Sommes-nous ces fées du futur ?
Quand on aperçoit la couverture, on est pris·e de court. Le terme « queer » nous donne envie mais sonne justement ultra anachronique. Mais avec Madame de Murat, il est quand même possible de tirer de belles leçons quant aux conventions refusées !
On plonge donc dans l’écriture de celle qui, menacée par la justice quelques trois siècles avant nous, avait un « attachement monstrueux pour des personnes de son sexe ».
Dans ces Contes de fées queer, les femmes y mènent la danse : humaines comme fées se lient d’amitié, voire tissent des liens plus hybrides et mystérieux ...
Des peintures se dessinent à nous, comme cette fresque mère / filles capturée par une fée :
Je suis entrée chez la princesse par la même voie que vous y fûtes introduit hier, je l’ai trouvée à sa toilette avec ses filles qui la déshabillaient, ses beaux cheveux étaient détachés, et touchaient presque la terre.
Mis à part les femmes qui dominent joyeusement, les « princes » et les hommes se trouvent là, au beau milieu, et nous apparaissent comme bien inutiles. À ne pas prendre au sérieux.
Les textes de Madame de Murat ont été farouchement bannis et censurés, bien « pervers » pour son époque, ce qui lui a valu une condamnation conséquente, puis une semi-remise en liberté, quelques temps avant sa mort. Mais cette dernière a quand même eu la chance de toucher la plume en tant que femme : étant fille de marquis, s’exprimer restait possible pour elle, a contrario de femmes moins nobles...
Publiée le
31/01/2024 à 17:50
Paru le 24/01/2024
160 pages
Rivages
8,00 €
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