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Les Ensablés : Echec au temps de Marcel Thiry (1897-1977)

Sur la plaine de la bataille de Waterloo, une aigle impériale trône au sommet de la butte monumentale. Le 18 juin 1815, c’est Napoléon qui a remporté cette victoire décisive. Plus d’un siècle après les faits, le descendant d’un capitaine anglais est résolu à corriger l’erreur de son ancêtre, qui avait donné de mauvaises informations à Wellington et précipité la défaite des Alliés. L’invention d’une machine à remonter le temps lui permet de tenter une modification avec ses amis, mais à quel prix et pour quelles conséquences historiques et humaines ? Par Louis Morès

Le 19/06/2022 à 09:00 par Les ensablés

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19/06/2022 à 09:00

Les ensablés

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Le laboratoire de « L’Anticause » a été créé par Leslie Hervey dans un grenier d’Ostende, sur la côte belge. Ce savant et chercheur a formulé un principe simple : si la lumière que nous recevons des étoiles nous présente un aspect datant de leur lointain passé, selon les lois de la vitesse et de l’espace-temps, nous devrions, en réceptionnant aux confins des galaxies la lumière émise dans l’espace par la Terre depuis des lustres, pouvoir accéder aux images de l’Histoire. Le chercheur a créé un « télescope à rétrovision », qui parvient à retrouver, puis à réverbérer dans l’observatoire des informations dont la précision permet de s’immerger au cœur d’événements passés, projetés en panorama. 

Lorsque Gustave Dieujeu, le narrateur, un commerçant sans histoire originaire de Charleroi, rencontre un soir de printemps Leslie Hervey et son ami Jules Axidan dans un restaurant de cette station balnéaire, il sait que son destin et celui du monde vont basculer. Et pour cause, Dieujeu vient à ce moment de défier ses propres principes en jouant subitement et dangereusement une importante somme à la bourse, ainsi qu’en choisissant, à la gare en fin de journée, de prendre un direct pour la mer plutôt que de rentrer dans le wagon de son train-train habituel.

Le soir de leur rencontre, la philosophie du projet est exposée à Dieujeu par Axidan et Hervey : 
La liberté morale, est-ce qu’elle existe ? Est-ce que tu peux fauter sans remords ? L’homme est enchaîné à tout, et avant tout aux conséquences de ses actes. C’est cela premièrement qui fait que nous ne pouvons pas concevoir l’espoir d’être libres : c’est que toute cause est suivie d’un effet […] Cela ne t’a jamais énervé, toi, cet univers à engrenages ? […] Tu n’as jamais rêvé d’un monde où l’on gagnerait à la Loterie sans avoir de billet, où le lendemain du 5 ne serait pas nécessairement le 6, où les enfants naîtraient sans avoir de père […] ? Hervey et moi, nous avons déclaré la guerre à la Cause. Nous avons fondé le rêve d’une humanité qui ne connaîtrait plus les conséquences. […] Le rêve de la liberté, c’est de délivrer l’homme de la loi du passé. 
 
Dieujeu est ensuite sollicité pour participer au financement de ces ambitions surhumaines. On lui parle d’une étrange machine qui coûte énormément en entretien et qu’il est invité à venir découvrir le lendemain. Sans y croire, il risque d’emblée une autre partie de sa fortune dans l’aventure, par amusement. Puis il apprend par Axidan qu’Hervey est atteint de la hantise de Waterloo, à cause d’une obsession familiale : l’arrière-grand-père de Leslie, le capitaine Douglas Hervey, est l’homme qui a donné à Wellington les informations ayant conduit au retrait anglais et donc à la victoire française. Leslie a fait croire toute sa vie, dans ses travaux d’historien, que la bataille aurait été perdue avec ou sans le renseignement donné par son ancêtre. Mais il sait secrètement qu’il n’en est rien et souhaite, par souci d’orgueil familial et de grandeur, corriger les faits. 

Nous n’avons que peu d’idées de l’état du monde dans lequel vivent ces personnages. Ils semblent évoluer dans une situation très proche de la nôtre, avec la même géographie.  Au lieu de développer, par exemple, un historique géopolitique alternatif, cette uchronie se concentre plutôt sur les aspects philosophiques, scientifiques, narratifs des rapports entre le temps, l’histoire et la mémoire. 

L’on assiste tout au long du roman à l’expérience d’une technologie révolutionnaire et à la régénération d’un personnage-narrateur, libéré de sa trame quotidienne pour être jeté dans une aventure au sein des couloirs du temps. Happé par l’expérience, Dieujeu ne se rend pas compte tout de suite qu’en y participant, c’est son propre héritage qu’il risque de trahir : « Car, d’instinct, mes sympathies de Wallon allaient évidemment aux Français. » Son enthousiasme grandit lorsqu’il découvre cette machinerie, calibrée pour se concentrer sur la vision du 18 juin 1815. Ensemble, les trois compères profitent d’un spectacle inouï : ils revivent de près la bataille, des mouvements de troupes, des discussions d’états-majors, des prises et reprises de lieux emblématiques, Mont Saint-Jean, Papelotte, Belle-Alliance… et surtout l’erreur d’appréciation des mouvements prussiens du capitaine Hervey, envoyé en éclaireur à un moment clé, comme l’analyse son descendant : 

Il n’est pas douteux qu’il aurait dû constater que la colonne engagée vers le bois de Paris s’était arrêtée. Sans doute, la tête de cette colonne lui était cachée par le petit bois au sud du ruisseau. […] Puis, dès qu’il a été certain de l’orientation choisie par Zieten, il a fait demi-tour. S’il avait seulement jeté un dernier coup d’œil vers Ohain, il aurait vu qu’une autre colonne débouchait en hâte pour descendre sur Papelotte… […]
Si mon arrière-grand-père avait vu juste, s’il avait exactement rapporté que Zieten, corrigeant sa faute d’un instant, allait intervenir, les Anglais auraient eu neuf chances contre une de vaincre ; tandis que la retraite, décidée sur son rapport inexact, n’avait pas une chance sur dix de réussir. Voilà la vérité et c’est le contraire de la vérité que nous avons dit, mon grand-père, mon père et moi […]. 

Les protagonistes ne sont toutefois que spectateurs, et ne peuvent intervenir dans les événements comme le voudrait Hervey. Serait-il possible d’envoyer un signe au capitaine pour l’avertir de son erreur ? Le 18 juin de l’année en cours approche et l’intuition du scientifique le pousse à vouloir réitérer l’expérience au moment d’un alignement historique. Ce jour-là, ils ressentent l’effet d’une faille : « La machine s’est dérangée ». Plus que jamais auprès du capitaine, tels des fantômes, ils crient son nom : « Hervey, Hervey, Hervey ! », et ce suffisamment fort pour que, par un mystère spatio-temporel, l’attention du militaire soit retenue et attirée vers les mouvements prussiens qu’il avait manqués ! Il retourne ensuite vers Wellington avec la bonne information. « Il n’y a plus de doute : le destin, au carrefour de Waterloo, vient, à notre signal, de choisir une avenue nouvelle […] » confie Dieujeu. Ils assistent alors à un spectacle qu’ils n’avaient jamais vu : le maintien des Anglais, les charges conjointes avec les Prussiens, la défaite et le retrait français... 

Un tourbillon violent emporte les trois manipulateurs de l’Histoire. Dieujeu se réveille, seul, dans ce grenier où les installations ont disparu. L’on apprend que Leslie Hervey n’existe plus, ne peut plus exister car, dans l’histoire modifiée, le capitaine Douglas Hervey est mort sur le champ de bataille, en chargeant les Français… 

Sa mort, à cette date, supprimait donc l’existence de ses descendants et celle de Leslie. Le principe de cause prenait sur son destructeur une revanche péremptoire. Leslie n’ayant jamais existé, tout ce qu’il avait inventé, tout ce qu’il avait construit cessait aussi d’avoir une existence. […] j’avais assisté au plus étonnant suicide : un suicide qui ne se bornait pas à interrompre la vie, mais qui la supprimait depuis son origine. […] J’avais été réservé comme témoin et, placé, conscient du grand changement, sur cette autre possibilité qu’était devenue la réalité nouvelle. 

Le monde dans lequel Dieujeu se réveille, le nôtre, présente seulement quelques changements historiographiques, de noms de lieux, de statues et des destins légèrement modifiés, comme celui de Jules Axidan qui occupe un autre métier. Celui-ci ne se souvient d’ailleurs de rien lorsque le récit lui est conté, mais en ressort bouleversé, comme touché au plus profond par la démonstration d’une autre possibilité de son être. Depuis la cellule de détention où il est incarcéré en raison de ses dettes (qui, semble-t-il, l’ont suivi d’un monde à l’autre !) et de ses déclarations incohérentes, Dieujeu, en nous confiant toute cette histoire, nous interpelle sur les notions de vérité et de liberté. 

Jouer à mettre le temps en échec reviendrait peut-être à pratiquer une sorte de « qui perd gagne ». En supprimant les conditions de son existence, Leslie Hervey a perdu la vie, il s’est annulé historiquement tout en gagnant son pari de s’affranchir de la chaîne des causalités. Dieujeu, tel un passeur, établit le lien entre deux mondes possibles, peut-être situés côte-à-côte dans des univers parallèles et perméables, et surtout vivants dans les imaginations. Une uchronie napoléonienne qui pose avec beaucoup d’intensité les questions du mystère de la multiplicité des possibles et de la volonté provoquant le destin.
 
Né à Charleroi, puis ayant grandi et étudié le Droit à Liège, Marcel Thiry est rapidement reconnu pour la qualité de sa poésie : "Toi qui pâlis au nom de Vancouver", 1924, son premier recueil, le plus célèbre ou "Statue de la fatigue", 1934, prix triennal de poésie, et de ses essais : "Voir grand. Quelques idées sur l'Alliance française", 1921 et encore plus tard "Lettre aux jeunes Wallons", 1960.

Une conscience politique l'a conduit toute sa vie à s'engager dans la défense et l'illustration de la langue française et de la Wallonie, jusqu'à devenir sénateur du Rassemblement wallon.

En 1945, il publie son premier roman, "Échec au temps" et, un an plus tard, il est reçu à l'Académie royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique, dont il deviendra le Secrétaire perpétuel de 1960 à 1972. Pour lui rendre hommage, la ville de Liège a créé un prix littéraire annuel Marcel Thiry dédié à la poésie et au roman. 
 

 
 

Par Les ensablés
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Les Ensablés - À propos de Claude Dravaine, par François Ouellet

J’ai commenté ici même, précédemment, la biographie de Maria Borrély (1890-1963) publiée par Danièle Henky en 2022 (Maria Borrély. La Vie d’une femme épanouie). Les romans de Borrély, qui s’apparentent à ceux de Giono et de Ramuz, sont à redécouvrir impérativement. Danièle Henky, dont le « sujet de prédilection, c’est le destin des femmes », expliquait-elle récemment, s’intéresse, dans son nouvel ouvrage, à l’écrivaine et journaliste Claude Dravaine (1888-1957). La Livradoise. L’Énigme Claude Dravaine est publié chez Hauteur d’Homme, une maison régionaliste sise dans une commune du Massif central. Par François Ouellet.

04/02/2024, 09:00

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Les Ensablés - Couleurs d'écriture, de Julien Blanc à Raymonde Vincent

Après Romans exhumés (chez EUD, 2014), Littérature précaire (toujours chez EUD, 2016), notre ami et chroniqueur des Ensablés, François Ouellet, publie aujourd’hui, sous sa direction, un nouvel opus dédié à la redécouverte d’auteurs oubliés, vaste domaine, on le sait, qu’une vie ne suffira jamais à explorer totalement. Il s’est entouré pour cela d’éminents spécialistes dont le regretté Bruno Curatolo, savant érudit, par ailleurs un des « redécouvreurs » de Raymond Guérin. Pour nos lecteurs assidus depuis quatorze ans (déjà !), ce livre est indispensable. Par Hervé Bel.

22/01/2024, 12:17

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Les Ensablés - La jeune fille verte de Paul-Jean Toulet (1867-1920)

Chers lecteurs des Ensablés, avec cet article d'Isabelle Luciat, se terminent nos chroniques de l'année 2023, l'occasion pour nous de vous souhaiter une très bonne année 2024 et de vous remercier pour votre fidélité (15 ans déjà). Hervé BEL

 

Récit enlevé d'une éducation sentimentale, La jeune fille verte se déroule dans la station thermale imaginaire de Ribamourt, inspirée de la ville de Salies-de-Béarn. Ce court roman livre également (et ce n'est pas son moindre attrait) une amusante chronique de la vie de province à la Belle Époque qui n'est pas sans rappeler « L'orme du mail » d'Anatole France, quoique sur un mode résolument léger et qui peut parfois tomber dans la facilité. Par Isabelle Luciat.

31/12/2023, 09:00

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Les Ensablés - Soldats bleus, journal intime (1914-1918) de Pierre Loti

A priori, publier le journal intime de Pierre Loti, sur la période couvrant la Première Guerre mondiale relève de la gageure, tant le style et l’œuvre de cet écrivain sont aujourd’hui passés de mode. Sa ferveur patriotique, sa soif d’en découdre avec l’ennemi, qui le pousse, alors qu’il a dépassé l’âge d’être mobilisé, à faire intervenir les plus hautes autorités, pour prendre part malgré tout à la guerre, nous est difficile à comprendre.  par Carl Aderhold  

10/12/2023, 09:08

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Les Ensablés - Ces messieurs du rugby, anthologie littéraire

 Alors que la coupe du monde de rugby vient de s’achever laissant un goût d’amertume aux Français sortis pour un petit point d’écart en quart de finale par les sud-Africains, on peut se consoler avec ces Messieurs du rugby, excellente anthologie littéraire consacrée uniquement à l’ovalie et publiée en poche dans la collection La Petite Vermillon à la Table ronde. Les maux s’envolent, les écrits restent. 

Par Denis Gombert.

26/11/2023, 09:00

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Les Ensablés - Le voleur de Georges Darien, par Marie Coat

Si le nom de Georges Darien (1862-1921) ne vous évoque rien, c’est que vous n’avez lu ni Biribi ni Bas les cœurs ... ni surtout Le voleur, mais peut-être avez-vous vu l’adaptation qu’en fit Louis Malle en 1967 dans son film éponyme ? Ou la bande dessinée de Bernard Seyer en 1986, presque un siècle après la parution, en 1897, du roman d’origine (le premier d’un cycle intitulé Comédie inhumaine qui ne connaîtra qu’un second opus, L’épaulette). Par Marie Coat

12/11/2023, 09:00

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Les Ensablés - Martel en tête, d'André Vers (1924-2002)

André Vers, j’en ai déjà parlé avec émotion il y a quelques années, lors de la réédition chez Finitude de son roman « Misère du matin » (1953) qui relatait, avec drôlerie et mélancolie la vie en usine d’un jeune homme. Cette fois, je reprends la plume pour lui, à l’occasion de la réédition de son deuxième roman « Martel en tête » publié en 1967 aux éditions Edmond Nalis, et que la fidèle maison d'édition Finitude réédite. Dans ses mémoires « C’était quand hier ? » (1990), André Vers raconte toutes les péripéties qui ont accompagné sa parution. Par Hervé BEL.

29/10/2023, 22:17

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Les Ensablés - L'hôtel du Nord d'Eugène Dabit, “triste, poignant et beau”

Publié en 1929, L’Hôtel du Nord est le premier roman d'Eugène Dabit ((1898-1936voir ici et ici). Ce roman connut un succès inégalé dans la courte carrière de l'auteur, disparu brutalement en 1936 alors qu'avec un groupe d'écrivain français, il accompagnait André Gide dans un voyage en URSS. Issu d'un milieu modeste, marqué comme tous les jeunes gens de sa génération par la guerre de 1914, Eugène Dabit a fréquenté les milieux artistiques après la guerre et a gravi l'échelle sociale, sans jamais renier ses origines. Par Isabelle Luciat

15/10/2023, 09:00

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Le chant du merle humain : comme une vie posée sur une branche….

Il ne se passe pas grand-chose dans la vie du narrateur. Mis à part au début du roman, une rencontre avec un ami, le reste du temps et du livre, il reste chez lui, entre son bureau et la cuisine, regarde par la fenêtre, observe les oiseaux, surplombe les passants qui promènent leurs chiens et contemple les arbres au loin.

23/04/2025, 18:08

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La peur comme décor

Avec La Terre des égorgés, Armand Cléry propose un roman sombre, traversé par la violence et les croyances rurales. Un texte dense, qui joue sur l’atmosphère autant que sur les nerfs du lecteur.

23/04/2025, 13:04

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Un bouleversement, des poils et des plumes

BONNES FEUILLES - Dans une étonnante maison-champignon située en banlieue parisienne vivent trois femmes au caractère bien trempé : Jeanne, la grand-mère, Lise, sa fille, et Agathe, sa petite-fille, passionnée par les mots. Elles mènent une existence tranquille, ponctuée par les colères homériques de Lise. On dit qu’il y a un secret dans chaque famille. Or, elles sont trois à taire un secret...

23/04/2025, 12:59

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Jusqu'au dernier battement : l'enquête sous tension contenue

Un an après la disparition inexpliquée d’une femme, son mari est retrouvé entre la vie et la mort. Avec Jusqu’au dernier battement (trad. Rémi Cassaigne), Emelie Schepp explore une enquête policière ancrée dans la banalité du quotidien, où les drames se nouent derrière les façades tranquilles. À paraître ce 14 mai 2025.

23/04/2025, 12:56

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Quand l’imaginaire croise la science

BONNES FEUILLES - Fin du Premier Empire. Entre les rives de la Loire et la plaine de Beauce, des cadavres sont retrouvés, le corps atrocement entaillé. Médecins et survivants sont formels : le temps des loups, des loups monstrueux, semble revenu. La mort rôde, la terreur gagne les campagnes et les villes, les pouvoirs publics nouvellement rétablis au service des Bourbons se doivent d’agir.

23/04/2025, 07:00

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Après Sappho : un chœur de vies insurgées

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Traverser La Saison des papillons noirs

Printemps 1992, Sarajevo, Bosnie-Herzégovine. Depuis quelque temps, les tensions sont de plus en plus palpables dans le pays. Pour autant, Zora, peintre et enseignante à l’académie des Beaux-Arts, et son mari, Franjo, mènent une vie heureuse. Leur fille, Dubravka, est installée en Angleterre avec sa petite famille. Alors que la santé de la mère de Zora semble se détériorer, elle demande à Franjo de l’accompagner en Angleterre. Elle les rejoindra plus tard, une fois les cours terminés. C’est tout du moins ce qui est prévu…

22/04/2025, 17:21

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Pop-Art : Quand l’art se lit, se plie et se déploie

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À la guerre d’Élisa Bories : venger les asservies

C’est le vécu cataclysmique d’une colère, doublé d’une inventive cavalcade littéraire, que nous donne à lire Élisa Bories, dans un premier roman agitateur de tripes et de sexe[s] jusqu’à une apothéose éruptive qui m’a consacrée membre de sa tribu. Ou plutôt soldate de sa guerre, incluse à sa rage légitime dans un féminin pluriel dépassant la définition parfois galvaudée du mot « sororité ».  

22/04/2025, 13:02

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Mahmoud Darwich : la voix épique de la beauté exilée

Dans la nouvelle anthologie intitulée Et la terre se transmet comme la langue (trad. Elias Sanbar, Babel), les poèmes épiques de Mahmoud Darwich érigent une maison pour la beauté, dans un monde confisqué par la laideur des guerres et des crimes contre l’humanité. 

22/04/2025, 12:13

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Saint-Pol-Roux et Théophile Briant : une amitié profondément poétique

Le « poète de la mer » et « le Magnifique » avaient sans doute tout pour être réunis dans un même ouvrage. C’est chose faite désormais dans une très belle livraison du Bulletin des Amis de Saint-Pol-Roux, pour un numéro double qui rassemble tous les documents entourant une amitié brève, tardive, mais poétiquement riche.

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Le revenant d'Albanie, ou la promotion selon Jean-Christophe Rufin

Voici venir le sixième volet des aventures d’Aurel Timescu, cet atypique consul que ses lecteurs fidèles suivent désormais avec une forme d’attachement complice. Après l’Afrique, l’Azerbaïdjan ou encore l’Andorre, Jean-Christophe Rufin nous entraîne cette fois dans les Balkans, et plus précisément en Albanie : Aurel y est mandaté pour une mission diplomatique qui ressemble davantage à une énigme qu’à une promotion.

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Débâcle : dans la taïga, Ian Manook enclenche le mode “survie“

Ian Manook est de retour en Asie centrale avec cette équipée sauvage au fin fond de la Sibérie. Un véritable récit d'aventures en compagnie d'une petite troupe bigarrée de personnages singuliers et attachants.

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Rue Daguerre : impasse des sentiments

Des fractures intimes aux faux-semblants qui bercent d'illusions une aventure amoureuse, Rue Daguerre est un passage à la loupe. Élodie Llorca ouvre une oeuvre polyphonique où la mémoire intime se cogne aux reflets déformants de la télévision et des jeux de rôle sentimentaux. À paraître ce 7 mai.

20/04/2025, 10:38

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Clea Strange, Seigneure de Guerre, veuve de Stephen et Sorcière Suprême

Avec Strange, Jed MacKay et Marcelo Ferreira s'aventurent sur les terres mystique de Marvel (trad. Benjamin Viette). En confiant à Clea, veuve de Stephen Strange, le rôle de Sorcière Suprême de la Terre, le récit s’émancipe des conventions pour explorer des thématiques profondes telles que le deuil, le pouvoir et l'identité. Et une héroïne bien badass.

20/04/2025, 07:30

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Un reptile de haut niveau

BONNES FEUILLES - Vas-y, Fil ! est un album illustré destiné aux enfants en début de CP. Il met en scène le personnage de Fil, encouragé par Lulu à participer à diverses épreuves sportives telles que la natation, le tir à l’arc ou encore la course à pied. 

20/04/2025, 07:00

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La fabrique des timidités : apprendre à désirer autrement

Dans La fabrique des timidités, Christophe Perruchas capte l’été adolescent comme un champ de bataille intime. Derrière les plages, les chouchous et les feux d’artifice, un garçon apprend à fuir, à vendre, à aimer, à perdre… En bref, à devenir quelqu’un d’autre. À paraître ce 7 mai.

 

19/04/2025, 09:30

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Une femme en marche vers sa liberté

BONNES FEUILLES - Aussi récurrente qu’un cycle, une question me taraude que je remets souvent sur le tapis sans la crier : elle concerne le pacte social et l’injonction brutale à devoir vivre en société quand celle-ci est aussi intransigeante. Ce que porte Johanne, l’héroïne cabossée, c’est ce tiraillement constant entre la nécessité d’y faire sa place et celle plus instinctive de s’en tenir éloignée. Comme si ma part la plus asociale s’exprimait là.

19/04/2025, 08:00

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Femmes et Australiennes : un siècle en famille

Avec Le bleu est la couleur la plus rare, Sarah Schmidt scrute les failles de la transmission et les silences hérités à travers trois générations de femmes australiennes. Un roman sans pathos, porté par une langue viscérale.

19/04/2025, 07:30

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Quand les secrets familiaux ressurgissent 

BONNES FEUILLES - 1955. Quatre ans se sont écoulés depuis la mort d’Olof Morin. Betty, toujours aux prises avec la culpabilité, tente de maîtriser son tourment en bannissant Martin de son existence. Sa fille Martina, qui a désormais dix-sept ans, a quitté l'école pour se consacrer à plein temps aux débuts de sa brillante carrière de chanteuse lyrique. 

19/04/2025, 07:00

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La République de Weimar était-elle condamnée à mort ?

Grand connaisseur de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie, le professeur émérite à l'université de Paris-Sorbonne Jean-Paul Bled, pose une question essentielle : La République de Weimar était-elle dès sa naissance condamnée à offrir l'Allemagne à Hitler ?

18/04/2025, 18:22

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Comprendre le langage des fleurs : des ouvrages éclairants

Si vous ne connaissez rien aux fleurs, à leurs significations, à leurs symboliques, il est sans doute temps d’en apprendre davantage. Et, pour cela, il est sans doute opportun de se saisir de quelques bons ouvrages en la matière.

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Giuliano Da Empoli, star des librairies

Semaine 15, du 7 au 13 avril : l’effet coup de poing de Monkey D. Luffy n’aura duré qu’une semaine. Entré en fanfare à la première place la semaine dernière, One Piece (tome 109) cède à présent deux rangs et s’installe en 3e position, avec 22.495 exemplaires vendus. À l’inverse, Freida McFadden réinstalle solidement ses deux romans sur les deux premières marches du podium. 

18/04/2025, 11:16

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Des problèmes, sur des problèmes, sur des problèmes

BONNES FEUILLES - Sarah habite avec sa famille rue Daguerre, adresse pittoresque du XIVe arrondissement de Paris. Rien ne la satisfait plus : ni son travail de casteuse pour des jeux télévisés ni sa relation avec Marin. Doutant même de ses sentiments maternels pour son fils Germain, elle rêve de tout plaquer. 

18/04/2025, 09:00

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Quand les Hommes se prennent pour des lézards

BONNES FEUILLES - Traduit de l’anglais  par Jonathan Baillehache, Membre fantôme renoue avec la logique absurde et cruelle de La Confrérie des mutilés et la pousse encore plus loin : cette fois-ci, Kline est confronté à une secte féminine qui tronçonne les hommes par le milieu et croit en la résurrection de la chair. 

18/04/2025, 08:00

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Fuyez le passé, il reviendra au galop

BONNES FEUILLES - Le temps d’un voyage vers la magie crépusculaire des blue mountains australiennes, une plongée bouleversante dans les mystères du lien maternel. 1973, en Australie, aux heures bleues de l’aube, Eleanor fuit son mari Leon, dont la violence ne fait que croître. Avec sa petite fille Amy, elle prend la route des Blue Mountains pour un pèlerinage sur ce lieu imprégné des souvenirs d’enfance.

18/04/2025, 07:00

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Les Roses et les Épines : Angelo Rinaldi, critique en liberté

Voici un herbier tout à fait attrayant que nous avons sous les yeux. Composé de chroniques littéraires, Les Roses et les Épines est un livre que l’on effeuille tel une marguerite. Mais attention, comme disait Brassens, « ainsi qu'il est fréquent sous la blancheur de ses pétales, la marguerite cachait une tarentule, un crotale. »

17/04/2025, 18:22

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Entre deux rives, le cœur à la dérive

Le nouveau roman de Dimah Abdallah, D’une rive à l'autre, nous entraîne dans le destin d’un jeune garçon en proie à ses propres démons. Car bien souvent, notre pire ennemi, c’est nous-même.

17/04/2025, 17:02

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MMA : des livres qui éclairent une pratique en plein boom

Si l’on entend souvent parler de MMA, on ne sait pas toujours ce qui se cache vraiment derrière ces trois lettres. Pour en découvrir un peu plus sur ce sport qui déchaîne les foules, avec des avis très partagés, retour sur quelques livres qui éclaire une forme de lutte très particulière.

17/04/2025, 13:11

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Sabrina Calvo : Laurent Voulzy et un amour virtuel douloureux

Onirique, post-moderniste, sur-sous-réaliste, futuriste, fluide, slay, sensuel, virtuel, charnel, numérique et fashion. Peut-être plus encore. On peut s’amuser à poser plein de gros mots sur le dernier roman de Sabrina Calvo, Les nuits sans Kim Sauvage, parce qu’on sait qu’il les évitera tous, comme un savon évite les mains mouillées.

17/04/2025, 12:22

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Everglades : immersion dans le couloir de la mort

On ne présente plus Roger Jon Ellory, l'écrivain britannique (né en 1965) qui, comme nul autre, possède le don de nous transporter au cœur des États-Unis. Alors avec un titre pareil, Everglades, on se doute que cette fois encore, le plaisir de lecture sera au rendez-vous. En VO c'était The Bell Tower (« le beffroi » dans le livre), car c'est au pied de cette ancienne tour d'une église espagnole qui domine la prison d'état de Southern State, qu'ont lieu les exécutions capitales. La traduction de l'anglais est signée Étienne Gomez.

17/04/2025, 10:01

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Le Golfe du Morbihan, une bouffée de bonheur

Contrairement à l’adage, on peut choisir sa famille : une famille de cœur rencontrée par hasard, une famille entièrement recomposée de gens différents avec qui on tisse un lien d’affection. C’est le sujet d’Aller simple pour la joie de Lorraine Fouchet qui met en scène quatre personnes qui ne se connaissent pas, qui vont prendre le même train pour quatre destinations différentes et qui finiront le week-end ensemble. 

17/04/2025, 09:30

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Ces fantômes à qui l'on prête des maisons...

La vision est obsédante : une maison en ruine, accrochée aux falaises du Maine, que découvre Jane à dix-sept ans lors d’une croisière au coucher du soleil. Élève brillante d’un programme universitaire d’excellence, issue d’un milieu populaire chaotique, elle choisit de fuir le Bates College pour se réfugier dans cette demeure abandonnée.

17/04/2025, 09:00

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Que faire d'une enfant muette et inconnue ? 

BONNES FEUILLES - D’un village bourguignon à la mégapole de New York ensevelie sous le blizzard, la quête d’une romancière et ex flic pour résoudre le mystère d’une petite fille quasi muette qui vient bouleverser sa vie. 

17/04/2025, 08:00

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Pire que l’écocide, le Terricide

BONNES FEUILLES - Moira Millán, militante indigène mapuche d’Amérique du Sud, a vu ses terres pillées et son peuple violenté par les gouvernements chilien et argentin. Dans ce manifeste, elle écrit sur le Terricide, concept qu’elle a inventé et qui va au-delà de l’écocide puisqu’il inclut non seulement la destruction de la terre, mais également celle de tous les êtres vivants ainsi que toute possibilité de transmission des cultures autochtones.

17/04/2025, 07:00

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Un tango pour Doro : quand l’Histoire sépare les familles

L’Histoire broie les individus et emporte les liens qui les unissent. Dans le chaos de la Guerre d’Espagne, une famille va subir les conséquences de l’engagement de l’un des leurs. Crescencio est anarchiste, membre d’une unité clandestine qui est accusée d’avoir assassiné l’évêque de la ville. Il entre alors dans la clandestinité laissant sa femme Doro et sa fille derrière lui, et part rejoindre les républicains à Madrid. 

17/04/2025, 06:30