Alors que nous approchons de la fin du premier quart du XXIe siècle, le New York Times vient de publier sa liste des 100 meilleurs romans de la période. Établie avec l'aide de 503 romanciers, poètes, écrivains, critiques et amateurs de littérature, le classement du quotidien américain couronne L'Amie prodigieuse, d'Elena Ferrante.
Le 16/07/2024 à 17:28 par Ugo Loumé
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Publié le :
16/07/2024 à 17:28
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Le New York Times Book Review a décidé de marquer les 25 premières années de ce siècle avec un projet ambitieux : déterminer les livres les plus importants et influents de cette époque. Pour ce faire, le média a envoyé une enquête à des centaines de figures littéraires éminentes, leur demandant de nommer les dix meilleurs livres publiés aux États-Unis depuis le 1er janvier 2000, même si certains datent dans leur version d'origine d'avant notre siècle, comme la trilogie de Copenhague de Tove Ditlevsen qui pointe en 71e position et qui fut publié à partir de 1967 au Danemark.
Parmi les participants, on trouve des noms illustres tels que Stephen King, auteur prolifique et maître de l'horreur, Bonnie Garmus, Claudia Rankine, poétesse et essayiste, ainsi que James Patterson, célèbre pour ses thrillers à succès. D'autres personnalités comme Sarah Jessica Parker, Karl Ove Knausgaard, Elin Hilderbrand, Thomas Chatterton Williams, Roxane Gay, Marlon James, Sarah MacLean, Min Jin Lee, Jonathan Lethem et Jenna Bush Hager ont également pris part à ce projet.
Si les 100 romans qui ressortent de cette enquêtes sont — logiquement — en grande majorité américains et anglophones, c'est bien l'Italienne Elena Ferrante qui s'empare de la première place, avec son oeuvre L'Amie prodigieuse (Gallimard, traduction par Elsa Damien).
Ce roman, traduit en 42 langues et vendu à près de 1,6 million d’exemplaires en France seulement (source : Edistat), est le premier volet d’une saga qui a reçu un succès extraordinaire dans le monde entier. Elena Ferrante y raconte la vie de deux amies, Elena Greco et Raffaella Cerullo, qui habitent un quartier pauvre de Naples dans le début des années 50.
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Toutes deux sont brillantes à l'école, mais seule Elena aura la possibilité de poursuivre ses études, car la famille de Raffaella n'a ni les moyens de financer les siennes, ni le désir de les soutenir. Cette dernière quitte alors l'école et rejoint son père, cordonnier, dans l'atelier familial. « Lire ce roman sans compromis et inoubliable, c'est comme faire du vélo sur du gravier : c'est granuleux, glissant et angoissant, tout à la fois », résume le New York Times.
Parmi les autres oeuvres présentes dans ce top 100, se trouve également L'Enfant perdue (Gallimard, traduction par Elsa Damien), dernier volet de la tétralogie de L’Amie prodigieuse, et Les jours de mon abandon (Gallimard, traduction par Italo Passamonti), toujours d’Elena Ferrante.
Trois romans pour l’autrice italienne, donc, ce qui fait d’elle la romancière la mieux représentée dans ce classement, avec Jesmyn Ward, qui y place Le chant des revenants (Belfond, traduit de l’anglais (États-Unis) par Charles Recoursé) Men We Reaped et Salvage the Bones, et George Saunders pour Pastoralia (Gallimard, traduit de l’anglais (États-Unis) par Marie-Lise et Guillaume Marlière), Lincoln au Bardo (Fayard, traduit de l’anglais (États-Unis) par Pierre Demarty) et Tenth of December.
Côté auteurs américains toujours, on retrouve Philip Roth à deux reprises, avec La tâche et Le complot contre l'Amérique, tous deux publiés par Gallimard et traduits de l'anglais (États-Unis) par Josée Kamoun. L’Anglaise Zadie Smith place elle aussi deux titres, De la beauté (Gallimard, traduit de l'anglais par Philippe Aronson) et Sourires de loup (Gallimard, traduit de l'anglais par Claude Demanuelli), qui figurait également dans la liste des 100 romans qui ont façonné notre monde selon la BBC.
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Un seul roman français figure dans ce classement : Les années (Gallimard) de la Prix Nobel 2022 Annie Ernaux se place en 37e position. D’autres Prix Nobel de littérature sont également présents, comme Toni Morrison avec Un don (Christian Bourgeois, traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne Wicke), l’Ukrainienne Svetlana Alexievitch pour La Fin de l'homme rouge (Actes Sud, traduit du russe par Sophie Benech), Kazuo Ishiguro pour Auprès de moi toujours (Gallimard, traduit de l'anglais par Anne Rabinovitch).
Jon Fosse est également présent avec sa Septologie (Christian Bourgeois, traduit du néo-norvégien par Jean-Baptiste Coursaud) et Alice Munro, avec Fugitives (Editions de L’Olivier, traduit de l’anglais (Canada) par Jacqueline Huet et Jean-Pierre Carasso) et Hateship, Friendship, Courtship, Loveship, Marriage.
Par Ugo Loumé
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EICH ALAIN
17/07/2024 à 05:15
Comment en 2024 peut-on présumer quel ouvrage sera le meilleur du 21ème siècle ou de ce premier quart de siècle ? Quels critères objectifs ? Les ventes à l'international ? Alors que l'on sait , vue le passé, que des œuvres, des auteur.e.s. De leurs vivants ont vécu dans la misère et sont aujourd'hui Le Graal en littérature, Poésie, Théâtre etc. Est ce qu'un ouvrage parce qu'il se vend bien est forcément un chef d'œuvre ??? Si telle marque de lessive ou autre s'arrache dans le commerce est-elle nécessairement la meilleure ??? Et pour tout un.e. chacun.e.???J'ai des doutes .
Marie
17/07/2024 à 07:39
Et ben, pas du tout d'accord, ayant lu Ferrante et d'autres Ernaux, je connais la chanson !Quant aux Nobel, ils consacrent (!) l'ensemble d'une oeuvre, en d'autres termes pas français un "patchwork" commis par le (la) même...
Jean Voulais
17/07/2024 à 08:23
Le génie de Yann Moix toujours pas reconnu.