Blaise Pascal : un génie. L’homme transcende toutes les catégories pour s’imposer comme une des figures les plus saisissantes du patrimoine humain et culturel mondial. Le timbre sera vendu en avant-première les vendredi 16 et samedi 17 juin à Clermont-Ferrand et à Paris, puis, à partir du 19 juin, dans la boutique Le Carré d'Encre.
Le 31/03/2023 à 11:26 par Dépêche
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31/03/2023 à 11:26
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Né à Clermont-Ferrand le 19 juin 1623, il meurt à Paris le 19 août 1662. Mais il a aussi vécu à Rouen, établi un programme d’assèchement des marais du Poitou et alimenté la réflexion scientifique de l’Europe de son temps.
Les mathématiques et la physique retiennent d’abord son attention. À seize ans, il compose un Essai pour les coniques. À trente, il jette les bases du calcul des probabilités et rédige le Traité du triangle arithmétique. À trente-cinq, il résout le problème géométrique de la cycloïde ou « roulette ». Pascal démontra par ailleurs l’existence du vide. Ses travaux sur la pression atmosphérique lui ont valu de donner son nom à l’unité de mesure qui lui est associée : le « pascal » (Pa).
Mais le jeune savant ne se préoccupe pas uniquement de spéculation intellectuelle. Son père ayant été nommé commissaire pour l’impôt à Rouen par Richelieu, il conçoit, pour l’aider dans ses calculs, une machine arithmétique. Cette « pascaline » est la première calculatrice de l’histoire. Par son mode de fonctionnement, elle annonce l’informatique.
Pascaline, 1652 - Exposition Blaise Pascal à la Bibliothèque nationale de France en 2016 (ActuaLitté, CC BY SA 2.0)
Quant aux réflexions de Pascal, dans le texte de présentation dont il assortit son invention, elles montrent qu’il médite quelque chose qui s’apparente à… l’intelligence artificielle. Visionnaire ? Pascal, d’emblée, n’en songe pas moins à la commercialisation de sa machine. Entrepreneur futuriste, il fonde en 1662, à Paris, avec les « carrosses à cinq sols », ancêtres de l’autobus, la première compagnie de transport public urbain.
Cette activité, si intense soit-elle, se déploie dans les interstices d’une vie spirituelle et religieuse encore plus fervente.
Saisi à partir de 1646 par la théologie augustinienne et la conception de la foi dont Jean Duvergier de Hauranne, abbé de Saint-Cyran, et le monastère de Port-Royal sont les hérauts, Pascal s’emploie dès lors à mener une vie en accord avec les grands principes du christianisme : charité, règne du cœur et de l’esprit, respect des pauvres et des humbles, contre toutes les pulsions égoïstes et matérielles de la créature déchue.
Hanté par la crainte que Dieu ne l’abandonne, ébloui par quelques heures d’évidence mystique survenues la nuit du 23 au 24 novembre 1654, il s’engage en faveur de Port-Royal persécuté depuis la publication de l’Augustinus de Jansénius.
Pascal se révèle un polémiste exceptionnel. Défenseur de la vérité, il compose de flamboyantes Provinciales : elles lui valent l’admiration de tous ses contemporains. Drôles, passionnées, brillantes, redoutablement informées, ces dix-huit « petites lettres » dénoncent sur tous les tons les trucages moraux et les tartufferies des casuistes.
Pascal, enfin, consacre les dernières années de sa vie à l’élaboration d’un grand ouvrage dont il ne demeure que des fragments rassemblés sous le nom de Pensées. Il se proposait de montrer qu’il était raisonnable de croire, et qu’il n’est pas de foi sans un amour fervent.
Pensées, Pascal, Manuscrit autographe, entre 1656 et 1662, BnF, Manuscrits - Exposition Blaise Pascal à la Bibliothèque nationale de France en 2016 (ActuaLitté, CC BY SA 2.0)
Rigueur géométrique, poésie incandescente, prophétisme droit venu des Écritures, intelligence de l’autre et de la misère de la condition humaine, ironie, puissance de la pensée, font de ce livre en miettes un monument de l’âme humaine. Blaise Pascal mourut à trente-neuf ans et deux mois.
Crédits photo : Timbre dessiné par Florence Wojtyczka d'après tableau peint. Sources : Clermont Auvergne Métropole, Collections du Musée d'Art Roger-Quilliot et de la bibliothèque du Patrimoine - Gravure Elsa Catelin. Contour de feuille : dessins de Florence Wojtyczka d'après photos sources : Clermont Auvergne Métropole, Collections du Musée d'Art Roger-Quilliot et de la bibliothèque du Patrimoine. / La Poste
1 Commentaire
MOUILLAUD GERARD
01/04/2023 à 13:16
Le rôle de Blaise Pascal dans l'assèchement des marais du Poitou est très exagéré (cela avait commencé sous Henri IV). Mais on ne prête qu'aux riches. A en croire tout ce que l'on peut trouver sur Internet Pascal aurait inventé la brouette, la roulette, la seringue, les transport en commun, ... C'est pas tout à fait ça ! Le génie de Pascal est bien là mais il faut chercher un peu plus. Mais bravo pour le timbre.