Du Bénin au Togo, les libraires sur la voie de la professionnalisation
Accueil, conseil et vente : sous cet intitulé était monté un projet de formation de libraires début 2021. Pour les libraires du Bénin, c’était une aubaine : depuis une vingtaine d’années, aucun accompagnement professionnel n’avait eu lieu. Pas faute pourtant d’entendre les besoins qu’exprimaient les professionnels. En associant leurs confrères du Togo, a été monté un projet de formation, en partenariat avec l’Association internationale des libraires francophones.
Le 23/02/2022 à 12:55 par Auteur invité
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Publié le :
23/02/2022 à 12:55
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L’appui du Centre national du livre, ainsi que l’Institut français du Bénin fut essentiel pour monter le projet. Prudientienne Gbaguidi (présidente de l’Association des Libraires professionnels du Bénin – ALPB) fut également d’un grand soutien dans l’orchestration de l’ensemble. Pour accompagner les libraires dans cette formation, Agnès Debiage avait été choisie : membre fondatrice de l’AILF, elle intervient régulièrement auprès d’organisations de libraires francophones pour apporter en professionnalisation.
De vendeur de livres à libraire
L’idée était de mettre en œuvre un ensemble de cas pratiques pour développer, chez les employés de librairies, des réflexes et solutions favorisant la vente. Au cours des différentes journées, furent aussi passées en revue les différentes strates de la chaîne du livre, afin de disposer d’un socle commun de connaissances.
En amont, la formatrice avait demandé à visiter des librairies avant de démarrer cette formation pour un besoin de cohérence entre le contenu et la réalité des magasins, pour pouvoir établir des liens avec ce qu’elle avait vu, pour être en mesure de mieux illustrer ses propos. Dès son arrivée à Cotonou, elle a donc rencontré les librairies LBU, Sonaec, Notre Dame et Savoir d’Afrique, puis Delphina en aval de la formation.
Au cœur de la formation, ce message premier : comprendre la demande du client. Questionner ne va pas de soi et implique une démarche spécifique. Forme de pudeur culturelle à questionner, pourtant cette technique permet d’obtenir des indices clés pour compléter la demande initiale du client. Nombre de cas pratiques ont permis de s’entraîner à mieux maîtriser cette technique.
La phase conseil et argumentaire d’un ouvrage a montré que les libraires n’étaient pas toujours dans la bonne posture, ce qui pouvait amener le client à interpréter les propos ou les faits et gestes. Ce décentrage en empruntant l’œil du client a fait prendre conscience que ces derniers observent le libraire et se font aussi une image de celui-ci par ce biais.
Le tout a d’ailleurs fait l’objet de multiples publications sur les réseaux de l’AILF, afin de diffuser au mieux les expériences et commentaires des libraires en formation. Comme ici, avec Prudientienne Gbaguidi :
Se tourner ensemble vers l'avenir
La troisième matinée a été consacrée à des activités exclusivement pratiques, au sein de la librairie Sonaec qui a accueilli tout le groupe. L’idée était de mettre en application tous les acquis des deux premiers jours, notamment ceux qui concernent le questionnement du client. Des scènes vendeur/client(s) étaient jouées en trinôme. Chacun a pu faire une dizaine de fois ce jeu de rôle en tournant dans les rôles et en changeant de rayon pour se confronter à des demandes diverses.
En tout, ce sont plus de 25 libraires, venus de quatre villes à travers les deux pays, qui ont profité de ces échanges. « Aujourd’hui, je suis capable de présenter un livre tout en étant convaincant, j’ai également appris comment accueillir le client sans pour autant l’encombrer, ce qui me permet de dire que toute personne qui franchit le seuil d’une librairie n’est pas forcément un client », indique par exemple Giovanie, de la Librairie Notre-Dame au Bénin.
Mais la suite sera tout aussi importante que ces journées d’échanges et de mutualisation. Pour garantir une professionnalisation sur le long terme, il s’agit tout d’abord de maintenir des liens entre les sociétés, leur association et favoriser les partages. Ensuite, l’AILF suggère l’instauration d’un plan en trois années, validant certaines des étapes, cette fois dans la professionnalisation des directeurs d’établissements.
Les thématiques et le public seront définis par les libraires de l’ALPB selon les besoins du marché et les priorités telles qu’évaluées sur place. C’est un travail de réflexion collectif que nous allons très rapidement aborder.
Après vingt années sans formation, nous indique Prudientienne Gbaguidi, Directrice de la librairie Savoir d’Afrique (Bénin), c’est toute une génération qui n’aura pas connu d’approche professionnelle. « Nous voulons aujourd’hui que les librairies du Bénin développent une image plus professionnelle et diversifient un assortiment trop souvent dicté par quelques représentants », explique-t-elle.
Et de conclure : « C’est cette diversité qui élargira les champs d’intérêt de notre lectorat. Tant que les prix évidemment demeurent raisonnables, car c’est un point crucial de la commercialisation du livre au Bénin. »
crédits photo © AIFL
Par Auteur invité
Contact : contact@actualitte.com
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2 Commentaires
SENOU EDMOND
24/02/2022 à 13:57
Ce fut une très belle initiative. Car vendre en librairie est bien différente de tout autre vente. Merci beaucoup à vous pour la promotion du livre.
HOUNGNIBO PRUDIENTIENNE JULIENNE CHEDE
25/02/2022 à 16:58
cela a été une aubaine pour nous libraire du Bénin
Nous remercions tous partenaires et aussi votre rédaction