement comme un objet dont ils peuvent tirer profit. Ils vendent des livres comme ils vendraient des casseroles ou des chaussettes. Même neuf, un lecteur ne paye jamais la valeur réelle de ce qu'il lit.
Le marché de l'occasion s'est transformé avec internet et il est en train de vampiriser les ventes du livre neuf. Si rien n'est fait, seuls les auteurs de bestsellers auront le droit de vivre de leur plume. La liberté d'expression a un prix. En achetant un livre d'occasion, vous ne rémunérez que le revendeur. L'auteur ne gagne absolument rien. Ce qu'il a écrit pour vous, vous le lisez gratuitement. Et cette gratuité, l'auteur n'en a pas décidé. Elle lui a été imposée par une évolution du marché de l'occasion.
Actualisant
12/12/2024 à 11:37
Ah, oui, un amendement SGDL, mais va tellement dans le sens des demandes du SNE.
Lequel a obtenu (le rappeler ne fait pas de mal et c'est un peu moins démagogue que de prétendre que les deux entités ne marchent pas main dans la main sur ce sujet), que le président Macron contredise sa ministre de la Culture sur le sujet.
Mme Dati avait dit “Non” aux éditeurs sur la taxe occasion, lesquels ont obtenu une “contribution” officialisée par le PR.
Et pour mémoire, quand le SNE n'aime pas les amendements de la SGDL, il le fait savoir. Dans le cas contraire, c'est qui ne dit mot consent.
Nous sommes dans l'édition, après tout : les mots (et les silences entre les mots) ont un sens.
Jojo
12/12/2024 à 18:33
Parfois, les intérêts convergent. Parfois, non.
Je précisais que cet amendement est venu de la SGDL et pas des éditeurs. Pour être précis.
Mais si on prélève une taxe sur le livre emprunté en bibliothèque, pourquoi serait-il absurde qu'une taxe ne soit pas prélevée sur le livre d'occasion ?
C'est sensiblement la même logique : un livre, qu'il soit lu par une ou dix personnes en version neuve ou d'occasion est lue. C'est cette lecture qui devrait rémunérer l'auteur.
Et peut-être qu'il faudrait que cette taxe, dans les deux cas (bibliothèques, occasions), ne reviennent pas aux éditeurs mais seulement aux auteurs.
Des livres d'occasion, sur le plan écologique, ce n'est pas à rejeter. Mais il faut revoir la partage de la valeur. Sans argent, les auteurs ne peuvent pas vivre de leur travail.
Necroko
13/12/2024 à 02:22
Connaissant les ayants-droit (exemple la copie privée) sa va commencer léger puis y aller à fond avec de jolies études qui montrent que les consommateurs sont tous méchants à revendre leurs livres et donc il faut les/nous taxer plus.
Si on donne 3% aux auteurs alors les éditeurs vont aussi demander leurs 3%.
Il faut surtout pas laisser les auteurs et éditeurs s'approcher de nos livres d'occaz (ou DVD/BR).
Luna
13/12/2024 à 07:06
Non, c'est la négation de la propriété.
Quand j'achète un livre, il m'appartient, je le lis autant que je veux, je dessine dessus, je le prête, je l'échange.
Je l'utilise comme papier toilette si ça me chante, je le cuisine comme dans le chameau de la bibliothèque et qu'on ne vienne pas me dire que je dois demander l'avis de l'auteur à chaque fois.
Un livre ce n'est ni du streaming, ni de la location longue durée et cette vision de la SGDL est une fois de plus liberticide, criminelle et à combattre.
Non l'avenir du livre, ce n'est pas de payer à chaque page lue, n'en déplaise à ces spoliateurs de la SGDL
Jojo
13/12/2024 à 08:43
Pour vous, les auteurs n'existent pas. Ce qu'on trouve dans les livres surgit de nulle part.
Vous n'achetez pas qu'un objet sorti d'usine. Le droit d'auteur est immatériel. Vous pouvez vous procurer des livres et les brûler en place publique. Ça n'aura pas le même sens que de bruler des pneus.
Aurélie
15/12/2024 à 11:14
Et quand vous achetez un jean d'occasion par ex, vous pensez aux ouvrières du Bengladesh qui l'ont fabriqué ? Pourquoi pas encore une taxe sous prétexte qu'il faut payer l'auteur du travail ? On peut aller loin comme ça, postulez à Bercy.
Jojo
16/12/2024 à 09:08
Un jean, exceptée sur son étiquette, il n'y a pas grand chose à lire et encore, ce n'est pas ça qui vous transporter ou vous faire réfléchir. Faut comparer ce qui est comparable !
Falco
16/12/2024 à 10:03
Un jean avec ou sans marque a pour objet de vous habiller et vous protéger du froid par exemple. Les livres dont vous parlez n’ont d’autre vocation que de remplir des cartons et des linéaires !
Jojo
13/12/2024 à 09:02
"Le tout au risque de diaboliser le marché de l’occasion qui représente au contraire une chance pour le secteur : celle de découvrir des auteurs, d’acheter d’autres livres neufs, d’inciter à la lecture à des tarifs plus accessibles."
Ou d'acheter d'autres livres neufs ou tous les livres d'un auteur que vous appréciez.
L'illusion des gauchistes. Croire toujours qu'il suffirait de raser gratis pour que le monde devienne amour. Si seulement le monde pouvait être aussi vertueux !
Si un lecteur peut avoir un livre moins cher, il l'achète moins cher et sil peut l'obtenir gratuitement, il le prend. Peu importe si l'auteur (en vie) de ce livre n'est pas rémunéré pour ce qu'il lui offre. Voilà comment fonctionnent les humains et voilà pourquoi beaucoup d'agriculteurs se retrouvent à crever de faim.
Je doute qu'un tarif plus accessible incite à la lecture. Pour inciter à lire, il y a l'école et les parents. Une question d'éducation. Si on ne vous apprend pas à lire et a vraiment lire, c'est-à-dire à comprendre l'intérêt de la lecture : la culture, la curiosité, la connaissance, que vous donniez des livres gratuitement à des non-lecteurs ne les incitera pas plus à lire. C'est de la démagogie de prétendre le contraire. Du même niveau de naïveté que l'idée de Dati d'implanter des librairies dans des quartiers ou des personnes ne fréquentent jamais leurs médiathèques. Remplacer une offre gratuite par une offre payante ne les amènera pas plus à la littérature.
La culture se paye. Les lettres et les arts ont un coup de fabrication. Faut arrêter de faire croire que la culture doit être gratuite. Les pays avec une économie forte ont plus de moyen pour produire des cathédrales et des œuvres avec des technologies pointues que les pays économiquement faibles. La richesse d'un pays s'évalue aussi a sa capacité à financer ses artistes et ses intellectuels. Tout l'histoire le démontre. Sans Philippe de Médicis, il n'y aurait pas eu les trésors de Florence.
L'ultra-libéralisme du net qui permet à des revendeurs de livres de faire fortune sur le dos des auteurs et des éditeurs ne créera aucun cercle vertueux. Au contraire ! Les marchands de livres d'occasion sur le net ne sont que des ogres qui dévorent tout et qui refusent de partager la valeur. Ils profitent.
Luna
13/12/2024 à 12:20
Ce système actuelle qui vire au paiement à la demande, n'est pas vertueux non plus.
Un livre, ce n'est pas de l'eau, le système ne doit pas tout nous faire payer dès qu'on tourne le robinet.
Et pourquoi pas fixer le prix d'une chaise au nombre de fois où l'on s'assoie dessus pendant qu'on y est !
Si les auteurs ne sont pas bien payés, c'est parce qu'ils sont considérés par les ultra libéraux comme des employés du livre que l'on peut remplacer par de l'IA aussi crétine, qu'insipide plutôt que comme des créateurs.
Je tacle et je botte en touche la remarque.
Nous ne sommes pas coupable, mais victime d'un piratage organisé !
Jojo
14/12/2024 à 17:09
Qeul rapport entre les IA et le marché d'occasion ?
Aurélie
15/12/2024 à 10:23
Ah bon des agriculteurs qui meurent de faim alors que ce sont eux qui cultivent les légumes ?
J'ai acheté "le vol des cigognes" de JC Grangé d'occaz, il est écrit en 4e de couverture 5,50 € à sa parution (2004 il me semble). 20 ans plus tard Le Livre de Poche le publie en plus gros caractères donc + de papier et ils vous expliquent le pourquoi de l'inflation, le papier coûte cher. Aujourd'hui on le trouve en librairie à 8,90 €, soit +62 %.
Avec un billet de 10 € vous ne pouvez plus acheter un roman de poche chez Babel noir. Ou le dernier livre de poche de Jérôme Fourquet coûte 11,40 €.
Si vous passez à Limoges, vous pourrez visiter Le Bibliovore, c'est une librairie d'occaz pleine à craquer.
Jojo
16/12/2024 à 09:29
Absurde de comparer le prix d'un livre de 2004 avec celui de 2024 !
L'inflation en 20 ans, elle est de combien ?
Et si vous souhaitez vous amuser à comparer des prix, prenez l'augmentation du prix du pain sur vingt ans et comparer le à l'augmentation du prix d'un livre sur la même période. Puis, comparer les deux à la réévaluation du SMIC toujours sur cette période. Vous constaterez que les livres ne coûtent pas si cher.
Falco
12/12/2024 à 09:47
Bonjour
Pour compléter cet article celui-ci permets de comprendre le pourquoi du comment..
il y a quelques années les chiffres GFK des ventes réelles étaient déjà catastrophiques ! 95% des plus des 75 000 parutions annuelles se vendaient à moins de 400 exemplaires. La machine à imprimer était poussé par les offices qui via les coûts fixes de diffusion distribution permet la fuite en avant de ce métier qui vit à découvert! Enlevez à Hachette, Madrigal ou à Editis mais aussi aux autres la distribution et la cavalerie qu’il en découle et tout leur système s’écroule ! Les points de vente par leur inscription à l’office et des taux de retour proches de 50% financent tout un système qui bénéficie à Amazon et aux GMS!
Merci
« Livres invendus : un taux de retour de 22 % et 25.000 tonnes pilonnées
Descendu à 19,3 % sur la période 2021-2022, le volume des livres invendus en France en 2023 s'établit à 22 % du volume d'ouvrages transportés vers les points de vente, d'après des données relayées par l'ADEME, l'Agence de la transition écologique, dans un rapport. Cela représente 41.000 d'ouvrages qui retrouvent les entrepôts des distributeurs.
Le 11/12/2024 à 15:30 par Antoine Oury
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Dans son rapport final consacré aux flux de produits graphiques en France, l'Agence de la transition écologique réserve une petite partie de son examen au secteur du livre. Pour faire état des mouvements au sein de ce dernier, l'agence s'est appuyée sur les données fournies par le Syndicat national de l'édition, en cohérence avec celles apportées par les services de douanes.
En guise de préambule, l'ADEME relève les spécificités du marché du livre et de la production d'ouvrages en France, en notant par exemple l'« écart très important entre le nombre de livres produits par les éditeurs et le nombre de livres vendus sur le marché français ».
Dans un marché reposant sur une logique de l'offre (un grand nombre de titres sont mis sur le marché chaque année, 36.819 en 2023 selon le SNE), un certain nombre de références ne rencontrent pas leur public, ou pas dans des proportions idéales.
Ces références non vendues ne sont pas pour autant systématiquement évacuées du marché : « [L]a différence entre la production et la vente de livres vient augmenter les stocks des distributeurs rétribués par les maisons d’édition pour conserver les livres pendant des périodes pouvant dépasser la décennie », rappelle l'ADEME. D'après le SNE, plus d’un milliard d’exemplaires seraient actuellement en stock.
Une partie de ces ouvrages retournés est malgré tout détruite : 13 % du volume de livres du flux « Aller » ont ainsi été pilonnés sur la période 2021-2022, selon le SNE. Ce qui représentait tout de même, toujours sur cette période, 25.000 tonnes de livres sur les 36.900 tonnes d'invendus, soit 67 % des ouvrages retournés... En 2023, 25.000 tonnes d'ouvrages auraient été pilonnées, soit 60 % de l'ensemble, à savoir 41.000 tonnes de livres retournés.
Plus de livres invendus
L'ADEME, en s'appuyant sur les données du SNE, relève une hausse du taux d'invendus en 2023, estimé à 22 %, quand il était descendu à 19,3 % sur la période 2021-2022. L'agence précise cependant que « le taux de retour des points de vente vers les grossistes était en réalité d’environ 21 % de la production annuelle, selon le SNE, mais il est partiellement compensé par les ventes sur stocks ».
La question des ouvrages invendus est au cœur de multiples réflexions entamées par le secteur du livre, en particulier par les éditeurs et les libraires. Ces derniers pointent une production trop dense de nouveautés, et réclament des baisses de cadences, évoquant « une surproduction qui nuit à la diversité », comme le soulignait Anne Martelle, présidente du Syndicat de la librairie française, dans nos colonnes.
À LIRE - Librairie : ralentir pour mieux vendre ? Bilan de la Trêve des nouveautés
Du côté des éditeurs, les structures indépendantes sont confrontées à la même problématique, puisque l'importante production de nouveautés les met en difficulté pour trouver une place dans les librairies. Les plus grandes structures, en particulier celles intégrées à des groupes industriels, assurent que les rythmes de parution ont été considérablement ralentis...
Un regard général le confirme : en 2023, la production des éditeurs français a baissé, avec 36.819 nouveautés (- 5 % par rapport à 2022) et 457 millions d'exemplaires produits dans l'année, nouveautés et réimpressions confondues. Toutefois, ce léger recul de la production resterait insuffisant pour assurer la bonne santé de la chaine du livre, pointent de nombreux acteurs.
Pour réduire le taux d'invendus, le Syndicat national de l'édition travaille sur un outil, Filéas (pour Fils d'informations libraires, éditeurs, auteurs), qui permettrait de mieux suivre les ventes de livres et ainsi d'ajuster production et diffusion. Sa mise à disposition doit survenir en 2025.
Des livres plus épais
L'ADEME fait état d'une production en baisse, avec 456,3 millions d'exemplaires produits en 2023, chiffre que le SNE avait arrondi à 457 millions dans son propre rapport, contre 536 millions d'exemplaires en 2022. Détail amusant, le poids moyen en grammes des ouvrages produits augmente, passant de 384 g à 408 g en 2023. Moins de livres sont sortis des presses, donc, mais ils seraient plus épais...
L'ADEME note une particularité du secteur, le « solde négatif des échanges extérieurs très élevé », que l'agence explique par des « maisons d’édition faisant massivement appel à des imprimeurs situés hors des frontières ».
Tableau tiré du rapport Actualisation 2023 des flux de produits graphiques en France de l'ADEME
Tableau tiré du rapport Actualisation 2023 des flux de produits graphiques en France de l'ADEME
Le tonnage de papier mis en œuvre par le secteur est aussi en recul en 2023, de - 2 %, à 195.300 tonnes. Il s'agit du premier recul observé depuis l'année de la pandémie, en 2020 (- 10,9 % au cours de cette période exceptionnelle), et ce niveau n’est jamais vu depuis au plus d'une décennie. À titre de comparaison, en 2011, le tonnage annuel mis en œuvre s'élevait à 279.000 tonnes.«
Jojo
12/12/2024 à 18:33
Oui et conclusion ?
Falco
13/12/2024 à 23:19
Trop de titres! N’importe qui publie n’importe quoi pour alimenter les offices qui ne sont que de la cavalerie de ce métier !
Le libraire paye tout avec la menace implicite de la faculté de retour et la loi Lang qui lui garanti une remise constante, un prix garanti et un encadrement des remises accordées y compris aux collectivités ! Ceci s’appelle une situation de monopole sans aucun risque!
Quand aux auteurs ceux qui font des ventes ils gagnent correctement leur vie, les autres … ont une carte de visite et un statut d’intellectuel mais n’ont pas grand chose d’intelligent à dire puisque les clients/lecteurs ne les achètent pas !
Le jour où les auteurs vivront que de leurs ventes…. Nous y sommes! Et beaucoup d’entre vous sont beaucoup trop payés par rapport au nombre de livres que vous avez écrit (??) et qui sont vraiment lus!
Maintenant … vous nous emmerdez !!!
Jojo
14/12/2024 à 17:03
Tout ça pour dire : les auteurs, vous nous emmerdez !
Ne lisez plus. Allez vous promener !
Falco
15/12/2024 à 11:04
Faut-il encore avoir quelque chose à dire d’intéressant et intellectuellement acceptable pour que le titre d’auteur ne soit pas galvaudé !
Bien souvent avec une IA vous obtenez de meilleurs résultats sans risque d’erreurs sur la chronologie ou sur les faits … car à force de manipuler telle ou telle encyclopédie et telle ou telle chronique les « auteurs » finissent par tout mélanger…
Essayez l’IA (ChatGPT) c’est bluffant !
Jojo
16/12/2024 à 09:31
Chat GPT n'a pas de conscience. Un peu comme vous monsieur le marchand d'occasion !
Falco
16/12/2024 à 09:38
Bonjour,
À la lecture de vos commentaires « votre conscience » (cachée derrière un pseudo comme le font tous les abrutis) doit être en RTT!
Vous ne connaissez rien à l’économie du livre !
Vos arguments sont simplistes et collectivistes !
Barrez-vous chez Maduro puisque tout est si beau dans les kolkhozes !
Merci
Lecteur
15/12/2024 à 21:03
Est-ce Rakuten ou Momox qui vous a fourni les éléments de language ? Tous leurs arguments y sont sagement repris. Bravo pour le copier-coller ! J'espère qu'ils paient bien...
Nicolas Gary - ActuaLitté
15/12/2024 à 23:08
Bonsoir
Je crains que votre ironie ou votre cynisme ne soient totalement déplacés.
Si les faits sont trop têtus pour ce que vous êtes en mesure d'accepter, n'accusez pas le messager ni son message, mais plutôt votre incapacité à comprendre ce qui est dit.
Ou changez la loi, pour changer le monde.
Mais arrêtez de nous insulter, c'est idiot.
elisée verjus
21/12/2024 à 12:40
Necroko un message d'espoir pour nos auteurs chéris ? un petit mot doux pour lanoelle ?
Necroko
21/12/2024 à 21:15
Pas marre de troller le site avec des pseudos générés via une IA ?
Falco
22/12/2024 à 12:12
Le Necroko ne serait pas un peu/beaucoup schizophrène ???
À la question de qu’est-ce le Nicroko ?, que je ne connais pas car je ne suis pas un lecteur de Manga ou de BD( à part Astérix, Tintin, Blake et Mortimer ou Lucky Luke (période cigarette !)) j’ai obtenu ça:
« Necroko, personnage de manga. Les Nécromes sont des êtres dénués d'émotion et ne ressentent qu'une seule chose : une faim insatiable pour le Wakfu qui les guide dans leurs actions. »
Alors je répète à l’hôpital qui se fout de la charité, vous n’êtes pas schizophrène ? Quant à moi c’est mon vrai nom !
Merci
Luna
22/12/2024 à 14:45
C'est un très joli nom.
Mais si ça continue comme ça avec cette logique ultralibérale va falloir payer une abonnement à vie pour avoir le droit de porter un prénom.
Non, tout cela va bien trop loin.
L'auteur est le propriétaire de son texte.
Le lecteur propriétaire de son livre et tous les autres sont des sangsues.
Et nous sommes, comme le disait Balzac, dans l'obligation de mentir, d'implorer un autre homme pour de l'argent, de nous courber devant un sot assis sur sa caisse, de recevoir son froid regard, son regard de sangsue plus odieux qu'un soufflet !
Falco
22/12/2024 à 17:51
Bonsoir Luna,
Comme dans la chute je le disais en lisant vos commentaires « jusque là tout va bien » mais ce dernier commentaire me laisse pantois et je me dis que vous devriez consulter vite car après ce stade d’état d’esprit il ne vous reste que la strychnine où la mort aux rats….
Allez une petite tisane et au lit !
Joyeux Noël !
Necroko
23/12/2024 à 02:18
je parlais au troll aux multiples pseudos "elisée verjus" pas à toi (l'autre troll).
Falco
23/12/2024 à 11:02
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