Romancier, essayiste, pamphlétaire, journaliste, professeur, historien de la littérature populaire, du roman policier et de la science-fiction, rédacteur en chef des Primaires, revue de gauche anticléricale, syndicale et pacifiste, etc., Régis Messac (1893-1945) a été de bien des engagements littéraires et politiques. Par François Ouellet.
Le 30/10/2022 à 09:22 par Les ensablés
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30/10/2022 à 09:22
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On sait que cet auteur encore largement méconnu, dont Hervé Bel a déjà chroniqué, pour les Ensablés, son titre le plus célèbre, Quinzinzinzili, fait l’objet d’une réhabilitation soutenue, depuis plusieurs années, par Olivier Messac et les éditions Ex-Nihilo, et qu’un magazine, Quinzinzinzili, l’univers massacquien, alimente depuis une quinzaine d’années la redécouverte et la reconnaissance de l’écrivain touche-à-tout.
La jeune maison d’édition La Grange batelière a édité récemment trois romans policiers inédits de l’écrivain (Le Mystère de Monsieur Ernest, La Taupe d’or et Ardinghera), auquel s’ajoutera un quatrième et dernier polar (Cinis in cinerem) en janvier prochain. Ce cycle romanesque acquiert un intérêt particulier du fait que Messac est l’auteur d’une thèse, soutenue en 1929, sur les origines du roman policier : Le « Detective novel » et l’influence de la pensée scientifique (éditée à l’époque chez H. Champion et disponible aux éditions Les Belles Lettres).
J’ai lu récemment le premier de ces inédits, Le Mystère de Monsieur Ernest, paru en feuilleton — sous le pseudonyme facétieux de Gontran Lenoir — dans Le Quotidien du 6 octobre au 6 novembre 1928. Écrit donc à l’époque où Messac travaille à sa thèse, ce roman est fascinant moins par l’originalité de sa trame que par sa facture, puisque Messac se trouve à inscrire dans l’enquête que mène son personnage sa propre réflexion sur le genre policier.
Ce personnage, c’est ici Benoît Bandan, que le narrateur, sorte de Watson qui va l’assister dans son enquête, présente d’abord comme un individu sans grand intérêt, un incapable et un insouciant, une sorte de raté qui n’a pas terminé ses études de droit. Cette opinion, toute la petite ville de Buch la partage, et c’est pourquoi Bandan étonne lorsqu’il émet des observations sensées, sans que jamais on ne le prenne au sérieux, si ce n’est tout à la fin du roman lorsqu’il permettra à la justice de faire la lumière sur une affaire dans laquelle le juge d’instruction aussi bien que la gendarmerie se seront montrés d’une rare incompétence.
Évidemment, ce ressort romanesque est un poncif (la vérité est dévoilée par celui dont on n’attendait rien), et Messac en abuse un peu trop, mais ce n’est pas par là que le roman innove, je l’ai dit. C’est que Bandan, que tout le monde méprise et observe avec ironie, a des lettres policières : il connaît bien Sherlock Holmes, les histoires d’Edgar Poe, il a même tout lu des obscurs feuilletonnistes que sont Gustave Aimard (1818-1883) et Pierre Decourcelle (1856-1926) ; surtout, il en a retiré d’autres enseignements, car les méthodes et investigations qu’on trouve dans les polars lui paraissent toujours douteuses, aussi invraisemblables qu’insuffisantes.
Double de Messac, Bandan explique au narrateur les faiblesses des romans policiers. Ce n’est pas tant par l’accumulation de preuves ou par le profil psychologique des personnages mis en cause que Bandan arrive à voir clair, mais par ses connaissances littéraires et critiques du roman policier qu’il progresse dans une enquête aussi informelle qu’hésitante. Un bon enquêteur, c’est somme toute un bon lecteur, ou un lettré, et la littérature peut aussi être une « méthode » et non seulement une affaire de rêveur.
« Mais les crimes ont toujours pour cause les passions, et pour bien deviner les causes des crimes il faut avoir connu, être capable de connaître toutes les passions », dit Bandan tout à la fin du roman. L’enquêteur idéal est donc à l’image de l’érudit Messac : il embrasse large, il est curieux de tout, parce que l’érudition aussi, comme le crime, peut être considérée comme un des beaux-arts.
Dans sa postface au roman, Guibert Lejeune glose longuement sur le nom inventé de la petite ville dans laquelle se déroule cette histoire : Buch. Il croit trouver la réponse du coté de Auch, dans la vallée du Gers, que Messac connaissait pour y avoir vécu quelques mois. Divers éléments du texte tendent à le confirmer. Mais compte tenu de la forte dimension littéraire du roman, je ne crois pas qu’il faille à tout prix chercher un ancrage géographique à la ville décrite par le romancier : Buch, c’est « livre » en allemand, une manière pour Messac de désigner métaphoriquement la trace intertextuelle que suit Bandan dans son enquête. Il est probable que, dans l’esprit de Messac, Buch se superpose ici à Auch, le livre métamorphosant le réel gascon. Car c’est bien la littérature qui a le dernier mot.
Tout cela n’en fait pas pour autant un roman didactique, loin de là. On s’amuse beaucoup, parce que l’ironie et l’humour de Messac interviennent à divers niveaux. Le Mystère de Monsieur Ernest est un drôle de polar autant qu’il est un roman drôle, et à cet égard il atteint un sommet lorsque, au moment d’établir l’authenticité du testament laissé par l’un des cadavres qui sont à l’origine de l’enquête, deux jargonneux experts en graphométrie livrent des avis contraires. Avis que Bandan, plus futé, résumera ainsi : « Le premier expert n’a pas tort, mais le second a raison », ce qui fait du testament un « faux authentique ».
Si Le Mystère de Monsieur Ernest est mollement préfacé par François Hoff, spécialiste du polar, et postfacé plus rigoureusement par Guibert Lejeune, spécialiste de Messac, l’édition est malheureusement un peu bâclée. On a joint à l’édition quelques illustrations d’époque, ce qui est une très bonne idée, mais il aurait été convenable d’en indiquer les références ; on a ajouté encore quelques notes de bas de page explicatives (sans mention de leur auteur) parfois bavardes (par exemple sur G. Aimard), parfois saugrenues (une note reproduit en ancien français l’extrait en français moderne des Méditations philosophiques de Descartes cité Bandan), parfois… manquantes : témoin « le panama de Monsieur Perrichon » (p. 85), issu du Voyage de monsieur Perrichon (1860), pièce d’Eugène Labiche et satire de cette bourgeoisie que Messac ne portait pas dans son cœur.
François Ouellet — octobre 2022
Par Les ensablés
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La musique a ses visionnaires, ces artistes qui, à la croisée des cultures et des genres, tracent des chemins sonores inédits. La lecture de Atmospherics, traduit par Maxime Bisson, revient à parcourir les fragments de vie de Jon Hassel. Comme un testament artistique, d'une richesse étonnante.
26/03/2025, 07:30
Pas d'autobiographie linéaire ni de bilan nostalgique : sous forme de fragments, la comédienne, écrivaine et photographe explore ces phrases restées en mémoire. Qu'elles aient été gravées dans l’intonation d’une voix, le souvenir d’une rencontre, ou l’empreinte d’un moment. Avec Respire, c’est de l’iode !, Anny Duperey réunit portraits et instants, ceux qui ont formé cette singulière trajectoire de vie.
26/03/2025, 07:00
Ta Promesse vient d’obtenir le Prix RTL-Lire 2025…Tout ça pour ça, vraiment ? Voici une histoire d’amour tendue et légèrement racoleuse dont on comprend très vite qu’elle s’est clôt dans la violence. Le roman propose au lecteur de prendre connaissance au fil de l’eau des témoignages des proches des deux protagonistes Claire et Gilles.
25/03/2025, 11:53
Plus qu'un droit : l'objet à conquérir. Clémence Thévenin, ancienne médecin condamnée, recouvre la liberté après plusieurs années de détention. Pourtant, dès les premières pages de ce récit, cette liberté semble peser sur elle comme une charge dont elle ne sait que faire. Marie-Ève Lacasse signe avec La Vie des gens libres un roman d’une rare intensité.
25/03/2025, 09:00
Sofia Samatar est une autrice américano-somalienne renommée notamment pour son roman Un étranger en Olondre, qui a reçu le prix British Fantasy Award. Hard Mary (tous deux traduits par Patrick Dechesne) marque son retour dans le catalogue d'Argyll, dans la collection RéciFs dédiée aux courts récits écrits par des autrices du monde entier.
25/03/2025, 08:30
Dans ce quarante-quatrième tome des aventures d’Alix, intitulé Le Royaume interdit, Marc Jailloux au dessin et Roger Seiter au scénario entraînent leurs lecteurs au cœur d'une civilisation aussi mystérieuse que fascinante : celle de la Crète minoenne.
25/03/2025, 08:00
À paraître ce 3 avril, le nouveau roman de Carène Ponte bascule du rires aux émotions fortes, dans une quête que sa quadra, Lily, nous déroule avec bonheur. Recherche Lily désespérément, c'est une comédie sentimentale portée par cette femme soucieuse de préserver son équilibre mental... dans un quotidien plein de turbulences !
25/03/2025, 07:30
BONNES FEUILLES - C’est à l’adolescence que Jean-Pierre Dupuy découvre Jorge Luis Borges, un auteur qu’il ne cessera, depuis, de relire. Ce compagnonnage intellectuel ne se traduit pas ici par une simple lecture commentée de l’œuvre de l’écrivain argentin.
25/03/2025, 07:00
Le douzième numéro d’Écho Antonin Artaud est gros, plus de 120 pages. Il est conçu par l’historienne de l'art et autrice de Génica Athanasiou, L’Anti-muse d’Antonin Artaud, Laurence Meiffret. Il est cette fois moins question du Momo que de son orbite féminine. Fascinant.
24/03/2025, 18:21
Figure majeure de la gauche syrienne et auteur d’une œuvre singulière qui pense l’espace carcéral et les résistances à ses chaînes mortifères, le penseur syrien Yassin al-Haj Salah synthétise dans Sur la liberté : la maison, la prison, l’exil…et le monde sa philosophie de la libération dans un monde où prolifèrent les barbelés, les discours de haine, les pratiques coloniales et génocidaires.
24/03/2025, 10:16
Une errance ferroviaire, une obsession devenue projet littéraire, une Histoire de l’Iran à travers ses rails... Ehsan Norouzi a transformé des intérêts personnel en un récit d’aventure où l’introspection dialogue avec la mémoire d’un pays. Trainspotter raconte une année de chemin de fer, traversant le territoire iranien à la rencontre des fous du train : des hommes, des femmes qui ont vu, bâti et animé la trans-iranienne, ligne mythique du XXe siècle.
24/03/2025, 08:30
Dans La Passagère des neiges (trad. Sylvain Cavaillès), Ayfer Tunç orchestre cinq nouvelles où l’amour, sous toutes ses formes, se fait bourreau de ses protagonistes. Un aiguilleur de chemins de fer, solitaire au milieu d’un paysage enneigé, voit son monde basculer lorsqu’une mystérieuse passagère saute d’un train.
24/03/2025, 08:00
Jean-Laurent Del Socorro agite les destinées humaines auy sein d'une mythologie nordique revisitée, pour un roman aux vents glacés. Revisitant les légendes anciennes, Les Amants du Ragnarök joue avec une très appréciable modernité. De celles qui font les arcs narratifs plutôt solides.
24/03/2025, 07:00
Dans une époque marquée par la recrudescence des nationalismes xénophobes et le renforcement des conflits globaux, le manifeste Révolutions de notre temps lance un cri de ralliement, pour un internationalisme renouvelé. Fruit de la collaboration d'activistes venus de divers continents, ce texte plaide pour une solidarité transnationale face aux oppressions systématiques, suggérant un réseau d'entraide et de résistance.
23/03/2025, 12:16
Voici donc la Révolution française par le prisme intime et poétique des derniers survivants de la royauté enfermés dans la sinistre Tour du Temple. Victoria Mas, dont Le Bal des folles en 2019, avait montré son aisance à ressusciter les voix du passé avec une acuité émotionnelle saisissante, se surpasse ici. Elle croisent les destin, entre espoir déchu et dignité préservée malgré l'adversité.
23/03/2025, 10:44
Jean-Philippe Blondel excelle dans l’art du récit intime où les tourments familiaux se dévoilent sous le vernis du quotidien. Avec Un été 79, il plonge dans une époque charnière, entre mutations sociales et désillusions personnelles, en s’attachant aux pas d’une famille en équilibre précaire.
23/03/2025, 10:34
BONNES FEUILLES – Dans cet ouvrage, Olivier Liron entraîne le lecteur au plus près de l’univers discret et fascinant des mousses. Une exploration sensible de ces végétaux modestes qui tapissent les murs, s’accrochent aux rochers, enveloppent les troncs et s’infiltrent dans les sols.
22/03/2025, 08:37
BONNES FEUILLES – C’est le constat amer de Paul McCartney au tournant des années 1970. Les Beatles se sont séparés, il porte aux yeux du public la responsabilité de l’éclatement, et le monde du rock le rejette.
22/03/2025, 08:00
BONNES FEUILLES – Alors qu’une canicule exceptionnelle accable la Vénétie, une tête tranchée est retrouvée à proximité immédiate de la basilique San Marco. C’est le point de départ d’une série d’événements aussi troublants qu’inexpliqués, qui sèment la panique parmi les touristes et plongent les autorités dans une impuissante confusion.
22/03/2025, 07:35
11e semaine (du 10 au 16 mars 2025) : en première place, Joël Dicker a résisté au phénomène Freida McFadden. La très catastrophique visite du zoo se vend à 46.065 exemplaires et reste devant les deux romans de l'américaine, La Femme de ménage (41.173 ventes) et Les Secrets de la femme de ménage (27.549 ventes).
21/03/2025, 13:12
BONNES FEUILLES – Alors que les débats sur l’intelligence artificielle oscillent entre deux visions opposées – l’enthousiasme face à ses prouesses et l’inquiétude quant aux menaces qu’elle représenterait –, ces discours, loin d’être véritablement antagonistes, convergent en réalité vers une même croyance : celle de l’émergence imminente d’une conscience machinique.
20/03/2025, 16:11
1 Commentaire
T. Delprat
04/11/2022 à 16:00
Les lecteurs qui apprécient les romans policiers de l'auteur chinois Qiu Xiaolong, ceux de Montalban et enfin ceux de Camilleri, aimeront les romans de Jean Tuan (L'empreinte du dragon / Terres rares / Oxymore) chez CLC Éditions. Une plongée dans "les basses œuvres" du régime chinois menée par un sympathique commissaire de police dont le sens critique et l'amour de la gastronomie (française et chinoise) ne sont pas en reste comparés au commissaire Montalbano et au privé Pépé Carvalho. On se régale (au sens propre et au figuré)…