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Les Ensablés - Les enfants aveugles, de Bruno Gay-Lussac (1918-1995) par Hervé Bel

C’était il y a peu dans le 6ème arrondissement, un samedi, jour béni entre tous puisque le dimanche nous protège encore du lundi. En passant devant la librairie « Le dilettante », maison d’édition dont les Ensablés affectionnent les publications, je tombe sur des bacs remplis de livres d’occasion. L’un d’eux attire mon attention : « Les enfants aveugles » d’un certain Bruno Gay-Lussac, avec une introduction de François Mauriac. Mauriac? Il fallait que ce roman oublié ait quelque qualité... Alors je l’ai acheté. Par Hervé Bel 

Le 10/04/2022 à 09:00

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10/04/2022 à 09:00

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Je fais mes recherches sur Bruno Gay-Lussac. Il appartient, comme je m’y attendais, à la famille du physicien Gay-Lussac, mais, plus surprenant, il est également le neveu par alliance de François Mauriac. « Les enfants aveugles » est son premier roman, paru en 1938 :  l’auteur n’avait que vingt ans à sa publication ! 
 
Aussitôt une question me vient, malveillante, j’en conviens : aurait-il été publié s’il n’avait pas été lié à Mauriac? Wikipédia nous apprend que Gay-Lussac reniera plus tard cette première veine romanesque dite « classique » pour développer à partir de 1963 (« L’insaisissable ») un style dépouillé. Au total il aura publié une trentaine de romans jusqu’en 1995, sans jamais obtenir de grands prix. Il avait donc une véritable vocation littéraire. 
 
Je me décide donc à lire « Les enfants aveugles », 270 pages, édité par Grasset en 1938, en commençant par cette fameuse préface de l’oncle François, lequel déclare dès les premières lignes : « Ce n’est pas ici un roman sur l’adolescence, mais le livre d’un écrivain adolescent (…) L’absence d’intentions fait le prix d’une œuvre parfois maladroite, sa sincérité aussi; ou plutôt (car sincérité prête à confusion), ce désir de ne rien avancer qui n’exprime du plus près possible, ce qu’en chaque rencontre il a ressenti. » 
 
Ainsi le maître lui-même témoigne que l’écriture est maladroite, pour aussitôt préciser qu’elle est néanmoins rachetée par la sincérité… Je me pose aussitôt cette question (encore la malveillance du jaloux) : combien d’auteurs en herbe, malgré leur évidente sincérité, ont-ils vu pourtant leurs romans refusés, par une simple petite lettre (du genre, « malgré toutes ses qualités, votre roman n’entre pas dans le cadre de nos publications »)?
 
Grâce à cette « sincérité », ajoute Mauriac, « Nous sommes assurés qu’aucun éducateur de jeunes consciences, ne lira avec attention Bruno Gay-Lussac sans en tirer un enseignement. » Autrement dit, ce roman est un témoignage et il vaut déjà pour cela. On peut ne pas être d’accord, et je ne le suis pas. Un roman n’a pas à témoigner. La sincérité est obligatoire (on n’écrit que ce que l’on pense vraiment, mais pas forcément sur soi), mais elle ne suffit pas. Ce qui fait un « bon » roman, c’est aussi (principalement?) un style, une expression, une intrigue, un fond qui dépasse l’expérience individuelle pour atteindre l’universel.

Mauriac le sait bien. A tel point qu’il convoque Proust pour appuyer son neveu : « Si l’on me demandait aujourd’hui la qualité qui me frappe en lui (Proust), je répondrais d’abord le scrupule. (…) dans son œuvre immense nous aurions peine à trouver un seul trait qui ne corresponde à une connaissance par le dedans. » 
 
C’est vrai, mais ce n’est, après tout, que la base de tout roman, et Proust, on en conviendra, a mille autres qualités… Mais il s’agit pour Mauriac de défendre son neveu. Au moins celui-ci a cette qualité de parler de ce qu’il connaît. Je me rends compte en écrivant ces lignes de mon injustice. Je suis de ces gens qui refusent au « fils de » d’avoir du talent. J’arrête. Je passe directement au roman lui-même.
 
Un jeune homme, orphelin, du nom d’Édouard passe ses vacances d’été au bord de la mer (où, on ne sait pas) chez son oncle et sa tante, dans une vaste demeure en pierres à peine suffisante pour loger toute la famille très nombreuse (plein d’enfants courent dans les couloirs, et il y a des domestiques). Georges partage sa chambre avec son cousin Édouard, fils des propriétaires.
 
Quand le roman commence, Édouard s’ennuie dans le chaud crépuscule qui tombe sur la campagne. Il s’ennuie mais pas que. Il sent sa pensée orientée vers quelque chose qu’il ne souhaite pas aborder, pour finalement reconnaître qu’il s’agit de l’amour : 
 
« Quel amour? Il ne sait (…) il veut simplement connaître ce mystère dont tout son être a soif. Le mal, non, il n’en veut pas (…) Pourquoi serait-il bas de chercher l’équilibre de sa conscience et la libération d’une inquiétude? Pourtant l’inquiétude ne naît pas du bien. »
 
On songerait à un film de Rohmer. Il est assis sur une chaise longue. Les deux amis ne se disent rien. Il faudra bientôt se coucher, il n’y a plus rien d’autre à faire, quand soudain Yves propose de prendre la voiture de la tante et de filer à la station balnéaire toute proche. 
 
Ce sera le début de l’aventure, d’une aventure amoureuse bien entendu, avec une jeune fille rencontrée dans un des cafés du bord de mer, où l’on danse, et qu’Édouard aperçoit, ébloui, aussitôt conquis. Un amour de vacances? Non, le jeune homme veut davantage : un vrai amour, éternel, « pur ». Et les débuts, avec Jannia (c’est de nom de la jeune fille), semblent correspondre à ce qu’il désirait.
 
Il est beaucoup question de pureté dans ce roman, et on comprend pourquoi Mauriac a bien voulu aider son neveu. J’ignore si les jeunes gens d’aujourd’hui pensent encore comme Édouard… Assurément, en tout état de cause, le propos du roman est daté, car il se mêle aux tourments d’Édouard de multiples références à la religion catholique (autre motif pour que l’oncle s’y intéresse). Mais cela se lit avec plaisir, comme une vieille maison que l’on visite, et qui a gardé son charme un peu désuet.
 
Mais Édouard est aveugle, trop ébloui par la lumière qui lui semble émaner de Jannia, laquelle écrit dans son journal : « Édouard, pourquoi restes-tu dans l’ombre? (…) Pourquoi as-tu refusé de mordre mes doigts jusqu’au sang, pourquoi me prends-tu si rarement dans tes bras? Tu n’étreins pas, tu ne sais pas étreindre. J’ai besoin de ça, pourtant! (…) Elle (la chair) vit, elle veut sa part, elle a faim… Je ne t’aime pas que pour cela, bien sûr! Mais enfin…
 
Voilà le problème, un problème classique : le garçon est amoureux d’une étoile qui n’en est pas une, forcément. C’est un être vivant, avec des désirs, mais le jeune homme, encore à l’aube des siens, parcouru par « l’idéal » ne veut pas le voir. Tout contact physique, à l’exception des baisers chastes, des pressions de la main, lui apparaît presque monstrueux, en tous les cas indigne de la jeune fille.
 
Alors forcément, il y a l’autre, le concurrent, un peu plus âgé, plus expérimenté, en d’autres termes, le salaud, l’abruti, mais beau tout de même, assuré, lui, pas comme Édouard qui va découvrir, hélas, que Jannia n’est pas qu’une étoile. Alors il veut mourir, se rate et rentre chez sa tante. Il n’est pas majeur et toute cette histoire se termine par une gifle magistrale, histoire de le remettre d’aplomb.
 
C’est quand même pas mal, comme témoignage d’une adolescence d’autrefois, qui, bien plus lointaine de la mienne, lui ressemble pourtant. Et alors, qu’est-ce qu’il reste de ce texte? Une impression de mélancolie qui n’est pas désagréable car elle se relie à la nôtre, certaines belles pages, où la sincérité s’appuie sur le style. Certes, des imperfections qui n’auraient pas dû passer la rampe (concordance des temps!), mais bon, il était quand même le neveu de Mauriac.
 
Le fait qu’il le fût explique sans doute le nombre important de journaux qui parlèrent de ce roman, bientôt oublié par la guerre. 
 
Certaines critiques sont favorables. Dans le Figaro du 1er octobre 38, André Rousseaux (journaliste à L’Action française, puis au Figaro où il succède à Henri de Régnier pour la rubrique littéraire, résistant à partir de 1940) écrit : « Y a-t-il problème plus redoutable, au fond, que celui de l'avènement de l'amour? C'est pour l'avoir si vivement senti, si intensément exprimé, que M. Bruno Gay-Lussac nous donne un roman dont l'importance me paraît dépasser celle des livres de débutants. »
 
Jean Lacerna (je ne trouve qu’un Jean Larcena sur internet, poète, aquarelliste, mort en 1967, est-ce lui?) écrit dans le Cahier des arts et des lettres de novembre 1938 : « Tant par l’autorité de son préfacier François Mauriac que par la qualité de son style, le roman de Bruno Gay-Lussac (…) marque une date. C’est le triomphe de l’impressionnisme. Avec un art souvent hallucinant, le romancier traduit les sensations d’un adolescent au premier contact de la vie et de l’amour (…) Le vide intellectuel de ces personnages vous confond. »
 
Gonzague Truc (1877-1972), proche de L’Action française, prix de l’Académie française 1943, et ami de Boylesve, y va également de son compliment dans La revue hebdomadaire du 31 décembre 1938 (à laquelle Mauriac a collaboré jusqu’en 1928, semble-t-il) : « Ce qui nous importe d'ailleurs, c'est moins l'aventure que ce bouillonnement d'un cœur d'adolescent, ce choc désordonné de forces aveugles, cette double cécité qui tient à la société comme à la nature, à ce déferlement de l'organisme et des énergies premières que rien ne vient endiguer ou canaliser. Édouard reçoit à la fois ou subit les sensations, les impulsions les meilleures et les plus dangereuses. Il n'a pas encore l'esprit de révolte, il songe peu à rompre les liens, tout externes, d'une discipline bourgeoise, il va jusqu'à s'adresser à un prêtre. Gestes vains d'un noyé qui s'enfonce et agite mécaniquement les bras au-dessus d'une eau profonde. Lorsqu'on s'apercevra que cette belle aurore qui se levait était déjà au crépuscule on touchera au désespoir. Et le désespoir, en effet, est bien le lot de la jeunesse, en attendant la désespérance. »
 
Mais globalement, la critique est… « critique », peut-être parfois en raison de la préface de Mauriac. Jean-Pierre Maxence (mort en 1956, journaliste d’extrême droite, partisan de la Révolution nationale, ce qui ne l’empêche pas de travailler avec Robert Desnos) écrit ainsi dans Gringoire : « Avec Bruno Gay-Lussac, l’équité impose moins de balancements. Si l’on osait donner la formule de son premier livre, comme on donne celle d’un cocktail, on risquerait cette définition : Mettez dans un verre de médiocre champagne étendu d’eau quelques gouttes de liqueur mauriacienne, une larme d’essence de Fromentin, un soupçon d’alcool baudelairien, une trace d’élixir des Enfants terribles ; secouez, agitez et servez, non, point trop glacé, tiède, et vous aurez Les enfants aveugles. » 
 
C’est très sévère. Toujours dans le même camp, Brasillach dans L’Action française du 13 octobre 1938 est tout aussi impitoyable : 
« Disons tout de suite que son livre, Les Enfants aveugles, où ne manque pas l'adresse, nous a paru, ces jours-ci, tout à fait incroyable, et faisons l'aveu que nous n'avons même pas pu le terminer. Ce n'est pas parce que les dialogues y sont composés dans un style intermédiaire entre celui de Paris-Soir et celui d'Asmodée, ce n'est même pas parce que l'anecdote y est inconsistante et le récit fort ennuyeux, que ce petit roman nous a paru inoubliable. II s'agit, une fois encore, d'un livre d'adolescent. Je ne dirai jamais, devant de pareils personnages, qu'ils n'existent pas, puisque je suis fermement persuadé que tout existe. Acceptons donc encore ces jeunes gens lymphatiques, bourrelés de remords vagues et distingués, et qui cultivent leur jolie conscience aux tables des bars et dans l'ivresse des cocktails. C'est la jeunesse selon saint François Mauriac. »
 
Huff ! comme diraient nos amis libanais quand ils sont estomaqués… 
 
De l’autre côté de l’échiquier politique, dans Ce soir (Parti communiste, Aragon…), Paul Nizan n’est pas plus tendre : 
« Son livre est fort mauvais. Il me semble n'avoir rien lu sur la pureté qui fût aussi suri que ce premier récit d’un très jeune homme. La comparaison avec Marcel Proust, que M. Mauriac risque à propos justement de cette pureté, écrase M. Gay-Lussac. J'entends bien que l'auteur du Fleuve de Feu a dû être touché parce qu'il sentait dans les Enfants aveugles d'inquiétudes, de méditations ambiguës sur la chair et le péché, et qu'il a écrit pour M. Gay-Lussac la préface qu'il eût sans doute rêvée dans son adolescence pour ses Mains jointes. M. Mauriac a pensé préfacer un roman, il n'a, comme il arrive d'ordinaire, postfacé que ses propres œuvres. Il y a cependant quelques signes' qui permettent d'attendre l'avenir littéraire de M. Gay-Lussac, qui est un parent de M. François Mauriac; le plus encourageant de ces signes est la gifle finale que le jeune héros reçoit de la main de sa tante, et qui marque l'entrée en scène de la réalité. »
 
Je ne sais comment Bruno Gay-Lussac prit toutes ces critiques qui étaient très dures si l’on y songe (et je ne vois plus dans nos temps contemporains de critiques aussi dures, peut-être celles de Beidbeger?). Il regretta peut-être l’intervention de son oncle qui pouvait fausser aussi bien les critiques favorables que défavorables… Une chose est certaine, il eut le courage de poursuivre. Écrire des romans, ce n’est pas seulement faire preuve de sincérité, comme nous le disions plus haut, il y a aussi, justement, l’opiniâtreté qui finit par le talent, immanquablement, pourvu que jamais on ne renonce. Il me faudra lire prochainement les autres œuvres de Gay-Lussac, celles qu’il n’a pas reniées, alors que son roman "Les Enfants aveugles", il semble lui-même l’avoir oublié.

 
 

1 Commentaire

 

Maryse Vaugarny

26/05/2022 à 16:52

J'ai découvert Bruno Gay Lussac dans un bac de livres à détruire... dans une bibliothèque. Heureusement pour moi, je l'ai ouvert, c'était Arion et j'ai été littéralement secouée. J'ai lu presque tous les autres et ceux que je n'ai pas lus, je vais les lire. Tout est en sensations, menus mouvements. Je regrette de l'avoir connu trop tard, je serais allée le rencontrer, lui dire à quel point cela bouillonne en moi quand je le lis. M

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La vie de Louise Hervieu (1878-1954) n'a pas été facile. Née hérédosyphilitique (cela existait encore en ce début de Troisième République), elle eut une santé fragile qui la contraignit à un moment de sa vie de se retirer et  ne plus se consacrer qu’à l’art graphique et à l’écriture… Enfin, pas tout à fait. Sensible pour des raisons évidentes aux problèmes de santé, elle milita activement à l’instauration du « carnet de santé » et parvint à ses fins en 1938.
En 1936, elle obtient pour « Sangs » (publié chez Denoël) le prix Femina au 4eme tour, l’histoire d’une enfant à l’hérédité implacable, que l’amour ni la richesse de sa famille ne peuvent guérir, ne peuvent écarter de la malédiction du « mauvais sang »
On n’échappe pas à son malheur.
Par Henri-Jean Coudy

17/03/2024, 09:00

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Les Ensablés - Dubalu de Bernard Waller (1934-2010), par Carl Aderhold

« Ouf,
            La bonne étape, le relais avant de s’élancer vers d’autres lieux, 
            à portée de main, en sortant de chez lui la première maison de la rue Granchois. »
Ainsi débute la grande aventure de Francis Dubalu, représentant de commerce la firme Breganti, qui part pour la première fois démarcher de nouveaux clients en province. 
Ce sont les éditions de La Grange Batelière dont on connaît le riche catalogue, qui ont eu la bonne idée de republier le premier roman de Bernard Waller. 
Initialement paru dans la prestigieuse revue NRF en novembre 1960 avant de connaître, un an plus tard les honneurs de la collection blanche, Dubalu est un texte d’une incroyable modernité, qui n’a pas pris une ride. 

Par Carl Aderhold

03/03/2024, 09:00

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Les Ensablés - Waterloo, Belges ou Français d'Albert du Bois (1872-1940)

Dans cette fiction historique qui prend place durant les Cent-Jours avec comme moment culminant la bataille de Waterloo, un Bruxellois d’origine flamande, Jean Van Cutsem, vit une crise existentielle : alors que le frère de sa fiancée wallonne rejoint Napoléon, il est pour sa part enrôlé dans l’armée hollandaise sous le commandement du Prince d’Orange… Un roman engagé et détonnant, où les questions de l’identité, de la loyauté et du courage s’affrontent avant tout dans le for intérieur d’un jeune soldat jeté malgré lui sur les routes de la guerre.

Par Louis Morès. 

18/02/2024, 09:00

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Les Ensablés - À propos de Claude Dravaine, par François Ouellet

J’ai commenté ici même, précédemment, la biographie de Maria Borrély (1890-1963) publiée par Danièle Henky en 2022 (Maria Borrély. La Vie d’une femme épanouie). Les romans de Borrély, qui s’apparentent à ceux de Giono et de Ramuz, sont à redécouvrir impérativement. Danièle Henky, dont le « sujet de prédilection, c’est le destin des femmes », expliquait-elle récemment, s’intéresse, dans son nouvel ouvrage, à l’écrivaine et journaliste Claude Dravaine (1888-1957). La Livradoise. L’Énigme Claude Dravaine est publié chez Hauteur d’Homme, une maison régionaliste sise dans une commune du Massif central. Par François Ouellet.

04/02/2024, 09:00

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Les Ensablés - Couleurs d'écriture, de Julien Blanc à Raymonde Vincent

Après Romans exhumés (chez EUD, 2014), Littérature précaire (toujours chez EUD, 2016), notre ami et chroniqueur des Ensablés, François Ouellet, publie aujourd’hui, sous sa direction, un nouvel opus dédié à la redécouverte d’auteurs oubliés, vaste domaine, on le sait, qu’une vie ne suffira jamais à explorer totalement. Il s’est entouré pour cela d’éminents spécialistes dont le regretté Bruno Curatolo, savant érudit, par ailleurs un des « redécouvreurs » de Raymond Guérin. Pour nos lecteurs assidus depuis quatorze ans (déjà !), ce livre est indispensable. Par Hervé Bel.

22/01/2024, 12:17

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Les Ensablés - La jeune fille verte de Paul-Jean Toulet (1867-1920)

Chers lecteurs des Ensablés, avec cet article d'Isabelle Luciat, se terminent nos chroniques de l'année 2023, l'occasion pour nous de vous souhaiter une très bonne année 2024 et de vous remercier pour votre fidélité (15 ans déjà). Hervé BEL

 

Récit enlevé d'une éducation sentimentale, La jeune fille verte se déroule dans la station thermale imaginaire de Ribamourt, inspirée de la ville de Salies-de-Béarn. Ce court roman livre également (et ce n'est pas son moindre attrait) une amusante chronique de la vie de province à la Belle Époque qui n'est pas sans rappeler « L'orme du mail » d'Anatole France, quoique sur un mode résolument léger et qui peut parfois tomber dans la facilité. Par Isabelle Luciat.

31/12/2023, 09:00

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Les Ensablés - Soldats bleus, journal intime (1914-1918) de Pierre Loti

A priori, publier le journal intime de Pierre Loti, sur la période couvrant la Première Guerre mondiale relève de la gageure, tant le style et l’œuvre de cet écrivain sont aujourd’hui passés de mode. Sa ferveur patriotique, sa soif d’en découdre avec l’ennemi, qui le pousse, alors qu’il a dépassé l’âge d’être mobilisé, à faire intervenir les plus hautes autorités, pour prendre part malgré tout à la guerre, nous est difficile à comprendre.  par Carl Aderhold  

10/12/2023, 09:08

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Les Ensablés - Ces messieurs du rugby, anthologie littéraire

 Alors que la coupe du monde de rugby vient de s’achever laissant un goût d’amertume aux Français sortis pour un petit point d’écart en quart de finale par les sud-Africains, on peut se consoler avec ces Messieurs du rugby, excellente anthologie littéraire consacrée uniquement à l’ovalie et publiée en poche dans la collection La Petite Vermillon à la Table ronde. Les maux s’envolent, les écrits restent. 

Par Denis Gombert.

26/11/2023, 09:00

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Les Ensablés - Le voleur de Georges Darien, par Marie Coat

Si le nom de Georges Darien (1862-1921) ne vous évoque rien, c’est que vous n’avez lu ni Biribi ni Bas les cœurs ... ni surtout Le voleur, mais peut-être avez-vous vu l’adaptation qu’en fit Louis Malle en 1967 dans son film éponyme ? Ou la bande dessinée de Bernard Seyer en 1986, presque un siècle après la parution, en 1897, du roman d’origine (le premier d’un cycle intitulé Comédie inhumaine qui ne connaîtra qu’un second opus, L’épaulette). Par Marie Coat

12/11/2023, 09:00

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Les Ensablés - Martel en tête, d'André Vers (1924-2002)

André Vers, j’en ai déjà parlé avec émotion il y a quelques années, lors de la réédition chez Finitude de son roman « Misère du matin » (1953) qui relatait, avec drôlerie et mélancolie la vie en usine d’un jeune homme. Cette fois, je reprends la plume pour lui, à l’occasion de la réédition de son deuxième roman « Martel en tête » publié en 1967 aux éditions Edmond Nalis, et que la fidèle maison d'édition Finitude réédite. Dans ses mémoires « C’était quand hier ? » (1990), André Vers raconte toutes les péripéties qui ont accompagné sa parution. Par Hervé BEL.

29/10/2023, 22:17

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Les Ensablés - L'hôtel du Nord d'Eugène Dabit, “triste, poignant et beau”

Publié en 1929, L’Hôtel du Nord est le premier roman d'Eugène Dabit ((1898-1936voir ici et ici). Ce roman connut un succès inégalé dans la courte carrière de l'auteur, disparu brutalement en 1936 alors qu'avec un groupe d'écrivain français, il accompagnait André Gide dans un voyage en URSS. Issu d'un milieu modeste, marqué comme tous les jeunes gens de sa génération par la guerre de 1914, Eugène Dabit a fréquenté les milieux artistiques après la guerre et a gravi l'échelle sociale, sans jamais renier ses origines. Par Isabelle Luciat

15/10/2023, 09:00

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Les Ensablés - Le Ciel de Nieflheim de Jacques Chardonne

Jacques Chardonne (1884-1968), le « romancier du couple », de Destinées sentimentales et de Romanesques, dont Gallimard a édité récemment la correspondance en trois volumes avec Paul Morand, a encore des lecteurs fidèles et convaincus — j’en connais quelques-uns. Ce n’est donc pas tout à fait d’un écrivain ensablé qu’il sera ici question, mais d’un livre que presque personne n’a lu, puisqu’il s’agit d’un ouvrage, écrit en 1943, qui était prêt pour l’impression, mais que Chardonne renonça à publier: Le Ciel de Nieflheim. Pour ses amis, Chardonne avait néanmoins procédé à un faible tirage privé ; on en trouve parfois un exemplaire en vente à fort prix en ligne.  Par François Ouellet

24/09/2023, 12:11

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Les Ensablés - Oeuvres de Hugues Rebell (1867-1905)

Avec une préface documentée de Nicolas d’Estienne d’Orves (notamment romancier « Prix Roger Nimier » et spécialiste de Rebatet), la collection « Bouquins » a publié récemment un recueil des œuvres principales de Hugues Rebell dont seuls les gens de mon âge rappelleront qu’elles furent rééditées dans les années 80 par Hubert Juin, dans la collection 10/18, avec d’autres auteurs « fin de siècle ». Par Hervé Bel.

11/09/2023, 11:55

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Eclats de silence chez les Belov : le deuil d’une fratrie en exil

Dans la petite ville de Tarangog, en Russie, la mort d’Anton Ilitch laisse ses enfants face à un passé qu’ils ont fui. Éclats de silence chez les Belov, Nina Kehayan, ou la douloureuse histoire d'une famille éclatée, rongée par les silences et les absences.

15/03/2025, 18:17

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Traverser l'Iran en train

BONNES FEUILLES – Arrivé à un tournant de son existence, le narrateur, féru de trains, entreprend une quête aussi singulière qu’obsédante. Depuis Téhéran, il se lance dans un périple d’un an, suivant les rails aux confins de l’Iran, mais aussi au plus profond de lui-même.

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BONNES FEUILLES — L’été 1979, la famille Royer prend la route pour un séjour de quinze jours dans un VVF du Vercors. Mais derrière cette parenthèse estivale, les tensions grondent. 

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Les prémonitions d’Artemisia : clé ou malédiction du surnaturel ?

Artemisia Shepard, descendante de la Pythie de Delphes, peine à maîtriser son don de divination. Traumatisée par le suicide de sa mère, brisée par ses propres visions, elle grandit à Londres auprès de sa grand-mère Eleni et de Pixie, son amie fidèle. Adulte, elle tente de mener une vie ordinaire en travaillant dans une boutique de thé à Covent Garden, loin d’un héritage qu’elle refuse d’affronter...

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Heureusement, Joël Dicker s'impose

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Et la Nature fit elle-même sa révolution

Le XIXe siècle a connu siècle les révolutions industrielles, les expansions coloniales sans oublier les bouleversements politiques. Durant cette période, les sociétés humaines se sont profondément transformées – et avec elles le rapport à l’environnement. La nature en révolution s’empare de cette période charnière pour repenser l’histoire de France sous l’angle environnemental.

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Le Jardin dans le ciel : une poésie urbaine entre béton et fleurs

Romain Potocki est un saltimbanque, qui jongle entre l’urgence du réel et à la poésie du possible. Dans ce premier roman, publié chez Albin Michel, il navigue, aussi. De la rudesse des cités à la grâce inattendue de la nature, Le Jardin dans le ciel devient une variation contemporaine du conte initiatique, ancrée dans le bitume et portée par une écriture percutante.

 

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Côte d’Ivoire : des livres à lire avant de partir

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Philosophe et autrice française, Corine Pelluchon est reconnue pour ses travaux sur la philosophie politique, la bioéthique, l'écologie, le féminisme et les questions de justice sociale. Elle est une figure importante dans la réflexion contemporaine sur l'éthique et la politique, notamment en ce qui concerne la place de l'humain dans le monde et la manière dont nos sociétés organisent les rapports de pouvoir et de domination. 

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Poésie et exil : Leah Goldberg, l’âme d’une génération.

Née en 1911 en Lituanie, Leah Goldberg s’installe en Palestine mandataire en 1935. Rapidement, son nom s’impose parmi les figures majeures de la poésie hébraïque moderne. Polyglotte et passionnée de littérature, elle traduit en hébreu de nombreux textes issus du répertoire occidental

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Chiquinha, féministe, Brésilienne et première chef d’orchestre

L’année 2025 marque une étape importante pour le livre lusophone. À l’initiative de l’UNESCO, le Brésil devient capitale mondiale du livre, donnant lieu à de nombreuses manifestations culturelles. Les éditions Istya & Cie inaugure ainsi leur collection Musique Populaire Brésilienne. Conçue pour les lecteurs français et brésiliens, elle plonge au cœur des rythmes et sonorités du Brésil. 

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Joao Gilberto : “La bossa nova n'existe pas !”

Une collection unique : Musique populaire brésilienne entre dans le catalogue des éditions Istya & Cie. Elle explore les rythmes et sonorités à destination des lecteurs français et brésiliens. Chaque fascicule, limité à 150 pages, met en lumière un artiste ou un mouvement musical emblématique. À découvrir à partir du 27 mars.

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BONNES FEUILLES – Les Amants du Ragnarök est le deuxième volet du triptyque de Jean-Laurent Del Socorro qui explore les mythologies européennes, suivant Morgane Pendragon. 

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 Il n’y a pas que les animaux qui sont de drôles d’oiseaux

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