On sait que de grandes découvertes ont été faites à la suite d’erreurs notables. On retrouve ce phénomène aussi bien dans la gastronomie que dans les sciences. Il suffit aussi de penser à la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492 alors qu’il pensait être sur une nouvelle route le menant vers le Japon et la Chine...
Le 09/03/2023 à 13:41 par Victor De Sepausy
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C’est bien connu, à vouloir tout prévoir, on se trompe toujours, et l’on finit par arriver là où on ne pensait absolument pas aller ! C’est la magie de la vie, tout en étant aussi ce qui en fait son caractère redoutable et déconcertant pour tout être humain naturellement amoureux d’une certaine organisation pour faire face, précisément, à l’imprévu.
Mais ce phénomène, que d’aucuns rapprochent de la sérendipité, est omniprésent dans l’histoire de la science. On peut penser à la découverte du processus de la vulcanisation du caoutchouc par Charles Goodyear. On raconte qu’il laisse par accident du latex associé à de la fleur de soufre sur un poêle à charbon. Du feu en résulte.
Voyant cela, l’Américain jette le tout par la fenêtre, au milieu de la neige. Au petit matin, en retrouvant cette petite masse, il s’aperçoit de son extraordinaire élasticité. Voilà une nouvelle matière qui vient d’émerger, à la fois résistante et élastique, résultant d’une cuisson associant caoutchouc naturel et soufre.
L’erreur, que l’on nomme en anglais « mistake », en s’exclamant : « Sorry ! It’s a mistake » peut donc avoir partie liée avec la chance. Dans l'univers du pari, que ce soit en ligne ou en situation directe, l'erreur peut aussi parfois être bénéfique. On peut en effet parier sur la défaite d'une équipe. Et, paradox de l'affaire, être d'autant plus gagnant que l'équipe en question accumule les erreurs. De nombreux sites proposent des paris en ligne, comme bet365, ce qui permet de démultiplier les chances de gain. Ainsi, erreur et chance sont associées, ce qui pourtant pourrait paraître au premier abord contre-intuitif. C’est l’idée qui s’est développée durant la période récente, avec la crise sanitaire devenue une chance, pour de nombreuses entreprises, de repenser leur fonctionnement. Chaque crise peut être donc vue comme une chance pour se remettre en cause et trouver des solutions à même de faire face à l’imprévu.
Les décisions absurdes I et II (384 pages, 9,70 €)
S’il est d’abord cadre dirigeant dans une grande entreprise, Christian Morel s’intéresse depuis longtemps à la sociologie, et plus particulièrement aux processus de prise de décision et aux facettes multiples de la négociation. Dans ces deux livres très éclairants, l’auteur analyse les parcours qui mènent des individus à prendre, de manière collective, des décisions contreproductives. Les cas sont concrets, et les résultats étonnants. On en apprend un peu plus sur la psychologie humaine qui est bien moins rationnelle que l’on a trop souvent tendance à le croire.
Dans le deuxième tome, Christian Morel s’attache, cette fois, à interroger les processus qui ont été mis en œuvre dans des secteurs qui recherchent plus que tout autre la sécurité, ainsi de l’aviation, de la médecine, ou de l’armée. Parfois, cela consiste tout simplement à ne pas sanctionner l’erreur, afin qu’elle puisse remonter et que les dispositifs en place puissent s’améliorer.
Autre stratégie, la mise en œuvre d’un principe contradictoire à toute prise de décision, ce qui permet de penser le contre, de penser l’impensé de chaque action en quelque sorte. Et les résultats montrent une baisse effective des erreurs commises. Ainsi, l’erreur devient un outil au service d’une amélioration des organisations humaines. L’école aurait certainement une piste importante de travail sur ce point, car c’est souvent un principe de sanction qui est adopté autour de l’erreur, ce qui complique la bonne mise en œuvre des apprentissages pour les élèves qui se retrouvent à avoir peur de l’erreur.
Vous allez commettre une terrible erreur ! (384 pages, 2019, 10 €)
Consultant et enseignant intervenant dans des structures prestigieuses, comme HEC Paris ou la London Business School, Olivier Sibony analyse dans cet ouvrage le problème des biais cognitifs et comportementaux qui peuvent nous amener à ne pas prendre la bonne décision alors même qu’on est persuadé du contraire.
Il est peut-être pertinent de s’interroger sur la façon dont vous procédez quand vous devez prendre une décision, que celle-ci soit d’une importance cruciale ou pas. La réponse d’Olivier Sibony, qui s’inscrit d’abord dans une logique d’entreprise, c’est qu’il convient de mettre en œuvre une méthode précise pour s’assurer d’éviter les erreurs prévisibles. Il s’agit de proposer au lecteur un véritable guide pour qu’il soit à même d’élaborer sa propre méthode pour prendre toujours la meilleure décision selon les informations dont on dispose quand on doit agir.
Particulièrement facile et plaisant à lire, cet ouvrage est à mettre entre toutes les mains, et pas simplement dans celles des entrepreneurs en herbe. Notre vie est sans cesse faite de prises de décision, avec des conséquences qui peuvent être d’importance très variable, mais il est nécessaire de se prémunir contre les principaux biais cognitifs.
Quelques biais cognitifs célèbres
A ce titre, on peut citer par exemple la tendance à préférer faire confiance à quelqu’un ou à quelque chose que l’on côtoie régulièrement, sans même pousser la réflexion au-delà. Autre biais plus connu, celui de l’excès de confiance, que l’on retrouve chez beaucoup de dirigeants, habitués à la réussite et qui ne voient pas venir le mur.
On peut encore citer celui du cadrage trop serré : on n’arrive pas à envisager suffisamment de possibilités. Notre vision est donc aveugle à tout un monde de possible face à une décision à prendre rapidement par exemple. Pensons encore au rôle des émotions, ou encore au rapport que nous entretenons avec la fameuse intuition. Finalement, pour prendre la meilleure décision, il faut surtout ne pas oublier que, fondamentalement l’être humain n’est pas un être rationnel…
Crédits illustration Pexels CC 0
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