Alessandro Baricco est revenu sur scène début septembre, après une période d’absence due à une leucémie. La scène, qui l’a chaleureusement accueilli, était celle de Mantoue, la ville où se tient en septembre le Festivaletteratura, l’un des plus grands festivals littéraires d’Italie. Ce fut également l’occasion d’une conférence de l’écrivain sur Beppe Fenoglio, auteur dont on célèbre cette année le centenaire de la naissance.
Le 29/09/2022 à 11:40 par Federica Malinverno
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900 personnes sur la Piazza Castello, à Mantoue, ont écouté la conférence d'Alessandro Baricco sur Beppe Fenoglio, voix exceptionnelle de la littérature italienne du XXe siècle.
Submergé par les applaudissements, Baricco a remercié les médecins qui l'ont soigné et a commenté son choix de repartir de Mantoue : « J'aime revenir ici pour parler en public. Ce festival a accompagné toute ma carrière, j'étais là lors de la première édition. Mantoue est une ville que j'aime beaucoup. On se sent bien ici. C'est le bon endroit pour revenir » (Ansa).
L’écrivain, qui vient de publier l’essai La via della narrazione chez Feltrinelli, a ensuite parlé pendant une heure et demie d'un auteur qui, Piémontais comme lui, lui est particulièrement cher.
« Avec tous mes problèmes et mes ennuis, je n'ai pas pu célébrer suffisamment une année spéciale pour les amoureux de Beppe Fenoglio, celle du centenaire. Aujourd'hui, c'est l'occasion pour moi de me consacrer à tout ce qui doit être dit sur sa grandeur » a dit l’écrivain.
L'auteur de Il partigiano Johnny (La guerre sur les collines), un des romans les plus importants de la littérature italienne du XXe siècle, est né en 1922 à Alba (Piémont) et meurt à presque 41 ans d'un cancer des bronches. Nous ne sommes pas sûrs s’il était conscient de sa grandeur, car son ouvrage principal a été publié postume, par Einaudi, en 1968.
« Je ne sais pas s'il est parti en sachant qui il était. Ça me fait mal de savoir qu'il est parti sans savoir qu'il était grand » a déclaré Baricco, qui a lu à haute voix dans son intégralité la nouvelle de deux pages Il gorgo (publié dans Beppe Fenoglio, Diciotto Racconti, Einaudi, 2006), qu’il considère la plus belle de l'histoire de la littérature italienne.
Ensuite, il rappelle en quoi cet auteur a su créer un nouveau langage qui a inspiré une génération d’auteurs : dans les années 1950, il est parvenu « à contaminer, à la grammaire et le goût de l'écriture littéraire avec l'humeur du cinéma (…) Il a réuni deux âmes du monde : l'écriture littéraire et la narration cinématographique. Un peu comme Hemingway l'avait fait pour le monde et comme moi, Susanna Tamaro, Sandro Veronesi et d'autres l'avons fait dans les années 1980. Il était un prophète pour nous. »
Crédits photo : ActuaLitté (CC BY-SA 2.0)
Par Federica Malinverno
Contact : federicamalinverno01@gmail.com
Paru le 01/10/1973
480 pages
Editions Gallimard
25,40 €
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