Le 12 juin 2023, La Poste émet un timbre à l’effigie de Pierre Loti, écrivain, dessinateur, photographe et officier de marine français à l’occasion du centenaire de sa disparition.
Protée au visage hiératique, dissimulant sa personnalité sous des apparences changeantes qui ne le dévoilent jamais autant qu’elles ne le cachent, Pierre Loti est, de son vivant, un phénomène sans pareil.
Né le 14 janvier 1850 à Rochefort, Julien Viaud devient Pierre Loti au sortir de l’adolescence. Après l’École navale, il parcourt le monde ; chétif, il se compose un corps d’athlète ; bientôt, il sera reporter puis écrivain. Si son premier roman, Aziyadé, ne remporte pas le succès escompté, les suivants, tels Le Mariage de Loti, Pêcheur d’Islande ou Ramuntcho, connaîtront l’estime du public et de la critique : très vite, dès 1891, Loti est élu à l’Académie française.
Marin, il est aussi l’arpenteur des lointains : ses récits de voyage, ses recueils de souvenirs n’ont rien à envier à ses romans. Polynésie, Japon, Chine, Cambodge, Inde, Perse, Empire ottoman, Égypte, Maroc ou encore Sénégal : Loti va et vient comme peu l’ont fait avant lui. C’est l’une des premières célébrités mondiales, à l’instar de son amie Sarah Bernhardt. À Rochefort, la maison de famille, qu’il n’aura de cesse de rénover et d’agrandir, prend peu à peu la forme de son univers : chatoyant et cosmopolite, d’une féerie dissimulant imparfaitement une mélancolie qui touche souvent au désespoir.
D’un tempérament plus artistique qu’intellectuel, Loti a prétendu ne pas lire ; si l’affirmation tient plus de la pose que de la réalité, on y trouve son parti pris d’une littérature dégagée des modes et néanmoins obsédée par le passage du temps.
À lire: Un timbre Blaise Pascal : le roseau pensant sur les dents ?
Parallèlement, il dénonce les guerres d’agression, critique la colonisation, protège l’environnement, défend les identités ethniques ou régionales. Officier de marine, romancier, autobiographe, dessinateur ou encore photographe, Loti laisse à la postérité un héritage aussi riche que complexe. Moderne et conservateur, il personnifie assurément les contradictions de la Belle Époque. Loti s’éteint le 10 juin 1923 à Hendaye, au Pays basque, sa terre d’élection.
Le timbre sera vendu en avant-première du 9 au 11 juin à Rochefort (17), à Paimpol (22), à Rosporden (29), à Toulon (83) et à Paris (75). À partir du 12 juin 2023, il sera vendu dans la boutique « Le Carré d’Encre ».
Crédits photo : création originale Coco Fronsac d'après photo ancienne anonyme et non datée - impression : héliogravure - conception graphique timbre à date : Bruno Ghiringhelli / La Poste
Commenter cet article