PrixAutomne22 — Présidé par un jury exclusivement féminin et créé en opposition au très masculin Prix Goncourt en 1904, le Prix Femina a couronné Claudie Hunzinger et son roman Un chien à ma table (Grasset), ce lundi 7 novembre. Rachel Cusk et Annette Wieviorka accompagnent l'autrice, respectivement dans la catégorie Roman étranger et Essai.
Le jury du Prix Femina, qui réunit Claire Gallois, Paula Jacques, Christine Jordis, Nathalie Azoulai, Scholastique Mukasonga, Mona Ozouf, Patricia Reznikov, Danièle Sallenave (membre d’honneur), Évelyne Bloch-Dano (présidente du jury) et Josyane Savigneau, a délibéré au musée Carnavalet, à Paris, ce 7 novembre.
Avec son roman, Claudie Hunzinger s'est distinguée à 6 voix contre 3 pour Grégoire Bouillier et son Cœur ne cède pas (Flammarion).
Le résumé de l'éditeur pour Un chien à ma table :
Un soir, une jeune chienne, traînant une sale histoire avec sa chaîne brisée, surgit à la porte d'un vieux couple : Sophie, romancière, qui aime la nature et les marches en forêt et son compagnon Grieg, déjà sorti du monde, dormant le jour et lisant la nuit, survivant grâce à la littérature. D'où vient cette bête blessée ? Qu'a-t-elle vécu ? Est-on à sa poursuite ? Son irruption va transformer la vieillesse du monde, celle d'un couple, celle d'une femme, en ode à la vie, nous montrant qu'un autre chemin est possible. Un chien à ma table relie le féminin révolté et la nature saccagée : si notre époque inquiétante semble menacer notre avenir et celui des livres, les poètes des temps de détresse sauvent ce qu'il nous reste d'humanité.
Claudie Hunzinger avait obtenu le Prix Décembre en 2019, pour son livre Les grands cerfs (Grasset).
Avec La dépendance (Gallimard), Rachel Cusk obtient le Prix Femina dans la catégorie Roman étranger. Son texte a été traduit en français par Blandine Longre.
Le résumé de l'éditeur pour La dépendance :
M, romancière entre deux âges, s'est isolée du monde en s'installant avec son second mari au bord d'une côte océanique spectaculaire. Sur sa propriété baignée d'une lumière splendide et entourée de marais, le couple possède une dépendance soigneusement reconvertie en résidence d'artistes. M n'a qu'un rêve : y accueillir un jour L, un peintre à la renommée mondiale, qu'elle admire. Quand il finit par accepter son invitation, M jubile. Cependant, elle déchante vite, car L n'arrive pas seul — une ravissante jeune femme est à son bras. Entre-temps, la fille de M et son compagnon ont également débarqué. Les trois couples doivent alors cohabiter dans ce cadre certes enchanteur, mais qui va devenir le théâtre de multiples tensions.
Enfin, Tombeaux — Autobiographie de ma famille vaut à Annette Wieviorka le Prix Femina, dans la catégorie Essai.
Le résumé de l'éditeur pour Tombeaux — Autobiographie de ma famille :
Lors du décès d'une tante sans descendance, Annette Wieviorka réfléchit aux traces laissées par tous les êtres disparus qui constituent sa famille, une famille juive malmenée par l'Histoire. Il y a le côté Wieviorka et le côté Perelman. Wolf, l'intellectuel yiddish précaire, et Chaskiel, le tailleur taiseux. L'un écrit, l'autre coud. Ils sont arrivés à Paris au début des années 1920, en provenance de Pologne. Leurs femmes, Hawa et Guitele, assument la vie matérielle et celle de leurs enfants. Dans un récit en forme de tombeaux de papier qui font œuvre de sépultures, l'historienne adopte un ton personnel, voire intime, et plonge dans les archives, les généalogies, les souvenirs directs ou indirects. Par ces vies et ces destins recueillis, on traverse un siècle cabossé, puis tragique : d'abord la difficile installation de ces immigrés, la pauvreté, les années politiques, l'engagement communiste ou socialiste, le rapport complexe à la religion et à la judéité, puis la guerre, les rafles, la fuite ou la déportation — Paris, Nice, la Suisse, Auschwitz — et enfin, pour certains, le difficile retour à la vie marqué par un autre drame.
En 2021, le Prix Femina avait salué Clara Dupont-Monod pour S'adapter (Stock), Ahmet Altan pour Madame Hayat (Actes sud, trad. Julien Lapeyre de Cabanes), et Anne Cohen-Solal pour Un étranger nommé Picasso (Fayard).
Dossier : Rentrée 2022 : les prix littéraires de l'automne
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DOSSIER - Rentrée 2022 : les prix littéraires de l'automne
Par Antoine Oury
Contact : ao@actualitte.com
Paru le 24/08/2022
288 pages
Grasset & Fasquelle
20,90 €
Paru le 25/08/2022
200 pages
Editions Gallimard
20,00 €
Paru le 02/09/2022
375 pages
Seuil
21,00 €
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