Lundi 18 octobre, réuni sous l’égique de l’ARTCENA (Centre national des arts du cirque, de la rue et du théâtre), le jury des Grands Prix, présidé par Stanislas Nordey, a récompensé Pauline Peyrade et Sophie Merceron.
Créés et financés par le ministère de la Culture, les Grands Prix mettent en lumière le travail des éditeurs de théâtre, qui soumettent au mois de mars à ARTCENA leur sélection d’ouvrages publiés l’année précédant les Prix (de 1 à 4 pièces d'expression française pour le Grand Prix de Littérature dramatique et de 1 à 4 pièces pour le Grand Prix de Littérature dramatique Jeunesse).
PRIX LITTERAIRE : finalistes des Grands Prix
Ces titres doivent être écrits à part égale par des hommes ou par des femmes. Chacun d'eux est doté d’un montant de 4000€.
Cette année, le jury a récompensé A la carabine de Pauline Peyrade, édité par Les Solitaires Intempestifs, dans la catégorie du Grand Prix littérature dramatique.
Le point de départ de l’écriture, c’est l’histoire d’une enfant de onze ans qu’un tribunal français a reconnue consentante à son propre viol. Cette enfant devenue jeune femme, l’écriture l’invite à se faire justice elle-même. La pièce met en scène la jeune fille et son agresseur, un ami de son frère, dans une situation qui dérape, qui n’est pas préméditée, mais dont l’agresseur demeure responsable, pour ne pas dire coupable.
Ce n’est pas une réparation. Ce n’est pas une résilience. Parce qu’il y a des points de non-retour, des intolérables. Parce qu’à la violence extrême ne répond pas l’espoir, ni la compassion, ni la compréhension. Parce que l’Histoire a canonisé Martin Luther King et diabolisé Malcom X, alors que l’un n’aurait pas pu se faire entendre sans l’autre. Parce qu’on exhorte les soumis·e·s à la non-violence, au silence, à l’humour, à la patience, afin d’éviter que les forces ne se renversent. Parce que les femmes qui usent de la violence deviennent aussitôt des monstres. Parce qu’à la violence répond la violence, implacable, furieuse.
Quant à Sophie Merceron, elle a été désignée lauréate du Grand Prix littérature dramatique Jeunesse avec Manger un phoque, publié par L’école des loisirs.
Picot est un petit garçon qui vit seul avec son frère et sa sœur. Il n’y a pas d’adulte dans cette maison-là. Pour consoler, rassurer, et acheter les céréales du petit-déjeuner. Et dehors la température chute et chute.
Chaque jour, Picot prend le bus pour se rendre à l’école. Le chauffeur s’appelle Monsieur Gustave. Monsieur Gustave vient de Russie. On dit qu’il a mangé un phoque, un jour. Chaque matin, Picot s’endort et se réveille au terminus. C’est très loin de la ville le terminus, très loin de l’école. Alors Picot passe ses journées dans un zoo abandonné. On raconte qu’un jour les animaux s’en sont échappés pour aller chercher une vie meilleure. Il y aura t-il une vie meilleure pour Picot ?
La cérémonie de remise des Prix s'est déroulée au Conservatoire national supérieur d'art dramatique - PSL mais aussi sur Facebook pour une retransmission en direct.
Crédits : Christophe Raynaud de Lage
Six élèves comédiens, préparés par Robin Renucci, ont lu des extraits des six textes finalistes : Arthur Louis-Calixte, Arthur Colzy, Rodolphe Fichera, Sonia Bonny Eboumbou, Angèle Garnier et Jenny Trehoux. 120 lycéens franciliens ont assisté à cette soirée, dans le cadre du parcours EAC "Dans la fabrique des écritures dramatiques".
L'association Des jeunes et des lettres a décerné ses coups de cœur à A la carabine de Pauline Peyrade et Normalito de Pauline Sales, tous les deux publiés aux Solitaires Intempestifs.
Les quatre finalistes en lice pour ces Grands Prix 2021 étaient : Neuf mouvements pour une cavale de Guillaume Cayet (Editions Théâtrales), Gratte-ciel de Sonia Chiambretto (L'Arche Editeur), Le Iench d'Eva Doumbia (Actes Sud-Papiers) et Normalito de Pauline Sales (Les Solitaires Intempestifs).
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