Créé et organisé par Floryse Grimaud depuis 2000, le Prix Marcel Pagnol distingue un roman sur le thème du souvenir d’enfance. Une des inspirations les plus fortes de la littérature. Cela fait maintenant deux ans que la remise de prix n'a pas eu lieu en raison de la crise sanitaire. Et l'édition 2022 du Prix Marcel Pagnol a finalement récompensé Serge Toubiana pour son oeuvre, Le fils de la maîtresse, paru chez Arléa.
Un roman d’enfance plein de vie et d'émotions. Un hommage à une mère dont le souvenir ne quitte pas l’auteur : « Être tout entier dans le regard d’une mère, voilà ce qui définit pour moi l’enfance ». Devenu le grand Monsieur du Cinéma que l’on connaît, Serge Toubiana dit encore « il n’y a rien de plus essentiel que de demeurer fidèle à l’enfant que l’on a été. ».
Et Serge Toubiana a, à travers son livre, réussi à redonner vie à l'enfant qu'il était jadis. C'est d'ailleurs pour cela que le choix s'est finalement porté sur son oeuvre. Le jury présidé par Daniel Picouly ne pouvait couronner meilleur lauréat parmi la sélection 2022.
Voici le résumé du roman lauréat par son éditeur :
Le lundi 9 septembre 2019, j’étais dans un avion de retour de Toronto, songeur, le vague à l’âme. Je venais de passer quatre jours au Toronto International Film Festival, C’était la nuit, la plupart des passagers sommeillaient, certains regardaient des flms sur leur petite lucarne, la lueur des écrans transmettait une atmosphère étrange et paisible. Je n’arrivais pas à dormir et ressentais une solitude extrême. Une émotion profonde m’a envahi, conscient que personne ne m’attendait à Paris. Je me suis réfugié dans le souvenir de ma mère et j’ai eu les larmes aux yeux. Soudain elle me manquait, elle me manquait terriblement et j’aurais ardemment désiré qu’elle soit là à m’attendre à Roissy pour me serrer dans ses bras et me consoler.
Écrire sur son enfance, c’est se confronter à ses fantômes. C’est écrire sur ceux qui nous manquent, dont on vit si mal l’absence, pour lutter contre l’inéluctable effacement du Temps, en leur donnant une chance de revenir, de revivre. Pure illusion, mais si forte qu’ils en deviennent réels le temps de l’évocation.
Serge Toubiana a grandi en Tunisie au bord de la mer, dans une famille heureuse. Sa mère était institutrice et son père horloger. Tous deux étaient des communistes engagés. Son père avait la passion du jeu et de la liberté, quand elle avait le goût de transmettre et d’éduquer.
Au-delà de l’évocation des jours heureux, cet autoportrait du Fils de la maîtresse est un éloge de la transmission : « Je me suis rendu compte, dira Serge Toubiana, que j’avais choisi le même métier qu’elle : en transmettant mon amour du cinéma, je me sens tel un instituteur du cinéma. Transmettre et partager, c’est aimer. »
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Par Dépêche
Contact : depeche@actualitte.com
Paru le 03/03/2022
184 pages
Arléa Editions
17,00 €
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