La crise sanitaire a modifié nos modes de vivre, de consommer et de travailler, mais a aussi accru la valorisation du temps libre et de la sphère privée. Plus précisément, quel est son impact sur la motivation et le rapport à l’effort des individus ? Alors, plutôt suractif ou sous la couette ?
Le 03/12/2022 à 10:46 par Victor De Sepausy
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Publié le :
03/12/2022 à 10:46
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La fondation Jean Jaurès a publié une enquête sur la flemme en France, relève cette semaine l'INA. Il semblerait que depuis la crise sanitaire, les Français n’aient plus envie de trop en faire (résultats en fin d'article). Mais paresser, est-ce si mal ?
Certains penseurs et artistes ont puisé leur inspiration dans ces instants volés au temps, où tout devient possible. Reviendra-t-on sur Le Droit à la paresse de Paul Lafargue ou encore l’Éloge de la paresse d’Eugène Marsan, ou plus récemment, un Éloge de la sainte paresse signé Erik Sablé…?
Et ce n'est pas le regretté Jean d'Ormesson, mort il y a 5 ans maintenant, qui dirait le contraire. En 1959, interviewé en plateau par Pierre Desgraupes, il disait apprécier de dormir et plus encore : « La paresse, c'est merveilleux parce qu'on abandonne les choses, on abandonne le monde mais en s'en rendant compte. » (voir INA)
L'écrivain venait alors présenter son dernier ouvrage, Du coté de chez Jean. L'entretien complet se retrouvera ci-après :
Quant à l’enquêt réalisée avec l’IFOP, elle remet quelque peu les pendules à l’heure, note la Fondation Jean Jaurès. D’une façon générale, une partie des actifs, et notamment les plus jeunes, se sont petit à petit désengagés de leur travail, un peu comme s’ils étaient entrés dans une forme de résistance silencieuse et passive à l’image de Bartleby.
Le héros de la nouvelle éponyme d’Herman Melville, scribe de profession, repousse toutes les demandes qu’on lui fait – à commencer par celles de son patron – par la phrase restée célèbre « I would prefer not to » : je préférerais ne pas le faire.
Un phénomène illustre cela : le « Quiet quitting » (« démission silencieuse »), phénomène qui consiste à en faire le moins possible au travail sans se faire licencier. Certains se filment même – le nombre de vues sur TikTok a dépassé les 40 millions. Il ne s’agit pas d’une démission véritable, mais d’une démission mentale, d’une sorte de démission silencieuse ou clandestine.
Crédits photo : archive ORTF
Paru le 03/03/2022
363 pages
Le Tripode Editions
10,00 €
Paru le 20/01/2021
80 pages
Mille et une Nuits
3,00 €
Paru le 25/08/2022
48 pages
Editions Allia
6,20 €
Paru le 21/02/2020
120 pages
Presses Aventure
9,90 €
Paru le 01/01/2021
Aléas
14,00 €
Paru le 07/06/2019
76 pages
Editions de la Pastèque
14,00 €
Paru le 01/11/1978
214 pages
Editions Gallimard
7,20 €
2 Commentaires
jujube
05/12/2022 à 04:50
J'commente pas, par paresse.
Aradigme
05/12/2022 à 11:34
L'éloge de la paresse ou de la démission soft me rappelle une réflexion de Margaret Thatcher:
"Le problème avec le socialisme est que vous finissez un jour par avoir dépensé tout l'argent des autres."
Il en va de même avec la démission soft qui constitue une sorte de parasitisme mou. Elle fonctionne tant qu'elle ne concerne qu'un petit nombre et que suffisamment de personne continuent à travailler décemment. Après... plus dure sera la chute.