Les Ensablés ont le plaisir d'accueillir aujourd'hui dans leur rubrique Marie Coat, grande lectrice, qui nous fera partager au fil du temps ses découvertes. Merci à elle. Il y a tout juste un siècle, le 14 décembre 1921, le prix Goncourt fut attribué à René Maran, administrateur des colonies, pour son roman Batouala, proposé au jury par Henri de Régnier. Par Marie Coat
Le 19/12/2021 à 09:00 par Les ensablés
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19/12/2021 à 09:00
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Ce « véritable roman nègre », selon le sous-titre de l’auteur, se déroule en Oubangui-Chari, (dans le Tchad actuel, alors partie de l’Afrique Equatoriale Française), pays fertile peuplé de chasseurs, pêcheurs, planteurs, éleveurs… des tribus bandas. Batouala donna rapidement lieu à d’intenses polémiques et à une violente campagne de presse contestant le bien-fondé de la préface -qui dénonce les méfaits de la colonisation- et dénigrant l’auteur, plagiaire ou prête-nom supposé…
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Né fin 1887 en Martinique de parents guyanais noirs, René Maran vécut sa petite enfance au Gabon où son père était fonctionnaire colonial, puis partit à Bordeaux suivre sa scolarité qu’il acheva par des études supérieures à Paris, non sans publier en 1909 un premier recueil de poèmes (La maison du bonheur). Son admission dans l’administration préfectorale le conduisit en 1912 en Oubangui-Chari. De cette expérience fondatrice naquit un premier récit, Djogoni -publié post-mortem- et, surtout, Batouala, mûri pendant six ans. Bien qu’écartelé entre son statut de représentant du colonisateur -mais noir- et son image, auprès des colonisés, de noir se commettant au service de la puissance coloniale, René Maran adopta la seule posture dictée par sa droiture morale : écrire, selon ses termes, « un roman d’observation impersonnelle », « tout objectif », qui « n’est qu’une succession d’eaux fortes ».
En effet, si l’intrigue se noue autour d’un drame d’amour et de vengeance mettant en scène Batouala, grand chef banda dont l’épouse favorite se laisse séduire par un jeune et fringant guerrier à l’occasion d’une fête initiatique, ce qui retient le lecteur est la peinture précise, chatoyante et animée de la nature et des modes de vie des bandas ainsi que la description quasi-ethnographique de leurs rituels et de leurs coutumes, que renforce le recours récurrent à l’idiome local. En bon conteur, René Maran nous restitue finement atmosphères et personnalités, dans un style naturaliste se colorant au fil des péripéties de lyrisme et de poésie. Loin d’un exotisme de pacotille, il rapporte dans un même souci de réalisme les critiques moqueuses échangées sur les colons lors des assemblées, à propos de la guerre entre « frandjés » et « zalémans » ou de la mévente du caoutchouc, et les griefs envers les « bondjous » blancs, qu’ils soient administrateurs, commerçants ou religieux... Pour autant, l’auteur ne ménage pas les personnages principaux (Batouala, sa femme, son rival ou son père), portant un regard critique sur leurs faiblesses d’humains dont il écrira, dans son roman Youmba la mangouste, que « s’entredétruire est leur principale occupation. Ils y dépensent tout leur savoir, c’est-à-dire toute leur fourberie ».
Eprouvé par la cabale et meurtri par l’interdiction de la diffusion de Batouala en Afrique, René Maran démissionna en 1923 de son poste d’administrateur pour se consacrer à l’écriture, publiant plusieurs romans -dont une série d’histoires animalières-, des poèmes et des biographies (Félix Eboué, Du Guesclin,…). D’autres prix couronnèrent son œuvre : celui de la Société des Gens de Lettres en 1949 et celui de la Mer et de l’Outre-Mer en 1950. Mais celui que Senghor qualifiera de précurseur de la «négritude » resta marqué par « l’intenable situation de l’homme noir apprivoisé » décrite dans son roman de 1947 « Un homme pareil aux autres », sur le dilemme entre appartenance à une élite noire servant la cause coloniale et devoir moral de dénoncer les dérives et conséquences négatives de la colonisation (dénonciation qui sera relayée sans fard par André Gide en 1927 dans son Voyage au Congo et plus vivement encore par Albert Londres en 1929 dans Terre d’ébène).
Par Les ensablés
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C’est au début des années 80 que l’on commence à reparler Raymond Guérin. Les éditions « Le tout sur le tout » ont alors le courage de rééditer certaines de ses œuvres. Jean-Paul Kaufmann écrit sa biographie, remarquable comme tout ce qu’il fait, dans 31 rue Damour. Des articles sortent… Puis nouvel oubli, même s’il reste publié dans la collection Imaginaire, antichambre de l’oubli définitif. un oubli relatif à dire vrai. Régulièrement, des maisons d’édition (où trouvent-elles ce courage?) rééditent en effet une de ses œuvres. Finitude est de celles-ci. Par Hervé Bel
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On n’échappe pas à son malheur.
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à portée de main, en sortant de chez lui la première maison de la rue Granchois. »
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Avec une préface documentée de Nicolas d’Estienne d’Orves (notamment romancier « Prix Roger Nimier » et spécialiste de Rebatet), la collection « Bouquins » a publié récemment un recueil des œuvres principales de Hugues Rebell dont seuls les gens de mon âge rappelleront qu’elles furent rééditées dans les années 80 par Hubert Juin, dans la collection 10/18, avec d’autres auteurs « fin de siècle ». Par Hervé Bel.
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Pauline Bilisari signe un roman d’une intensité rare, où la sensibilité et la poésie des mots illuminent les zones les plus sombres de l’âme adolescente. À travers le récit croisé de Céleste et Côme, l’autrice nous plonge dans les tumultes de la santé mentale, abordant avec une justesse saisissante des thématiques complexes telles que l’anxiété, les pensées suicidaires et les violences intrafamiliales.
31/01/2025, 12:36
Le Désir de nouveautés : L’obsolescence au cœur du capitalisme (XVe-XXIe siècle), interroge cette notion construite, manipulée et exploitée par le capitalisme à travers les siècles. Jeanne Guien démontre combien cette “nouveauté”, loin d’être une tendance ou un attrait naturel, repose avant tout une construction idéologique et économique. Ou comment perpétuer un modèle consumériste basé sur l’achat, le rejet et le remplacement constant des biens...
31/01/2025, 12:32
Freida McFadden continue de dominer le classement des meilleures ventes, conservant la première place avec La Femme de ménage (50.338 exemplaires écoulés) et s’offrant également la troisième place avec La Femme de ménage voit tout (34.014) deux traduction de Karine Forestier. Mais cette semaine (du 20/01 au 26/01), c’est la littérature française qui s’impose : Pierre Lemaitre réalise un coup de maître (sans mauvais jeu de mots) en prenant la deuxième position, avec 41.202 exemplaires vendus dès sa première semaine pour Un avenir radieux.
31/01/2025, 12:07
Philostrate, orateur et philosophe de l'Antiquité tardive, nous offre avec L'Art de la gymnastique un texte rare et fascinant qui dépasse le cadre strict de l'exercice physique pour explorer des notions philosophiques et sociales. Ce traité, traduit et annoté par Nicolas Waquet, se distingue par sa capacité à relier la gymnastique à des concepts comme la sophia (la sagesse) et la discipline de l'esprit, soulignant la connexion intrinsèque entre le corps et l'intellect.
31/01/2025, 09:00
Arnaud Manas propose, avec Histoire de la fausse monnaie en France, un ouvrage captivant et minutieux qui plonge au cœur d'une pratique aussi ancienne que la monnaie elle-même : le faux-monnayage. Ce livre publié aux Éditions du Cerf s’inscrit dans une perspective à la fois historique, sociologique et économique, offrant une exploration dense et érudite de ce phénomène.
31/01/2025, 07:00
Voici un auteur loin d’être inconnu dans nos colonnes : le journaliste et activiste canadien Cory Doctorow oeuvre dans deux genres qu’on différencierait à tort distincts. D’un côté la science-fiction, de l’autre, les droits numériques. Figure influente dans les domaines de la technologie, de la liberté d’Internet et de la culture libre, il revient avec Le Rapt d’internet (trad. Anne Lemoine), chez C & F Éditions.
30/01/2025, 15:11
Antonin Louchard revient en librairie avec son humour décalé et son goût de l’absurde. Pour le bonheur des enfants — mais surtout des parents, complices amusés — l’auteur renoue avec ses lapins anthropomorphes. Dans un album coloré, qui flirte avec la fable moderne, il s’attaque à une question existentielle : pourquoi les lapins ne portent-ils pas de culotte ?
30/01/2025, 10:52
Avec Jusqu'au bout de l'océan, Arthur Rogé propose une odyssée humaine et émotive, un roman où les destins croisés de personnages blessés se heurtent et se transforment. En alternant les points de vue entre plusieurs protagonistes, il dépeint avec habileté des luttes intimes et des questionnements universels sur la fuite, la rédemption et l’amour.
30/01/2025, 10:09
La publication de La femme au miroir et autres récits par les éditions Rivages nous invite à plonger dans l'univers fascinant de Virginia Woolf, à travers une sélection de textes courts traduits et préfacés par Fanny Quément. Ces récits, souvent méconnus, offrent une galerie des glaces littéraire où le reflet est bien plus qu'une surface : il devient un lieu d'exploration intime et universelle.
30/01/2025, 09:54
Thomas B. Reverdy nous offre avec 6 avenue George V un récit pétri d’émotions et de réflexions sur la mémoire, la perte et la quête d’identité. À mi-chemin entre un roman autobiographique et une exploration littéraire, voici un voyage à travers ses souvenirs et les vestiges d’un lieu qui a marqué son enfance.
30/01/2025, 09:47
Xavier Müller est un auteur français qui s'est fait un nom dans le domaine de la science-fiction et des thrillers scientifiques grâce à ses récits qui proposent des réflexions sur des thématiques contemporaines comme les dérives technologiques ou environnementales.
30/01/2025, 09:45
BONNES FEUILLES — Dans les abysses de l’océan, un péril insoupçonné se réveille. Alors qu’une équipe de chercheurs explore les fonds marins au large de l’Australie, elle met au jour un mystérieux corail noir, défiant toute explication scientifique. Traduit de l'anglais par Leslie Boitelle-Tessier.
29/01/2025, 17:50
Théâtres (Le Tripode), de Serge Kliaving regroupe de courtes histoires muettes toutes aussi étranges les unes que les autres. Qui ne connaît pas les précédentes œuvres de Serge Kliaving pourrait être déboussolé. Le dessinateur, qui signe son troisième livre au Tripode, construit depuis quelques années un univers dense composé de séquences oniriques en noir et blanc.
29/01/2025, 11:16
Polar à énigme et dénouement surprise dans une petite ville aux mains des plus riches. Une construction bien tordue pour ce crime dont on sait (presque) tout dès les premières pages. Morgan Greene c'est le nom de plume d'un auteur britannique, le gallois Daniel Morgan, et Tous des animaux est son premier roman traduit en français par Nathalie Peronny.
29/01/2025, 08:00
1 Commentaire
Moussa Eric
20/12/2021 à 12:26
Et quelle urgence !!!
les éditions Magnard ont eu depuis quelques années la belle idée de le proposer dans leur collection Classiques & Contemporains , pour les élèves dès la 2de - 1res -Tles pro ....
Et même pour ceux qui étaient en 2de , il y a 10 - 15 - 20 - 30 ou 40 ans ......