#UkraineUnderAttack – Voilà un an précisément que les troupes russes ont envahi l’Ukraine. Un conflit qui s’enlise, comme redouté, et dont l’issue échappe à toute projection. À Milan, la triste date du 24 février a été commémorée par une installation saisissante, intitulée 365 Days of War.
Le 25/02/2023 à 11:59 par Nicolas Gary
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25/02/2023 à 11:59
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Pour chaque jour de cette guerre, un livre. Chacun tâché de rouge, comme mortellement blessé dans un affrontement symbolique – alors qu’en Ukraine, on déplore des centaines de milliers de personnes blessées ou mortes, tant côté russe qu’ukrainien. 365 Days of War s’inscrit dans la politique culturelle de Milan, associant la Biblioteca Sormani, l’agence Yam112003 ainsi que les artistes Lorenzo et Simona Perrone.
Ce couple, sous le nom de LibriBianchi, explore, dans cette nouvelle phase, un montage qu’ils avaient organisé en avril 2022. Devant le Palais royal de Milan, ils avaient installé un tank, proposant au public de le recouvrir de livres blancs, immaculés — là encore, tout un symbole.
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Ce happening, baptisé Solo la cultura può fermare la guerra (Seule la culture peut arrêter la guerre), célébrait la Journée de la Libération — où l’Italie fut débarrassée des troupes nazies, le 5 mai 1945. L’écho à la guerre en Ukraine n’était cependant pas éloigné : il devenait possible de relier les deux événements, par les livres.
De la Seconde Guerre mondiale au conflit actuel, il n’y avait qu’un pas : le tank enseveli sous les livres n'a pas repris du service, mais les ouvrages oui, avec une approche plus frappante. Le couple a réutilisé cette idée, et les a tachés de rouge afin de constituer une pile : 365 livres meurtris, pour 365 journées de guerre.
Cette fois, c’est à l'intérieur de la Bibliothèque Sormani qui accueille cette œuvre et le message de LibriBianchi. « Nous souhaitons rappeler que la paix, dont nous rêvons tous, est toujours synonyme de liberté et de vérité. Et qu’elle ne doit jamais être un raccourci conceptuel, qui gomme les responsabilités pour tomber dans une indifférence éthique et morale », assurent Lorenzo et Simona Perrone. « Nous devons impérativement réagir à cette torpeur qui frappe l’esprit. »
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L’inauguration s’est déroulée ce 24 février, en présence de Tommaso Sacchi, conseiller culture de la ville. « L’installation dirige notre attention à toutes et tous sur un dramatique anniversaire », déclarait-il. « Cette œuvre, à l’impact émotionnel fort, devient une puissante représentation, symbolisant les victimes du conflit en Ukraine. »
Or, le choc visuel que provoquent les livres ensanglantés n’évoque pas simplement la catastrophe humanitaire et les milliers de victimes, civiles ou militaires. Il parle aussi de ce génocide culturel que les bombardements et affrontements ont provoqué. Musées, écoles ou encore bibliothèques : ce sont plus de 300 lieux qui ont été partiellement ou totalement détruits dans le pays.
Et pour que nul ne s'habitue à la violence, l’installation sera quotidiennement alimentée : à chaque nouvelle journée de conflit, un livre ensanglanté de plus s’ajoutera, tandis qu’un présentoir affichera le cumul des journées. Le tout sera visible, jusqu’à la fin de la guerre, durant les horaires d'ouverture de l'établissement.
En complément, signalons qu'un documentaire vidéo est en ligne, reprenant toute l’histoire de la première exposition, Solo la cultura può fermare la guerra. Il retrace les trois journées, du 23 au 25 avril, associant témoignages et photos, montrant comment le public d’adultes et d’enfants, s’est emparé de l’installation. Et de souligner l’importance de ce message : contre la guerre, la connaissance, l’éducation, donc les livres, s’avèrent l’unique remède…
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Crédits photo © Comune di Milano
DOSSIER - La guerre de Vladimir Poutine contre l'Ukraine ou la Russie impériale
Par Nicolas Gary
Contact : ng@actualitte.com
1 Commentaire
Marie
27/02/2023 à 08:28
D'un goût indéniablement douteux et surtout inopérant.