Bernard Pivot, figure emblématique de la culture française et ancien président de l'Académie Goncourt de 2014 à 2019, s'est éteint à l'âge de 89 ans. Sa famille a confirmé cette triste nouvelle, ce lundi 6 mai 2024 à l'AFP. Il se battait contre un cancer depuis plusieurs mois. Il était non seulement connu pour son rôle d'auteur et de présentateur de la culte émission littéraire Apostrophes, mais également pour son amour profond des livres et de la langue française.
Le 06/05/2024 à 15:09 par Hocine Bouhadjera
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06/05/2024 à 15:09
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Sa carrière journalistique a débuté par un stage au journal Le Progrès à Lyon, avant de le mener au Figaro Littéraire à partir de 1958. Après la disparition de cet hebdomadaire en 1971, il prend le poste de rédacteur en chef au Figaro, qu’il quittera en 1974 suite à l'arrivée de Jean d'Ormesson.
Il fonde ensuite le magazine Lire et travaille comme chroniqueur pour Le Point et le Journal du dimanche. Il a par ailleurs marqué le monde de la radio, notamment chez Europe 1 au début des années 70, et RTL durant les années 80.
Lancée un soir de janvier 1975, Apostrophes a rapidement conquis le cœur des téléspectateurs français, avec une audience hebdomadaire de 2 à 3 millions de personnes durant ses 15 années de diffusion. En tout, Bernard Pivot a animé 724 épisodes de cette émission, qui demeure un point de référence dans l'histoire télévisuelle française, jusqu'en 1990.
Le magazine littéraire de référence en France a reçu des écrivains renommés, de Marguerite Duras à Alexandre Soljenitsyne, en passant par Vladimir Nabokov, Marguerite Yourcenar, Susan Sontag, Milan Kundera, Georges Simenon, John Le Carré, Umberto Eco, ou encore Charles Bukowski dans une émission aujourd'hui culte, où l'écrivain quitta l'émission fortement alcoolisé.
Des personnalités politiques aussi, comme le Dalaï Lama ou François Mitterrand, des penseurs comme Pierre Bourdieu ou Claude Lévi-Strauss, ou encore des acteurs du monde de la culture, tels que Marcello Mastroianni, Jean-Luc Godard, Georges Brassens, Serge Gainsbourg ou Renaud.
En 1990, une polémique éclate suite à une interview de Gabriel Matzneff où Bernard Pivot, sous un ton léger, a abordé les confessions pédophiles de l'écrivain sans condamnation.
De 1991 à 2001, Bernard Pivot a animé l'émission Bouillon de culture sur Antenne 2 puis France 2, et de 2002 à 2005, Double je sur France 2 et TV5 Monde.
En 2004, il a été le premier journaliste à être élu à l'Académie Goncourt, dont il aura assuré la présidence jusqu'en 2019.
En tant qu'auteur, son premier roman, L'Amour en vogue, est paru en 1959 chez Calmann-Lévy, inaugurant une longue série d'ouvrages variés, allant de chroniques comme La Vie oh là là ! (1966, Grasset) à des essais tels que Les Critiques littéraires (1968, Flammarion). Le journaliste s'est révélé éclectique dans ses textes, jusqu'au sport avec Le Football en vert sur l’A.S. Saint-Étienne (1980, Hachette-Gamma), les dictionnaires avec Dictionnaire amoureux du vin (Plon, 2006), ou sur la langue française, notamment 100 mots à sauver (2004, Albin Michel) et Les Dictées de Bernard Pivot (2006, Albin Michel).
Des autobiographies encore : Les Mots de ma vie (2011, Albin Michel) et Oui, mais quelle est la question ? (2012, NiL Éditions).
Parmi les honneurs qui lui ont été conférés, il comptait avec fierté son inclusion dans le dictionnaire Larousse, une reconnaissance de son impact durable sur la culture française. Un clin d'oeil à son enfance aussi, quand ce fils d'épiciers est entré en littérature par la lecture assidue d'un dictionnaire.
La bibliothèque de Quincié-en-Beaujolais porte son nom depuis 1994, l'école communale de Vaux-en-Beaujolais depuis 2014 et la médiathèque de Caluire-et-Cuire, près de Lyon dont il est un natif, depuis mai 2019. Il a été immortalisé sur la fresque des Lyonnais, une peinture murale de 800 m² située sur un immeuble du 1er arrondissement de Lyon qui illustre vingt-quatre figures historiques et six personnalités contemporaines de la ville.
À LIRE - Juin 1978 : Pivot parlait SF avec Curval dans Apostrophes
Autre signe qu'il était devenu un symbole des Lettres françaises et de la culture, Bernard Pivot a plusieurs fois joué son propre rôle au cinéma et dans des téléfilms, dont L'Âge des ténèbres du réalisateur canadien Denys Arcand en 2007. Plus récemment, en 2021, il interprète un bouquiniste dans Swing Rendez-vous de Gérome Barry.
S'il avait refusé la Légion d'honneur pour protéger son indépendance, il a été honoré par d'autres distinctions internationales, y compris de l'Ordre du Québec et l'Ordre du Canada. Des 7 d'or pour ses émissions de télévision aussi, ou encore, entre autres, le Prix Alphonse-Allais en 2009.
Parmi les hommages au journaliste, on peut citer un autre journaliste, Stéphane Bern, qui évoque des « souvenirs émus » d'un homme « enjoué, drôle, moqueur et infiniment bon », quand Pierre Haski est formel : « Bernard Pivot a créé l’une des meilleures émissions de l’histoire de la télé française. » Et se souvient : « Sa disparition me touche d’autant plus qu’il m’avait invité pour mon premier livre en 1987 : jamais ressenti autant d’enjeu que pour « Apostrophe ». Ça pesait lourd dans le destin d’un livre ! »
Côté politique, la Présidente de l’Assemblée nationale, députée des Yvelines, Yaël Braun-Pivet exprime ses pensées à sa famille et à ses proches.
Parmi les écrivains, on peut citer, entre autres, Alain Mabanckou. Selon lui, « Bernard Pivot a été un pont gigantesque, et la littérature subit une perte immense. Il est, à mes yeux, un de ces médiateurs pour qui je dirais qu’en Europe aussi un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle… RIP. »
La SGDL a également rendu un hommage à Bernard Pivot :
Auteur de plus d’une vingtaine d’ouvrages, Bernard Pivot était un amoureux des mots, de la langue française, de la littérature et des écrivains. Grâce à des émissions littéraires comme Ouvrez les guillemets, Apostrophes, Bouillon de culture ou Double Je, Bernard Pivot a inlassablement donné à la littérature pendant plus de trente ans une place de choix à la télévision, mais aussi à la radio et dans la presse, en partageant avec plusieurs générations d’auditeurs et de lecteurs sa passion pour la culture.
Président de l’Académie Goncourt depuis 2014, Bernard Pivot était membre de la Société des Gens de Lettres depuis 1975, année de la création de l’émission Apostrophes.
La SGDL rend hommage à l’homme de lettres et s’associe à la peine de sa famille et de ses proches.
L'Académie Goncourt a partagé un communiqué :
C'est avec une profonde tristesse que l'Académie Goncourt a appris le décès de Bernard Pivot qui fut non seulement un de ses membres, mais aussi son président de 2013 à 2019. Lorsqu'il avait rejoint notre cénacle en 2004, Bernard avait su faire bénéficier l'académie de son insatiable curiosité littéraire, de son engagement infaillible au service du monde des lettres, ainsi que de son honnêteté et de sa haute morale.
Il a beaucoup œuvré pour que l'académie aménage son règlement de façon à ce que les prix qu'elle décerne chaque année soient exempts de toute suspicion. Sans relâche, il a consacré une énergie souriante au rayonnement de nos missions, aussi bien en France qu'à l'étranger. C'est avec tendresse, fraternité et émotion que nous garderons de lui le souvenir d'un être érudit mais jamais pédant, pour lequel la camaraderie, la bonne humeur et le bon vivre étaient des valeurs aussi importantes que l'excellence littéraire.
À sa famille dans le deuil, nous adressons nos plus sincères condoléances et nos pensées bien affectueuses.
Notons que pour « rendre hommage à ce grand amoureux des mots et des livres, Augustin Trapenard lui consacre une émission spéciale, mercredi 8 mai à 21h05, sur France 5 » dans La Grande Librairie.
L'ancienne ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, reprend le « très beau dessin » de Plantu, et dit « merci à Bernard Pivot, qui a dédié sa vie à transmettre son amour des mots. Il était un passeur infatigable, un défricheur passionné. Avec lui, chaque lecture était une fête. Son esprit vif, sa malice et son panache vont tant nous manquer. »
Les éditions Albin Michel, Francis Esménard et Richard Ducousset, ont également rendu hommage « à l’homme de lettres et au formidable passeur qu’il était. » Et d'adresser « à sa famille nos plus sincères condoléances ».
Dans son dernier roman, publié chez Albin Michel en 2021, « … mais la vie continue », Bernard Pivot écrivait : « On ne peut pas apprivoiser la mort. Ni la snober. Elle est à la fois proche et inaccessible. Mais toujours, on le devine, à l'affût. La mort est sur le qui-vive. La mort adore se glisser parmi les idées noires. Comment ne pas songer à sa propre fin quand des vieux célèbres cassent leur pipe à des âges assez proches du mien ? Nous avons vieilli de concert et eux sont déjà partis. Aznavour, Semprun, d'Ormesson, Simone Veil, Philip Roth, Chirac, Pétillon, Bocuse, Lagerfeld, Varda, Poulidor, Robuchon, Michel Serres, Michel Piccoli, etc. Un jour, une nuit, sans crier gare, pfft ! ils ont disparu. Je suis aussi exposé qu'eux. Nul ne connaît ni le jour ni l'heure… »
Hommage de Mme Rachida DATI, ministre de la Culture, à M. Bernard PIVOT
C’est avec une immense tristesse que j’ai appris le décès de M. Bernard PIVOT, ce lundi 6 mai 2024, à l’âge de 89 ans.
Lunettes sur le bout du nez, sourire en coin et toujours un livre à la main, il avait fait de nos vendredis soir une fête de l’esprit et de la littérature. Journaliste et homme de télévision, fondateur du magazine Lire et ancien président de l’Académie Goncourt, il fit aimer la lecture et les écrivains à des millions de Français.
Aujourd’hui, ce sont les mêmes souvenirs qui nous reviennent. L’atmosphère recueillie et en même temps gourmande de ces soirées passées devant ce que l’on appelait alors le « poste de télévision ». L’élégance de Jean d’Ormesson et la finesse de Marguerite Yourcenar. Les voix étonnantes de Françoise Sagan et de Patrick Modiano. John Le Carré venu raconter ses espions qui venaient du froid, Albert Cohen parlant de Pagnol et de Solal, Vladimir Nabokov s’exprimant dans un français parfait.
Ce sont encore les jeux de mots virtuoses auxquels se livrent Claude Hagège et Raymond Devos, mais aussi le questionnaire de Proust et la fameuse « dictée de Pivot ». C’est Alexandre Soljenitsyne témoignant des atrocités du goulag, Simon Leys venu dénoncer les crimes du maoïsme, et c’est aussi Denise Bombardier, implacable et digne face à Gabriel Matzneff, contre l’indulgence et la complaisance. Pendant plus d’un quart de siècle, les émissions de Bernard PIVOT ont joué un rôle de premier plan pour la scène française des livres. Elles font désormais partie de notre mémoire collective, mais aussi de l’histoire littéraire.
Né en 1935, M. Bernard PIVOT avait grandi entre Lyon et les monts du Beaujolais dans une famille de petits commerçants. Très attaché à ses racines lyonnaises, il fut un grand passionné de football, de bons vins et de gastronomie qui plaçait très haut les plaisirs de la vie. Son épicurisme se retrouvait dans son goût des mots, qu’il aimait d’abord pour leur capacité à rapprocher les êtres. La culture n’était jamais aussi délicieuse que lorsqu’elle était partagée.
À LIRE - Bernard Pivot : “On ne peut pas apprivoiser la mort. Ni la snober”
Le baccalauréat en poche, M. Bernard PIVOT avait rejoint le Centre de formation des journalistes, où il avait rencontré son épouse Monique, la mère de ses deux filles, Agnès et Cécile. En 1958, il était engagé au Figaro littéraire, chargé de couvrir la vie des lettres et le monde de l’édition en tant que « courriériste », selon le mot qu’il employait lui-même, non sans malice, pour se dépeindre en jeune Rubempré faisant en même temps son apprentissage du journalisme et du Paris littéraire. La presse écrite resta une passion toute sa vie pour celui qui serait plus tard patron du magazine Lire, qu’il avait cofondé avec Jean-Jacques Servan-Schreiber en 1975, mais également chroniqueur et éditorialiste dans plusieurs journaux.
Mais c’est par la télévision que M. Bernard PIVOT était entré dans la vie des Français. Après ses débuts dans « Ouvrez les guillemets » sur la première chaîne de l’ORTF, de 1973 à 1974, il lança « Apostrophes » en 1975 sur Antenne 2. Il réunit alors des millions de téléspectateurs chaque semaine, qui s’attachèrent à un journaliste aussi chaleureux que curieux, plein d’humour avec les autres et d’ironie sur lui-même. Avec « Apostrophes » puis plus tard « Bouillon de culture », émissions dont on disait qu’elles pouvaient changer le destin d’un livre en librairie, M. Bernard PIVOT a été le grand pionnier de la présence de la littérature à la télévision française.
Elu en 2005 au premier couvert de l’Académie Goncourt, président du jury en 2014 jusqu’en 2019, M. Bernard PIVOT continua de porter la cause des livres après son retrait de la télévision. Figure familière des Français, auteur d’une vingtaine d’ouvrages, il restera pour nous cet infatigable passeur qui nous apprit que la lecture était l’un des plus grands plaisirs de la vie.
Crédits photo : ActuaLitté, CC BY SA 2.0
Par Hocine Bouhadjera
Contact : hb@actualitte.com
Paru le 27/02/2013
324 pages
LGF/Le Livre de Poche
8,70 €
Paru le 03/10/2013
248 pages
6,50 €
12 Commentaires
Pierre-Henry Huysmans
06/05/2024 à 16:43
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Vincent Monadé
06/05/2024 à 17:32
Tristesse infinie. Je garderai le souvenir de déjeuners annuels. On y parlait, un peu, de l'Académie Goncourt, de littérature, guère plus, et beaucoup et surtout de football. On a refait Séville, un jour, blessure commune, avec moult libations. Et Bernard PIvot, petit homme de dos, partant prendre son train un matin à Nancy. Quelle la terre lui soit légère, et propice à la vigne.
Bo
06/05/2024 à 19:45
Toute une vie dans les livres et l'unique illustration que vous trouvez c'est notre homme avec... Dominique Baudis ! C'est pas sérieux les gars....
Bo
06/05/2024 à 21:23
je vois que mon message a été caviardé mais bon, au moins l'iconographie s'est améliorée un minimum, c'est déjà ça... ! :-)
NAUWELAERS
07/05/2024 à 00:07
On peut ajouter qu'avant «Apostrophes», Pivot a présenté une autre émission TV: «Ouvrez Les Guillemets»...des guillemets refermés depuis longtemps, personne ne semblant se souvenir de cette émission.
Qui sait, peut-être des pépites à y (re)découvrir ?
Pour moi Pivot représente une époque magnifique -malgré ses défauts -où on donnait leur chance aux gens de talent !
Pivot, on lui a donné sa chance lorsqu'il était tout jeune et il l'a saisie: il n'avait aucun diplôme de journaliste !
Pas plus que Bouvard et même Philippe Val et Nicolas Demorand.
Inimaginable aujourd'hui, les écoles de journalisme -une affaire rentable -ayant réussi à se faire passer pour indispensables.
Mais je digresse: chapeau au grand Pivot (oui, on sait ce qu'on peut lui reprocher mais stop polémiques, enfin) et à son ouverture, son amour de la culture dont il fut un magnifique passeur.
Et bravo pour cet article bien plus fouillé que ceux que j'ai lus sur le web, en attendant la presse papier...
CHRISTIAN NAUWELAERS
NAUWELAERS
07/05/2024 à 23:24
Finalement j'ignore si Pivot détenait ou non un diplôme de journaliste !
Je lis tous les articles et donc il a suivi les cours du Centre de Formation des journalistes en 1955.
Mais aucun article lu ne précise clairement s'il a obtenu la peau d'âne ou non !
J'ai tendance à penser que cela n'a aucune importance.
Le talent et les capacités XXL de passeur, il les avait à l'ultime degré !
Il reste irremplaçable à jamais et ActuaLitté a très bien couvert la très triste actualité de son décès.
Un vrai Grand nous a quittés.
CHRISTIAN NAUWELAERS
Marie
07/05/2024 à 08:28
Des pensées pour ceux qui l'aimaient et qu'il aimait. Le bel âge pour s'envoler vers les "anges"? Il avait une conception de la lecture et de la culture : celle de son temps. Les "valeurs" auxquelles il se référait ont beaucoup changé...On ne juge pas. Ni pléonasme, ni tautologie.
NAUWELAERS
08/05/2024 à 22:16
Marie,
Les valeurs de Pivot (et non, je n'évoque pas le triste épisode Matzneff de 1990 qu'il a publiquement regretté en décembre 2019) n'ont pas changé.
Elles restent pour qui les aime toujours en 2024 et veut les garder !
Ce sont des gens qui n'y sont pas ou plus attachés, ou qui ne les connaissent pas, qui existent.
Pas pour cela qu'elles ont changé: faux.
En bref: non, elles n'ont pas changé pour qui y tient encore en refusant de marcher au pas de l'oie en suivant les doxas et injonctions d'aujourd'hui.
Lorsqu'on pulvérise les injonctions du passé, c'est pour les remplacer par des nouvelles avec obligation de se soumettre.
C'est bas de gamme et tant pis pour l'esprit de soumission !
Voilà, et chapeau bas face à ce grand Monsieur qui lisait quinze heures par jour pour être à la hauteur dans ses émissions.
Même s'il a fait bien d'autres choses qu'«Apostrophes».
Ce travail, ce talent, cette personnalité plane loin au-dessus du reste.
CHRISTIAN NAUWELAERS
Aurelien Terrassier
07/05/2024 à 09:38
Grand monsieur. Grand homme de lettre cultivé et qui a apporté beaucoup à la télévision avec ses émissions "Apostrophes" et "Bouillons de culture" qui furent de vraies émissions de débats où tous les grands écrivains et artistes des années 70, 80 et 90 ont pu se croiser et débattre à des heures de grande écoute. J'ai lu "Remontrances à la ménagère de moins de cinquante ans" de Bernard Pivot, c'est un livre passionnant où il raconte son métier de présentateur et par exemple son rendez-vous avec Silvio Berlusconi qui aurait voulu le débaucher d'Antenne 2 pour l'emmener sur la Cinq dans les années ce à quoi bien sûr il a refusé à juste titre. Bernard Pivot y précise aussi comment devrait être un service public audiovisuel digne de ce nom et qui se télescope aussi avec ce qui se passe aujourd'hui. Bernard Pivot etait aussi connu pour sa célèbre dictée annuelle repris depuis peu sous une autre forme par Augustin Trapenard et toujours sur le service public comme la plus grande émission littéraire qu'il présente. Que Bernard Pivot qui a révolutionnait la télévision en matière de littérature, d'intellectualisme dans les débats dont certains furent parfois spectaculaires repose en paix.
Polarbear
08/05/2024 à 15:35
La "culte émission."?
Ah non ! !
L'émission culte !
Oh oui !
Dieu soit loué, il n'aura pas lu cette
horreur !
Rose
10/05/2024 à 09:43
Un journaliste brillant, équilibré et enthousiaste, comme l'amitié.
Gilles
11/05/2024 à 15:11
Ses interventions sur Twitter étaient des catastrophes, réactionnaires.
Attendons l'hommage de Maztneff pour juger ;)