« Décennie de la bombe», les dernières années du 19ème siècle furent marquées en France par l’anarchisme insurrectionnel: attentats à la dynamite, assassinat du Président Carnot et autres pratiques de «propagande par le fait», dans un pays par ailleurs perturbé par d’autres mouvements révolutionnaires et déchiré par l’affaire Dreyfus. Remettant en cause la logique de subordination des gouvernés aux gouvernants, l’anarchisme -malgré sa violence terroriste et une certaine naïveté idéologique- fascine nombre d’intellectuels et artistes tel que Mallarmé («Le poème est comme une bombe»). Par Marie Coat
Le 13/03/2022 à 09:00 par Les ensablés
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13/03/2022 à 09:00
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Un roman paru en 1900, « Avec le feu », nous immerge dans l’atmosphère de cette période troublée, au long du parcours initiatique d’un jeune idéaliste sur fond d’étude sociologique d’une amère lucidité. Son auteur, Victor Barrucand, est un essayiste, poète, journaliste, critique littéraire et musical alors très connu.
Né en 1864 à Poitiers dans la petite bourgeoisie commerçante, orphelin de père à 15 ans, il « monte » à Paris où il exerce divers petits métiers et fait la rencontre décisive de Félix Fénéon, ami fidèle qui sera son mentor dans les milieux de l’art et du journalisme et l’initiera à l’anarchisme. Barrucand écrit des articles dans divers journaux anarchistes ; à compter de 1894, il collabore à la prestigieuse « Revue Blanche » des frères Natanson, publiant ses critiques de littérature italienne ou allemande et rédigeant avec Fénéon une rubrique où ils analysent avec acuité des évènements majeurs tout en prenant parti, notamment lors du procès de Rennes de l’affaire Dreyfus.
Mais Barrucand est aussi un poète dont Mallarmé fait l’éloge, un dramaturge à succès, un essayiste, un historien qui s’attache à faire connaître les mémoires d’acteurs peu connus de la Révolution française, un « socialiste fédéraliste » qui œuvre pour l’instauration du « pain gratuit » et est un habile orateur à l’éloquence renommée… En 1900, il quitte Paris pour Alger, afin d’y combattre un antisémitisme virulent et de défendre les droits des indigènes ; il y dirigera un journal bilingue franco-arabe, y sera au cœur de la vie culturelle, sera le mentor d’Isabelle Eberhardt dont il découvrira et fera publier les écrits après la mort de la jeune femme (textes que l’éditeur fera paraître sous leurs deux noms, ce qui créera une fâcheuse polémique). C’est là que s’achève en 1934 « une existence rare », selon les mots de Fénéon.
Si « Avec le feu » est bien un roman, il nous apparaît toutefois comme un témoignage presque « à chaud » de ces larges débats qui enflammèrent en cette fin de siècle intellectuels, artistes et idéologues dans un contexte social agité et une atmosphère politique viciée par les scandales et affaires (Panama, Dreyfus…). Situant son action en 1894 au moment du procès de Vaillant, poseur de bombes anarchiste, Victor Barrucand a manifestement mis beaucoup de lui-même dans ce roman à clés où transparaissent des personnalités des mondes littéraire et artistique qu’il a côtoyées ; irrigué par les diverses approches de l’idéologie anarchiste — de « l’ordre sans le pouvoir » (Proud’hon) à l’activisme le plus exalté —, « Avec le feu » suit le cheminement de Robert, son personnage principal écartelé entre ses aspirations idéalistes et une réalité peu propice à leur mise en œuvre.
Victor Barrucand mène son roman à vive allure dans un style tonique aux phrases le plus souvent ramassées, aux dialogues vifs et percutants, émaillés de formules-chocs parfois impitoyables (ie. la démocratie et son dogme de l’irresponsabilité…) ; mais le poète en lui se révèle par quelques fulgurances, en périodes sinueuses d’une grande sensibilité artistique. Il nous transporte dans un tableau à la Caillebotte, avec un art consommé de camper un lieu, de restituer une atmosphère — mondaine ou populaire — de divers quartiers de Paris, voire Nice. Il suscite une réelle empathie pour ses personnages, qu’il décrit avec une grande finesse psychologique et dont il brosse l’allure en quelques traits nerveux, résumant en peu de mots évocateurs les traits saillants de toute une vie : de son humour parfois corrosif, tout en subtilité sémantique, Barrucand croque comme un caricaturiste et épingle comme un moraliste du Grand Siècle (« il avait trop de tact pour témoigner au malheur une compassion ostensible »).
Outre cette finesse d’analyse des atermoiements et emportements de ses personnages, interrogations et souffrances liées à leurs relations — amoureuses ou amicales —, le roman séduit par la restitution de l’ambiance fiévreuse des luttes sociales : en témoin engagé, Barrucand décrit le climat de répression policière, de déni judiciaire, les mouvements de la foule révoltée, mais aussi, sans angélisme, l’impéritie des opposants à l’ordre établi. Il nous fait assister avec un réalisme quasi documentaire à des discussions philosophiques et dogmatiques animées entre tenants de diverses tendances anarchistes, sous l’égide des Reclus, Bakounine ou Kropotkine, non sans incises lucides quant à leurs dérives et limites.
C’est toute une société qui défile devant la caméra de l’auteur : directeurs de revues, parlementaires, ouvriers, ministres, coteries littéraires, journalistes — que, comme Balzac, il critique vertement — et artistes... car Barrucand est un esthète sincère et passionné, qui fait d’ailleurs d’un organiste et compositeur (Vignon) l’un des protagonistes centraux du roman.
Dans cette mouvance anarchiste, un jeune homme (Robert) poursuit une exigeante quête existentielle : homme de convictions, il a l’intransigeance de la jeunesse qui ne peut que « s’indigner et maudire », mais est pétri de contradictions (« ami du peuple, il détestait les foules »). Entre révolte intellectuelle et radicalité séditieuse, son désir d’en découdre est stérilisé du fait de son immaturité : tout à la fois impulsif et versatile, spéculatif, traumatisé par l’exécution in fine de Vaillant, Robert dérive d’exaltation en déprime. « Acharné à son propre malheur », irrésolu et inconstant, il est incapable de trouver sa voie et passer à l’action, alors qu’il en a l’occasion aux plans tant politique qu’amoureux.
Bien qu’entouré de la sollicitude de ceux qui l’aiment — son ami Meyrargues, Vignon et sa fille Laure (qui tente en vain d’« adoucir sa volonté farouche »), Mariette sa maîtresse —, il se sent seul avec ses illusions perdues, « à la dérive après la chute de toutes les étoiles » et inapte à « guérir de l’espérance chronique ». Et si son ami, l’expérimenté et lucide Meyrargues, lui offre in fine l’opportunité de se lancer dans l’action en l’envoyant soutenir des grévistes dans le Midi, ce ne sera pour cet homme d’inaction que l’occasion d’une radicale épiphanie.
Mentionnons en conclusion une intéressante facette de Victor Barrucand : les pages aux aphorismes parfois féroces où il fustige le machisme d’une société résolument patriarcale, par le truchement de Laure, jeune musicienne fille de Vignon, qu’il décrit comme « femme de l’avenir ». Pragmatique, réaliste, sans fatras romantique, directe (« Où vous triomphez, nous tombon s »), Laure n’est pas dupe de l’« amour » : « après tant de siècles d’esclavage traditionnel et d’adoration fausse, l’amour ne flattait pas son amour-propre ». Laissant Robert à son horizon chimérique, elle ne veut pas lui dire « une parole de pitié »...
Par Les ensablés
Contact : ng@actualitte.com
Paru le 16/09/2010
251 pages
Editions Phébus
11,00 €
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« Ouf,
La bonne étape, le relais avant de s’élancer vers d’autres lieux,
à portée de main, en sortant de chez lui la première maison de la rue Granchois. »
Ainsi débute la grande aventure de Francis Dubalu, représentant de commerce la firme Breganti, qui part pour la première fois démarcher de nouveaux clients en province.
Ce sont les éditions de La Grange Batelière dont on connaît le riche catalogue, qui ont eu la bonne idée de republier le premier roman de Bernard Waller.
Initialement paru dans la prestigieuse revue NRF en novembre 1960 avant de connaître, un an plus tard les honneurs de la collection blanche, Dubalu est un texte d’une incroyable modernité, qui n’a pas pris une ride.
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Par Louis Morès.
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J’ai commenté ici même, précédemment, la biographie de Maria Borrély (1890-1963) publiée par Danièle Henky en 2022 (Maria Borrély. La Vie d’une femme épanouie). Les romans de Borrély, qui s’apparentent à ceux de Giono et de Ramuz, sont à redécouvrir impérativement. Danièle Henky, dont le « sujet de prédilection, c’est le destin des femmes », expliquait-elle récemment, s’intéresse, dans son nouvel ouvrage, à l’écrivaine et journaliste Claude Dravaine (1888-1957). La Livradoise. L’Énigme Claude Dravaine est publié chez Hauteur d’Homme, une maison régionaliste sise dans une commune du Massif central. Par François Ouellet.
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Chers lecteurs des Ensablés, avec cet article d'Isabelle Luciat, se terminent nos chroniques de l'année 2023, l'occasion pour nous de vous souhaiter une très bonne année 2024 et de vous remercier pour votre fidélité (15 ans déjà). Hervé BEL
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19/06/2025, 09:13
BONNES FEUILLES - Automne 1900. Cezanne cherche un atelier. Il rôde autour de Château Noir, une demeure mystérieuse dans la campagne aixoise qui donne sur la montagne Sainte-Victoire. Un alchimiste y aurait passé, dit-on, un pacte avec le diable, pourtant le Château n’est pas à vendre et Cezanne devra se résoudre à faire bâtir son atelier ailleurs...
19/06/2025, 07:30
BONNES FEUILLES - Douze ans après un drame qui a bouleversé sa vie, Anna Matheson organise un voyage soigneusement calculé : une traversée nocturne entre Philadelphie et Chicago, dans un train luxueux où elle a réuni ceux qu’elle tient pour responsables de son passé brisé.
18/06/2025, 10:00
BONNES FEUILLES - 4 Août 2020. Le port de Beyrouth vient d’exploser. Le narrateur, abasourdi, découvre sa ville dévastée. Alors que la population tente de s’organiser, ses pensées s’entrechoquent : malgré la version officielle d’un accident, il est convaincu d’avoir entendu des avions survoler son quartier, ces grosses bestioles qui lui tordent les entrailles.
18/06/2025, 09:00
BONNES FEUILLES - 2020. Pour faire de la place dans le caveau familiale, Simone est déterrée et incinérée, plusieurs années après son décès. Dans son cercueil, elle portait l’habit traditionnel indochinois. Une tunique de soie bleue exhumée, dont on ne savait qu’une chose : le mari de Simone, Paul Sanzach, la lui avait envoyée au début de la guerre d’Indochine, avant de disparaître.
18/06/2025, 07:00
Le Baromètre « Les Français et la lecture » 2025 montre que seulement 56 % des Français se considèrent lecteurs réguliers, soit cinq points de moins qu’en 2023. Plus le temps passé devant les écrans augmente, plus l’habitude de lire diminue.
17/06/2025, 12:05
BONNES FEUILLES - La grand-mère de Raphaël Sigal a traversé, quand elle n’était qu’une enfant, la Shoah. Alors qu’elle souffre de la maladie d’Alzheimer à la fin de sa vie, Raphaël décide d’écrire son histoire en se limitant uniquement à ce qu’elle lui a transmis. Mais comment raconter une vie à partir de ces maigres indices ?
17/06/2025, 09:30
« J'attends de recevoir une balle. Je ne sais pas d'où elle viendra, par quelle gâchette elle serra tirée, ni à quel moment. Je ne crois pas avoir de véritable ennemi qui voudrait m'assassiner. Ni d'ami qui pourrait m'éviter cette fin. » Jacques Ferré est prêt. Il le sait, la fin de sa vie sera le travail bien fait d’un sniper qui attend, quelque part, le moment parfait pour tirer. Mais quand ? Et où ? Jacques attend patiemment son heure.
16/06/2025, 13:55
Premier épisode d'une reconstitution minutieuse (et nostalgique) du travail des gardes du corps qui se vouèrent corps et âmes au Général de Gaulle pendant de longues années : un point de vue inédit sur la politique des années 50-60 et les débuts de la Ve République.
16/06/2025, 11:01
Le très beau noir & blanc de Chapouté nous invite au voyage, avec cette petite histoire tranquille et ordinaire. Une invitation à ouvrir notre regard non pas sur un lointain Alaska, mais bien sur le monde qui nous entoure ici et maintenant.
16/06/2025, 09:59
BONNES FEUILLES - Dix inconnus reçoivent une mystérieuse invitation pour passer l’été sur l’île du Soldat. Une proposition alléchante, difficile à refuser : le séjour est offert, et la rumeur enfle autour du nouveau propriétaire des lieux, vedette hollywoodienne, milliardaire excentrique ou émissaire de l’Amirauté engagée dans d’étranges expérimentations ? Intrigués, les invités acceptent sans se connaître ni connaître leur hôte.
16/06/2025, 07:00
Personne ne l'aurait imaginé pour cette semaine 23, du 2 au 8 juin. Personne ? Sauf peut-être toute l'industrie du livre qui voit avec stupéfaction combien cette saga n'en finit plus de convoler vers les sommets du sublime. Et écrase toute concurrence. Alignant 49.647 exemplaires vendus en une semaine, le troisième tome de la série La femme de ménage (grand format) s’installe à la première place du classement.
14/06/2025, 11:57
Si vous êtes un mercenaire sans scrupules, tout ce qui compte, c’est la prime. Mais quand vous appartenez au service Action de la DGSE, engagé dans une opération clandestine au cœur d’une Afrique ravagée par la violence, tout peut basculer.
14/06/2025, 07:00
Le café, bien plus qu'une simple boisson, constitue un phénomène culturel et historique qui a marqué les sociétés à travers les siècles. Des ouvrages captivants retracent cette épopée, révélant les multiples facettes de cette boisson emblématique. Voici quatre livres qui offrent une plongée fascinante dans l'univers du café.
13/06/2025, 14:43
Dans Crimes et délits à la Bourse de Pékin, He Jiahong met en scène une affaire d’escroquerie dans l’univers opaque de la finance chinoise. Entre polar procédural et chronique sociale, le roman interroge les rouages d’une justice en prise avec les désordres économiques d’un pays en mutation.
13/06/2025, 09:48
Un vent de renouveau souffle sur les récits de body horror, ces textes qui mettent en scène la violation psychologique ou physique du corps humain par des mutations, mutilations, maladies, etc. Après Sweet Harmony de Claire North, Re:Start de Katia Lanero Zamora, Visqueuse de Morgane Caussarieu et Chlorine de Jade Song, j'ai lu As-tu mérité tes yeux d'Eric LaRocca (trad. Mélanie Fazi), les tripes au bord des lèvres.
13/06/2025, 08:14
Toutes les images sont-elles bonnes à voir ou, plus exactement, doivent-elles toutes être vues, et par tout le monde ? Voici une question qui semble se poser depuis bien longtemps. Ce que l’on définit comme « art » ne l’a pas toujours été et, surtout, n’a pas toujours été destiné à être vu par nous.
13/06/2025, 08:00
Élément clé d’une véritable « carte d’identité sociale », la conformité du poids des femmes, selon des critères fixés sans leur consentement, est au cœur d’un travail richement documenté par la journaliste Juliette Lenrouilly, dans son ouvrage : Affamées – Enquête sur la culture de la minceur (Fayard).
13/06/2025, 07:47
Dans un régime où le pouvoir est aux mains des Lettrés, les écrans sont proscrits et la lecture imposée comme devoir absolu. Mais cette dictature des mots suscite une résistance : celle des Zappeurs, une jeunesse insurgée qui revendique la primauté de l’image.
13/06/2025, 07:00
Se passer de la lecture pour développer ses capacités d'analyse, dans un monde de plus en plus complexe, ne peut apparaître que comme une forme moderne d'hérésie. Pour étudier un domaine de façon approfondie, la seule voie possible est bien celle de l'écrit, seul média à même d'élaborer une pensée riche, rendant compte d'une réalité toujours plurielle.
12/06/2025, 10:23
En juin 2025, l’agence ALCA (Agence livre, cinéma et audiovisuel en Nouvelle-Aquitaine) met à l’honneur la création littéraire et cinématographique en Nouvelle-Aquitaine. À Limoges, le mardi 24 juin, 24 auteurs et autrices de la région présenteront leurs dernières parutions lors d’un temps fort ouvert au public, organisé dans le cadre du programme Traverse(s).
12/06/2025, 10:10
Normalement, tout le monde sait à peu près à quoi ressemble un lutin. On imagine cet être farfelu, malicieux, généralement de petite taille, avec peut-être un chapeau pointu. Vous l’avez ? Eh bien vous avez tort. Vous êtes même très loin du compte. Complètement à côté de la plaque. Et c’est bien ça le problème… Si bien que les lutins et tous les peuples magiques ont un plan clair : se venger de l’humanité.
11/06/2025, 10:00
Faut-il encore présenter Zerocalcare ? Ce dessinateur italien engagé, qui ne connaît ni le compromis ni la compromission, est devenu un star dans son pays et n'a pas son pareil pour aborder frontalement les sujets politiquement complexes, sur lesquels il porte un regard ombragé, bouillonnant, que vient désamorcer son humour percutant. La nuit sera longue est un reportage lourd de sens du procès que la Hongrie fait subir à une militante qui a osé s'opposer à un défilé de nazillons en 2023.
11/06/2025, 09:36
Rabelaisien, irrésistible et intelligent, bienvenue dans l’univers de Camille Desjaques. Un pigiste en fait divers, accepte par amitié un remplacement de prof de philo au Lycée Sainte Delphine à Kerplouf, petit port breton.
11/06/2025, 07:00
Une amie m’a offert ce livre comme un geste d’affinité spirituelle : Voici la dernière parution de ton père spirituel en poésie. L’expression a résonné. Vingt ans plus tôt, j’avais trouvé refuge chez Emmanuel Lévinas, lorsque la vision spinoziste, rigoureuse et abstraite, me paraissait insuffisante pour répondre à l’élan vivant de l’âme. Lévinas m’a appris à penser depuis la fragilité du visage, depuis l’appel de l’autre. Aujourd’hui, cette exigence trouve un écho profond dans l’œuvre de François Cheng. Par Fidèle Mabanza
10/06/2025, 11:19
Génériquement, tout journal place un individu face aux autres et, au fond, à lui-même – face au destin qui lui est propre et partagé. À la faveur de l’écriture, un être humain tente de fixer des miroirs de sa vie et de l’existence de façon monodique et non polyphonique, comme dans un roman.
10/06/2025, 11:12
BONNES FEUILLES - Qu’un perroquet parle, voilà qui ne surprend plus personne. Mais qu’il bégaie, en revanche, voilà un phénomène des plus singuliers… Surtout lorsqu’il se prénomme Shakespeare et s’entoure d’un groupe d’oiseaux bavards aux noms improbables, énonçant chacun de mystérieuses phrases qui semblent coder un secret bien gardé.
10/06/2025, 07:00
« En grec ancien, il existe un mot qui exprime à la fois la volupté, la grâce, la joie… », explique Luciano à son ami Stan, dont nous suivons le parcours quasi initiatique entre mort et vie (dans cet ordre-là) sans en perdre une miette. Quel est-il, ce mot ? « Eucharistie. » – « On fait revenir l’autre par la pensée ou la prière. »
09/06/2025, 11:47
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