Dans un précédent épisode, l’éditeur Étienne Galliand évoquait les raisons pour lesquelles le monde du livre et de l’écrit doit se diversifier. De cette première partie, découle logiquement une nouvelle série d’interrogations. À commencer par celle de l’inclusion dans l’industrie de l’édition. Suite à ces quelques éléments de définition, il est intéressant de s’interroger sur la nécessité pour le monde du livre d’être plus inclusif. Après tout, doit-il l’être ? Ne s’agit-il pas d’une mode, d’une injonction conjoncturelle ?
Le 28/02/2022 à 14:21 par Auteur invité
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28/02/2022 à 14:21
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Et plus que tout, l’inclusion n’est-elle pas étrangère, par essence, au monde de l’écrit ? L’acte d’édition, par exemple, ne repose-t-il pas en grande partie sur une logique de sélection – donc de préférence – à l’opposé de tout « égalitarisme », de toute logique d’inclusion ? Les comités de lecture et les prix littéraires ne sont-ils pas, fondamentalement, basés sur des processus d’exclusion ? Peut-être. Mais c’est une chose que de pratiquer la sélection de textes sur des critères qualitatifs, c’en est une autre de ne même pas leur donner la possibilité d’être écrits…
C’est une chose de chercher à leur donner une forme intelligible par le plus grand nombre (l’objectif, en somme, des processus de correction), c’en est une autre que d’en gommer les spécificités ou de refuser les différentes expressions de l’écriture inclusive, ou encore l’utilisation de nouveaux pronoms… L’édition n’est pas une science – encore moins une science exacte – et l’éditeur, l’éditrice sont au cœur de choix subjectifs. Alors, oui, bien entendu, il arrive souvent que des textes de très haute qualité, innovants et fondateurs, soient rejetés (quand ils ont pu être écrits) car jugés trop éloignés de nos référents culturels, trop différents de ce que nous sommes sur le fond et sur la forme... Mais il n’y a pas de fatalité.
Si le système éditorial fonctionne en effet sur la sélection, il n’est en rien impossible qu’il fasse plus de place à la diversité. Il n’existe pas de logique intrinsèque, de résistance structurelle indépassable qui l’empêcherait de s’ouvrir. Alors, pourquoi ne le fait-il pas, ou si peu, ou si mal ? Le monde éditorial ne souffre-t-il pas, sans toujours en avoir conscience, d’une forme de reproduction (de classes, de genre, de cultures) ? Les logiques capitalistiques, financières, marketing, commerciales et économiques qui le sous-tendent ne freinent-elles pas cette ouverture, ne sont-elles pas par essence conservatrices ?
Peut-être – comme tendraient à le prouver les réticences de certains éditeurs à utiliser le mot « lesbienne » dans les textes de 4e de couverture d’ouvrages littéraires où cette information est pourtant essentielle, parce qu’elle effraierait le chaland – tel que nous l’explique Christine Lemoine de la librairie féministe et LGBTQ+ Violette and Co à Paris. Mais d’un autre côté, le système n’a-t-il pas parfois intérêt, y compris commercialement, à utiliser la diversité comme argument marketing, à mettre en avant des thèmes inclusifs qui deviennent à la mode – comme le montre le nouvel engouement pour le mot « féminisme », abondamment utilisé dernièrement, lui, pour accrocher le lecteur…
De toutes façons, pour répondre à la question de l’utilité de l’inclusion pour le monde du livre et de l’écrit, il faut repartir des constats : moins de femmes aux postes de décision, très peu de structures éditoriales entièrement consacrées aux littératures LGBTQ+, une très faible diversité chez les étudiants en formation Métiers du livre – il faut lire à ce sujet les témoignages éclairants de Sophie Noël et Justine Bouzid –, encore bien peu de « gender editor » au sein des rédactions, des difficultés à susciter des nouvelles vocations auctoriales chez les jeunes Autochtones, peu de visibilité pour les publications donnant la parole aux exclus socio-économico-culturels de nos sociétés (personnes en situation de pauvreté, de migration, d’exclusion, de privation de liberté, etc.), des flux de traduction dominés par les œuvres occidentales et les grandes langues dominantes, etc. Tout cela a déjà été montré.
Alors oui, le monde du livre doit être plus représentatif, accueillant et inclusif. Et il est nécessaire (à l’aune de la bibliodiversité que nous croyons indispensable à notre enrichissement) qu’il le soit. Il faut donc avoir plus de maisons d’édition « spécialisées », situées, porteuses de voix différentes, non mainstream, indépendantes, issues de contre-cultures – comme l’expliquent avec conviction Sol Derrien et Karima Neggad, les responsables des éditions blast ou comme le montre bien le travail inclassable des éditions Le Sélénite, qui revendiquent le droit à « être différent »…
Il faut donc avoir plus de librairies féministes et LGBTQ+, plus de programmes dans les bibliothèques évaluant la qualité de leur accueil et la diversité des catalogues – comme l’a fait pour les personnes trans la Légothèque, une commission de l’Association des bibliothécaires de France… Il faut multiplier les responsables éditoriaux aux questions de genre dans les rédactions des périodiques francophones – car l’exemple de Mediapart, en France, en a prouvé l’utilité…
Tous les systèmes en place, tous les organismes institutionnalisés, devraient agir pour favoriser l’inclusion : il faut repérer et supprimer les obstacles qui s’opposent plus ou moins volontairement à leur capacité d’accueil et d’ouverture. Et si le système littéraire et éditorial, si l’interprofession et les institutions ne font pas ce travail, les groupes et les personnes qui ne sont pas ou qui ne se sentent pas représentées sont légitimes à prendre la parole – sans attendre qu’on la leur donne. Ils, elles, iels doivent agir pour que leurs voix existent et soient entendues – comme le montre l’aventure de la revue Masques en France, dans les années 1980, que nous présente Alain Sanzio à la page 168. « Entrer par effraction » dans un système dominant, c’est bien souvent la meilleure façon de le diversifier. Quoi de plus intolérable, en effet, que d’attendre que l’on veuille bien vous faire une place ?
À suivre... “Pourquoi promouvoir l’édition inclusive ? Le niveau n’est pas satisfaisant (3/3)”
Par Étienne Galliand, éditions Double ponctuation, membre du Comité éditorial de la revue Bibliodiversité (France). Extrait du livre Inclusi(·f·v·e·s) - Le monde du livre et de l'écrit : quelles diversités ? réalisé en partenariat avec l'Alliance internationale des éditeurs indépendants.
Cofondateur de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants en 2002, Étienne Galliand dirige les éditions Double ponctuation, une maison spécialisée en sciences humaines et sociales. Du fait de son parcours professionnel et de ses centres d’intérêts, il approfondit sans cesse sa compréhension de la notion de diversité éditoriale. Avec Laurence Hugues (Alliance internationale des éditeurs indépendants) et Luc Pinhas (spécialiste français de l’édition), il anime la revue Bibliodiversité.
crédits illustration geralt, CC 0
Paru le 22/02/2022
253 pages
Double ponctuation
17,00 €
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15/02/2023, 12:33
Depuis le 3 janvier, l’application Sharebooks propose aux particuliers comme aux établissements scolaires d’acheter, de vendre ou de louer des livres « dans un rayon de 25 km ». Pour ActuaLitté, le fondateur Maxime Raillot revient sur son modèle économique et les projets de la startup normande. Parmi eux, un algorithme, et une IA, capable de prévoir les ventes d’ouvrages.
10/02/2023, 09:04
Lutter contre les discriminations, promouvoir l’acceptation de soi et de l’autre, tel sont les missions des lectures animées par des drag queens. Plusieurs bibliothèques en France, dont celle de Lamballe et de Toulouse, ont fait face à une vague de critiques et de pressions politique contre ces démarches.
07/02/2023, 10:59
#AssisesEditionsIndépendantes23 – Éditeur, un métier de création, ou au moins de contribution à la création, on en comprendra l’attrait. Il y a les grandes structures, appuyées sur une histoire plus ou moins longue, qui est aussi celle des concentrations, et des aventures individuelles ou en petit comité. Ces dernières sont portées par des passionnés, entre succès, force de conviction et manque, parfois, de culture d’entreprise. Alors, pourquoi devient-on éditeur indépendant ?
06/02/2023, 16:27
L'autrice et sociologue Pınar Selek est considérée par la justice turque comme une terroriste. Si elle se trouve accusée d'attentats et frappée par un mandat d'arrêt international, c'est surtout en raison de ses enquêtes, qui gênent considérablement l'État turc. Un texte de la Ligue des Droits de l'Homme et de l’Assemblée citoyenne des originaires de Turquie, signé par plusieurs organisations, invite à la mobilisation et au soutien de Pınar Selek, avec un rassemblement le 29 mars 2023.
06/02/2023, 11:36
LBF23 - En 2023, pour la première fois, Gareth Rapley exercera ses fonctions de directeur de la Foire du Livre de Londres. Le retour à la normale de l'événement acté, après les années de pandémie, il souhaite entretenir la réputation internationale de la foire dans le secteur de l'édition, en y conviant par ailleurs toutes les facettes de la création culturelle.
06/02/2023, 10:09
#AssisesEditionsIndépendantes23 – La notion d’édition indépendante, qui s’est imposée dans le vocabulaire du monde du livre, se rapporte aux structures ne relevant pas d’un grand groupe. Mais encore ? Qu’est-ce qui lie Actes Sud, 9e maison française en termes de taille, et un humble éditeur de Colmar ? C’est pourquoi, à l’occasion des 1ères assises de l’édition indépendante, nous sommes allés interroger ces acteurs qui font vivre cette fameuse « bibliodiversité », et leur demander : qu’est-ce que signifie pour vous, « être indépendant » ?
03/02/2023, 09:54
Ancien conservateur général du département des Estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France, le conservateur Jean-Claude Lemagny est décédé le 17 janvier 2023. L'établissement public patrimonial salue cette figure qui a marqué sa politique et ses collections par une attention inédite portée à la photographie contemporaine.
02/02/2023, 09:15
Politiquement engagée, féministe, Laurence Biava est aussi et peut-être d’abord essayiste et romancière, comme en témoigne une production variée, abondante, et originale. Née en 1964, chroniqueuse pour divers médias (dont ActuaLitté), coach littéraire, animatrice d’ateliers d’écriture, Laurence Biava a notamment créé le prix Rive gauche à Paris en 2011. Par Étienne Ruhaud.
01/02/2023, 13:58
#AssisesEditionsIndépendantes23 – Deux journées consacrées aux éditions indépendantes — une formulation dont le pluriel évoque déjà la diversité autant que la difficile définition. Éditeur indépendant, en regard de quoi, comment et quelle identité ? Dominique Tourte, président de la Fédération qui regroupe les associations nationales d’éditeurs, ouvrira les échanges à Aix-en-Provence.
01/02/2023, 12:22
Ronsard 59, Le sonnet d’Arvers, Victor Hugo, Baudelaire, Musset, Nabokov… L’immense œuvre, en quantité, mais aussi en qualité, de Serge Gainsbourg, est nourrie de lectures ressassées. Gainsbourg en quête du mot exact, voilà ce que met en scène une exposition de la Bibliothèque publique d’information (BPI) depuis le 25 janvier, jusqu’au 8 mai.
30/01/2023, 14:40
ENTRETIEN – En 2021, paraissait chez Albin Michel le premier roman de Céline Laurens, Là où la Caravane passe : s'y révélait une approche entre réalisme et onirisme, à la Jean-Jacques Beineix, saluée par le prix Roger Nimier. Après le pèlerinage à Lourdes en plein air, direction le métro parisien avec Sous un ciel de faïence. Humour, drame et poésie : la romancière s’intéresse toujours à tous ces « autres », et à travers eux, poursuit sa quête du primordial.
27/01/2023, 12:57
#FIBD23 – Du 25 au 29 janvier se tient, à l’Alpha Médiathèque d’Angoulême, une exposition consacrée à l’œuvre maîtresse de Hajime Isayama, L’Attaque des Titans : De l’ombre à la lumière. Accompagnée de la venue de l’auteur dans l’Hexagone, il s’agit également de la première fois que ses planches sont exposées hors d’Asie. L’occasion d’explorer toute l’évolution graphique et l’émotion qui se dégage des dessins du maître des géants tétanisants.
26/01/2023, 16:52
Comment l’Afrique est racontée ? C’est l’une des idées initiales qui ont motivé Ibrahima Aya et un groupe d’auteurs maliens à lancer la Rentrée littéraire du Mali. C’était en 2008. Cette manifestation venait de naître, elle est désormais incontournable et très attendue. Propos recueillis par Agnès Debiage, créatrice de ADCF Consulting.
24/01/2023, 14:56
En tant qu'établissements recevant du public, les médiathèques peuvent devenir les lieux de conflits sociaux. Mais des crises d'autres natures les guettent aussi, qu'elles soient climatiques, politiques, budgétaires... Dans l'ouvrage Penser la médiathèque en situation de crise (Presses de l'ENSSIB), un collectif d'auteurs rend compte de l'expérience d'une crise vécue avec des usagers au sein d'une médiathèque de la banlieue parisienne. Et des instruments mobilisés pour la prendre à bras-le-corps et la résoudre.
20/01/2023, 11:28
Dans le cadre des consultations prébudgétaires 2023, l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) interpelle le gouvernement du Québec, et demande une bonification et une simplification du crédit d’impôt pour l’édition de livres, dans un mémoire présenté au ministère des Finances.
19/01/2023, 17:27
4 Commentaires
Ninja
28/02/2022 à 18:02
On nous parle "des difficultés à susciter des nouvelles vocations auctoriales chez les jeunes Autochtones"
Notons d'abord qu'"auctorial" est un mot généralement absent des dictionnaires; dans le contexte de l'article on imagine qu'il décrit une production de textes, la nature de ces textes n'est pas vraiment décrite, cela inclut-il les textes publicitaires, les textes pédagogiques, les articles scientifiques, etc... nous n'en saurons rien... mais là n'est pas l'essentiel.
Intéressons nous à "Autochtones"
Je note que "autochtones" veut dire dans un dictionnaire bien connu et récemment l'objet de discussions au sujet de l'inclusion d'un pronom :
autochtones : "qui est issu du sol même où il habite, qui n'est pas venu par immigration ou n'est pas de passage."
Je remarque également que l'auteur met une majuscule à Autochtone, cela ne semblant pas correspondre à un usage fréquent, il faut possiblement en déduire que l'auteur accorde par cette figure de style un caractère honorifique au mot "autochtone"
L'auteur se plaint donc apparemment de l'absence de vocations à la production de textes chez les Jeunes "Issus du Sol Même et qui ne sont pas venus par immigration".
Je m'interroge quand même sur le lien avec la diversité éditoriale...
Jean
01/03/2022 à 08:06
La difficulté d'accès à la parole, le manque de visibilité ne sont pas exclusivement genrés. Ils recoupent souvent des inégalités socio-économiques et le combat le plus urgent est sans doute de cet ordre, plutôt que d'essentialiser les êtres, de les emprisonner en les assignant à une origine ou à une orientation sexuelle.
Et puisqu'on évoque l'inclusivité, ne serait-il pas plus efficace, pour ce qui est de l'écriture, de faire prendre conscience, par un enseignement systématique de la langue et de sa grammaire, de toutes les situations où le masculin est en fait un neutre ? Et ce, d'autant plus que la confusion entre le genre grammatical des mots et la réalité qu'ils évoquent est une catastrophe pour la langue et pour l'intelligence. Si chacun tient à exister grammaticalement, combien de pronoms sujets et de graphies d'accord nous faudra-t-il, ne serait-ce que pour représenter, outre les hétérosexuels des deux sexes, les L, les G, les B, les T, les Q etc. et plus ?
La question est complexe, certes, et chacun mérite reconnaissance, mais hâtons-nous lentement avant de saccager notre langue dont il reste à prouver qu'elle serait responsable des inégalités que nous dénonçons.
Etienne Galliand
01/03/2022 à 09:49
Je vous remercie pour votre commentaire. Pour compléter votre analyse sur l'évolution de la langue française, je vous recommande la lecture de l'article de Patrick Charaudeau (professeur émérite de l'université Sorbonne Paris Nord) dans notre ouvrage collectif. Il rappelle en effet la neutralité du masculin en français mais propose aussi une position équilibrée sur la façon de rendre plus visible le féminin dans les textes. Quant aux pronoms, je pense que nous sommes encore en pleine phase d'expérimentation (que je trouve, personnellement, légitime) et qu'il faudra du temps pour que cela se décante. Bonne journée à vous.
Aradigme
01/03/2022 à 10:23
L’éditeur Étienne Galliand semble ne pas se rendre compte que le monde des auteurs est déjà diversifié depuis des siècles. Il ne manque pas dans la littérature d'auteurs gays ou lesbiens, même s'ils ne se sont pas nécessairement affichés comme tels.
Il semble en fait vouloir simplement que le monde de l'édition publie plus d'auteurs féministes et LGBTQ+. Mais en fonction de quoi? Apparemment pas de leur talent, car ils perceraient alors naturellement dans le monde éditorial existant. Devrait-on alors les publier plus souvent en fonction de leur nature profonde (ou pas) et de leurs combats idéologiques?
Avons-nous droit à un cri du coeur du genre "Je suis lesbienne ainsi que mes personnages, non publiée et donc discriminée?"
Quand il écrit: "Il faut donc avoir plus de librairies féministes et LGBTQ+", ne demande-t-il pas en fait une "zone réservée", sans doute subsidiée? Désire-t-il créer des enclaves dans une sorte d'apartheid littéraire? Peut-on dès lors considérer sa démarche comme "inclusive"?
L’éditeur Étienne Galliand ne regrette-t-il pas en fait que les hétérosexuels représentent une large majorité de la population et donc proportionellement une large majorité des auteurs et des lecteurs?