« La langue française est sacrifiée en ce moment sur l’autel d’une “anglolâtrie” qui ne fait que croître tous azimuts et qui pervertit même l’esprit le plus réfractaire à tout endoctrinement. » Le propos est virulent, la situation en deviendrait critique. Défense et illustration de la langue française, nous revoilà ? Par Philippe Carron.
Le 02/02/2023 à 13:03 par Auteur invité
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Le constat posé glace les sangs : « Que ce soit dans l’Hexagone ou dans les autres pays d’Europe ayant le français en partage, Suisse française en tête, il n’est qu’à voir avec quelle jubilation la grande majorité des locuteurs francophones se vautrent dans le marigot du prêt-à-penser anglo-américain qui est pourtant en passe de dépecer ce qu’ils ont de plus cher, à savoir une langue française qui, assurément, doit tellement en jeter de sa prestance qu’elle ne mérite — à commencer par le chef de l’État français lui-même — que d’être rangée dans la poubelle de l’Histoire », nous écrit Philippe Carron.
Et d'ajouter : « Il faut vraiment avoir fait l’ENA, Sciences-Po ou l’EPFL de Lausanne pour faire croire au premier quidam venu que sans l’anglo-américain il n’est qu’un moins que rien, un paria à « bouter » au ban d’une société où, s’il ne se couche pas devant les tenants d’une idéologie qui n’a que faire de son misérable patois, de sa culture « franchouillarde » et de ses chansons « à quatre sous », il n’aura bientôt plus qu’à se terrer pour baragouiner son « vernaculaire » sous peine d’être mis au pilori sur la place publique. »
Estimant que nous avons affaire à une « éradication linguistique », le lecteur nous propose un texte sans vitriol, certes, ni concessions pour autant...
Hommage à la langue de ma défunte mère, à la langue de cette race de paysans qui avaient toujours porté très haut ces belles valeurs morales balayées aujourd’hui par la vague d’un « numérique » dévastateur.
Je revois encore les lettres qu’elle écrivait dans son jeune temps, dans un style d’une sobriété et d’une limpidité stupéfiantes, dans cette langue française désormais rejetée de partout comme une « lingua non grata » par l’anglomanie délirante de ses propres locuteurs… et qui est sur le point de la rejoindre six pieds sous terre.
À LIRE: Pôle Emploi, ennemi de la langue française ?
La Langue d’Emma, c’est cette langue éblouissante à l’agencement unique dans le paysage linguistique mondial, cet idiome révolutionnaire qui, jadis, s’est complètement émancipée de la complexité et de la lourdeur latines, bousculant radicalement tous les codes de langue en vigueur à l’époque en s’appuyant sur une syntaxe à la fois simple, logique et directe.
C’est cette langue qu’étaient pourtant censées protéger les dispositions de la loi n°94-665 du 4 août 1994, dite « loi Toubon », lesquelles ont été, depuis, subtilement bafouées, détournées et vidées de leur contenu.
La Langue d’Emma, c’est cette langue féconde qui a façonné et donné l’anglais tel que nous le connaissons, et que nos amis québécois mettent judicieusement au service des applications les plus pointues…
C’est cette langue qui est cependant mise en charpie par les décideurs de la sphère économico-financièrede l’Europe francophone, ceavec le précieux renfort de locuteurs à la fois complices et acteurs d’une effroyable pollution langagière et qui confondent ouverture à l’autre avec le plus lâche aplatissement et avilissement.
La Langue d’Emma, c’est ce vivier inépuisable dans lequel tant d’artistes ont puisé pour donner vie à un répertoire époustouflant de chansons qui ont enchanté les oreilles de plusieurs générations, florilège exceptionnel qui ne viendra plus égayer nos commerces et nos boutiques où défile à longueur de gondoles la tonitruante et déshumanisante variété anglo-saxonne qui fait marcher au pas toute une clientèle complètement apathique et pitoyable dans son inféodation…
La Langue d’Emma, c’est ce parler pétillant dont l’évolution a été stoppée net par l’intrusion des silures (gros poisson carnassier, appelé aussi poisson-chat, NdR) anglo-saxons qui absorbent toutes les possibilités de son champ lexical.
C’est cette langue raffinée qui se contorsionne désormais de détresse d’un bout à l’autre de son déroulé syntaxique et sur laquelle se joue pourtant la plus surréaliste des farces dans les ministères et les tours d’ivoire d’une élite bien-pensante où l’on fait encore des tonnes de projets mirifiques pour un idiome qui n’est plus que l’ombre de lui-même.
La Langue d’Emma, c’est cette langue sémillante qui, dans les instances européennes, tenait naguère encore la dragée haute à l’anglo-américain que toute une arrière-garde occulte tentait déjà de mettre en place pour assouvir ses desseins de prédation à l’échelle planétaire.
C’est cet idiome qui, aujourd’hui, malgré le Brexit, fait bien pâle figure au sein d’organismes « anglomaniaques » où un président français en plein déni abandonne sa propre langue avec une désinvolture consommée pour en faire un patois de plus au sein de l’Union européenne.
La Langue d’Emma, c’est une des langues d’une Confédération helvétique où l’on vante de façon éhontée « cohésion sociale » et « paix des langues »… dans un pays qui est pourtant dévasté linguistiquement.
C’est ce parler harmonieux qu’un scandaleux sectarisme constitutionnel, une malhonnêteté intellectuelle et des garde-fous inexistants condamnent à l’exil… et les citoyens à un illettrisme ahurissant, la classe politique helvétique n’étant plus que de bien piètres marionnettes à plat ventre devant les zélateurs du « tout au globish » de la finance et consorts lesquels tiennent le pays tout entier sous leur coupe.
La Langue d’Emma, c’est ce langage tout en délicatesse qui ne séduira plus les visiteurs francophones de passage désormais accueillis comme des hôtes indésirables à Nice, Genève, Bruxelles, Paris ou Lausanne… et qui s’en retournent chez eux humiliés et choqués.
C’est elle dont les étudiants non francophones, dépités, se détournent, les « natifs » eux-mêmes l’ayant rendue méconnaissable pour avoir simplement oublié leur appartenance à un ensemble géopolitique de plusieurs centaines de millions de francophones à travers le globe.
La Langue d’Emma, c’est cette immense langue française refusée au locuteur lambda et qui s’effiloche au fil des jours, assassinée en pleine course à cause justement de sa grâce et de la pensée universelle qu’elle laissait apparaître en filigrane tout au long de son discours.
C’est cette langue qui savait prendre le contre-pied d’une idéologie anglo-saxonne dévoreuse d’humanité. Qu’en restera-t-il une fois que le credo du tout à l’anglais aura eu raison d’elle ?
Rien. Si ce n’est que ses locuteurs auront cessé d’exister dans ce qui faisait leur être original, leur vérité… avec au plus profond de leur âme, une plaie indiciblement béante, souvenir d’une perte irrémédiable, qui viendra les tourmenter pendant longtemps encore, comme ont été marqués au fer rouge d’autres peuples à d’autres époques.
Philippe Carron est linguiste de formation, ancien professeur de français et de langues… dont l’anglais.
Crédits photo : GR Stocks/ Unsplash
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Le 16 février dernier, le président de la République recevait à l'Élysée un certain Jeff Bezos, fondateur de la multinationale américaine Amazon. Parmi les invités, au moins une autre grande fortune, dont Bernard Arnault. Une petite fête de la classe dominante ? Pas seulement : le Syndicat de la librairie française, par un courrier de sa présidente, dénonce « une offense » faite au travail et à l'engagement des libraires.
06/03/2023, 16:17
Au Bénin, l’ONG Tous pour le livre a déjà créé 7 bibliothèques dans le département du Zou et elle se fixe comme objectif, pour 2023, de couvrir le département voisin, Les collines. 17 bénévoles autour de Chédrack Dègbé œuvrent pour que les enfants puissent se retrouver dans un lieu de lecture, ouvrir leurs horizons et améliorer leurs connaissances.
06/03/2023, 15:57
Série de proses courtes, publiées par Rafael de Surtis, La portée de l’ombre évoque l’enfermement psychiatrique, et s’apparente ainsi à un récit autobiographique entrecoupé de réflexions autour de la musique. Merveilleusement lisible, composé dans un style sobre et clair, l’ouvrage nous livre ainsi quelque chose d’intime, à valeur universelle. Par Étienne Ruhaud.
25/02/2023, 09:30
Après ses études, Christian Elongué fonde Muna Kalati, une association panafricaine dédiée à la production éditoriale jeunesse en Afrique, à la mise en réseau de ses professionnels, à la structuration de la filière, qui entend jouer un rôle impactant pour l’avenir de la lecture sur le continent et au-delà. Propos recueillis par Agnès Debiage, créatrice de ADCF Consulting.
22/02/2023, 18:05
Originaire de Seine–Saint-Denis, petit-neveu de l’historien Camille Jullian, Alexis Denuy est à la fois performeur, vociférateur, plasticien, commissaire d’expositions et surtout écrivain. L’homme, qui a fondé en 2017 le collectif « NAO » avec Catherine Poulain, propose ici un livre singulier, déroutant, hybride. Déroulant une série de textes en prose conçus pour être dits, déclamés, criés en pleine rue, le jeune homme retrouve ici le chemin de la révolte, à mi-chemin entre le théâtre, la poésie, et le récit. Propos recueillis par Étienne Ruhaud.
15/02/2023, 12:33
Depuis le 3 janvier, l’application Sharebooks propose aux particuliers comme aux établissements scolaires d’acheter, de vendre ou de louer des livres « dans un rayon de 25 km ». Pour ActuaLitté, le fondateur Maxime Raillot revient sur son modèle économique et les projets de la startup normande. Parmi eux, un algorithme, et une IA, capable de prévoir les ventes d’ouvrages.
10/02/2023, 09:04
Lutter contre les discriminations, promouvoir l’acceptation de soi et de l’autre, tel sont les missions des lectures animées par des drag queens. Plusieurs bibliothèques en France, dont celle de Lamballe et de Toulouse, ont fait face à une vague de critiques et de pressions politique contre ces démarches.
07/02/2023, 10:59
#AssisesEditionsIndépendantes23 – Éditeur, un métier de création, ou au moins de contribution à la création, on en comprendra l’attrait. Il y a les grandes structures, appuyées sur une histoire plus ou moins longue, qui est aussi celle des concentrations, et des aventures individuelles ou en petit comité. Ces dernières sont portées par des passionnés, entre succès, force de conviction et manque, parfois, de culture d’entreprise. Alors, pourquoi devient-on éditeur indépendant ?
06/02/2023, 16:27
L'autrice et sociologue Pınar Selek est considérée par la justice turque comme une terroriste. Si elle se trouve accusée d'attentats et frappée par un mandat d'arrêt international, c'est surtout en raison de ses enquêtes, qui gênent considérablement l'État turc. Un texte de la Ligue des Droits de l'Homme et de l’Assemblée citoyenne des originaires de Turquie, signé par plusieurs organisations, invite à la mobilisation et au soutien de Pınar Selek, avec un rassemblement le 29 mars 2023.
06/02/2023, 11:36
LBF23 - En 2023, pour la première fois, Gareth Rapley exercera ses fonctions de directeur de la Foire du Livre de Londres. Le retour à la normale de l'événement acté, après les années de pandémie, il souhaite entretenir la réputation internationale de la foire dans le secteur de l'édition, en y conviant par ailleurs toutes les facettes de la création culturelle.
06/02/2023, 10:09
#AssisesEditionsIndépendantes23 – La notion d’édition indépendante, qui s’est imposée dans le vocabulaire du monde du livre, se rapporte aux structures ne relevant pas d’un grand groupe. Mais encore ? Qu’est-ce qui lie Actes Sud, 9e maison française en termes de taille, et un humble éditeur de Colmar ? C’est pourquoi, à l’occasion des 1ères assises de l’édition indépendante, nous sommes allés interroger ces acteurs qui font vivre cette fameuse « bibliodiversité », et leur demander : qu’est-ce que signifie pour vous, « être indépendant » ?
03/02/2023, 09:54
Ancien conservateur général du département des Estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France, le conservateur Jean-Claude Lemagny est décédé le 17 janvier 2023. L'établissement public patrimonial salue cette figure qui a marqué sa politique et ses collections par une attention inédite portée à la photographie contemporaine.
02/02/2023, 09:15
Politiquement engagée, féministe, Laurence Biava est aussi et peut-être d’abord essayiste et romancière, comme en témoigne une production variée, abondante, et originale. Née en 1964, chroniqueuse pour divers médias (dont ActuaLitté), coach littéraire, animatrice d’ateliers d’écriture, Laurence Biava a notamment créé le prix Rive gauche à Paris en 2011. Par Étienne Ruhaud.
01/02/2023, 13:58
#AssisesEditionsIndépendantes23 – Deux journées consacrées aux éditions indépendantes — une formulation dont le pluriel évoque déjà la diversité autant que la difficile définition. Éditeur indépendant, en regard de quoi, comment et quelle identité ? Dominique Tourte, président de la Fédération qui regroupe les associations nationales d’éditeurs, ouvrira les échanges à Aix-en-Provence.
01/02/2023, 12:22
Ronsard 59, Le sonnet d’Arvers, Victor Hugo, Baudelaire, Musset, Nabokov… L’immense œuvre, en quantité, mais aussi en qualité, de Serge Gainsbourg, est nourrie de lectures ressassées. Gainsbourg en quête du mot exact, voilà ce que met en scène une exposition de la Bibliothèque publique d’information (BPI) depuis le 25 janvier, jusqu’au 8 mai.
30/01/2023, 14:40
ENTRETIEN – En 2021, paraissait chez Albin Michel le premier roman de Céline Laurens, Là où la Caravane passe : s'y révélait une approche entre réalisme et onirisme, à la Jean-Jacques Beineix, saluée par le prix Roger Nimier. Après le pèlerinage à Lourdes en plein air, direction le métro parisien avec Sous un ciel de faïence. Humour, drame et poésie : la romancière s’intéresse toujours à tous ces « autres », et à travers eux, poursuit sa quête du primordial.
27/01/2023, 12:57
26 Commentaires
R.
03/02/2023 à 08:41
Quandu leghju francesi chì pienghjenu "u francesu hè a piu bella lingua, hè a lingua di a cultura contr'a l'imperialisimu inglese è americanu, hà da more ouin ouin", mi campu.
Cothereau
03/02/2023 à 08:53
D'accord , ce que je vois, ce que j'entends, me peine infiniment et me porte au moral, et je vois difficilement les choses revenir en arrière
Marie
03/02/2023 à 10:04
Merveilleusement dit ! Je donne des cours de français à des étrangers, et je suis effarée de voir l'écart entre ce que je tente de leur enseigner et ce qu'ils entendent autour d'eux. Même sur les ondes nationales : France Culture a le "book club", la 5 "la story de Mohammed ..." etc... Et alors que l'on impose les noms de professions au féminin, nous entendons une femme dire qu'elle a été "pris". Nous entendons encore parler de "performance " au lieu de spectacle.. et depuis des années le "I am sorry" devenu "désolé " remplace les excuses traditionnelles... j'en passe !!! Je suis inquiète pour notre langue, notre culture, notre pensée, notre capacité de précision et de réflexion. Honte à notre chef de l'état, à tous nos médias, aux scientifiques qui lors du Covid ont pourri nos ondes et journaux de mauvais français, incorrect et envahi de vocabulaire et de formulations anglo-saxons... pardon pour cette longue colère, mais je suis heureuse de la partager. Merci à vous.
Gardenco
03/02/2023 à 14:47
Cadun son torn, es la vida de las lengas : occitan, puei francés. Cadun sa lucha.
Michel Mancel
03/02/2023 à 14:49
Merci Pierre Caron pour cette prise de position aussi pertinente que courageuse. Lorsque,comme vous, on se désespère de voir notre langue, autrement dit notre âme, ainsi bafouée par des hordes de derniers de la classe promus capitaines du navire, on se dit, à vous lire, qu'on n'est pas tout à fait seuls.
J'ai consacré ma vie professionnelle à enseigner, défendre et promouvoir notre langue face à des jeunes gens déjà attirés, à l'époque, par les sirènes malfaisantses du globisch. Que reste-t-il de cet effort? Rien. C'est à désespérer.
Enfant, j'étais bilingue: français et vieux parler normand. J'ai vu mon <patois> mourir dans les années 50.( on maintient le cadavre en survie végétative à l'université de Caen. Il ne s'agit que d'acharnement thérapeutique). Bientôt il en ira de même du français.
Bravo les cons , tous les baragouineurs de bouillie anglo- mondialiste. Vous avez gagné. Mais laissez-moi vous dire, avant de crever à mon tour: je vous emmerde.
Leher
03/02/2023 à 17:43
Du bien +++
Lewis Nicolson
03/02/2023 à 22:54
En commençant la lecture je m'attendais à une lueur d'espoir ou d'optimisme à la fin. Malheureusement non. Le constat est déprimant mais vrai. J'ai l'anglais comme langue maternelle, mais quelle désastre pour l'humanité représente la dictature de tout anglais. La langue n'est pas qu'une façon de communiquer c'est aussi une vision du monde, le critère numéro un de l'identité.
nonym
08/02/2023 à 16:37
En plus, l'anglais aussi était une belle langue avant de se faire défigurer par les manipulations des non natifs... Je me souviens combien j'ai été marquée par la différence entre un extrait de Shakespeare et un extrait d'un auteur britannique contemporain banal... Tant de mots disparus sous prétexte de simplifier la langue !! Quelle erreur à mes yeux... La beauté d'une langue est majoritairement liée à sa complexité. Je me demande si le mandarin subit lui aussi ces mauvais traitements de flemmards...
Actualisante
04/02/2023 à 19:26
Quelle humiliation, pour une langue impérialiste comme le français, que de se faire imprégner d'anglais, langue pour moitié constituée... de français !
Ce qui est triste, j'en conviens, c'est la pauvreté dans l'expression chez une majorité inquiétante des francophones, mais n'est-il pas facile de l'imputer au fleurissement du lexique anglo-saxon émaillant la langue plutôt qu'à divers facteurs sociologiques et politiques ?
Si l'Éducation nationale française dépensait autant d'énergie à transmettre la langue aujourd'hui qu'elle en a mis à tuer les langues régionales hier (comme le rappellent les commentaires en occitan), peut-être alors la machine pourrait-elle s'inverser ?
Laurent
06/02/2023 à 19:08
En fait, c'est plus de la moitié (60 à 65 %) du vocabulaire anglais actuel qui est issu du français (grâce à Guillaume le Conquérant!).
leo
08/02/2023 à 21:10
non c'est 52 pourcents du vocabulaire qui est emprunté au français (déjà si cette donnée à un sens, l'anglais est parlé de manière différente à différents niveau, y'a pas nécessairement "un" anglais), puis c'est pas une seule personne qui a influencé toute une langue hein, on parle de siècles d'échanges linguistiques et culturels avec des millions de personnes de toute classe impliquées
arrêtez de vous palucher sur des personnages et écoutez ce que la science à a dire
Jeff
05/02/2023 à 06:42
Pardon, mais ce texte est une longue et lourde jérémiade, sans véritable argument (ah bon, les "visiteurs francophones" sont traités comme des "hôtes indésirables" à Nice? D'où tenez-vous cela?) et dans un style pompeux et truffé de métaphores approximatives (des "silures" qui "absorbent"?...) qui illustrent bien mal le propos. Quant aux adjectifs innombrables accolés à la langue française - harmonieuse, sémillante (!), délicate -, on ne peut qu'y voir une surestimation de sa propre langue appuyée sur une probable ignorance des autres. Si l'auteur du texte a véritablement enseigné des langues (lesquelles, à part l'anglais?), Il aura remarqué que chacune a sa logique et son harmonie. La prétendue "logique" du français n'est qu'un mythe nationaliste du XIXe siècle. Écrivez un texte complexe en anglais, en allemand, en italien, probablement en arabe et en chinois également, vous aurez le même exercice de logique à faire: c'est ce qu'on nomme la pensée, et celle-ci peut sans problème se formuler "logiquement" dans diverses langues dont chacune possède sa logique propre. Ce que j'entends dans ce texte, c'est surtout une déploration du temps qui passe (lisez Caton l'Ancien, il se lamentait déjà...) et une variation très premier degré sur le "Comment peut-on être persan" de Montesquieu. La défense et illustration de la langue française mérite mieux.
Chambaron
06/02/2023 à 09:47
Bravo pour votre courage de ne pas "hurler avec les loups". Les Français souffrent d'un complexe de supériorité assez rare au sujet de leur langue, pathologie historique soigneusement entretenue par une Académie française confite dans son conservatisme. À force de promouvoir la langue comme outil de sélection sociale et l'orthographe surannée du XIXe siècle comme canon de l'intelligence, on a récolté les fruits de notre vanité. Les réflexes psycho-rigides à toute évolution depuis des décennies en sont la preuve. Ceux qui pratiquent La Fontaine reconnaitront que faute de souplesse à l'image du roseau on finit par être arraché comme le chêne…
Jean
06/02/2023 à 10:33
Cher Monsieur,
la pratique des commentaires ne favorise pas la modération dans les débats de ce genre. Votre propos pointe avec férocité quelques maladresses de la diatribe de Philippe Carron. J'aurais tendance à être indulgent à leur égard et à relever la facilité, voire la démagogie de plusieurs de vos assertions.
Certes, par principe, la langue française ne peut être dite supérieure à aucune autre, mais comme chacune, elle présente des spécificités constitutives de l'identité de ses locuteurs. Le jeu des temps, pour ne prendre qu'un exemple, n'est pas le même selon les langues et il produit des nuances caractéristiques dans la perception du monde et de la réalité. Mais, nombre de jeunes gens ne maîtrisent plus correctement la différence d'emploi entre l'imparfait, le passé simple et le passé composé. Des écrivains, qui sont comme des éponges, leur emboîtent le pas et, bientôt, ces distinctions subtiles, qui enrichissent la pensée, auront disparu. C'est une histoire d'anthropodiversité, comme on parle de la biodiversité.
D'où l'urgence de défendre toutes les langues et d'en apprendre d'autres pour s'enrichir, se libérer et se départir de tout esprit de soumission et de collaboration.
La langue anglaise a surtout donné des philosophes de l'expérience sensible ; les langues à déclinaison, comme le grec et l'allemand, des penseurs de la rationalité. Notre Descartes doit beaucoup au latin de sa formation. Il y a des circonstances à ces phénomènes, mais ils méritent réflexion.
Le bilinguisme, voire le trilinguisme, devraient être la règle. Cette ouverture ne justifie en rien l'indignité des élites qui font de la maîtrise de l'anglais technique et des affaires un marqueur de hiérarchisation sociale.
Le drame est que, pour des raisons de démagogie et de mépris des enfants qu'on prétend soulager d'apprentissages exigeants, on ait cessé d'enseigner systématiquement la grammaire des mots et celle de la phrase ; qu'on ait renoncé à l'étymologie systématique permise par l'enseignement des langues anciennes. Privés des moyens conceptuels de la résistance, les francophones sont devenus perméables aux pires influences, surtout mercantiles.
Petite remarque aux contributeurs corse et occitan : leurs sarcasmes sont déplacés, puisque les langues régionales écrasant la diversité des patois témoignent d'un jacobinisme aussi désespérant que celui dont ils avancent avoir été victimes.
Mais c'est une autre question, à ceci près qu'elle renvoie aux rapports de domination dont les langues ne sont que le triste reflet.
Laurent
06/02/2023 à 19:02
Chaque langue a ses caractéristiques. Il est incontestable que la clarté, la précision et la logique sont des caractéristiques du français. Par exemple, en anglais, on écrirait facilement « fundraising ideas FOR cancer », alors qu’une formulation semblable en français (« idées de campagnes de financement POUR le cancer » – au lieu « pour la LUTTE CONTRE le cancer » –) est incorrecte parce que c’est littéralement un non-sens.
Antoine
06/02/2023 à 20:20
Le mec dit ça, on n'a pas le ou exclusif dans la langue...
leo
08/02/2023 à 21:13
oui bonsoir je viens vous apprendre l'existence de la métonymie, bonne soirée laurent
Kriss
07/02/2023 à 12:16
Merci Jeff pour votre commentaire que j'approuve tout à fait.
Je suis très choquée par l'agressivité et le mépris de l'auteur de l'article, même là où on pourrait lui donner raison.
Je rejoins aussi le commentaire d'Actualisante à propos des enseignants. Mais là, si on veut les dédouaner, on doit remonter plus haut quant à leurs compétences et leur formation.
Aurélie
05/02/2023 à 10:25
Les premiers à plaindre sont les journalistes et éditeurs qui sont incapables de nous sortir un texte sans fautes. Par conséquent, les simples citoyens se retrouvent confrontés à des participes passés non accordés, des fautes basiques que l'on fait en primaire. Si les professions intellectuels prenaient la peine de se relire et de ne pas tout attendre de l'informatique, on n'en serait pas là.
Quant à la langue anglaise, elle est constituée de 50% de vieux français. Ouvrez un roman de Thomas Hardy par exemple, ça se comprend très bien : "The first reason was that he was married, and it would be wrong. The second was that they were cousins." (Jude The Obscure)
Quand vous prenez un TER, c'est écrit en français, en anglais, en italien, en espagnol, en allemand, même au fond du Limousin où de nombreux retraités étrangers vivent avec nous. Ça permet de nous comprendre et on n'en fait pas tout un foin.
Pascale
05/02/2023 à 11:31
Bonjour,
Je ne peux que saluer cet article qui dénonce savamment la descente aux enfers de la langue française.
Pour ma part, je m'applique à enseigner à mes élèves l'importance de parler et d'écrire en respectant les codes, le lexique, les normes grammaticales et les expressions dont la richesse est époustouflante ; rechercher la correspondance en français des mots anglais que l'on croit devoir employer à tout prix pour ne pas paraître "imbécile" aux yeux de notre entourage; aller rechercher le sens des mots, leur origine et correspondance avec d'autres langues; somme toute, aimer sa langue, la chérir comme on chérit son enfant !
Merci infiniment pour ce cri de détresse qui hisse la langue française sur le trône qui lui appartient !
Kriss
07/02/2023 à 12:17
Bravo pour votre travail. Puisse tous les enseignants faire comme vous.
angela duckert
06/02/2023 à 11:19
je suis de famille italienne mais le fait d'être née en Tunisie avant l'indépendence de ce pays, m'a mise dans une école de langue francaise. Italien à la maison , francais à l´école m'a rendu "francophone". J'en suis heureuse à cause de la clarté, l'élégance de cette langue qui me donne tant de plaisir l'écouter et la lire.
'
F. D.
07/02/2023 à 10:38
Absolument d'accord avec votre analyse.
La défense de la langue française se pratique aussi au quotidien, avec nos proches : l'exigence du mot juste, placé dans une phrase correcte...et ce n'est pas toujours facile.
Les anglicismes* admis sont néanmoins difficiles à éviter ; par exemple, je boycotte (*) les messages Facebook (*)contenant des abus grossiers.
Raymond Goiffon
10/02/2023 à 10:59
Pour conforter votre prise position : exemple de conversation entendue souvent dans le milieu numérique :
"Vous follower qui chattez en live grâce au cloud en open data sur votre smartphone ou Ipad et streamer en open source depuis des datacenter stockant des fakenews ainsi que des milliers de podcasts conçus depuis des thinktank pour arriver à des absurde cool attitude qui nous mène droit dans le métavers porte virtuelle pour des story feeling au lieu de rechercher des crowfounding et ce aucun pitch ni open space!
Bravo pour votre prise de position
Raymond GOIFFON
leo
10/02/2023 à 17:46
raymond tu vis dans un univers alternatif je crois
Lepalestel
18/03/2023 à 16:03
Cher Monsieur Carron,
Vous m'avez arraché des larmes, ce pour deux raisons : d'abord, par votre constat lucide et criant de vérité ! En outre, l'émotion qui m'étreint est due au fait que je mène un combat similaire au vôtre : vous en aurez un aperçu sur http://editionsdutroubadour.com/lettre-ouverte-a-madame-brigitte-macron-professeur-de-francais/ ainsi que sur http://editionsdutroubadour.com/test-de-merimee-lettre-ouverte-aux-ecoles-de-journalisme/ et encore sur http://editionsdutroubadour.com/labelangue-de-montessieu-sur-instagram-bandeaux-1-a-5-sur-40/
Je me sens une âme de roquet, de ceux qui saisissent les bas de pantalon et ne les lâchent plus... L'attitude de nos """"élites"""" parisiennes est telle, qu'il n'y a pas lieu de prendre des gants ; comme les journalistes de tous bords sont leurs pantins, je les attaque de front, de la même façon que, de leur côté, ils nous matraquent au quotidien de fautes monstrueuses attestant de leur soumission aux "états-uniens". Les retours que j'en ai, lorsque j'écris à Radio-France, France-Télévision ou RTL sont la preuve que, derrière les micros, les choses bougent...
Outre la grammaire en perdition, je n'oublie pas la phonétique... Vous l'aurez certainement remarqué, le coup de glotte à l'allemande ou à l'arabe fait des ravages dans tous nos médias, rendant l'écoute fastidieuse. Il m'arrive même d'éteindre le poste, tant l'envie de biscuits Gerblé se fait sentir... :-) Je vous invite à lire les pamphlets suivants : http://editionsdutroubadour.com/labelangue-de-montessieu-sur-instagram-bandeaux-1-a-5-sur-40/
Unissons nos forces et, bientôt, ces zombies (pleins de "bravitude" et aimant les "combats navaux") qui, comme les rats, ont envahi Paris, disparaîtront comme Don Juan, et tout finira par des chansons (« le français outragé, le français brisé, le français martyrisé ! mais le français libéré ! » cf. « Lettre ouverte aux Académicien(ne)s encore alertes » , « Lettre ouverte à Jeanne d'Arc » et « Lettre ouverte à Molière », toutes trois commises par bibi et figurant en bonne place sur les moteurs de recherche).
Bien à vous,
Vincent Lepalestel